Etude du bâti – Saint-Martin de Moissac (Tarn-et-Garonne)

Durant l’année 2011, Bastien Lefebvre a entrepris l’analyse du bâti de l’église Saint-Martin de Moissac (Tarn-et-Garonne).

Pour plus d’information : http://stmartinmoissac.hypotheses.org/

Etude du bâti, SIG , , , , ,

Pommiers (Lot)

Nom du site : Pommiers

Commune (département) : Saint-Félix de Foncaude (Gironde)

Période : Moyen Âge

Nature de l’occupation : site castral

Partenaire : Sylvie Faravel, Maître de conférence U-Bx3, Ausonius UMR 5607

Date de l’intervention : décembre 2011

Pour en savoir plus : étude inédite (texte 3 p., 2 fig.) contacter challava@univ-tlse2.fr

 

Cette note carpologique vise à alimenter la collaboration initiée depuis plusieurs campagnes avec Sylvie Faravel sur la question des productions agricoles et alimentaires en Gironde au Moyen Âge.  Deux sites s’incèrent pour le moment dans ce débat, à savoir  le site du Castéra de Langoiran pour lequel les différentes études pratiquées (2009 et 2011) offrent déjà quelques informations intéressantes et le castrum de Pommiers pour lequel seule une expertise en vue d’une étude plus approfondie a été sollicitée.

Cette expertise repose sur un seul échantillon issu de la couche 6 pratiquée en 2010 lors des diagnostiques faits à l’extérieur de l’enceinte dans une zone d’habitat. En l’absence de mobilier et de datations au carbone 14, une fourchette chronologique assez large comprise entre le XIe et le XIIIe a été proposée. Ce niveau très riche en graines carbonisées largement visibles à l’œil nu a été prélevé à hauteur de quatre sceaux soit une quarantaine de litres. Bonne préservation des vestiges : refus organique constitué à plus de 93 % de graines et de quelques charbons seulement.

 

C. Hallavant

C. Hallavant

Carpologie ,

Le Castéra (Lot)

Nom du site : Le Castéra

Commune (département) : Langoiran (Lot)

Période : Moyen Âge

Nature de l’occupation : site castral

Partenaire : Sylvie Faravel, Maître de conférence U-Bx3, Ausonius UMR 5607

Date de l’intervention : novembre 2011

Pour en savoir plus : étude inédite (texte 8 p., 3 fig.) contacter challava@univ-tlse2.fr

 

 

Cette étude complète les investigations carpologiques du site castral du Castéra à Langoiran entreprises en 2008. Elle a bénéficié de la mise en place d’un protocole méthodologique efficient entre les besoins de Brice Ephrem pour les données ichtyologiques et nous-même dans le but d’accorder nos protocoles d’échantillonnage ainsi que le traitement des prélèvements. Dans la mesure du possible, nous avons donc travaillé sur les mêmes échantillons. Leur tamisage a été pris en charge par l’un d’entre nous (Brice Ephrem secondé par Magali Gary). Les refus étudiés nous ont été transmis après extraction des ichtyo-restes.

 

Caryopse carbonisé de Millet italien (Setaria italica). 1mm. Cliché Ch . Hallavant

Caryopse carbonisé de Millet italien (Setaria italica). 1mm. Cliché Ch . Hallavant

Caryopse carbonisé de Blé nu (Triticum aestivum/durum/turgidum). 2mm. Cliché Ch . Hallavant

Caryopse carbonisé de Blé nu (Triticum aestivum/durum/turgidum). 2mm. Cliché Ch . Hallavant

Compositions carpologiques des niveaux étudiés. C. Hallavant

Compositions carpologiques des niveaux étudiés. C. Hallavant

Carpologie ,

Isle-Saint-Georges (Gironde)

Nom du site : l’Isle-Saint-Georges

Commune (département) : Isle-Saint-Georges (Gironde)

Période : âge du Fer

Nature de l’occupation : habitat groupé

Partenaire : Anne Colin, Maître de conférence U-Bx3, Ausonius UMR 5607

Date de l’intervention : novembre 2011

 

 

Le site protohistorique de l’Isle-Saint-Georges est située à une vingtaine de kilomètres de Bordeaux sur les bords de la Garonne. Deux prélèvements (US 2076 n° 352 et US 2082 n°376) effectués au cours de la campagne 2010 nous ont été transmis dans le but d’évaluer la potentialité carpologique des niveaux en question afin de juger de l’intérêt de la mise en place d’une collaboration pour la suite des campagnes de fouille.

