Qu’est-ce que el estallido social

El Estallido Social 

En octobre 2019 est né au Chili un mouvement de révolte populaire, que certains journalistes ont dénommé “Estadillo Social”, “explosion sociale” en espagnol. 

Le mouvement a débuté dans la ville de Santiago de Chile le 18 octobre, avec le lancement d’un appel via un compte Instagram, incitant la population et principalement les lycéens et collégiens à ne pas payer leurs titres de transport pendant la semaine et à pratiquer le salto-turniquete (c’est-à-dire de sauter le tourniquet d’entrée sans payer) afin de protester contre la hausse de 30 centimes du prix du ticket de métro. 

Ce mouvement de révolte populaire a, peu à peu, rassemblé l’ensemble des revendications présentes lors des manifestations et des mouvements sociaux des années précédentes, bénéficiant en outre de la crise de légitimité dont souffrait le président Piñera, son gouvernement et plus largement l’ensemble du système politique du pays. De grandes et vastes mobilisations populaires se poursuivent donc au Chili depuis octobre 2019 et remettent en question son système néolibéral qui a été implanté dès 1975 sous la dictature et ce alors que la transition démocratique de 1989-1990 n’a pas répondu aux attentes des Chiliens.

En Chile, en octubre de 2019, nace un movimiento de revuelta popular bautizado por los medios de comunicación como un “Estallido Social”. 

El movimiento se originó en la capital, Santiago de Chile, el 18 de octubre, con un llamado colectivo, via Instagram, que incitaba a la población en general y en especial a los estudiantes, a evadir el pago en los transportes públicos y saltar los torniquetes del metro de Santiago a modo de protesta contra el aumento de 30 céntimos del valor del ticket de metro. 

Este acto de revuelta popular, poco a poco, logró unificar el conjunto de reivindicaciones de las protestas y manifestaciones así como los movimientos sociales de los años precedentes. Además se benefició de la crisis de legitimidad de la figura del actual presidente Piñera, su gestión y, a mayor escala, el sistema político del país. Lo cual dio cabida a movilizaciones masivas a nivel nacional que cuestionaban el sistema néoliberal impuesto en tiempos de dictadura (1975) además de la transición democrática de 1989-1990 que no respondió a las expectativas de los chilenos. 

Origines et éléments déclencheurs du mouvement 

Causas y detonantes del movimiento 

Sur le plan politique, le Chili apparaissait depuis trente ans comme un pays “stable”, mais encore très marqué par l’autoritarisme. La Constitution chilienne en vigueur en témoignait puisque celle-ci date de 1980 et est ainsi héritée de la dictature de Pinochet. 

Cependant, l’ordre politique et institutionnel du pays souffre depuis quelques années d’une crise d’hégémonie et d’une absence de légitimité en plus d’un système socio-économique très inégalitaire. En effet, l’élite de centre gauche-centre droit (la “Concertation”) et de la droite conservatrice et libérale à la tête de l’exécutif depuis la fin de la dictature a été remise en cause de manière croissante par la société chilienne après la révélation de grands cas de corruption, de clientélisme et du fait de son incapacité à remettre en cause les profondes inégalités sociales. Cette situation et ce que certains sociologues ont nommé le “mal-être citoyen” a mené à l’explosion d’une crise politique et sociale où le “peuple” (ou tout au moins de vastes secteurs de ce dernier) réclame un changement de l’ordre politique, social et institutionnel du pays. 

En el plan político, desde hace treinta años, Chile aparentaba ser un país estable aunque continuase a estar marcado por el autoritarismo. La constitución chilena en vigor es testigo de ello ya que ella data de 1980 y es heredada de la dictadura de Pinochet. 

Sin embargo, el orden político e institucional del país sufre desde hace varios años de una crisis hegemónica, de la ausencia de legitimidad además de un sistema socio-económico desigual. En efecto, las élites de la coalición de los partidos centro-izquierdistas denominada la Concertación, así como aquellas de derecha conservadora y liberal encabezan ambas el poder ejecutivo desde finales de la dictadura. Este hecho, ha sido puesto en duda por la sociedad chilena cada vez más a raíz del conocimiento de grandes casos de corrupción, de clientelismo y de las profundas inequidades sociales. Este fenómeno, llamado por ciertos sociólogos como el malestar ciudadano, condujo a la explosión de una crisis política y social donde el pueblo reclama un cambio del orden político, social e institucional del país.

 Les différents groupes sociaux mobilisés 

Los grupos sociales movilizados

Ce mouvement a réuni des secteurs entiers et divers de la société chilienne, tels que les mouvements féministes, la jeunesse, les retraités, une partie du mouvement syndical et les peuples originaires. Les luttes se sont élargies et se sont unies contre le gouvernement de Sebastián Piñera.

