C’est un projet large, imaginé par l’APAREA, regroupant une série d’évènements sur deux mois qui vont traiter du sexisme en archéologie et des problématiques de genre dans la discipline.
La troisième édition du Forum de l’Archéologie aura lieu le samedi 28 mars 2020 à Castres et sera une nouvelle fois tenue par les équipes du Cerac Archeopole et de l’Aparea !
Le 18 avril 2019 nous avons expérimenté un nouveau format d’événement inspiré des cafés-archéos : l’archéo-causerie. Il s’agit d’un nouveau format pour le café-archéo plus proche de la conférence, avec un débat final animé par plusieurs chercheur·se·s autour d’un thème. Le but était de favoriser les interactions entre les chercheurs invités à s’exprimer et le public. C’était aussi une occasion pour nous de rapprochement avec une autre association étudiante : Jules & Julies. Jules & Julies c’est une association composée d’étudiants LGBT+ dont les missions tournent autour de l’organisation d’événements conviviaux, de l’écoute, de la prévention et de la santé pour les jeunes LGBT+.
Cela a rendu
possible le traitement d’une thématique de réflexion autour de laquelle les
membres de nos deux associations se rejoignent : le sexe et le genre, et
bien sûr l’archéologie.
La petite histoire
Pour faire simple, le concept de « gender » apparaît aux
Etats Unis dans les années 1960 dans le milieu de l’anthropologie sociale. Il
est issu d’une réflexion autour du sexe biologique et des rapports
hommes/femmes dans la société. Ce terme est popularisé par Robert Stollner, un
psychologue américain, par son ouvrage Sex and Gender publié en 1968.
Mais c’est véritablement Ann Oakley en 1972, sociologue britannique, qui explicite la différence entre
le genre et le sexe en s’appuyant sur les travaux de Claude Levi-Strauss sur
l’articulation nature/culture : ainsi le sexe renverrait au biologique et le
genre à une construction socio-culturelle.
Les questions
de genre se démocratisent vite à partir des années 60 et touchent une grande
partie des disciplines des sciences humaines et sociales mais ne n’atteignent
véritablement l’archéologie qu’à la fin des années 1970 où la question se pose
pour la première fois en 1979 lors d’une conférence organisée par la Norwegian
Archaeological Association avec cette question : Where they all men ? (étaient-ils tous des hommes ?)
Mais alors c’est quoi l’archéologie du genre ?
« C’est une méthode qui analyse la construction sociale des identités et des relations humaines dans les sociétés passée. Dans cette optique, le sexe biologique n’est pas la seule catégorie analytique à prendre en compte mais se doit d’être combinée avec l’âge, le statut social, l’ethnicité, la croyance religieuse, etc. » (Mary, 2017) pour éviter les raisonnements circulaires. Cette nouvelle méthode analytique s’est largement développée dans le milieu archéologique des pays scandinaves et anglo-saxons sur les 50 dernières années. Elle peine encore à s’imposer en France, mais ça vient !