Aucun niveau riche en carpo-restes n’a pour l’heure été mis au jour sur le site. Toutefois, se trouvant à proximité du site médiéval du Castera à Langoiran étudié par Sylvie Faravel (Maître de conférence Bordeaux 3, laboratoire Ausonius) sur lequel nous collaborons depuis 2008, il est apparu pertinent de tenter d’élargir nos questionnements relatifs à la nature des productions agricoles et alimentaires de la région dans un cadre chronologique plus large.

Les échantillons d’un volume de 5 à 8 litres nous ont été transmis après avec fait l’objet d’un tamisage sous eau et d’une flottation. Ils ont bénéficié des installations et des recommandations techniques mises en place pour le chantier médiéval du Castera.

C. Hallavant

C. Hallavant

Carpologie ,

La Truque de Maurélis – Castelnaud-Montratier (Lot)

Nom du site : La Truque de Maurélis

Commune (département) : Castelnaud-Montratier (Lot)

Périodes : haut Moyen Âge, bas Moyen Âge et époque Moderne

Nature de l’occupation : tour castrale et ferme

Partenaire : Florent Hautefeuille, Maître de conférence UTM, TRACES-Terrrae UMR 5608

Date de l’intervention : juillet 2011

Pour en savoir plus : étude inédite (texte 9 p., 12 fig.) contacter challava@univ-tlse2.fr

 

La découverte de vestiges carpologiques sur le site de la « Truque de Maurélis », commune de Castelnau-Montratier (46) lors de la campagne archéologique de 2006 a motivée une collaboration entre le responsable et nous-même. Celle-ci a pris forme dès la campagne suivante par notre implication sur le chantier afin de réfléchir à une méthodologie adaptée de prélèvement et de traitement. Cette présence a été enrichie en 2008 par la mise en place à proximité du site d’une station de tamisage et d’un bureau équipé d’une loupe binoculaire. Un double objectif était visé, à savoir procéder aux premières opérations de traitement (tamisage et tris) et initier les étudiants aux méthodes de l’archéobotanique. À l’issue de la campagne 2008, l’intégralité des échantillons avait été tamisé et les opérations de tris et de déterminations largement engagées. Pour des raisons d’organisation et de financement, cette étude n’a pu reprendre qu’un printemps 2011.

 

Centrées dans un premier temps sur les niveaux carolingiens de la tour dans lesquels les premiers vestiges carpologiques avaient été notés, les investigations carpologiques se sont poursuivies dans le secteur de la borde dite de Guillaume de Maurélis, occupée de la fin du Moyen Âge (1450-1460) au milieu du XVIIe siècle. En plus du hiatus chronologique important qui caractérise cette analyse, il est important de rappeler qu’entre les deux types d’occupation, aucun autre lien que topographique n’existe. En effet, après l’abandon et la destruction de la tour qui semble survenir vers la fin du Xe siècle, il faut attendre la fin du Moyen Âge pour que le site soit réoccupé par une ferme, dont l’occupation s’achève aux environs de 1645.

 

Cette étude s’articule autour d’un axe principal, à savoir la caractérisation des productions agricoles et alimentaires dans ce secteur géographique où les études carpologiques sont relativement nombreuses mais qui demeurent malheureusement inédites[1]. Plus largement, nous tenterons d’aborder ces productions végétales à la lumière des différents types d’occupations, castral pour l’époque carolingienne et lié à une ferme aux siècles suivants. Afin de combler nos lacunes pour les siècles compris entre les deux occupations et de diversifier et d’enrichir l’approche carpologique, la documentation écrite disponible sera convoquée.


