Jean Sié

Le projet ELISE (E-Learning In –Service in Europe)

Présentation

Les textes qui composent ce dossier sont des réflexions faites par des enseignants-chercheurs – et en particulier par des historiens – qui ont participé à un projet européen Minerva ayant pour titre « E-Learning (in) In-Service (teacher training) in Europe » (ELISE) qui avait pour objectif la construction d’un cours d’initiation des enseignants à l’enseignement sur internet, l’Histoire étant une des matières que les enseignants devaient apprendre à enseigner par cette méthode. Comme vous pourrez le voir, ces textes s’inscrivent dans la tradition de la réflexion pédagogique dont les XIX° et XX° siècles ont été si riches.

Tout d’abord, il ressort de ces réflexions (en particulier de celles d’Yves Ardourel) que le goût que les enseignants en histoire ont de la relation vivante avec les étudiants ne doit pas les conduire à rejeter la numérisation et internet car ces moyens n’impliquent pas une remise en cause de cette relation mais peuvent, au contraire, en renforcer le contenu. Même en ne prenant ces techniques qu’au niveau de la numérisation des documents et de leur traitement, il est évident qu’elles ne peuvent qu’enrichir l’enseignement de l’histoire.

En fait, et c’est ce que ces textes essaient de mettre en évidence, ce serait une erreur de ne considérer ces techniques que comme des possibilités nouvelles dans le cadre de relation pédagogique ancienne car la communication de documents et surtout une accessibilité infiniment plus grande qu’auparavant à des documents de toutes sortes rendent possible « une posture pédagogique nouvelle » (Y. Ardourel) dans laquelle la relation de tutorat ne peut que prendre plus de place. Ajoutons que cette relation doit aussi gagner en qualité dans la mesure où les différences historiographiques vont certainement avoir une présence plus grande.

Bien sûr, et c’était le sens même du projet Elise, ces nouvelles techniques demandent une formation des enseignants. On peut vérifier qu’apprendre sur le tas, je l’ai moi-même particulièrement éprouvé, occasionne des pertes de temps bien dommageables. Il faut espérer que le module de formation qui a été mis en place pourra être valorisé dans le plus d’universités possibles.

Comme l’établit le texte « formation en ligne des enseignants » le travail réalisé dans le cadre d’Elise montre que ces nouveaux outils techniques ont abouti à se reposer les questions pédagogiques fondamentales et à leur apporter des réponses adaptées. Cela ne veut pas dire que la recherche à partir de ces nouveaux outils nous a permis d’aboutir à un nouveau modèle d’enseignement clairement déterminé. Les deux derniers textes (celui signé par S. Rogiers et F. Truyen et le mien) montrent deux manières très différentes de construire un cours en utilisant les moyens de la numérisation et les moyens offerts par le réseau mondial. Cela signifie qu’ici comme ailleurs, un nouveau champ est ouvert dont justement le but est de rechercher l’élargissement du savoir du plus grand nombre, en particulier en Histoire.

J. SIÉ

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