- Généralités
Globalement, l’entretien s’est bien passé dans la mesure où Gilbert Casamatta a proposé aux élus doctorants de participer aux discussions de l’Idex. Il a aussi précisé le planning et la méthode de révision de l’Idex.
Restons néanmoins lucides, pendant tout l’entretien G. Casamatta n’a rien refusé mais il n’a aussi rien promis. En tant que chef du projet UNITI, il cherche à faire la synthèse entre les différentes sensibilités au sein de notre établissement. Il aborde donc les débats de manière consensuelle.
- Méthode et planning de révision de l’Idex
Le bureau restreint du PRES (où sont présents les présidents des établissements fondateurs du site), s’est accordé sur la méthodologie et le calendrier. Ils ont défini un comité de pilotage représentatif des différentes sensibilités présentes sur le site :
- Le Président et la VP du PRES
- 2 représentants par établissement (le président et un VP)
- 2 représentants par établissement partenaire (exemple école des Mines d’Albi)
- 1 représentant Enseignant Chercheur par établissement
- 1 représentant BIATSS par établissements
- 1 représentant des étudiants/doctorants par établissement
- le président du Sénat Académique
G. Casamatta a annoncé qu’il y aurait 3 représentants doctorants sur les 7 étudiants prévus. Les doctorants nommés au comité de pilotage sont : Florian Galliano pour l’INP, un représentant ISAE et Clément Varenne pour UT2-CDUT. Ce comité de pilotage regroupe donc 42 personnes et a vocation à réviser l’ensemble des points problématiques de l’Idex. Il devra au préalable définir des groupes de travail sur les chapitres problématiques. Ces groupes de travail expertiseront et réécriront les chapitres puis le document sera présenté au comité de pilotage pour être ensuite voté par le CA du PRES. Les représentants du CA du PRES n’ont pas été invités à participer au Copil (le petit nom du comité de pilotage) car ils sont dans une instance décisionnaire, contrairement au Copil qui est un espace de proposition. Les présidents d’établissements et les membres du Copil doivent organiser la consultation sous le régime qu’ils auront choisi : conseil, congrès, réunion… Il y a déjà deux réunions de Copil prévues : Vendredi 1er Juin et le Vendredi 15 Juin.
- Questions diverses
Les élus doctorants ont demandé l’accès aux avis du Jury qui a évalué le projet UNITI. G. Casamatta a proposé de leurs faire parvenir et de mettre en ligne sur le site du PRES l’ensemble des documents nécessaires. Il a demandé aux élus doctorants de dresser une liste et de la lui envoyer pour qu’il puisse leurs faire parvenir les documents.
« Pourquoi n’avons nous pas eu accès à ces documents dès le départ ? », anticipe alors Gilbert Casamata. L’Idex était un concours proposé par le gouvernement, les établissements ont donc été mis en concurrence les uns contre les autres. G. Casamatta et les directeurs d’établissement ont donc fait le choix de rendre confidentiel l’ensemble des documents de travail. Le texte n’a été rendu public qu’en décembre dernier. Aujourd’hui le contexte est différent : l’université de Toulouse a gagné le concours et il n’y a plus lieu de sceaux de confidentialité sur quoi que ce soit.
Le but aujourd’hui est de construire l’Université de Toulouse, en terme de calendrier la signature de la convention doit intervenir fin octobre 2012. Il y a eu une formalisation sur la date. A l’heure actuelle G. Casamatta estime possible d’arriver à organiser une consultation de l’ensemble des acteurs d’ici à fin octobre. Cette date correspond, à son avis, plus à des arbitrages budgétaires de Bercy qu’à une quelconque manœuvre politique. Au ministère de l’économie, si les contrats ne sont pas signés dans les temps, ils peuvent être supprimés. Il est en effet plus facile de ne pas ouvrir de ligne budgétaire inexistante… Mais le calendrier n’est pas non plus figé dans le marbre et G. Casamatta et les directeurs d’établissements ont pour mission de faire aboutir les discussions pour fin octobre. Si ce n’est pas possible, un comité de médiation sera mis en place pour trouver une solution d’ici décembre.
Qu’en est-il de l’endo-recrutement ? Le 0% n’est ni une erreur ni une blague. G. Casamatta affirme ne pas avoir d’avis tranché sur la question (cette partie est donc renégociable). Si nous limitons l’endo-recrutement à un certain niveau nous excluons nécessairement une majorité de personnes. Le 0% entre dans cette logique : autant exclure tout le monde pour ne vexer personne. Pour G. Casamatta, il convient de préserver l’ensemble des sensibilités présentes sur le site, il cite en exemple les économistes, les matheux et quelques physiciens qui pratiqueraient déjà un endo-recrutement à 0%. Le comité de pilotage devra débattre de cette question et arbitrer, modifier cette question. Le but étant de ne pas être exclusif. Mais G. Casamatta rappelle que l’état impose seulement un quota de 50% de recrutements extérieurs.
Le Tenure track et les contrats précaires ? Ici encore l’avis n’est pas tranché, G. Casamatta évoque une pluralité de situations à prendre en compte. Pour lui, le Tenure track ne crée pas forcément de précarité, en s’ajoutant au statut d’un enseignant-chercheur. Ainsi, pendant 3 ans, cette personne bénéficie d’un coup de boost pendant sa carrière et retourne à son statut après. Il permet aussi de mieux payer des enseignants étrangers. C’est un argument des économistes membres de la TSE (Toulouse School of Economics) : pour faire venir des enseignants américains à Toulouse ils faut les payer en conséquence. Certains salaires peuvent donc avoisiner les 100 000 euros par mois. G. Casamatta dit alors qu’il faut respecter le fait qu’il existe des différences de culture entre établissements. Certes, mais l’on ne peut pas nier l’effet pervers qui résulte de ce type de contrat. Formalisé comme tel dans le texte de l’Idex il peut à terme être utilisé pour créer de la précarité. G. Casamatta encore une fois n’exclut aucune possibilité. Si il faut nommer un comité de surveillance pour être vigilant c’est aussi possible. Le Copil devra se positionner par rapport à ça.
Lors d’une rencontre nationale des collèges doctoraux de PRES, les 21 et 22 Mai dernier, le ministère a alerté les PRES sur plusieurs exemples où l’Idex et les Labex prenaient le pas sur la formation doctorale. A Marseille, par exemple, l’Idex fait une distinction entre « ses » contrats doctoraux et ceux du ministère. Toutes les écoles doctorales n’étant pas impliquées dans le projet, l’Idex fait son marché parmi les ED et 4 d’entre elles ont déjà été mises de côté. Même chose à Paris où des Labex considèrent que les doctorants doivent restreindre leurs activités à leur périmètre scientifique. Concrètement ils inscrivent des doctorants hors des écoles doctorales et établissements. G. Casamatta a dit que ces pratiques n’étaient pas présentes à Toulouse, mais qu’il ne souhaitait pas définir de règles strictes et brimer ainsi des « cultures » de travail différentes des nôtres. Les élus doctorants ont néanmoins affirmé qu’ils seraient vigilants face à la multiplication de ces pratiques. G. Casamatta a ensuite fait un bref rappel historique de la création des écoles doctorales car il y voit beaucoup de similitudes avec celle des Labex.
- Conclusions
L’élément le plus important est que les élus doctorants ont été considérés comme force de propositions. Le doctorant participe avant tout à la recherche et est une force vive pour les laboratoires. Il ne relève pas uniquement de la formation. Aujourd’hui nous sommes uniquement au début du travail de réécriture du projet Idex qui doit aboutir en octobre prochain. Il est par ailleurs nécessaire que les doctorants des Universités de Toulouse se rassemblent pour faire entendre collectivement leurs voix dans les débats qui ont actuellement lieu. La concertation large pour retravailler le dossier Idex est en train de se mettre en place sur les différents établissements qui composeront la future Université de Toulouse, en particulier suite à l’action conjointe des nouvelles équipes présidentielles de l’UTM, UPS, INP. Les élus doctorants doivent de leur côté être vigilants pour être entendus dans les nouvelles instances de concertation qui se mettent au travail dès cette semaine. Pour qu’ils soient entendus, il est important que les doctorants se mettent d’accord sur les thématiques qui devront être retravaillées sur le dossier Idex-UNITI, pour que leurs représentants puissent défendre leurs propositions dans ces instances. La présence des doctorants dans la gouvernance du site unifié, les contrats après-thèse, l’endo-recrutement, les études doctorales, la définition du périmètre d’excellence, entre autres, sont autant de points sur lesquels les doctorants ont leur mot à dire. Il s’agit donc maintenant qu’ils se concertent pour savoir quels messages et quelles positions seront portées par leurs représentants.