[1] Pour le Moyen Âge, le Lot bénéficie d’une dizaine d’études carpologiques :

– Mas de Calvy, Fancoulès : fouille INRAP, Moyen Âge. Étude A. Bouchette 1999 (inédit).

– Clos d’Arlan, Ussel : fouille INRAP, Moyen Âge. Étude A. Bouchette (inédit).

– Mézels, Vayrac : fouille de sauvetage, Xe-XIe s. Étude M.-P. Ruas, résultats en partie publiés dans des articles de synthèses (Ruas 1992 et 1998).

– Combe Male, Nadillac : fouille AFAN, Xe-XIIe s. Étude L. Bouby 1999 (inédit).

– Pech de Bonal, Fontanès : fouille AFAN, Xe-XIIIe s. Une étude préliminaire a été faite par B. Garotin (1996) mais nous n’avons pu y avoir accès ainsi qu’un examen complémentaire par M.-P. Ruas (inédit).

– Les Camps, Lamagdelaine : fouille INRAP, XIe-XIIIe s. Étude L. Bouby 2001 (inédit).

– Les Bosses II, Lamagdeleine : fouille INRAP, XIe-XIIIe s. Étude L. Bouby 2001 (inédit).

– Allées Fénelon, Cahors : fouille INRAP, Ier-XVIe s. Étude Ch. Hallavant 2008 (inédit)

– Donjon des Cardaillac, Saint-Cirq Lapopie : fouille AFAN, XIIIe-XVe s.  Étude Ch. Hallavant 2009 (inédit)

 

Composition des assemblages médiévaux d’après les NMI

Composition des assemblages médiévaux d’après les NMI

Répartition spatiale des carpo-restes isolés de l’US 1106 (Tour) par carré et par passe d’après les NMI et mise en relation avec la faune (en masse)

Répartition spatiale des carpo-restes isolés de l’US 1106 (Tour) par carré et par passe d’après les NMI et mise en relation avec la faune (en masse)

Carpologie ,

La Perruque (Manche)

Nom du site : La Perruque

Commune (département) : Colomby (Manche)

Période : Moyen Âge

Nature de l’occupation : moulin hydraulique

Partenaire : Vincent Bernard, CNRS, UMR 6566 CreAAH

Date de l’intervention : juillet 2011

Pour en savoir plus : étude inédite (texte 12 p., 17 fig.) contacter challava@univ-tlse2.fr

 

La démarche dendro-archéologique appliquée par Vincent Bernard sur le site de « La Perruque » offre de nombreux éléments de compréhension quant au milieu naturel et anthropisé des abords du moulin de Colomby dont le fonctionnement semble avoir été de courte durée, tout début XIème-fin XIème siècle. L’abandon total des lieux est manifeste aux XIII-XIVème siècle puisqu’un nouveau parcellaire s’installe sur cet espace déjà comblé par un important colluvionnement.

Dans la perspective de diversifier cette approche et de tenter de cerner d’autres questions, de nouveaux outils méthodologiques ont été impliqués lors de la campagne 2011 ; notre intervention s’inscrit aux côtés de celle du géoarchéologue et du palynologue.

Notre collaboration tend à cerner deux types d’informations. D’une part fonctionnelle, en tentant de mettre en évidence le type de céréales broyées au moulin et l’existence d’activités domestiques sur les abords de cet aménagement, et d’autre part paléoenvironnementale. Il s’agira dans ce deuxième cas de cerner la nature de la végétation herbacée des abords du moulin et l’impact des activités humaines sur celle-ci.

À notre connaissance, aucune étude de ce type n’est connue en France ; la raison incombe bien évidemment à la rareté du nombre de fouilles de ces contextes. D’après une recherche (non exhaustive), seul le site des moulins hydrauliques médiévaux de Thervay (Jura), fouillé par l’INRAP en 2007-2008 devrait impliquer un carpologue.

