Du microcharbon au macrocharbon :
reconstitution du signal “charbon de bois”
en contexte archéologique paléolithique
Laurent MARQUER
Résumé
Les charbons de bois mis au jour au cours des fouilles archéologiques, révèlent une image partielle du matériel anthracologique initialement produit par les activités humaines. Une fois enfouis, ils sont soumis à divers processus post-dépositionnels qui les fragmentent. Si les macrocharbons (>500 μm) sont prélevés un par un et référencés sur un système de coordonnées ou extraits par des flottations et des tamisages lors de la fouille, les fragments les plus fins tels que les “mésocharbons” (500-160 μm) et les microcharbons (<160 μm) ne peuvent être isolés des sédiments que par des protocoles adaptés. Une méthode d’extraction et de quantification par analyse d’images a alors été développée, afin de prendre en compte et d’évaluer l’importance des éléments présents dans les fractions les plus fines du sédiment. Ces analyses appliquées en contexte paléolithique, sur le site magdalénien du Grand Abri sur le coteau de La Garenne (Saint-Marcel, Indre, France), montrent que la présence de charbons dans ces fractions sédimentaires très fines (500-160 μm et <160 μm) est supérieure à celle des macrocharbons. Ces quantifications offrent alors l’opportunité de reconstituer un “signal charbon” de l’échelle macroscopique à l’échelle microscopique, et ainsi d’appréhender les plus petites fractions des charbons in situ, résultant des processus taphonomiques ayant affectés un site archéologique.