Exposition du Bauhaus (1923)

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Loyez Chloé et Erika Ferron

L’après Guerre est une période extrêmement difficile pour l’Allemagne puisque c’est elle qui subit de plein fouet les conséquences de la défaite de celle-ci. En effet, en plus des pertes humaines qui sont désastreuses, les pays de la Triple-Entente imposent un impôt énorme à l’Allemagne qui l’empêcherait de redémarrer son économie. Dès 1914 l’inflation fait son apparition en Allemagne, accompagnant le début de la Guerre, mais c’est entre 1921 et 1924 que nous pouvons observer l’hyperinflation avec une baisse importante du pouvoir d’achat, un taux de chômage exceptionnel, les conflits interne au pays en raison de la République de Weimar qui est sous pression avec des manifestations nombreuses et violentes. C’est donc dans ce contexte politique troublé qu’évolue l’école du Bauhaus, dont le manifeste écrit en 1919 exprime une volonté de réformer l’enseignement artistique en alliant art et artisanat. C’est en 1923 à Weimar que le Bauhaus organise leur première grande exposition, plus précisément du 15 Août au 30 Septembre , au sein même de du bâtiment dans lesquels sont dispensés les enseignements, bien qu’un second édifice ait été construit pour l’occasion, une maison nommée « Haus Am Horn ». Une dernière partie de l’exposition est présente dans le musée municipal de la ville. Cet évènement n’est pas organisé par une équipe curatoriale spécifique ni par un commissaire d’exposition mais plutôt par le directeur, Walter Gropius, accompagné des autres maîtres de l’école ainsi que des élèves qui participent activement à l’organisation de l’exposition. Il n’est pas forcément question de mettre en avant une occasion particulière mais nous pouvons supposer qu’elle doit tout de même marquer un temps fort du Bauhaus puisqu’en 1923, année de l’exposition, l’école change de slogan pour devenir « L’Art et la technique, une nouvelle unité », symbolique d’un nouveau départ.

Nous chercherons donc à comprendre quel rôle a joué l’exposition de 1923 pour le Bauhaus, quelle est sa signification et sa symbolique. Mais nous chercherons également à relever les difficultés auxquelles ont dû faire face les organisateurs de cet évènement ainsi que la façon dont ils les ont résolus.

Afin de pouvoir observer tous les aspects de cet évènement nous suivront un plan chronologique en nous intéressant à l’organisation mise en place en amont, puis au temps de l’exposition en elle-même sur les mois d’Août et de Septembre, et enfin nous mettrons en avant les retombées ainsi que les conséquences qu’ont eu ce moment pour l’école.

tract publicitaire réalisé à l’occasion de l’exposition

Dans un premier temps, un des éléments primordiaux pour l’organisation d’une exposition en générale est la question du financement, il est impossible de prévoir un évènement aussi important si nous n’en avons pas les moyens. Il faut savoir que l’école du Bauhaus était entièrement financée par le gouvernement Allemand. Il ne s’agit pas uniquement de l’exposition, les fonds pour l’entretien des bâtiments où sont logés enseignants et étudiants, le salaire des maîtres , le matériel, l’électricité, tout était financé par l’État. C’est donc cet acteur majeur qui a demandé à ce qu’une exposition soit mise en place assez rapidement. En effet, comme rappelé dans l’introduction, l’Allemagne est un pays touché de plein fouet après la guerre où nous pouvons observer une fracture interne importante entre les différents classes sociales. Or puisque c’est l’État qui s’occupe du domaine économique, l’argent provient des impôts que paye la population. La fracture interne ressort particulièrement sur ce point, en effet puisque la population paye pour cette école mais qu’elle ne voit absolument pas ce qui en sort de concret. C’était donc plus une nécessité qu’une envie de l’établissement de mettre en avant leurs idées et leurs travaux à travers cette exposition. Il y avait pour but premier de calmer la colère du peuple afin de garder leurs subventions.

Bien entendu tous les Allemands ne sont pas comme cela, certains intéressés dans l’art ou voyant en le Bauhaus une occasion d’investir dans un projet futur étaient plutôt favorable au financement de cet établissement puisqu’il représentait une modernité que le pays pouvait mettre en avant face au monde. Les personnes que nous évoquions plus haut ont également permis la réalisation de cette exposition. Les fonds donnés par l’État, certes importants, n’étaient pas suffisants pour la construction de la Haus am Horn qui était un élément primordial pour le Bauhaus, un bâtiment qui réunirait tous les arts en soulignant l’importance de l’artisanat, en quelques sorte une « œuvre totale ». Le directeur notamment a réalisé une campagne de fonds auprès de particuliers afin d’obtenir des ressources lui permettant de mener à bout son projet grandiose.

En même temps que la préparation financière de l’exposition, l’école a dû répondre à une question essentielle, celle du public. La première interrogation qui se pose est « pour qui ? » cet évènement est-il organisé. Le public visé par le Bauhaus est relativement large, l’indice qui nous amène à cette conclusion est le sujet. L’architecture est un domaine de la vie courante qui parle à toute tranche d’âge à l’exception bien sûr des enfants les plus jeunes. Au niveau de l’âge de l’individu, il n’y a donc pas de délimitation. Peut-être l’intention se trouve-t-elle dans la classe sociale de l’individu. Bien évidemment là aussi l’exposition s’adresse à tous. Il peut s’agir de la partie exposition de maquette qui intéressera notamment les entreprises qui pourront leur confier des commandes. C’est également un moyen d’attirer une majeure partie de la population puisque la Haus am Horn est une construction qui s’adresse à une famille « classique » composée de parents et de leurs enfants. De plus, il s’agit certainement d’attirer de nouveaux étudiants en leur ouvrant les ateliers qui montrent particulièrement les œuvres des élèves. Enfin il ne s’agit pas non plus d’une délimitation géographique puisqu’il y a un but d’attirer les Allemands mais aussi d’être reconnu à l’extérieur du pays comme un acteur majeur de l’évolution de l’Art. L’exposition a donc été pensée comme un évènement principalement universelle, qui s’adresse à tous.