Vue de l’échantillonnage. Cliché Ch. Hallavant

Vue de l’échantillonnage. Cliché Ch. Hallavant

Fragment imbibé de coque de noisette (Corylus avellana). 1mm. Cliché Ch. Hallavant

Fragment imbibé de coque de noisette (Corylus avellana). 1mm. Cliché Ch. Hallavant

Caryopse carbonisé de blé nu (Triticum aestivum/durum/turgidum). 1mm. Cliché Ch. Hallavant

Caryopse carbonisé de blé nu (Triticum aestivum/durum/turgidum). 1mm. Cliché Ch. Hallavant

Semence imbibée de cornifle nageant (Ceratophyllum demersum). 1mm. Cliché Ch. Hallavant

Semence imbibée de cornifle nageant (Ceratophyllum demersum). 1mm. Cliché Ch. Hallavant

Carpologie ,

Chantier Histoire

Cette année encore, le chantier d’histoire a rassemblé étudiants et chercheurs de Terrae autour des « Compoix et terriers d’Odars ». Les travaux se sont axé sur l’enregistrement, le traitement, l’analyse et l’exportation sous SIG des données.

Chantier Histoire 2011

Organisateur : Marc Consea, Florent Hautefeuille, jean-Loup Abbé

 

 

Etude documentaire, SIG , , , , ,

Fouilles extensives – Secteur La Glère – Estive d’Anéou (vallée d’Ossau – 64)

Aneou (Commune de Laruns, syndicat pastoral du Bas-Ossau) – E32. C. Calastrenc, Ch Rendu avec la collaboration de D. Cabrol et V. Lemaitre

Les fouilles extensives réalisées en 2009 et 2010 sur ce site ont confirmé le caractère anthropique des différentes composantes de l’E32. Les identifications fonctionnelles faites durant la phase de prospection (en 2004) se sont révélées exactes. Cette Entité est cependant beaucoup plus hétérogène et complexe que ce que laissaient entrevoir l’analyse de surface et les sondages effectués en 2006 avec une occupation discontinue de l’âge du Fer au Bas Moyen-Âge.

Infographie : C. Calastrenc

Infographie : C. Calastrenc

La première occupation, datée du IIème âge du Fer (entre 204 et 91 av. J.-C.), est très discrète car visible que un niveau d’occupation des enclos nord (str. 490) et est (St. 78). Ces enclos apparaissent comme seuls et isolés car aucun site d’habitat, ni aucun niveau archéologique ne peut être relié à cette occupation, à moins que les occupations postérieures de l’’E32 n’aient totalement perturbée et détruit les indicateurs de l’occupation de l’âge du Fer. Avec l’Entité 31 (str. 62), située à environ 100 m à l’ouest, les enclos 78 et 490 de l’E32 sont les seuls sites connus et datés de cette période sur toute l’estive d’Anéou.

 

La seconde occupation de l’Entité 32 se centre autour des IIIème – VIème siècles de notre ère et se traduit par la mise en place d’un grand bâtiment (str. 85) dans le talus oblong qui structure le secteur de La Glère. Il s’agit d’un grand bâtiment de 7 m de long sur 3 m de large (mesures intérieures) ceinturé par des murs ayant une épaisseur maximal de 1,40 m. Aucun enclos lié à cet habitat imposant n’a été identifié. Après les sondages de 2006 réalisé sur les structures 85 et 67, on voyait l’E32 comme l’un des deux pôles centripète de l’activité pastorale sur l’estive d’Anéou à l’Antiquité tardive (avec le site E149 du secteur de Tourmount). Au regard des fouilles extensives réalisées entre 2009 et 2010, ce caractère s’il n’est pas à remettre en cause, est semble t’il a à nuancer. Un autre fait étonnant est la non identification d’enclos associé à cette occupation de l’Antiquité tardive. Que ce soit dans les Alpes ou dans les Pyrénées-Atlantiques, on ne connait aucun enclos en pierres sèches associé aux habitats datés de l’Antiquité tardive[1]. Il faut donc se poser la question, pour cette période et ces espaces, de l’emploi de système de parcage en matériaux périssables, comme des claies ou à l’aide de filets.

