APPEL DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE DU 18 OCTOBRE 2012

Dans un climat d’austérité et de tensions sociales accrues, la manifestation du 30 septembre à Paris, dans laquelle le SNESUP a pris toute sa place, a été une réussite. Pour autant, la ratification du TSCG par le seul parlement est un déni démocratique et vise à institutionnaliser l’austérité budgétaire et son lot de coupes budgétaires dans les services publics.
L’enseignement supérieur, bien que disposant d’un budget stable en valeur, n’est pas épargné. Incluant les cotisations en augmentation pour les pensions, basées sur un glissement vieillesse technicité (GVT) prévu à zéro ainsi que des montants engagés sous la précédente législature, les dotations budgétaires des établissements vont entraîner de drastiques restrictions    (gels    d’emplois,    suppressions    d’heures d’enseignement, investissements reportés…). L’annonce de la création des 1000 emplois –qui sont à mettre en regard avec les près de 1500 emplois gelés et avec les plus de 3000 supprimés depuis 2008 (cf. Cour des comptes)– doit être assortie de garanties quant à leur financement et à leur nature. La nécessaire résorption de la précarité galopante dans l’enseignement supérieur et la recherche rend urgente la création d’emplois titulaires à la hauteur des enjeux. Dans l’immédiat, les licenciements de contractuels doivent être stoppés.
Évacuant des questions essentielles (précarité, carrières des personnels, charge de travail, revalorisation, formation des enseignants…), le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a fait de ces Assises un rendez-vous manqué et boudé par les personnels. De plus, sans attendre leurs
conclusions,    la    ministre    multiplie    des    annonces fortement contestées : vote des personnalités extérieures pour l’élection du président de l’université, dévolution du patrimoine immobilier aux régions, transfert de l’orientation aux régions… Malgré la volonté ministérielle d’écarter du débat des questions essentielles pour le service public d’enseignement supérieur et de recherche, le SNESUP fera entendre ses propositions au- delà des thèmes imposés
(http://www.snesup.fr/Le-Snesup/L-actualite-du-SUP?aid=6434&ptid=5 ).
À ce jour, le dossier de la formation des enseignants a été conduit quasi exclusivement par le ministre de l’éducation nationale, tentant de mettre hors-jeu la communauté universitaire pourtant chargée de la mettre en œuvre. Il n’est pas acceptable que le scénario catastrophique de 2009 se rejoue en 2012: mesures transitoires imposées aux personnels et aux étudiants par la lettre de S. Bonnafous, place du concours annoncé unilatéralement en M1, abandon de toute idée de pré-recrutement… L’action du SNESUP, au CNESER (motion à son initiative adoptée à l’unanimité) et auprès du cabinet de la ministre, a cependant permis d’affirmer le rôle essentiel de la communauté universitaire sur ce dossier, notamment sur la définition des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation. Le SNESUP réaffirme la nécessité de conforter une véritable formation des enseignants de niveau supérieur pour laquelle il présente des propositions importantes
http://snesup.fr/Presse-et-documentation?aid=6255&ptid=5&cid=3796 http://snesup.fr/Presse-et-documentation?aid=6254&ptid=5&cid=3796

Sur l’ensemble de ces dossiers, il nous faut imposer une rupture avec les politiques précédentes, notamment avec la Loi Libertés et Responsabilités des Universités (LRU) et avec les Responsabilités et Compétences Élargies (RCE). Le SNESUP :
    lance une campagne publique d’information auprès de la presse, des collègues, des parlementaires pour dénoncer les choix ministériels et avancer nos propositions pour une formation des enseignants de qualité et une démocratisation réelle de l’Université ;
    appelle à adopter des motions dans les CA, CEVU, Conseils d’Écoles pour dénoncer les choix imposés en matière de formation des enseignants (place du concours, amputation des M2…) ;
    appelle, dès maintenant, à construire dans la convergence la plus large une mobilisation sur la formation des enseignants dont un des temps forts sera le 4 décembre 2012 ;
    appelle à participer au rassemblement devant les Assises nationales à l’initiative de l’Intersyndicale du supérieur et de la recherche ;
    à lutter contre des budgets insuffisants dans les établissements, et à voter contre dans les CA ; à intervenir auprès des parlementaires ;
    appelle à participer le 14 novembre à la Journée européenne d’action et de solidarité à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) pour un contrat social pour l’Europe.

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