  • La jeunesse

Les lycéen.ne.s et étudiant.e.s ont joué un rôle crucial dans cette mobilisation sociale. Ils revendiquent une éducation publique, gratuite et de qualité accessible à toutes et tous dans un pays où le coût des études est très élevé, où l’éducation est largement municipalisée ou privée et où les étudiant.e.s s’endettent pour financer leurs études. De grandes mobilisations lycéennes et étudiantes avaient également eu lieu en 2006 et en 2011, et cette partie de la population chilienne était donc déjà fortement politisée avant 2019.

  • Le mouvement féministe 

Le mouvement féministe a été essentiel dans la dénonciation des abus et violences sexistes et sexuelles contre les femmes dans le secteur universitaire et a largement gagné en puissance à partir de mai 2018. Le mouvement féministe s’est associé aux autres acteurs contestant le gouvernement de Piñera dans le cadre de l’Estadillo Social afin de dénoncer la violence, la répression, le néolibralisme et les abus ayant été commis par le gouvernement et les forces de l’ordre au cours de différentes périodes de l’histoire chilienne : sous la dictature mais également pendant la révolte populaire de 2019. Parmi ces organisations, la “Coordinadora 8M” a été l’une des plus actives.

  • Les retraité.e.s

Au Chili, à l’heure actuelle les retraité.e.s ne touchent environ que 20% de leur dernier salaire, faisant du taux de recouvrement chilien l’un des plus bas au monde. Face à cette situation de précarité dans laquelle ils se trouvent, ils revendiquent le droit à des retraites dignes et à la fin de la capitalisation des retraites avec pour slogan “No + AFP” (les AFP étant les gigantesques fonds de pensions privés qui contrôlent les retraites des travailleurs.euses depuis 1981).

  • Le peuple Mapuche 

Le peuple Mapuche a lui aussi rejoint le mouvement de protestation sociale en 2019 en revendiquant le droit à l’autodétermination et dénonçant les discriminations, le racisme d’État et l’exclusion sociale qu’il subit dans la société chilienne actuelle. Lors des mobilisations, le drapeau  Mapuche a été omniprésent et pas seulement brandi par des Mapuche ou des sympathisant.e.s de leur cause. 

Este movimiento reúne los diferentes sectores de la sociedad chilena: los movimientos feministas, los jóvenes, los jubilados y/o pensionados así como los pueblos originarios. Las diferentes luchas se han unificado y fusionado para enfrentar al gobierno de Sebastián Piñera.

  • Los jóvenes 

Los liceístas y estudiantes tuvieron un rol crucial en esta movilización social. En un país donde el costo de la educación es alta y en su mayoría municipalizada o privada, las principales reivindicaciones son una educación pública, gratuita y de calidad. Anteriormente han habido manifestaciones de liceistas y estudiantes en 2006 y 2011, por lo cual esta parte de la población chilena estaba fuertemente politizada antes del 2019. 

  • El movimiento feminista

El movimiento femista fue esencial en la denuncia de los abusos y violencias sexistas y sexuales hacia las mujeres en el sector universitario y ha logrado gran momentum a partir de mayo de 2018. El movimiento feminista se asoció a los demás actores contestatarios del gobierno de Piñera durante el Estallido Social con el fín de denunciar la violencia, la represión, el neoliberalisme y los abusos cometidos por el gobierno y las fuerzas del órden a lo largo de los diferentes periodos de la historia Chilena: principalmente durante la dictadura pero también durante la revuelta popular de 2019. Entre estas organizaciones, la Coordinadora 8M ha sido una de las más reactivas. 

  • Los jubilado/as, pensionado/as

Actualmente en Chile, los jubilado/as no reciben sino el 20% de su último salario, haciendo que sea uno de los más bajos del mundo. En vista de su situación de precariedad, con el eslogan “No + AFP”reivindican el derecho a pensiones dignas y al fín de la capitalización de las jubilaciones. Los AFP son los fondos de pensiones privadas que controlan las pensiones de los trabajadore/as desde 1981.

  • El pueblo Mapuche 

El pueblo mapuche también se unió al Estallido reivindicando el derecho a la autodeterminación y denunciando las discriminaciones, el racismo de Estado y la exclusión de la sociedad chilena que sufren actualmente. Durante las movilizaciones, la bandera Mapuche ha estado omnipresente. 

Revendications des acteurs et actrices mobilisé.e.s

Reivindicaciones de los actores implicados 

Les manifestant.e.s présentent diverses revendications, et particulièrement le changement de la Constitution héritée de la dictature de Pinochet. 

Ils réclament également la réforme du  système socio-économique chilien : la fin du système de retraites par capitalisation et la mise en place d’un système de santé plus juste et d’une sécurité sociale solidaire, par répartition. Le peuple chilien demande également un modèle éducatif démocratique, non-sexiste, décolonial et laïque ainsi que la justice et la vérité face aux violations des droits humains d’hier et aujourd’hui.

Entre las diversas reivindicaciones, la principal es el cambio de la constitución heredada de la dictadura de Pinochet.

