Prospection inventaire et sondages – Estive d’Anéou (Vallée d’Ossau – 64)

* Aneou (Commune de Laruns, syndicat pastoral du Bas-Ossau). C. Calastrenc et M. Le Couédic (coordination au sein du PCR : C. Rendu)

 Prenant part au PCR « Dynamiques sociales, spatiales et environnementales dans les Pyrénées centrales », les travaux d’archéologie pastorale entrepris à Anéou depuis 2004 visent à saisir, à partir d’une zone atelier restreinte, l’histoire et les transformations des systèmes d’estivage de la haute vallée d’Ossau dans la longue durée. La prospection exhaustive de ce quartier de pâturage (1256 ha) et la datation par sondage des principaux types de sites observés à partir des relevés de surface, sont les premières étapes d’une recherche qui passera ensuite à des fouilles exhaustives permettant une approche fonctionnelle plus précise. En 2005, les prospections avaient permis de recenser 61 entités ou sites totalisant 187 structures, sur une superficie équivalant à 38% du vallon d’Anéou. Parallèlement, cinq premiers sondages avaient été ouverts, qui avaient documenté notamment trois structures de l’Âge du Bronze. Les travaux 2006 sont partis sur ces bases. Six nouveaux sondages archéologiques ont été effectués en première partie de campagne et 75 nouveaux sites ont été découverts lors des prospections.

Principaux résultats des sondages

 Les six sondages ont été ouverts dans les structures d’habitat de trois entités complexes. Il s’agissait d’obtenir une première image stratigraphique de sites laissant envisager, d’après leurs états de surface, différentes phases d’occupation. Ont ainsi été sondées : à Cabane la Glère,  les structures 61 et 63 de l’Entité 27bis (1899 m), et les structures 84 et 87 de l’entité 32 (1860 m) ; à Tourmont, les structures 347 et 350 de l’Entité 149 (1780 m).

 

 Cabane La Glère

Les structures 61 et 63 de l’Entité 27bis sont accolées aux deux extrémités d’un enclos très effacé. Elles ont toutes deux livré un seul niveau d’occupation. la structure 63 (9m2 intérieurs, murs en double parement très arasés avec blocage interne, un peu de mobilier) relève visiblement d’un habitat ; la structure 61 en revanche (18 m2, élévations en tas de charge et boutisses entrecroisées, conservées sur 3 à 4 assises, sol de cailloutis) s’apparente à un petit enclos, certainement plus récent.

L’Entité 32 présente 11 structures, identifiées d’après les relevés de surface comme 3 enclos jointifs, auxquels est accolé un ensemble de 5 alvéoles semblant former un habitat complexe. S’y ajoutent, 5 m à l’Est un ensemble de deux cabanes formant un tertre plus marqué que les autres structures, très arasées. Le sondage de la structure 84 (l’une des alvéoles) a livré un niveau de fonctionnement assez net, comportant un petit mobilier archéologique qui conforte l’hypothèse d’une cabane de petite taille (6m2 intérieurs). C’est aussi à une cabane que se rapporte la structure 87 (l’une des deux cabanes à l’Est). Elle est caractérisée par un niveau de fonctionnement, une architecture avec un possible parement interne de dalles de chant, du petit mobilier archéologique.

 

Tourmont

L’Entité 149 est également complexe, puisqu’elle se compose de sept structures de conservation identique (micro-reliefs dans la pelouse) dont deux enclos, mitoyens de trois alvéoles, ce qui l’apparente typologiquement à l’Entité 32. La 8e structure (n° 347) est une cabane postérieure encore assez bien conservée. Un sondage y a révélé une puissance stratigraphique de près d’1 m, dans lequel quatre phases ont été reconnues dont trois sont antérieures à la cabane visible en surface. Les phases 2 et 3 ont livré des foyers. Le sondage de la str. 350 (l’une des 3 alvéoles) a livré quant à lui un niveau de sol bien marqué, avec des fragments de céramique non tournée.

