Dans les années 1960, certains artistes ont exprimé la volonté de sortir du dogme historique de l’œuvre comme entité autonome, exposée coupée du monde social, dans l’institution muséale. Ils ont rejeté les codes de représentation en vigueur jusque-là et ont réintégré une forme de création artistique ancrée dans son contexte d’apparition.
Le terme « In situ » est une locution latine qui signifie « dans l’endroit même ». On peut remarquer le paradoxe entre l’étymologie antique du mot, issu d’une langue morte et son appartenance au monde ancien, et son utilisation actuelle dans une pratique contemporaine et vivante.
Sa définition est compliquée à élaborer tant cette notion est nébuleuse et chaque artiste en redessine les limites. C’est, selon l’historien de l’art Jean Marc Poinsot « l’une des formes artistiques la plus caractéristique de l’intégration à l’œuvre de sa circonstance d’apparition ». Cette pratique consiste concrètement en la constitution d’une œuvre avec, pour et dans le site qui est investi par la création artistique.
Mon étude de cas, le Printemps de Septembre, est un festival d’art contemporain inauguré en 1991 à Cahors par la présidente actuelle Marie Thérèse Perrin puis transposé à Toulouse depuis 2001. En 2014, dirigé par Christian Bernard, le festival a changé de fréquence en devenant biennal n’intervenant que les années paires. L’adresse du Printemps (située quai de la Daurade à Toulouse) est le lieu où est assurée une permanence en dehors du déroulement du festival dans le but de rendre accessibles, visibles les actions inter-festivals et d’incarner l’esprit convivial du Printemps. Ce festival est un terrain d’étude privilégié pour étudier l’in situ puisqu’il déploie des pratiques in situ et met en place des résidences d’artistes de manière à permettre aux créateurs de s’approprier complètement la multitude des lieux investis.
Sous la direction d’Evelyne TOUSSAINT.