Depuis les années 1990, la Russie a connu de grands bouleversements dans son système politique : la fin de l’URSS avec son idéologie communiste et l’économie centralisée, la démocratisation du pouvoir et la libération brutale de l’économie dans les années 1990, puis le retour vers un pouvoir de plus en plus centralisé et nationaliste dans les années 2000-2010. Mon objectif est d’étudier comment les artistes arrivent à réagir face à ces changements rapides de la société russe, de comprendre quel est l’impact de leurs actions et d’examiner quelle est leur place dans le développement global de la performance comme genre d’art.
J’ai choisi mon sujet de Master pour plusieurs raisons. La première est mon intérêt pour la performance comme genre transversal entre les arts plastiques et les arts vivants, entre l’improvisation et la mise en scène. Je suis intéressée en particulier par l’immédiateté de l’action et par son rapport direct au public. Deuxièmement, j’ai choisi de travailler sur des artistes russes parce que dans le contexte politique actuel de répression, la performance me semble devenir un des rares espaces de contestation : c’est une forme d’art qui a un impact fort sur le spectateur et qui force le pouvoir à réagir. Grâce à son aspect éphémère, il peut également échapper à la censure (politique, religieuse et culturelle) d’une société réactionnaire et nationaliste.
Sujet de recherche contemporain M1, sous la direction d’Evelyne TOUSSAINT, professeure à l’Université Toulouse II Jean Jaurès.