 

La période médiévale a grandement marqué l’Entité 32. L’occupation y a été importante et semble t’il plus ou moins continue du VIIIème au XVème siècle. Les observations réalisées durant les fouilles (2009-2010), que ce soit dans le secteur 1 (qui comprend les structure 86 et 87 fouillées par Christine Rendu en 2009) ou sur le secteur 2 (qui comprend les structures 85 et 82 fouillées en 2009 et 2010 par C. Calastrenc), permettent de voir des reprises et des réaménagements de l’espace. La mise en place de la deuxième occupation du bâtiment 85 de l’E32 de l’estive d’Anéou s’est faite par réhabilitation des ruines de l’occupation antérieure (celle de l’Antiquité tardive). Certains murs ont été reconstruit en totalité (US 302) ou partiellement (MR 209 et MR 215). Cette seconde occupation a laissé une empreinte spatiale très marquée, et s’est développée entre la fin du VIIIème siècle et le début du XIème siècle après J-C[2]. D’un point de vu fonctionnel dans le secteur 2 la présence de deux foyers ainsi que la découverte de nombreux artefacts (vaisselle, fragments de faune dont certains éléments présentent des traces de découpe, instrument à vent, outil en os, fragments de verre et de scories de fer) permettent de qualifier la structure 85 est un habitat. L’espace intérieur était structuré par un mur de refend (MR 232) d’axe nord-sud et centré autour d’un foyer (FY 274) situé dans l’angle sud-est. Ce qui intrigue n’est pas la réutilisation d’un espace déjà anthropisé, mais la non présence de mobilier céramique lié à cette seconde occupation, si longue et si prégnante d’un point de vue architectural. Car aucun des 51 tessons mis au jour durant ces fouilles dans le bâtiment 85 n’a été rattaché à l’occupation médiévale du site. Par voix de conséquence, cela interroge sur le possible emploi et usage d’objet en matériaux périssables comme des outils en bois. Il faut cependant prendre en compte la méconnaissance des faciès céramique du Haut Moyen- Âge dans cette région[3].Aux alentours de XIème siècle l’Entité 32[4] est restructurée : on bâtit contre son flanc ouest une structure quadrangulaire, le bâtiment 82. Aucun foyer, ni élément de mobilier n’ait été découvert à l’intérieur de la structure 82. Cela tend à faire voir ce bâtiment comme une annexe à la grande cabane 85, comme un bâtiment plus destiné au gardiennage d’une partie du bétail ou au stockage d’objets et/ou de matériaux. Au Bas Moyen-Âge le centre de gravité de l’E32 a été déplacé vers l’est avec la construction de la structure 86. Les bâtiments 82 et 85 sont abandonnés et c’est ses matériaux de construction sont utilisé pour édifier la structure 86. Peu après une courte période d’occupation inférieure à 50 ans, lui succède la construction 87 (qui a été en partie construite sur ses ruines). Ces différentes reprises ne sont pas datables individuellement. Elles permettent cependant d’envisager une continuité de l’occupation et de possibles évolutions fonctionnelles des bâtiments 86 et 87. La présence d’une banquette (US 122) et de deux foyers successifs (FY 128 et FY 136), laisserait entendre une vocation domestique et/ou d’activité spécialisée. La quasi-absence de matériel archéologique contraste avec le bâtiment 85 du secteur 2, mais rappelle la construction 82 de ce même secteur (même composition, couleur et texture du niveau d’occupation, même absence de mobilier archéologique). La présence d’un placard situé dans l’angle nord-ouest renvoie aux structures observées en prospection n° 347 dans le secteur de Tourmount et n° 349 dans le secteur de Hount de Mahourat. Dans ces deux cas, il s’agit de structures modernes. Cette construction montre donc, dès le Bas Moyen-Âge la mise en place d’infrastructures à l’intérieur de bâtiment ; beaucoup plus précocement que ce que laissait envisager les données issues des prospections de surface et des premiers sondages.

Les différences d’emprise, de polarisation et de structuration de l’espace au cours des 10 siècles d’occupation sont des réponses à des modifications des besoins techniques et sociaux et pratiques pastorales.