 

Le mobilier, extrêmement fragmenté, ne permet aucune datation précise et 9 échantillons de charbons, correspondant aux 9 niveaux d’occupation des différents sondages ont été envoyés pour datation radiocarbone. A part le probable enclos 61, d’époque moderne, l’ensemble des structures fouillées à Cabane La Glère s’avère ancien, puisque les fourchettes sont comprises entre le 2e s. av. J.-C. et le 6e s. ap. J.-C., avec un accent pour l’entité  32 sur l’Antiquité tardive (3e-6e s.). Sur le secteur de Tourmont, les phases 2 et 3 de la structure 347 se situent à l’Epoque Moderne et sont installées sur un niveau daté du Néolithique dont il est difficile de dire pour l’instant s’il est en place ; le sol de la structure 350 est quant à lui daté des 4e-6e s. ap. J.-C.

Ces deux années de sondages auront donc mis au jour une série d’occupations de l’Âge du Bronze centrées sur la Gradillère, une autre de la fin de l’Age du Fer à l’Antiquité tardive centrée sur Cabane La Glère, puis une dernière série du Haut Moyen-Âge à Tourmont. S’il est trop tôt pour en tirer une quelconque conclusion spatiale, on remarque en revanche que le Moyen Âge est pour l’instant absent.

 

Fig. 1 : Synthèse chronologique des résultats des sondages 2005 et 2006 à  Anéou (données calibrées)

 

Principaux résultats des  prospections

 Les prospections, réduites en raison du mauvais temps, ont bénéficié de la mise en place d’un nouveau procédé technique, l’enregistrement des tracés des structures par GPS différentiel. Précédée par une formation délivrée sur le terrain même par Laure Saligny (UMS 2739 Dijon et Réseau ISA) la prospection GPS a permis un gain de temps très appréciable et ouvert de nouvelles perspectives d’analyse. 75 structures supplémentaires ont été relevées, réparties en 10 entités dont certaines très complexes. Cela porte à 60% du territoire la surface prospectée avec un nombre total de 263 structures, réparties en 71 entités ou sites. Un premier traitement statistique des données de cette base par structures et par entités a été amorcé dans un article collectif (Calastrenc et al., 2006). Le travail s’est poursuivi dans le rapport 2006. Il porte sur la discrimination entre structures d’habitat et de parcage, sur le relation entre degré de conservation et identification des structures, sur la dispersion des superficies autour des types les plus caractéristiques (cabanes, enclos, couloirs), enfin sur la lecture superficielle de l’hétérogénéité des sites (simples ou complexes ; mono ou polyphasés). Le traitement de la répartition spatiale des différentes catégories de sites et la mise en relation des typologies avec les résultats des sondages est un travail de fond qui verra son achèvement en 2008, l’année 2007 devant aboutir à la prospection intégrale du pâturage.

Bibliographie :

CALASTRENC C., LE COUEDIC M., RENDU Ch., avec la collaboration de BAL M-Cl, Archéologie pastorale en vallée d’Ossau – Problématiques, méthodes et premiers résultats, Archéologie des Pyrénées Occidentales et des Landes, 2006, t. 25, pp. 11-30

 

 

Analyse spatiale, DGPS, Fouille archéologique, Multi-méthode, prospection, SIG , , , , , , , , , , , , , , , ,

Prospection pédestre thématique et sondages à chrono-typologie – Estive d’Anéou (vallée d’Ossau – 64)

C’est dans le cadre d’une convention pluripartite entre le Parc National des Pyrénées, le Service Régional de l’Archéologie d’Aquitaine et le laboratoire FRAMESPA (UMR 5136 CNRS – Université Toulouse le Mirail) que s’est déroulé une campagne de prospection pédestre et des sondages archéologiques en haute vallée d’Ossau (Territoire du syndicat pastoral du Bas-Ossau – Territoire administratif de Laruns – Pyrénées-Atlantiques). Cette convention reconduisait les travaux entrepris en 2004 sur ce territoire et prolongeait la série des quatre études qui visaient à mettre en place les bases d’un programme sur l’anthropisation et les dynamiques socio-environnementales des régions couvertes par le Parc National des Pyrénées (Béarn et Bigorre).

