Sous la direction de M. Jean Nayrolles.
Si le corps a été abondamment représenté dans l’art depuis ses origines, la représentation du corps au travail semble quant à elle beaucoup plus récente. En effet, ce n’est qu’au XIXe siècle, notamment avec l’arrivée de peintres tels que Gustave Courbet et Jean-François Millet que les représentations du corps au travail apparaissent et se multiplient. Comment expliquer l’apparition si tardive et « soudaine » d’un tel sujet dans l’art ? telle est la question à laquelle mon mémoire tâchera de répondre.
Pour ce faire, il semble d’abord nécessaire de se questionner sur les raisons pour lesquelles le corps au travail n’a pas été représenté à l’époque dite moderne. Puis – par l’étude du contexte historique, économique, politique, sociale, voire artistique – il importera de déterminer les bouleversements qui se sont produits au XIXe siècle et qui eurent un impact sur l’essor de ce motif dans la peinture française. Dès lors, l’intérêt sera de constater, comprendre et expliquer l’évolution du corps au travail au fil du temps – et ce jusque 1914, date souvent considérée comme marquant la fin du XIXe siècle.
Si le corps – principalement féminin – a très souvent été étudié, de même que le corps au travail sous les régimes totalitaires du XXe siècle, les recherches concernant la représentation du corps au travail dans la peinture du XIXe siècle semblent bien plus lacunaires. En effet, le corps au travail – excepté en Angleterre – ne semble avoir été l’objet de départ à aucune étude. Certes évoqué dans les recherches concernant les images de l’industrie, il n’y est généralement abordé qu’en tant que composante. L’intérêt de mon mémoire serait donc de remettre au centre de l’attention ce motif du travailleur sans qui les images de l’industrie notamment n’auraient pas lieu d’être.