Hélas ! l’atmosphère se trouble, le ciel est de nouveau couvert, la pluie est imminente. Et pourtant notre entrée dans le port du Pirée, vers dix heures du matin, est un des beaux moments de notre voyage. Ce port, où Chateaubriand n’avait pas rencontré une seule barque, mais un douanier et un seul magasin, où pour tout bruit il avait entendu les cris des alcyons et le murmure des vagues, est rempli de bâtiments ; les quais sont bordés de maisons et de docks sur plus d’un kilomètre de longueur.
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Le Sénégal peut mouiller à une encablure de terre. Vingt barques, aux guirlandes de flammes multicolores, s’empressent vers la coupée, se tiendront pendant notre séjour à notre disposition et feront le va et vient du bord à la terre. Décidément, les Messageries maritimes ont tout prévu et méritent notre gratitude. Chaque nuit, s’il nous plaît, nous reviendrons goûter dans nos cabines un repos bien mérité et qu’aucun hôtel par cette période de jeux olympiques et de cohue n’aurait pu nous réserver.
Les communications entre le Pirée et Athènes ne sont pas ce que pourraient désirer des touristes aussi actifs que nous, aussi pressés. On peut choisir entre trois systèmes : la voiture de louage, le tramway à vapeur, le chemin de fer. La voiture est sous la main, mais elle met deux heures à faire la route et le prix est à débattre. Les gares sont au bout du port, à deux kilomètres, et l’omnibus ne passe jamais quand nous désirons ses services. Le train fait son trajet en une heure ; le train ordinaire en trente minutes. Les départs sont assez espacés. Naturellement, j’ai voulu connaître les trois routes…