 

Avant la fouille, le site de Tourmount avait été rapproché de l’E32 en raison de leurs dates similaires (IIIème – Vème siècle de notre ère), de leur structuration (plusieurs vastes enclos accolés, habitat complexe) et de leur étendue. Au regard de l’ensemble des structures inventoriées sur l’estive d’Anéou, ces deux ensembles (E32 et E149) constitueraient deux pivots qui polariseraient la gestion de l’estive durant l’antiquité tardive. Or, les fouilles et les sondages faits sur l’E32, même si elles confirment l’occupation de l’Antiquité tardive, montre, pour cette période, un ensemble pastoral plus simple (un habitat sans enclos fait en dalles de calcaire non liées au mortier) beaucoup plus réduit spatialement que ce qui était envisagé au départ. Cela ne remet pas en question le caractère centripète de ces deux Entités à l’Antiquité tardive, mais demande de le nuancer. L’E32 est également exceptionnelle par la qualité du matériel mis au jour (par rapport aux structures pastorales de haute montagne en général). La monnaie, la perle, la céramique relativement abondante pour un site d’altitude, l’instrument à vent en os, l’outil en os, les scories de fer contrastent fortement avec l’absence de mobilier des structures qui lui ont été annexées (str. 82) et des constructions du Bas Moyen-Âge (str. 86 et 87). Reste un élément dommageable, qui est la non possibilité que nous avons eu de différencier les niveaux de sol de l’Antiquité tardive et du Haut Moyen-Âge de la structure 85. En effet, un seul niveau de circulation a pu être déterminé dans le bâtiment 85 : l’US 212. Il est très perturbé pas des phénomènes de solifluxion, par les écoulements d’eaux qui l’on rendu palimpseste. Tous les artefacts archéologiques ont été remaniés et dont le positionnement n’est plus que rarement originel. La non possibilité de rattacher ce matériel à l’occupation de l’Antiquité tardive et/ou à celle du Haut Moyen-Âge limite toute analyse sur les pratiques et les gestes.

L’ensemble de ces caractères, taille des bâtiments, nombre et superficie des enclos, complexité du site, spatialité différentes en fonction des périodes d’occupation, empilement chronologique, qualité du mobilier, évoquent des économies pastorales fortement structurées et répondant chacune à des besoins et des spécificités propres.

 

 "Phasage chronologique" - Fouilles extensives - Secteur La Glère - Estive d'Anéou (Vallée d'ossau - 64)

Phasage chronologique de l’E 32 (C. Calastrenc)

 

 

 

 


[1] Maxence Segard, Le pastoralisme dans les Alpes occidentales à l’époque romaine, in : Premiers bergers des Alpes – de la Préhistoire à l’Antiquité, Musée dauphinois, 2008, p. 123

[2] D’après le croisement des résultats des analyses 14C par AMS.

[3] Informations Anne Berdoy

[4] D’après les résultats des analyses 14C par AMS

Analyse spatiale, DGPS, Fouille archéologique, Géophysique, Multi-méthode, Photographie aérienne, SIG , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Fouilles extensives – Structures pasotrales – Secteur La Glère – Estive d’Anéou (vallée d’Ossau – 64)

Entre 1998 et 2002, le Parc National des Pyrénées, en collaboration avec les Services Régionaux de l’Archéologie d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, s’était engagé dans la réalisation d’un inventaire du patrimoine pastoral archéologique de son territoire dans une perspective de connaissance, de protection et de valorisation (San Juan-Fouché 2001). Après une première phase d’étude documentaire et de prospections sur une zone test, le Val d’Azun (Guédon, 2003), l’année  2004 a permis d’initier un programme plus large, intégrant archéologie pastorale, archéologie minière et études paléoenvironnementales sur différentes zones-ateliers (Ossau, Aspe, Azun). Deux campagnes préliminaires, en 2004 et 2005, ont abouti en 2006 à la mise en place d’un Projet Collectif de Recherche : Le PCR Dynamiques sociales, spatiales et environnementales dans les Pyrénées centrales (SRA Aquitaine) est dirigé par C. Rendu et D. Galop. En juillet 2007 a été achèvée la phase de diagnostic et c’est en 2009 qu’on été commencées les premières fouilles extensives dont les résultats seront exposés ici.

