Définition

Le terme d’histoire immédiate est justement controversé. On ne peut, en effet, faire l’histoire de l’instant.. Pour qu’il y ait histoire, il faut un temps de recherche et de réflexion, donc un certain délai. Si, néanmoins, nous reprenons souvent -mais pas exclusivement- l’expression histoire immédiate -popularisée dans les années soixante par une collection d’ouvrages dirigée par Jean Lacouture-, ce n’est donc pas au sens strict, mais au sens large, comme synonyme de proche et comme antonyme de distant et d’éloigné. Pourquoi, dès lors, ne pas lui préférer l’expression “temps présent”, devenue notamment l’emblême d’un institut de recherche du CNRS spécialisé dans l’étude de la France contemporaine ? En premier lieu, parce que celle-ci ne nous paraît pas plus satisfaisante que celle d’histoire immédiate. Parler de temps présent pour évoquer la Seconde Guerre mondiale ou même la Guerre d’Algérie n’est guère convaincant. En outre, nous souhaitons nous démarquer des chercheurs qui limitent la période dite du temps présent à la date butoir de l’accessibilité aux archives publiques (30 ans le plus souvent); au-delà, ce serait, selon eux, l’aventure, la navigation à vue, bref, le lieu de tous les risques. Ce point de vue n’est absolument pas le nôtre.

Nous pensons que, avec ou sans archives officielles, l’histoire peut et doit s’écrire, et que le travail de l’historien reste possible, sous certaines conditions, jusqu’à une date très rapprochée de nous.

Au total, nous entendons donc par histoire immédiate, l’ensemble de la partie terminale de l’histoire contemporaine, englobant aussi bien celle dite du temps présent que celle des trente dernières années; une histoire, qui a pour caractéristique principale d’avoir été vécue par l’historien ou ses principaux témoins.”

Jean-François SOULET, L’histoire immédiate, PUF, Collection Que-Sais-Je ?, N° 2841, 1994.

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