« La ville est en fête. Nombre de camarades croient que c’est en notre honneur. Illusion vite dissipée ; on leur rappelle que le 6 avril l’indépendance de la Grèce fut proclamée et le gouvernement provisoire installé à Nauplie ; c’est aussi le samedi de la sainte semaine qui coïncide exceptionnellement cette année dans les deux rites, grec et latin. »
« Dans les rues, sur les places, une foule heureuse de vivre. Selon la mode locale, et au mépris des arrêtés municipaux, – tout comme chez nous à la Saint-Jean et au 14 Juillet, – on lance de gros pois fulminants et de dangereux serpenteaux qui font fuir les gens. On rit, mais ce n’est guère amusant pour ceux qui attrapent les coups de feu sur leurs habits.
Les maisons, à la fois italiennes et orientales, aux persiennes vertes et mi-closes, aux balcons saillants, sont pavoisées. La population nous regarde avec de gracieux sourires, qui sont la plus cordiale des bienvenues. »
« Les gens de l’Argolide sont venus avec leurs troupeaux et leurs montures chargées de choses bien diverses. Au pied des platanes encore sans feuilles, contre les talus escarpés semés de cactus et de cistes, dans la splendeur d’une belle lumière, leurs groupes s’exposent à nos regards et à nos appareils photographiques.
Avec quelle bonne volonté tout ce monde pose et seconde nos désirs. Nous trouverons partout en Grèce cette amabilité sans réserves. »