Le choix a été fait de s’axer sur l’Entité 23 déjà approché par un sondage à visée chrono-typologique en 2006.

 

A l’échelle du site :

La vision de surface de la zone fouillée donnait à voir une polarisation de l’espace entre deux secteurs, l’un à enclos (à l’ouest) et un groupe de cabanes/bâtiments (à l’est). Cette zone d’habitat étant elle-même divisée en deux sous-ensembles : un composé de trois bâtiments accolés les uns aux autres (secteur 2) et un structuré autour de deux constructions (secteur 1). Après la fouille, la perception en est bien différente. Les 3 bâtiments accolés sont en fait un grand bâtiment d’environ 70 m² (secteur 2), voisinant à 5 m à l’est avec une construction quadrangulaire (str. 86) à laquelle vient se superposer ultérieurement un nouveau bâtiment (str. 87 – secteur 1).

Infographie : C. Calastrenc

Infographie : C. Calastrenc

Ces fouilles extensives ont confirmé le caractère anthropique des composantes de l’E 32. Cette Entité est cependant, d’un point de vue chronologique, plus hétérogène que ce que laissaient entrevoir les sondages effectués en 2006. Néanmoins, l’essentiel de l’occupation se concentre entre l’Antiquité tardive et le Haut Moyen Âge.

Les observations faites durant la fouille, que ce soit dans le secteur 1 ou le secteur 2, permettent de voir des reprises et des réaménagements durant la phase d’occupation : différences de niveaux de la base du mur ouest (MR 232) et construction postérieure d’un mur de refend (MR 205) dans le secteur 2 ; possibles reprises des murs, présence de deux foyers successifs (FY 128 et US 134, FY 136), peut être recharge en galet d’un sol (US 125) et installation d’une banquette (US 122) dans le secteur 1. Ces différentes reprises ne sont pas datables individuellement. Elles permettent cependant d’envisager une continuité de l’occupation et de possibles évolutions fonctionnelles de ces bâtiments.

D’un point de vu fonctionnel, dans le secteur 2 la présence d’élément de vaisselle, de faune, d’une monnaie et d’un instrument de à vent en os  oriente l’interprétation vers une occupation domestique malgré l’absence de foyer avéré pour l’instant.

Pour le secteur 1, la présence d’une banquette (US 122) et de deux foyers successifs (FY 128 et FY 136), laisserait entendre une vocation domestique et/ou d’activité spécialisée. La quasi absence de matériel archéologique contraste avec le secteur 2. Si les dates à venir confirment la contemporanéité de ces deux secteurs, cette différence pourrait orienter vers une complémentarité des deux ensembles.

D’un point de vue architectural, les deux secteurs présentent des parallèles.

Les constructions fouillées ont été installées sur une légère butte d’axe ouest-est. Elles sont parallèles et ont été bâties perpendiculairement à la pente. Le décaissement amont est plus important dans le secteur 2 où il a permis une meilleure conservation du mur ouest (MR 232). Pour le secteur 1, ce décaissement est très faible en raison d’un adoucissement de la pente à son emplacement.

Dans les deux cas, les murs sont hétérogènes et ce caractère n’est vraisemblablement pas lié à des différences de chronologies, mais plutôt à des différences structurelles. Si les murs amonts (ouest) sont dans les deux cas constitués de dalles de calcaire superposées (MR 123 du secteur 1 et le MR 232 pour le secteur 2), les autres murs sont, pour les mieux conservés, à double parement de gros blocs avec un emploi majoritaire de grès (MR 121 et US 145 pour le secteur 1 ; MR 209 pour le secteur 2).

