Le PCR Fortipolis a débuté suite à l’autorisation délivrée le 3 juin 2016 par la CIRA Sud-Ouest pour une période comprise entre le 24 mai 2016 et le 31 décembre 2016. Avec cette autorisation tardive, à la veille de l’été, l’activité de recherche relative à cette première année du PCR n’a ainsi pu être véritablement réalisée au total que sur 4 mois. Ceci explique, en conséquence, que l’on se soit concentré sur l’aspect le plus urgent de ce PCR, à savoir la constitution du catalogue des sites.
Les actions menées de manière discontinue entre juin et novembre ont été multiples. Un dépouillement en archive dans les SRA des deux régions a été réalisé, ainsi qu’une correspondance entre les différents partenaires (Musées, SRA Occitanie et Nouvelle Aquitaine, CCE Ariège, archéologues bénévole…) afin de développer le réseau et d’obtenir un corpus de données exhaustif. La liste des collections anciennes de mobiliers provenant de certains des sites du corpus a ainsi pu être constituée et localisée. Ensuite, outre la construction de la base de données, le pointage cartographique des sites et la rédaction des fiches de site, deux réunions de travail et une sortie de terrain ont été réalisés.
Une réunion inaugurale s’est déroulée à Toulouse le 21 juin. Celle-ci a permis la mise en place du cadre de travail, de discuter de la méthodologie et de la terminologie à adopter, mais également de la répartition des tâches. Les premières versions de la base de données et de la carte de répartition des sites du corpus ont été présentées à cette occasion. À l’issue de cette réunion, une fiche de site type a été adoptée, ainsi qu’un lexique relatif à la description des éléments de fortifications et aux types d’aménagements.
Après l’été, il n’a été possible de faire le point sur les avancées de chacun que le 9 novembre lors d’une seconde réunion tenue à Bordeaux. Celle-ci a également été l’occasion d’aborder plus en détail la question des relevés topographiques et de l’apport offert à ce sujet par la convention IGN/TRACES et IGN/AUSONIUS. En effet, les deux laboratoires peuvent bénéficier par ce biais de données utiles au PCR, notamment de modèles numériques 3D de certains sites du corpus. Toutes les couvertures pour les départements de la France ont été commandées par TRACES en fin d’année ; il n’a pas été possible d’exploiter, dans le temps imparti pour ce premier rapport, les données livrées pour les départements concernés par le PCR.
Enfin, début décembre, une sortie de terrain a été réalisée avec l’équipe Archéodrone de TRACES (Carine Calastrenc et Nicolas Poirier) sur les sites de Castet-Crabé (Lagarde, 65) et de Havet (Soublecause, 65). Le couvert forestier important de ces deux sites voisins n’autorisait pas l’obtention de relevés topographiques traditionnels. Celui du Castet-Crabé ne bénéficiait jusqu’à présent que d’un relevé topographique dressé dans les années 1960 qui demandait à être vérifié ; celui de Havet n’était simplement connu que par une mention dans la CAG. Visités par certains d’entre nous à plusieurs occasions, leur bonne conservation suggérait un fort potentiel de résultats pour une imagerie 3D. Ces deux sites offrent également de bonnes conditions d’accès, un environnement ouvert, ainsi qu’une proximité suffisante pour être traités ensemble lors d’une même journée (à environ 2h de Toulouse, sites distants entre eux de 30 km). La caméra Lidar installée sur le drone, permet d’acquérir un nuage de points de données. Dans l’intérêt de l’archéologue, le traitement de ce nuage de points consiste à retirer ceux correspondant au couvert végétal pour l’obtention d’un relevé clair des anomalies du relief au sol, c’est à dire le relevé topographique du site archéologique masqué par la végétation (voir ci-dessous).
Notons pour terminer que cette opération annuelle a permis de mettre en place des connexions avec d’autres recherches. Le premier est un travail de thèse mené par Clément Venco (Université Toulouse Jean Jaurès, UMR 5608-TRACES/Terrae) portant sur l’occupation du sol entre l’Antiquité et le Moyen-Âge dans le piémont commingeois (où la chronologie de plusieurs sites de hauteur doit en réalité être attribuée, ou du moins étendue, à la Protohistoire). Le second est une prospection inventaire dirigée par Stéphanie Adroit (Chercheure post-doc, Université Toulouse Jean Jaurès, UMR 5608-TRACES/Rhadamante) sur les nécropoles Bronze Final – Premier âge du Fer dans le Luchonnais (opération 2016) dont celle par exemple de Benque-Dessus et Dessous (31), est associé à un habitat fortifié, le Castéra, faisant partie du corpus du PCR. Il nous faut signaler ensuite le démarrage fin 2016 d’un Master 1 mené par Raphaël Rivaud-Labarre sous la direction d’Anne Colin (Maître de Conférence, Université Bordeaux Montaigne, UMR 5607-Ausonius). Ce mémoire traite des sites de hauteur fortifiés de l’âge du Fer de Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne.