Organisation ? I.D.P.A.P. – N°3

Anticiper

Aaaah ! Le délai est super court, comment je vais faire tout ça, bien, en si peu de temps ?

En effet. Ce serait dommage, pour ne pas dire bête, d’identifier des tâches précises à réaliser (billet 1) et de les prioriser (billet 2), et de finalement s’y prendre au dernier moment…

Autant s’éviter un stress inutile et avancer de manière régulière en ayant le temps de prendre du recul sur son travail.

(Si la préparation d’une présentation de séminaire ou d’une charge de cours vous tombe dessus peu de temps avant la date d’intervention, on comprendra votre surprise… mais justement anticipation et régularité diminueront la « pression » potentiellement ressentie et vous permettront de vous tenir prêt.e à l’imprévu.)

Vous vous souvenez des bons vieux cahiers de texte que l’on devait avoir en primaire ? Vous savez ces cahiers qui nous permettaient de nous rappeler ce mercredi qu’on avait une poésie à apprendre pour jeudi prochain en notant l’exercice de maths pour ce jeudi ? On nous interdisait d’avoir un agenda journalier « parce que ça ne vous permet pas d’avoir une vision d’ensemble des devoirs à préparer » . Vous voyez de quoi je parle ?

Bon. On a probablement voulu nous apprendre que pour s’organiser il fallait connaître les tâches à réaliser, mais aussi leurs échéances de manière à prévoir du temps en amont en fonction de la difficulté et de la durée nécessaire pour cela (faut-il lire et répéter 5 fois cette poésie, ou 30 fois réparties sur 3 révisions ?). A nouveau au collège, puis au lycée… puis à l’université pour la préparation de partiels et de devoirs à rendre. Pas encore rompu.e à ce système de travail ?

« Hé, mais c’est différent on avait des dates imposées. Là, non et je m’y perds un peu… »

Imposez-vous donc des dates !

Se fixer des objectifs à dates définies personnellement, ou en fonction d’une échéance permet ensuite d’étaler le travail en allant « à rebours » : il s’agit de rétro-planning.

Par exemple, en supposant que l’on a déjà un certain nombre d’éléments de recherche et que l’on souhaite écrire un article à soumettre en version définitive au mois de mai, on peut prévoir de :

– commencer à établir un premier ensemble problématique-plan courant décembre

– faire un premier jet (informe et mal rédigé) dans la première quinzaine de janvier (et proposer le sujet de l’article au comité de rédaction)

– retravailler le plan, affiner la problématique dans la quinzaine suivante et reprendre la rédaction des textes déjà posés

– faire une pause sur cette tâche-là début février

– relire son travail après avoir pris du recul courant février

– reprendre la rédaction, affiner, retravailler encore son texte… pour le soumettre à la revue mi-mars

La durée du processus de relecture permettra peut-être d’apporter les corrections nécessaires jusqu’à une acceptation définitive pour le mois de mai !

(Ce calendrier est fictif et doit s’adapter à la situation de chacun.e bien sûr !)

Un sous-chapitre de sa thèse ? On peut également établir un rétro-planning de ce type pour écrire une version de cette partie de notre rédaction (texte potentiellement retravaillé plusieurs fois au cours des années, selon chacun.e). De même pour organiser ses temps de recherches de matériaux d’analyse (archives, corpus d’enquêtes, organisation d’entretien, bibliographie, expériences, etc).

En somme, ces calendriers personnalisés de travail, pour telle ou telle tâche précise, sont un peu comme des plans de course pour vous préparer à courir un marathon. Aborder l’organisation de la réalisation de chacune des tâches en les dissociant permet d’établir des rétro-plannings dédiés, à sa convenance selon chaque objectif. Cela permet également, ensuite, d’assembler ces rétro-plannings, aux échéances différentes, en un seul calendrier global concret.

C’est ce que nous verrons dans notre prochain billet.

[à suivre…]

N’hésitez pas à nous faire des retours, nous compilerons peut-être vos expériences et astuces dans un dernier billet pour clore cette série !