Alors que le secteur 2 ne présente aucun indice de réoccupation tardive, la structure 86 du secteur 1 a probablement été en grande partie épierrée pour la construction d’une cabane sans doute bien postérieure. Cet épierrement a probablement également touché les vestiges du secteur 2. Cette structure relativement récente (str. 87) se distingue de l’occupation de la structure 86 par le caractère beaucoup plus fruste de la construction (pas de blocage interne à l’appareil des murs, pierres empilées, boutisses très rares et effondrement des murs sur eux-mêmes) et une anthropisation moindre du sol d’occupation. Il y a en outre une absence totale de mobilier. La présence d’un placard situé dans l’angle nord-ouest renvoie aux structures observées en prospection n° 347 dans le secteur de Tourmount et n° 349 dans le secteur de Hount de Mahourat. Dans ces deux cas, il s’agit de structure moderne. Le fer à cheval retrouvé sous la base de l’un mur (MR 110) pourrait, en première approche, dater du XIIIème siècle. On ne peut donc inscrire pour l’instant cette occupation que dans une fourchette large : fin du Moyen Âge – Epoque Moderne.

Fouille extensive - Programme Ossau (Laboratoire FRAMESPA - UMR 5136) Crédit photo : Carine Calastrenc

Fouille extensive – Programme Ossau
(Laboratoire FRAMESPA – UMR 5136)
Crédit photo : Carine Calastrenc

 

 

A l’échelle de l’estive et plus largement :

On avait, avant la fouille rapproché ce site de celui de Tourmount en raison de leurs datations similaires (faite d’après sondage), de leur structuration (plusieurs vastes enclos accolés, habitat complexe) et de leur étendue. D’après les données de surface, néanmoins, l’E32 pouvait correspondre à une série de petits habitats groupés ce qui la distinguait de l’E 149 de Tourmount.

La fouille en ayant révélée à la place des structures 83, 84 et 85, un seul grand bâtiment de 70 m² marqué par des murs de refend internes rapproche beaucoup plus nettement les deux sites.

L’E32 et l’E149 apparaissent donc comme deux centres à priori contemporains. Au regard de l’ensemble des structures inventoriées sur l’estive d’Anéou, ces deux ensembles constituent les plus grands centres toutes périodes confondues. Ils paraissent comme deux pivots polarisant la gestion de l’estive.

L’E32 est exceptionnelle par la qualité du matériel mis au jour (par rapport aux structures pastorales de haute montagne en général). La monnaie, la perle, la céramique relativement abondante pour un site d’altitude, l’instrument à vent en os contrastent fortement avec l’absence de mobilier des structures modernes (str. 87 et plus largement l’ensemble des structures sondées comme la structure 101).

L’ensemble de ces caractères, taille des bâtiments, nombre et superficie des enclos, complexité du site, qualité du mobilier, évoquent une économie pastorale fortement structurée. Il est pour l’instant impossible de se prononcer sur le cadre de cette exploitation qui peut ressortir soit à des pratiques collectives dans le cadre de communautés rurales fortes et organisées, soit à des infrastructures de type « grand domaine ». Plus largement, cela pose la question des liens entre ces sites d’altitude, les espaces intermédiaires de la vallée d’Ossau et les aires du piémont aux environs de Pau.

La fouille du secteur 2 n’ayant pu être menée jusqu’à son terme, devrait être poursuivie en 2010. La prochaine campagne devrait également permettre la fouille de la structure 82 directement attenante au secteur 2 et à la réalisation de sondage à visés chronologique dans les enclos de l’Entité 32.

 

Auteur : C. Calastrenc, Ch. Rendu

Analyse spatiale, DGPS, Fouille archéologique, Géophysique, Multi-méthode, Photographie aérienne, SIG , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Chantier Histoire

Cette année, le chantier d’histoire a rassemblé étudiants et chercheurs de Terrae autour des « Compoix et terriers d’Odars ». Les travaux se sont axé sur l’enregistrement, le traitement, l’analyse et l’exportation sous SIG des données.

Chantier Histoire 2010

Organisateur : Marc Conesa, Jean-Loup Abbé, Florent Hautefeuille

Etude documentaire, SIG , , , , ,