COLLOQUE / Critiques féministes des savoirs : corps et santé

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Résumé

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Colloque « Critiques féministes des savoirs : corps et santé. Milieux associatifs, militants, professionnels et de la recherche : collectivisation des expériences et des réflexions », organisé par le réseau Arpège et l’Association EFIGIES Toulouse, Université Toulouse Jean-Jaurès, 29-30 mars 2017.

Ce colloque concerne la question des « savoirs situés» et son usage en sciences humaines et sociales et en pratiques médico-sociales.
Un savoir situé, c’est d’abord un savoir produit à partir d’une position minorisée dans les rapports sociaux. « Minorisé » désigne la situation de groupes sociaux qui se trouvent dominés socialement et culturellement alors même qu’ils sont numériquement plus nombreux que les dominants.

C’est le cas notamment des femmes, mais aussi des personnes racisé·es, des minorités de genre et sexuelles, des personnes à diversité fonctionnelle, etc.
L’idée de féministes telles que Sandra Harding, Donna Haraway ou Patricia Hill Collins est que cette position minorisée est une situation privilégiée pour percevoir, d’une part, et déconstruire, d’autre part, les mécanismes qui fondent et entretiennent les rapports de pouvoir.

Au mythe de la neutralité des sciences notamment dites « exactes », elles opposent l’idée que tout savoir est produit à partir d’une position dans les rapports sociaux, et que celle-ci a une influence sur la nature des savoirs produits. Ainsi, des biologistes comme Emily Martin ou Hélène Rouch ont mis en évidence les métaphores sexistes à partir desquelles était pensée la procréation (gamète mâle active/gamète femelle passive), et mis en relation cela avec le fait que ces descriptions avaient été pour l’essentiel produites par des hommes cis, blancs et hétérosexuels.

Les critiques féministes ont permis de montrer que parmi les savoirs sur le corps produits en biologie, beaucoup n’étaient pas « neutres » mais pensés à partir d’une position de domination qui entretenaient des croyances essentialisantes et hiérarchisantes sur les corps. Contre cela, elles revendiquent la possibilité de produire des savoirs à partir d’une position féministe, ancrée dans leurs expériences de vie en tant que minorisées.

Loin de produire des savoirs « subjectifs » ou « moins vrais » car politisés, le fait de « se situer » permet au contraire de faire avancer la connaissance et de produire des savoirs nouveaux et moins biaisés.

Instrument de critique des savoirs traditionnels et de production de savoirs nouveaux, la théorie des savoirs situés est aussi un moyen de revaloriser l’expérience de vie des minorisé·es. Non seulement cette expérience cesse d’être un stigmate, mais elle devient en plus un privilège, un « privilège épistémologique » permettant une prise de pouvoir ou empowerment.

Fiche technique

Date de réalisation : Mars 2017

Disciplines : Sociologie, : Processus sociaux, changements sociaux
Producteur : Université Toulouse – Jean Jaurès – campus Mirail
Réalisateur(s) : JIMENEZ Jean
Editeur : SCPAM / Université Toulouse – Jean Jaurès – campus Mirail