GREP – Journée du 25 novembre 2023
Éducation et sens de l’existence : « les jeunes répondent »
Benoit Petit et Habib Samrakandi
Session franco-allemande : Développement durable : Jonas – juillet 2021 – Mittelwihr
Jonas : miséricorde ou colère de Dieu – le lanceur d’alerte déprimé
Benoît PETIT Texte pour le Power point (Jonas)
Il peut sembler artificiel de lier un roman, la parabole de Jonas[1] (conte d’un passé lointain) avec le thème actuel du développement durable, objet de tant de polémiques, face à l’avenir incertain, angoissant, thème où la recherche d’une croissance équilibrée (pour le futur) côtoie la peur de l’apocalypse !
Le prophète Jonas se croit investi d’une mission qui lui pèse, annoncer une catastrophe à venir, si la population de la société ennemie qu’il exècre ne se convertit pas. Il pourrait ressembler à certains sociologues ou « lanceurs d’alerte » qui veulent convaincre les climatosceptique d’un danger : la vengeance non plus des dieux de YHWH ou d’Allah, mais de la nature pour des sociétés sécularisées.
Ce conte, selon moi, pose sans doute une question universelle et le Coran fait de Jonas un des personnages le plus souvent mentionné. Il y a 3 moments communs à la Bible et au Coran dans cette fable.
La tempête, outil de Dieu, punit le prophète qui refuse d’aller prêcher, le poisson rejette (ne garde pas) Jonas qui se repend. La fin du monde, signe de la « vengeance ou de la justice de Dieu » est différée, enfin l’arbre (courge ou lierre), manifeste une pédagogie différente selon YHWH ou Allah.
Le nom de Jonas, signifie la Colombe, c’est aussi à Ninive l’oiseau de la déesse Ishtar. Le récit se situerait dans la période d’après l’exil à Babylone, lorsque les Juifs souhaitent convertir tous les païens. Le prophète, le messager, est présenté comme un homme pieux mais à l’esprit très peu ouvert, impatient. Il veut apporter la foi au Dieu unique mais il ne se sent pas responsable du salut des Ninivites qu’il déteste.
« Une parole de Yahvé fut adressée à Jonas : pars à Ninive, la Grande Ville (on la traversait en trois jours), pour l’avertir que si les habitants ne changent pas de conduite, ils seront châtiés pour leurs méfaits et leur méchanceté. Mais Jonas part dans l’autre sens, il prend un bateau pour s’enfuir à Tarsis. La violente tempête menace le bateau, Jonas se cache dans la cale. Les marins le trouvent ; il leur dit que c’est lui qui a attiré la tempête, signe du courroux de Yahvé. Dès que Jonas est jeté à la mer, elle se calme. Un grand poisson avale Jonas qui reste trois jours et trois nuits dans son ventre puis, repenti, il consent à aller prêcher à la ville.
« Encore quarante jours et Ninive sera détruite » ; les habitants « comme un seul homme », proclament un jeûne dès le 1er jour et Dieu revient sur sa décision. Jonas est très mécontent de cette conversion qui s’est faite sans lui, il se met en colère et va au désert. Yahvé fait pousser un ricin pour lui faire de l’ombre, mais le lendemain, il fait venir un ver qui le dessèche, le soleil tape si fort que Jonas souhaite la mort. Dieu lui dit : « Tu te mets bien en peine pour ce ricin qui ne t’a coûté aucun travail, qui a poussé en une nuit mais qui était sec la nuit suivante. Et moi, je ne devrais pas me mettre en peine pour Ninive, où vivent plus de 120 000 personnes qui ne distinguent pas le bien et le mal, mais se convertissent ? »
Dans le Coran, la Sourate 10 est une longue de 109 versets. Le verset n°98 donne le titre YŪNUS. Le « Prophète – messager » est aussi présent dans une dizaine d’autres sourates[2] qui posent clairement la question du mystère de la croyance. Elle présente la patience de Dieu mais aussi son exigence. Il est celui qui pardonne, le tout compatissant, le patient – et l’impatient… le Miséricordieux et le sévère. C’est Allah qui décide entre « ceux qui ont la foi et les injustes ». Les châtiments annoncés par les prophètes ne se réaliseront pas s’il y a repentance. « Nous avons révélé à l’un d’entre eux : ‘ Avertis les gens, et annonce la bonne nouvelle aux croyants qu’ils ont auprès de leur Seigneur une présence méritée [pour leur loyauté antérieure]. Il n’y a d’intercesseur qu’avec Sa permission…’ » « … Allah appelle à la demeure de la paix et guide qui Il veut vers un droit chemin (40) – Certains d’entre eux y croient, et d’autres n’y croient pas. Les mécréants, Nous leur ferons goûter un dur châtiment. Est-ce toi qui fais entendre les sourds ? Qui peux guider les aveugles ? » Cf la sourate des fourmis S 27 v 6-7)
Le Jonas « musulman » présente quelques différences avec celui de la Bible : Jonas commence par aller prêcher la conversion à Mossoul – c’est Ninive- avant, plein de peur, de s’enfuir. Allah en colère provoque la tempête. Les marins refusent 3 fois de jeter le prophète à la mer, puis la clémence d’Allah détourne d’eux la tempête et opère une conversion des marins qui maintenant craignent Allah ; ensuite Jonas est délivré du poisson (ici une baleine) après sa méditation dans sa « retraite marine ».