Pour la vallée d’Ossau, trois volets ont été abordés : la poursuite des prospections pédestres (entreprises en 2004) sur l’estive d’Anéou (prospection dite fine) ; la réalisation d’une campagne de prospection pédestre destinée à évaluer le potentiel quantitatif et qualitatif du patrimoine pastoral des estives de Bious et de Pombie (prospection dite rapide) ; l’exécution de cinq sondages archéologiques sur des structures pastorales de l’estive d’Anéou.

Cette deuxième campagne d’approche systématique du patrimoine pastoral des hautes estives de la vallée d’Ossau a permis d’enrichir le corpus de 81 structures archéologiques à Anéou (dont 16 cabanes, 32 enclos, 9 couloirs de traite, 5 abris, 5 murs, 2 sépultures et 12 structures indéterminées), de 90 structures archéologiques à Bious (dont 1 abri, 21 cabanes, 11 couloirs de traite, 41 enclos, 1 gouffre aménagé, 1 mur, 1 québe et 13 structures indéterminées) et de 109 structures à Pombie (dont 7 abris, 1 abri à agneau, 17 cabanes, 10 couloirs de traite, 28 enclos, 6 murs, 9 québes, 4 sépultures et 27 structures indéterminées). La richesse pastorale du Haut Ossau a été confirmé et les travaux ont permis de poursuivre la constitution de la base documentaire ; base qui comprend actuellement 387 structures archéologiques.

La mise en place de cette double technique de prospection (prospection fine sur Anéou et prospection rapide sur Bious et Pombie) avait pour objectif d’enrichir, dans un laps de temps court et avec une précision dans la prise d’information permettant le croisement des données, la connaissance sur le patrimoine pastoral du haut Ossau (dans l’ensemble de ces composantes et de ces variétés structurelles, fonctionnelles et techniques) et par la même de passer d’une analyse faite sur un territoire restreint (un quartier d’estive) à de plus grandes superficies. C’est donc le changement d’échelle qui était ici en jeu ; agrandir le regard pour appréhender des espaces plus grands tout en conservant la qualité de l’information recueillie. En 2005, l’augmentation du corpus de parfaire les classements typologiques débutés en 2004 et de réaliser les premiers croisements des données sous Système d’information géographique (Arcgis 9) destinée à faire l’objet d’analyses spatiales (analyses réalisées avec Mélanie Le Couédic – Doctorante à l’Université de Tours – UMR 6173 – CITERES/LAT).

Cinq sondages archéologiques ont également été réalisés sur des structures identifiées en 2004. Les critères de choix des structures sondées repose sur la volonté de couvrir un vaste étagement altitudinal (entre 1800 et 2100 mètres d’altitude) et de prendre en compte un éventail typologique le plus large possible.

Crédits photo : C. Calastrenc

Crédits photo : C. Calastrenc

Des sondages manuels de 2m² ont été effectuer, ainsi que des prélèvements de résidus carbonisés destinés à des analyses anthracologiques (études réalisées par Marie-Claude Bal de l’UMR 5602 – GEODE) et à des datations au radiocarbone par AMS (faites par le Poznań Radiocarbon Laboratory).

Ces sondages ont permis de disposer d’information sur les chronologies et les modes architecturaux des structures pastorales étudiées. Les datations AMS faites sur des charbons provenant des niveaux identifiés comme les niveaux d’occupation de trois structures (la structures n° 8 -US 308-, la structure n° 9 -US 404- et la structure n°14 -US 205-) montrent que ces constructions ont fonctionnées entre la fin de l’Âge du Bronze Moyen et l’Âge du Bronze Final (des XIVe au Xe siècle av. J-C). Ces trois datations ne permettent pas d’affirmer une contemporanéité exacte d’occupation, mais plutôt un fonctionnement durant une même phase chronologique. Quant à la structure n° 40, le seul charbon récupéré durant la fouille a été daté de l’Antiquité Tardive (IIIe – Ve ap. J-C). Au vu de la localisation de la zone de prélèvement de cet élément et de la stratigraphie (notamment des problèmes d’identification du niveau d’occupation), il serait trop hasardeux de dater le fonctionnement de la structure sur cette seule base. En ce qui concerne le dernier sondage (celui de la structure n° 1), il s’est avéré négatif.

Infographie : C. Calastrenc

Infographie : C. Calastrenc

Différents modes d’édification de ces constructions (dans ce qu’ils ont de visibles, c’est-à-dire sur un mètre linéaire) ont également pu être perçu : murs de pierres (calcaire) sèches fait avec deux rangées de blocs et un remplissage intérieur de pierres de plus petites tailles (structures n° 8 et n° 14) ; des dalles posées de chant qui forment les parements interne et externe d’une rangée centrale constituée de gros blocs (structure n° 9) ou bien des blocs de grandes tailles doublés sur la face intérieure de dalles posées de chant (structure n° 40) . Les variations techniques de construction, cumulées aux observations stratigraphiques et aux connaissances acquises sur d’autres terrains de haute montagne, apparaissent comme des indicateurs qui pourraient renvoyer à de possibles fonctionnements différents des structures ou à une hiérarchisation technique et/ou sociale de ces édifices pastoraux.

Quant aux analyses anthracologiques, parce-qu’elles ont révélées (pour les structures n° 8, 9 et 14) des fragments de hêtres (espèce non présente à l’âge du Bronze à de telle altitude) et du pin (pour la structure n° 40), interrogent à la fois sur les pratiques d’approvisionnement en bois, sur l’utilisation de ces matériaux (bois de chauffe, bois de construction ?) et plus largement sur les modes de gestion de l’espace.

Ces cinq sondages, cumulé à la connaissance apportée par les prospections pédestres et les découpages typologiques réalisés, posent donc les premiers jalons d’une chrontypologie des structures pastorales et permettent de disposer des premiers éléments qui pourrait documenter les variations des techniques et des pratiques pastorales du Haut Ossau sur le temps long.

 Carine CALASTRENC

Avec la collaboration de Mélanie LE-COUEDIC et de Christine RENDU

Fouille archéologique, Multi-méthode, SIG , , , , , , , , , , , , ,

Chantier Histoire – Cabreu

Le Chantier d’Hsitoire sur les Cabreu de Cerdagne entre dans une seconde phase. L’enregistrement et la transcription des textes sont terminé. Le stage de cette année vise donc à voir comment insérer ses données dans un Système d’Information Géogrpahique.

Ce stage a lieu à la Toussaint 2005 à la Maison de la Recherche de Toulouse dans les locaux de l’équipe Terrae (Maison Guery)

Etude documentaire, SIG , , , , ,

Campagne Octobre 2004 – Prospection pédestre thématique – Estive d’Anéou (vallée d’Ossau – 64)

Cette campagne de prospection inventaire s’est déroulée dans le cadre d’une convention pluripartite entre le Parc National des Pyrénées, les Services Régionaux de l’Archéologie Aquitaine et Midi-Pyrénées, l’INRAP, le laboratoire de Chronoécologie (UMR 6565 CNRS – Université de Besançon) et le laboratoire FRAMESPA (UMR 5136 CNRS – Université Toulouse le Mirail). Cette convention mettait en place, pour l’année 2004, une série de quatre études conjointes, visant à jeter les bases d’un programme sur l’anthropisation et les dynamiques socio-environnementales des régions couvertes par le Parc National des Pyrénées (Béarn et Bigorre).

