Archives par mot-clé : diagenèse

2010-11–REICHE

Hétérogénéités de la composition chimique
et de la structure des ossements archéologiques
provenant du site néolithique de Chalain 19
(Jura, France) induites par la chauffe et la diagenèse

Ina REICHE

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Résumé

Du matériel osseux, dont de nombreux fragments d’os brûlés, est souvent retrouvé sur les sites archéologiques. Afin d’évaluer leur potentiel informatif sur les modes de vie du passé, une étude comparative du matériel osseux brûlé et non-brûlé provenant du site lacustre 19 du lac de Chalain, Jura, France, a été effectuée. Les ossements ont été analysés par différentes méthodes physico-chimiques complémentaires (MEB-EDX, microPIXE/PIGE, IR-FT, DRX, MET-EDX) en tenant compte de leurs hétérogénéités chimique et structurelle. Grâce à cette approche “haute résolution”, les altérations de la phase minérale osseuse induite par le chauffage et les processus de diagenèse dans les sols ont pu être révélées à l’échelle de l’échantillon.

Nos recherches ont permis de différencier les marqueurs caractéristiques de la diagenèse des échantillons et de leur chauffage. Les marqueurs de la chauffe pourraient servir d’indicateur quantitatif de la température de chauffage subie par l’os avant enfouissement. De plus, les résultats montrent des mécanismes d’altération différents selon une éventuelle chauffe de l’os avant enfouissement. Les profils de concentration déterminés par PIXE/PIGE sur des sections transverses permettent notamment de révéler un enrichissement en espèces chimiques exogènes au centre des échantillons chauffés, contrairement aux ossements non-brûlés qui montrent des concentrations en éléments exogènes plus importantes aux bords qu’au centre. Grâce à l’analyse structurale en microscopie électronique à transmission (MET) à l’échelle nanométrique, il a été possible de corréler les modifications spécifiques de la composition élémentaire à la taille des cristaux d’apatite contenus dans les échantillons.

Cette méthodologie peut dorénavant être appliquée à d’autres problématiques archéologiques telles que l’investigation de diverses pratiques funéraires ou de la domestication du feu sachant qu’elle est réalisable sur un petit nombre d’échantillons qui doivent par conséquent être soigneusement sélectionnés dans un corpus plus large pour être représentatifs.

Pour citer cet article

Reiche I., 2010 – Hétérogénéités de la composition chimique et de la structure des ossements archéologiques provenant du site néolithique de Chalain 19 (Jura, France) induites par la chauffe et la diagenèse, in Théry-Parisot I., Chabal L., Costamagno S., Taphonomie de la combustion des résidus organiques et des structures de combustion en contexte archéologique, Actes de la table ronde, 27-29 mai 2008, CEPAM, P@lethnologie, 2, 133-148.

2010-13–ZAZZO

Géochimie isotopique des ossements brûlés :

implications pour la reconstruction des régimes alimentaires
et pour la datation par la méthode du radiocarbone

Antoine ZAZZO

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Résumé

Bien que fréquemment retrouvés dans les sites archéologiques, les os brûlés ont longtemps été négligés par les géochimistes. Après un bref rappel sur la minéralogie et la diagenèse des tissus squelettiques des vertébrés, l’ensemble des transformations physico-chimiques induites par la combustion des os à haute température est rappelée. L’implication de ces modifications pour la reconstruction des régimes alimentaires par l’analyse des rapports en isotopes stables, et pour la datation des restes osseux par la méthode du radiocarbone est ensuite discutée. Il est ainsi montré que la recristallisation de la fraction minérale des ossements à haute température (>600°C) :

(1) induit un fractionnement isotopique qui modifie le δ13C de l’os et le rend donc impropre aux reconstructions paléoalimentaires ;

(2) protège l’os des interactions chimiques avec le milieu environnant durant la fossilisation, faisant ainsi de l’os calciné un support fiable des datations par la méthode du radiocarbone.

L’os calciné peut, à son tour, être utilisé pour estimer l’état de préservation de l’os non brûlé trouvé dans les mêmes sites, lorsque le collagène n’est pas préservé.

Pour citer cet article

Zazzo A., 2010 – Géochimie isotopique des ossements brûlés : implications pour la reconstruction des régimes alimentaires et pour la datation par la méthode du radiocarbone, in Théry-Parisot I., Chabal L., Costamagno S., Taphonomie de la combustion des résidus organiques et des structures de combustion en contexte archéologique, Actes de la table ronde, 27-29 mai 2008, CEPAM, P@lethnologie, 2, 163-172.