Roman contemporain


 

 

Deux journées d’études sur l’incipit ont eu lieu dans le cadre du programme « Transitions-Transgressions dans l’Espagne contemporaine » d’Españ@31 sur le thème : « Entrées en écriture dans le roman contemporain ».

Les premières journées ont eu lieu les 12 et 13 mars 2004, les suivantes les 4 et 5 novembre 2004.

 

Elles ont donné lieu à la publication d’un ouvrage :  

PÉRÈS, Christine (éd.), Au commencement du récit, Carnières-Morlanwelz, éditions Lansman, 2005, 223 p.

Quatrième de couverture :

Explorer des fragments de textes tous situés au commencement du récit, interroger les pratiques d’écriture mises en œuvre par les romanciers espagnols actuels pour permettre l’entrée du lecteur dans le monde du texte, c’est par ce biais que ce livre entend décrypter les enjeux des transitions et transgressions qui se nouent dans la culture contemporaine espagnole. Andrea Del Lungo définit l’incipit comme un « seuil à double sens tourné à la fois vers la parole du monde et la parole du texte ; et surtout, [comme un] lieu de contact, de rencontre et d’échange entre les désirs de l’écriture et les attentes de la lecture, où se concentrent différentes stratégies aux implications poétiques, esthétiques et thématiques ». Les études présentées dans ce volume montrent bien que l’incipit romanesque est parsemé de difficultés, de pièges, d’apparentes transparences et que la transgression peut en être un élément fondamental. Ainsi le propos d’Andrea Del Lungo  sur l’incipit qui « constitue le point d’entrée dans l’univers romanesque, un seuil ouvert sur un territoire imaginaire et ignoré du lecteur, qui ne peut que chercher dans le début les repères nécessaires à sa propre exploration », aide-t-il à concevoir que la stratégie et la tactique des incipit romanesques pourront être lues comme métaphore de la communication dans la société et les cultures de l’Espagne actuelle. On verra que c’est le lecteur, à travers l’appel à des opérations complexes et vivantes qui se place au premier plan et devient l’acteur essentiel.

            Les études réunies dans ce volume convoquent aussi bien Arturo Pérez Reverte, Eduardo Mendoza,  Julián Ríos, Palma Infantes, Pablo Tusset, Miguel Espinosa, Carmen Rico-Godoy et José Luis Coll, que Rafael Chirbes, José Manuel Caballero Bonald, Gonzalo Torrente Ballester, Javier Marías, Dulce Chacón, Luis Goytisolo, Felipe Hernández, Antonio Muñoz Molina et Juan Marsé, qui placent tous le lecteur au cœur du dispositif textuel. Ce livre se veut une invitation à la lecture active des romans, une initiation à la séduction des commencements romanesques et une incitation à découvrir le roman contemporain espagnol, trop souvent oublié dans les études sur la littérature européenne.

 

Les auteurs de ce livre, hispanistes de diverses universités françaises, se regroupent autour de l’équipe « Españ@ 31 » de l’Université  de Toulouse-Le Mirail 

 

Sommaire :

 

Avant-propos. L’incipit romanesque, entre transition et transgression

            par Jean Alsina

Stratégies de l’incipit : transitions, transgressions

La frontière du commencement : transitions, transgressions

            par Andrea Del Lungo 

Fondements théoriques d’un espace propice au jeu de la fiction dans le roman espagnol contemporain (analyse de plusieurs entrées en écriture)

            par Stéphan Pagès 

JE commence

L’enfantement de/dans La larga marcha de Rafael Chirbes

            par Catherine Orsini-Saillet 

La tradition revisitée dans l’incipit de Crónica del rey pasmado scherzo en re(y) mayor, alegre mas no demasiado de Gonzalo Torrente Ballester : transition ou topique postmoderne ? 

            Isabelle Touton 

Immuable incipit. José Manuel Caballero Bonald : du roman aux mémoires

            par Jean Alsina

Difficulté des commencements

Dissolution des seuils dans Negra espalda del tiempo de Javier Marías 

            par Amélie Florenchie

L’incipit de Blanca vuela mañana de Dulce Chacón : énigme et/ou sésame ? 

            par Anne Paoli

Pièges et relectures

La paradoja del ave migratoria de Luis Goytisolo ou les migrations d’un incipit

            par Geneviève Champeau

Ouverture de deux parcours de lecture piégés : les incipit de Naturaleza (Felipe Hernández, 1989) et de Sefarad (Antonio Muñoz Molina, 2001)

            par Christine Pérès

Le poids du secret : l’incipit lacunaire de Corazón tan blanco de Javier Marías

            par Christine Pérès

Juan Marsé : une poétique de l’incipit

 

Au commencement était le fourbe : El embrujo de Shanghai de Juan Marsé

            par Jacques Ballesté

Réécritures : deux incipit pour Si te dicen que caí de Juan Marsé

            par Elvire Gomez Vidal 

Rabos de lagartija de Juan Marsé : voix des origines et transgression des seuils

            par Marie-Christine Pourtau Pérez