Pour la vallée d’Ossau, le choix de la zone étudiée a été largement conditionné par la date du début des prospections : le mois d’octobre. Des préoccupations relatives à la sécurité et à l’efficacité impliquaient de travailler sur un secteur proche d’une voie d’accès. Le choix s’est donc porté sur l’estive d’Anéou (territoire administratif de la commune de Laruns) qui conférait le double avantage d’être identifiée comme l’un des meilleurs pâturage de la vallée d’Ossau et d’être très facilement accessible puisque la route départementale 934 le traverse dans sa partie est.

Cette première approche systématique du patrimoine pastoral des hautes estives de la vallée d’Ossau a permis de montrer la richesse et le potentiel de ce secteur : 107 structures archéologiques (dont 27 cabanes, 39 enclos 1 couloir de traite, 3 abris dont 2 sous rocher et 37 structures non qualifiées regroupées en 31 « Entités ».

infographie : C. Calastrenc

infographie : C. Calastrenc

L’analyse comparative de l’ensemble des structures inventoriées a permis de mettre en place une première approche typologique à partie de trois critères discriminants : les degrés de conservation, les superficies et les morphologies.

Trois degrés de conservation ont été définis : conservation sur plus de 3 niveaux d’assises (soit une hauteur minimale d’environ 0,70 cm) ; entre 1 et 2 niveaux d’assises ; structures totalement arasées (visibles par des micro-reliefs et/ou un alignement de pierres). En terme d’estimation chronologique ce gradient d’effacement n’a de valeur que très relative. La diversité des conditions micro-locales d’érosion joue  beaucoup. De façon plus fiable, certains sites montrent des conservations différenciés entre les différentes  structures  qui les composent, laissant ainsi entrevoir de possible utilisation de l’espace sur le temps long. Mais, seul la constatation d’une superposition de structures sur un même site peut véritablement avérer une chronologie relative Ces empilements d’édifices, ces reprises, laissent entrevoir une occupation durable de l’espace. Avec ces différentes nuances, le degré de conservation permet donc de mettre en place une première chronologie relative des structures inventoriées.

Ordonner les sites par leur taille constitue la première étape d’une structuration du corpus sur la base d’une approche fonctionnelle. Ce n’est pas en terme de chronologies que les questions se posent ici ; il s’agit d’abord de repérer des grandes catégories susceptibles de renvoyer à des utilisations nettement différenciées des structures. Trois grandes classes ont pu être distinguées. Entre 1m² et 15 m², c’est la partition entre abri et cabane qui s’ébauche ; c’est aussi la distribution entre couvert et non couvert, entre réservé aux hommes et aux animaux qui s’esquisse. Les structures comprises entre 51 m² et 225 m², qui se rapportent à des lieux de parcage, permettent de distinguer des systèmes pastoraux divergents ne répondant ni aux mêmes besoins techniques, ni aux mêmes codes socio-économiques. Quant à la classe typologique « 16 m² et 50 m² », elle regroupe une catégorie de structures que le prospecteur a du mal à caractériser. Les structures y sont potentiellement cabanes ou enclos, et s’il est parfois possible de trancher, la majorité reste indéterminée.

C’est sous l’angle morphologique que le corpus a ensuite été abordé. En prenant en compte chaque catégorie de vestige, il est alors possible de lui conférer une nouvelle place dans le raisonnement. Cabanes, enclos et couloirs de traite ont été tour à tour interrogés. Leur isolement, leurs relations architecturales et/ou topographiques, l’orientation de leur bâti, l’emplacement des entrées ont été pris en compte pour distinguer des ressemblances et des dissemblances, bases de cette dernière typologie.

Cette démarche analytique qui consiste à morceler les entités en unités élémentaires comparables peut paraître lourde et déstabilisatrice puisque l’on perd, un temps, le niveau de lecture a priori minimal de l’agencement du site. C’est elle pourtant qui permet de s’orienter dans ces ensembles finalement complexes, de détecter les parentés par tailles, par formes, les potentielles concordances temporelles, pour aboutir, malgré les fortes incertitudes fonctionnelles et chronologiques, à des résultats finalement déjà probants. Ce décorticage typologique a abouti à la mise en place de nombreux groupes et assemblages.

