A partir des années 1950, certains artistes s’engagent dans la création d’un art d’opposition au régime franquiste. Cette dictature, qui doit son nom au général Franco, a été mise en place lors de la guerre civile espagnole de 1936-1939 et continuera jusqu’à 1975, année de la mort de Franco, voir jusqu’à 1977, début de la démocratie espagnole. L’idéologie franquiste se caractérise par un traditionalisme national-catholique soutenu par d’autres forces comme la Phalange, l’armée, les grands propriétaires terriens, … Un jeu de pouvoir entre différents acteurs qui ne partagent pas forcément les mêmes convictions. Cette situation politique instable provoquera un retardement social, culturel et technologique du pays, vis-à-vis du reste des pays européens. Les deux premières décennies du franquisme produisent une lacune de nouveaux artistes jouissants d’une notoriété internationale. Ceci s’explique par les contraintes politiques auxquelles le milieu intellectuel se trouve soumis. Bien que les historiens soient d’accord avec le fait qu’aucune législation spécifique a été créée visant à prôner la production artistique, nous ne pouvons pas nier qu’une production de style classique est favorisée. En dépit de cela, une partie des artistes espagnols vont chercher à ouvrir les portes de la modernité artistique affrontant ainsi le régime politique.
Autre manière de contestation du pouvoir utilisée dans les œuvres de quelques artistes c’est l’intention de montrer la situation sociale réelle du pays. Les artistes vont tenter d’y exprimer les sentiments vécus par le citoyen moyen au cœur de ce système politique. Également, ils vont vouloir transmettre cet art antifranquiste au plus grand nombre. Pour cela, ils travaillent sur des méthodes, des techniques, des sources ou des sujets populaires. Nous y pouvons parler d’un art populaire. Ainsi, il se forme une relation triangulaire entre pouvoir politique, art et société.