Además, reclaman la reforma del sistema socio-económico chileno: el fin del sistema de pensiones por capitalización y la implementación de un sistema de salud más justo así como de la seguridad social solidaria. El pueblo chileno exige también un sistema educativo democrático, no sexista, descolonizado y laico así como la justicia y la verdad ante las violaciones de derechos humanos de ayer y hoy. 

Succession des évènements 

Cronología de los hechos 

Le début des manifestations a lieu le 14 octobre 2019. 

Par la suite, l’état d’urgence est déclaré par le président Piñera à Santiago. Les autorités imposent un couvre-feu, déploient l’armée et les carabineros qui tirent au plomb sur les manifestant.e.s et en emprisonnent arbitrairement tout en criminalisant le mouvement social (reconnu depuis par plusieurs organismes de droits humains et par l’ONU). Ces mesures sont approuvées par les député.e.s proches du gouvernement conservateur ainsi que par une partie de l’opposition parlementaire. De plus, de nombreux manifestant.e.s souffrent des mutilations oculaires, sont grièvement blessé.e.s ou victimes de violences sexuelles commises par les forces de l’ordre . La répression policière du mouvement de 2019 est ainsi la plus violente ayant eu lieu dans le pays depuis la fin de la dictature, en 1990. 

Le 22 octobre 2019, Sebastián Piñera annonce des mesures sociales pour apaiser la contestation mais celles-ci ne sont que marginales : hausse très modérée des retraites les plus basses, du salaire minimum, etc. Ces mesures ne visaient pas à modifier le système économique en mettant en place des mesures structurelles plus égalitaires. Les protestations ont donc continué, donnant lieu notamment à une occupation régulière de la place Baquedano dans le centre de la capitale, rebaptisée “place dignité” (plaza dignidad), ou encore à des cacerolazos (concerts de casseroles). L’insatisfaction politique générale a aussi abouti à une demande de démission immédiate du président Piñera et de son gouvernement, demande non-relayée par la majorité de l’opposition de centre-gauche au parlement.

El inicio de las protestas tuvo lugar el 14 de octubre de 2019. 

Enseguida, el estado de emergencia fue declarado por el presidente Piñera en Santiago. Las autoridades imponen un toque de queda, despliegan las fuerzas armadas y los carabineros que apuntan sobre los manifestantes y arrestan arbitrariamente criminalizando el movimiento social (reconocido por distintos organismos defensores de los derechos humanos y la ONU). Estas medidas son aprobadas por los diputados allegados al gobierno conservador así como por una parte de la oposición parlamentaria. Además, una gran parte de los manifestantes sufrieron amputaciones oculares, lesiones graves y/o violencias sexuales como resultado de la intervención de las fuerzas del orden. La represión policial del Estallido ha sido la más violenta del país desde finales de la dictadura, en 1990. 

El 22 de octubre de 2019, Sebastian Piñera anuncia medidas de carácter social con la finalidad de apaciguar la inconformidad generalizada, pero éstas son sólo secundarias: aumentos moderados de las pensiones más bajas, del salario mínimo, entre otros. Estas medidas no buscaban transformar el sistema económico de fondo ni se orientaban a hacerlo más equitativo. Por ende, las protestas continuaron, lo que dio lugar a la ocupación constante de la plaza Baquedano en el centro de la capital, rebautizada “plaza dignidad” así como a los cacerolazos cotidianos. La insatisfacción política generalizada también acabó en la solicitud de la renuncia inmediata del presidente Piñera y de su gobierno, la cual no fue secundada por la mayoría de los diputados de oposición centro-izquierdista en el parlamento.

Référendum 

Referendo constitucional 

Suite à une grande grève nationale et syndicale, et à un accord signé par plusieurs partis en novembre 2019 (mais dénoncé comme un “pacte” non démocratique par les mobilisé.e.s), un référendum constitutionnel est organisée le 25 octobre 2020 : les électeurs.trices ont voté en faveur de la rédaction d’une nouvelle Constitution par la création d’une “convention constitutionnelle” (assemblée constituante élue au suffrage universel, mais aux pouvoirs limités sur certains aspects). La convention sera élue en avril 2021 et la nouvelle Constitution sera débattue à partir de mai 2021 (pour 9 mois environ) : l’assemblée constituante sera la première au monde à être strictement paritaire femme-homme et intégrera également des représentant.e.s des peuples autochtones élu.e.s sur des sièges spéciaux. 

Luego de un gran paro nacional y sindical y de un acuerdo firmado por varios partidos en noviembre de 2019 (denunciado como un pacto no democratico por los actores movilizados), un referendo constitucional tuvo lugar el 25 de octubre de 2020, en el cual los electores/as votaron a favor de redactar una nueva Constitución mediante la llamada “Convención constitucional”( un tipo de asamblea constituyente) que será elegida en abril de 2021 y la nueva Constitución debatida a partir de mayo del mismo año por un periodo aproximado de 9 meses. Esta asamblea constituyente será la primera en el mundo que contará con la paridad hombres/mujeres. Así mismo, incluirá escaños reservados para los representantes de los pueblos originarios electos.