Cette campagne de prospection s’est également attachée à faire un premier repérage sur des espaces dits intermédiaires. Durant les journées de mauvais temps, les prospections se sont réorientées sur un secteur situé entre la haute montagne et les villages, la zone du Benou (propriété en indivision des communes de Bielle et de Bilhères), 23 structures appartenant à 11 « Entités » ont été relevées, qui sont toutes à rattacher à des bordes : cabanes, étables, greniers à foin. Les traces de possibles anciens parcellaires ont également été identifiées.

Les bases typologiques sur la patrimoine pastoral d’Anéou sont dores et déjà suffisamment solides pour envisager, parallèlement à la poursuite des prospections, le passage à des fouilles qui auront pour objectif essentiel l’établissement des premiers jalons chronologiques.

 Carine CALASTRENC

Avec la collaboration de Mélanie LE-COUEDIC et de Christine RENDU

 

Multi-méthode, prospection , , , , , , , , , , , ,

Prospection inventaire – Estive d’Anéou (Vallée d’Ossau – 64)

Cette campagne de prospection inventaire s’est déroulée dans le cadre d’une convention pluripartite entre le Parc National des Pyrénées, les Services Régionaux de l’Archéologie Aquitaine et Midi-Pyrénées, l’INRAP, le laboratoire de Chronoécologie (UMR 6565 CNRS – Université de Besançon) et le laboratoire FRAMESPA (UMR 5136 CNRS – Université Toulouse le Mirail). Cette convention mettait en place, pour l’année 2004, une série de quatre études conjointes, visant à jeter les bases d’un programme sur l’anthropisation et les dynamiques socio-environnementales des régions couvertes par le Parc National des Pyrénées (Béarn et Bigorre).

Pour la vallée d’Ossau, le choix de la zone étudiée a été largement conditionné par la date du début des prospections : le mois d’octobre. Des préoccupations relatives à la sécurité et à l’efficacité impliquaient de travailler sur un secteur proche d’une voie d’accès. Le choix s’est donc porté sur l’estive d’Anéou (territoire administratif de la commune de Laruns) qui conférait le double avantage d’être identifiée comme l’un des meilleurs pâturage de la vallée d’Ossau et d’être très facilement accessible puisque la route départementale 934 le traverse dans sa partie est.

Cette première approche systématique du patrimoine pastoral des hautes estives de la vallée d’Ossau a permis de montrer la richesse et le potentiel de ce secteur : 107 structures archéologiques (dont 27 cabanes, 39 enclos 1 couloir de traite, 3 abris dont 2 sous rocher et 37 structures non qualifiées regroupées en 31 « Entités ».

Structures 43 à 48 (Anéou - Vallée d'Ossau - 66) Informatisation : C. Calastrenc
Structures 43 à 48 (Anéou – Vallée d’Ossau – 66)
Informatisation : C. Calastrenc

L’analyse comparative de l’ensemble des structures inventoriées a permis de mettre en place une première approche typologique à partie de trois critères discriminants : les degrés de conservation, les superficies et les morphologies.

Trois degrés de conservation ont été définis : conservation sur plus de 3 niveaux d’assises (soit une hauteur minimale d’environ 0,70 cm) ; entre 1 et 2 niveaux d’assises ; structures totalement arasées (visibles par des micro-reliefs et/ou un alignement de pierres). En terme d’estimation chronologique ce gradient d’effacement n’a de valeur que très relative. La diversité des conditions micro-locales d’érosion joue  beaucoup. De façon plus fiable, certains sites montrent des conservations différenciés entre les différentes  structures  qui les composent, laissant ainsi entrevoir de possible utilisation de l’espace sur le temps long. Mais, seul la constatation d’une superposition de structures sur un même site peut véritablement avérer une chronologie relative Ces empilements d’édifices, ces reprises, laissent entrevoir une occupation durable de l’espace. Avec ces différentes nuances, le degré de conservation permet donc de mettre en place une première chronologie relative des structures inventoriées.