Certains amis musulmans « lettrés » commentent, que c’est parce que Jonas s’est repenti et parce qu’il a avoué sa lâcheté que Dieu le libère du poisson.
La prédication de Jonas est efficace dès le premier jour, avec une certaine emphase : (tous, comme un seul). Le prophète, (déprimé puis abrité par une courge, ou une citrouille – le ricin !) symbolise non seulement la nécessaire croyance en Dieu, qui vaut pour toutes les périodes et tous les peuples, mais aussi le mystère de la foi, sinon la question de la prédestination. « Il n’appartient nullement à une âme de croire si ce n’est avec la permission d’Allah. Et Il voue au châtiment ceux qui ne raisonnent pas (S. 100) » – « Si seulement il y avait, à part le peuple de Jonas, une cité qui ait cru et à qui sa croyance eût ensuite profité ! » (Coran 10.98) –
Un hadith attribue même à Mahomet la parole suivante : « Ne me préférez pas aux autres Prophètes et à Jonas Ibn Mata ».
[A noter que dans les livres dits « révélés » bien des prophètes n’auront pas la chance de Jonas et seront mis à mort]
[1] Ali Amir Moezzi, Dictionnaire du Coran, 2007
[2] TOB sur Jonas, 2Rois 14.25
Société Internationale de Sociologie des Religions 2019
Barcelone en Espagne,
du 9 au 12 juillet 2019 sous le titre :
heure du partage
Quelle liberté religieuse, spirituelle et philosophique dans la laïcité ?
Les autres et nous. Nouvelles approches de la tolérance
session d’ enseignants français – Allemand
L’Etoile de la Mer – Allée du presbytère – 50530 SAINT-JEAN-LE-THOMAS
Du samedi 21/ 7 au dimanche 31 juillet 2018
Informations à la demande
Laïcité et citoyenneté dans l’école
BPetit_Boucher La-laïcité-à-l’épreuve-des-identités_8_17Laïcités scolaires et transmissions communautaristes
Le but de l’école est d’enseigner des savoirs, des savoir-faire et des
savoir vivre ; c’est permettre aux jeunes de connaître le monde, de prendre
conscience de leur personnalité et de leur citoyenneté. La laïcité française
dont la première partie de ce chapitre expose l’évolution se trouve devant
de nouveaux enjeux : les établissements publics privés sous contrats ou
confessionnels qui accueillent des jeunes d’origines multiples, témoignent
de la diversité des situations…
SISR – Juillet
Titre
« laïcité »: une réponse aux conflits dans diverses sociétés?
Contribution:
« Dialogue impossible ou nécessaires confrontations inter-convictionnelles à Toulouse (France) ?
Les religions monothéistes se veulent prosélytes et apportent une vision du salut (sautériologie) qui procède davantage du principe de la substitution que de la tolérance, mais les adeptes de diverses confessions ou humanistes peuvent avoir intérêt à (mieux doivent tenter de) se comprendre pour vivre ensemble dans une société pacifiée, face aux risques de radicalité.
Une observation participante de plusieurs associations inter-convictionnelles (CIEUX – GAIC – SIF – GREP) et d’organismes publics en Occitanie (Municipalité, Journées de la fraternité – le dialogue citoyen) montre qu’une coopération entre les adeptes de diverses religions ou convictions, signe de la sécularisation, provoque des clivages à l’intérieur de chaque religion.
Les échanges entre personnes motivées et souvent vues comme „porte-parole“ de leur communauté, s’ils peuvent tendre à résoudre certains conflits locaux, n’empêchent pas les incompréhensions philosophiques et des silences dogmatiques. Les rencontres en vue d’une meilleure connaissance des représentations de chacun témoignent de l’évolution des mentalités et de l’interprétation des règles de la laïcité en France.
Incroyance et FOI ? Le bonheur? 26/11
Le Service « Incroyance et foi » (SIF)
organise un week-end régional le samedi 26 novembre 2016
à l’Institut catholique de Toulouse, sur le thème suivant :
« Face au pessimisme ambiant, quelles ressources mobiliser pour poursuivre la quête du bonheur ? »
Déclinisme ? Pessimisme ? Nostalgie ?
3 intervenants abordent cette question avant débat
Voir Pascal et Chantal DEMANDER, Tél : 05 61 41 25 59)