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Le Centre des langues en visite à Colomiers, au Pavillon blanc

Ouvert en juin 2011 à Colomiers, le « Pavillon blanc » abrite une médiathèque et un Centre d’art contemporain. L’équipe du Centre de ressource des langues, du Mirail voisin,  était en déplacement pour visiter le bâtiment (du côté public comme dans les coulisses). Le but de cette visite : découvrir une bibliothèque nouvelle, son aménagement, ses bibliothécaires… Une bibliothèque municipale et un centre de ressources universitaire n’ont à priori pas le même public, mais la finalité est la même : mettre à disposition des collections, un espace à disposition pour des usagers que l’on souhaite le plus heureux possible.

 

Une visite des plus agréables, et néanmoins studieuse,  chacun ayant tout particulièrement à l’œil, selon ses préoccupations du moment, qui la signalétique, qui l’organisation du prêt de documents, qui la disposition des bureaux d’accueil, des espaces de travail ou la composition du fonds. Il faut dire que ce bâtiment vaut le coup d’œil : de l’espace, beaucoup d’espace. Du blanc, du gris , des lecteurs imperturbables, et un palmier.

 

Mais juste avant de partir, un petit tour à l’exposition du moment : Le Pavillon blanc est aussi un centre d’art. Une des installations nous a, allez savoir pourquoi, tout particulièrement intéressés. Une présentation d’ouvrages que le visiteur est invité à feuilleter. Des ouvrages que le bibliothécaire, en d’autres circonstances, aurait probablement qualifié de « périmés », sans hésiter à sous estimer leur potentiel artistique…

Une exposition qui nous rappelle quelque chose…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Centre de ressources se prépare donc activement à l’ouverture prochaine. D’ailleurs, quelques jours après, et dans une ambiance un peu plus confinée, cette même équipe du Centre des langues a été signalée à une journée d’études sur l’accueil en bibliothèques…

 

Mauvaise herbe ? Vraiment ?

Au jardin le désherbage se pratique pour des raisons esthétiques mais aussi pour limiter la compétition entre les mauvaises herbes et les plantes cultivées. En bibliothèque, tout comme au jardin, on pratique le désherbage.

En effet, le bibliothécaire, pour mettre certains ouvrages en valeur, pour faire de la place à de nouvelles acquisitions, doit mettre régulièrement au rebut d’autres ouvrages,  détériorés ou périmés. Bref, il désherbe.  Il désherbe selon des règles précises,  en fonction des missions de sa bibliothèque, pour pouvoir proposer ses collections au public dans de bonnes conditions. De plus, les bibliothèques travaillent maintenant en réseau. certains ouvrages sont conservés parce qu’ils sont « rares ». Ils pourront alors être expédiés dans toute la France et au delà, par le service du prêt  entre bibliothèques.

Le désherbage est donc une opération courante. Parfois, quand il n’a pas été pratiqué depuis longtemps ou dans des circonstances exceptionnelles, quand par exemple les bibliothèques d’une UFR de langues déménagent pour former, avec un espace d’auto-apprentissage en langues, un Centre de ressources des langues, c’est tout le fonds qui est réévalué, des ouvrages en libre accès aux travées les plus reculées. Et dans ce cas, les « candidats au désherbage » sont nombreux. Au final, on l’a vu les fonds actuels de ces bibliothèques se répartissent entre Centre des langues, BUC, et rebut. Nous reviendrons sur ces critères de tri dans un prochain billet.

 

Pourtant, même si l’opération fait partie intégrante des tâches dévolues aux bibliothécaires, quand on parle désherbage en bibliothèque c’est souvent en baissant la voix. Et pas uniquement par crainte que l’opération ne soit mal comprise.  Le bibliothécaire n’aime pas désherber, il est attaché à « son » fonds, comme peuvent l’être les lecteurs…

Il n’est pas forcément facile d’apposer le tampon « retiré des collections » sur un exemplaire de Los Vascos, de Caro Baroja de 1958, même si cet exemplaire, plusieurs fois surligné, a les pages jaunies et cornées, même si  une édition de 2000 est disponible sur le campus

 

 

 

 

 

 

 

Dans certains cas, on se pose moins de questions…

Un Quid de 2003

 

Le Que-sais-je ? de 1970 sur l’Histoire du Portugal (qui est disponible par ailleurs dans une édition de 2000, mais pas encore  en ligne)

 

 

 

 

 

 

 

 

Ceci dit, la métaphore horticole a ses limites : la durée de vie d’un livre n’est pas celle de la rose ou de l’azalée. la plupart ont passé bien plus d’un hiver. Certains même, publiés avant 1830, ont acquis le statut de « livre ancien »  et bénéficient d’un traitement particulier. A l’Université du Mirail ils sont à la réserve, à la BUC, et communicables sur demande. Parmi eux il en est même qui sont numérisés et accessibles à tous. Ils peuvent alors, sur le tard, commencer à mener une double vie.