Ordonner les sites par leur taille constitue la première étape d’une structuration du corpus sur la base d’une approche fonctionnelle. Ce n’est pas en terme de chronologies que les questions se posent ici ; il s’agit d’abord de repérer des grandes catégories susceptibles de renvoyer à des utilisations nettement différenciées des structures. Trois grandes classes ont pu être distinguées. Entre 1m² et 15 m², c’est la partition entre abri et cabane qui s’ébauche ; c’est aussi la distribution entre couvert et non couvert, entre réservé aux hommes et aux animaux qui s’esquisse. Les structures comprises entre 51 m² et 225 m², qui se rapportent à des lieux de parcage, permettent de distinguer des systèmes pastoraux divergents ne répondant ni aux mêmes besoins techniques, ni aux mêmes codes socio-économiques. Quant à la classe typologique « 16 m² et 50 m² », elle regroupe une catégorie de structures que le prospecteur a du mal à caractériser. Les structures y sont potentiellement cabanes ou enclos, et s’il est parfois possible de trancher, la majorité reste indéterminée.

C’est sous l’angle morphologique que le corpus a ensuite été abordé. En prenant en compte chaque catégorie de vestige, il est alors possible de lui conférer une nouvelle place dans le raisonnement. Cabanes, enclos et couloirs de traite ont été tour à tour interrogés. Leur isolement, leurs relations architecturales et/ou topographiques, l’orientation de leur bâti, l’emplacement des entrées ont été pris en compte pour distinguer des ressemblances et des dissemblances, bases de cette dernière typologie.

Cette démarche analytique qui consiste à morceler les entités en unités élémentaires comparables peut paraître lourde et déstabilisatrice puisque l’on perd, un temps, le niveau de lecture a priori minimal de l’agencement du site. C’est elle pourtant qui permet de s’orienter dans ces ensembles finalement complexes, de détecter les parentés par tailles, par formes, les potentielles concordances temporelles, pour aboutir, malgré les fortes incertitudes fonctionnelles et chronologiques, à des résultats finalement déjà probants. Ce décorticage typologique a abouti à la mise en place de nombreux groupes et assemblages.

Cette campagne de prospection s’est également attachée à faire un premier repérage sur des espaces dits intermédiaires. Durant les journées de mauvais temps, les prospections se sont réorientées sur un secteur situé entre la haute montagne et les villages, la zone du Benou (propriété en indivision des communes de Bielle et de Bilhères), 23 structures appartenant à 11 « Entités » ont été relevées, qui sont toutes à rattacher à des bordes : cabanes, étables, greniers à foin. Les traces de possibles anciens parcellaires ont également été identifiées.

Les bases typologiques sur la patrimoine pastoral d’Anéou sont dores et déjà suffisamment solides pour envisager, parallèlement à la poursuite des prospections, le passage à des fouilles qui auront pour objectif essentiel l’établissement des premiers jalons chronologiques.

Carine CALASTRENC – avec la collaboration de Mélanie LE-COUEDIC et de Christine RENDU

 

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Chantier Histoire – Puigcerda

Le chantier d’Histoire lancé en 2003 reprend du service cette année encore sur les Cabreu de Cerdagne. Le stage a lieu à la Toussaint 2004 aux archives de Puigcerda.

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Chantier Histoire – Puigcerda

Sur le modèle d’un chantier archéologique, l’équipe Terrae met en place un chantier Histoire. Il a  pour but de transcrire, d’insérer dans une base de donnée informatisée et d’étudier les Cabreu de Cerdagne.

Ce chantier a lieu à la Toussaint 2003 aux Archives de Puigcerda (Espagne)

 

Etude documentaire , , , , ,