La seconde interrogation qui se pose à nous est « comment » attirer le public. Dans un premier temps, la logique laisse à penser qu’une partie du public viendra de lui-même. Les personnes ayant donné des subventions personnelles et les représentants de l’État vont notamment venir sans y être incité pour voir comme l’argent est utilisé. Cependant une partie de la population qui n’est pas forcément initiée ou intéressée en art ne va pas y aller de lui-même. Le Bauhaus a donc mis en place un système révolutionnaire pour l’époque qui est celui de tracts publicitaires de petite taille qui pourront être glissés dans les boîtes aux lettres. Un système ingénieux qui permet une diffusion de l’information plus rapide au niveau du temps mais également plus étendue au niveau géographique.

Photographie de vue d’extérieur de la Haus Am Horn

Enfin avant l’ouverture de l’exposition un des derniers grands points à voir est l’organisation des bâtiments et la restructuration de certaines pièces. En effet, le premier élément qui saute aux yeux quand nous parlons de construction à propos de cette exposition n’est autre que la Haus am Horn. Nous nous concentrerons ici uniquement sur la théorie et l’aspect extérieur de la maison, chose que l’on retrouve au début de la création du bâtiment. D’une superficie de 120m², le plan a été dessiné par Georg Muche après un concours et une mise en commun avec les autres étudiants du Bauhaus. La maison se veut être d’un style moderne, l’extérieur n’est représenté que par un carré en monochrome blanc surmonté d’un carré plus bas. Sa forme simplifiée et ses matériaux peu nombreux permettent un coût peu élevé et une rapidité de construction qui dépassent de loin les techniques utilisées à l’époque, ce qui rappelle une de leur devise: tout doit être “ esthétique et fonctionnel”. En effet, cette maison n’a pris que quatre mois aux étudiants pour la finaliser ce qui est extraordinaire.

Bureau de Walter Gropius rénové

Cependant il n’y a pas que cette construction qui est à prendre en compte. L’école, lieu dans lequel a été choisi d’exposer les œuvres a également eu le droit à quelques modifications et autres réarrangements. Trois modifications principales ont lieu au sein même de ce bâtiment. Tout d’abord l’atelier de peinture murale repeint une grande partie de l’école d’une façon plutôt particulière. Les tuyaux, chauffages et autres éléments pratiques sont laissés visibles et mis de même couleur que le mur de sorte que si un trait vient couper le mur d’une autre couleur alors le motif se poursuivra également sur les éléments qui se détachent du mur. Le hall est également réorganisé par Oskar Schlemmer afin qu’il devienne l’entrée de l’exposition. Mais le plus grand des changements s’opèrent dans le bureau du directeur Walter Gropius, cependant les moyens du Bauhaus étant plutôt modeste, il n’a pas pu réaliser vraiment ce qu’il espérait. Nous pouvons donc considérer que ce bureau, centre de l’école est donc un lieu totalement représentatif des théories du Bauhaus, bien que puisqu’il s’agisse de la pièce dédiée au directeur, les élèves n’ont pas forcément eu l’occasion de mettre en avant leurs propres idées.

Nous sommes le 15 Août 1923, l’exposition du Bauhaus ouvre ses portes, les préparations sont finies, les 4 premiers jours sont dédiés à « la semaine du Bauhaus » qui apporte son lot d’expériences exceptionnelles et surtout temporaires, qu’est ce qui attend les visiteurs, pratiques traditionnelles ou nouvelles ? Nous allons le découvrir ensemble.

école du Bauhaus à Weimar
Vue d’intérieur de la Haus Am Horn

Nous allons maintenant passer au temps même de l’exposition et se mettre dans la peau d’un spectateur qui serait venu pour découvrir l’exposition de 1923. Nous décomposerons donc cette partie par les grands temps de cet évènement. Commençons donc par une visite de l’œuvre emblématique de ce moment, la Haus Am Horn. L’extérieur étant déjà observé dans la première partie, nous nous intéresserons uniquement à l’intérieur. La maison a donc été entièrement meublé pour donner une sensation de maison habitable et non de salle d’exposition pour des objets ou autres meubles. Le premier point que nous pouvons relever est donc celui de l’ameublement, réalisé par la plupart des étudiants qui ont travaillé en groupe. Il joue un rôle primordial pour donner la sensation au spectateur qu’il est chez soi, il faut permettre aux personnes qui visitent de se projeter, c’est essentiel pour réaliser des commandes et des ventes. Les objets présents sont donc dans un style relativement moderne qui n’utilisent que des formes géométrique classique ce qui rappellerait presque le style abstrait du maître Johannes Itten qui s’occupait du cours préliminaire au début du Bauhaus. En effet, il s’agit de l’application parfaite de la théorie de celui-ci à propos du lien unissant les formes et les couleurs. Cette remarque est importante puisqu’elle permet de rebondir sur un second élément, la couleur. Seuls les meubles portent de la couleur dans cette maison ce qui permet d’attirer l’attention là dessus et par conséquent donner une ambiance particulière à une pièce tout en mettant en avant le travail des élèves.

Le second point qui est très intéressant pour l’époque et même encore de nos jours est la façon dont sont agencés les pièces et l’espace global. Celle-ci doit permettre une circulation facile et intuitive pour faire visiter toute la maison aux spectateurs de façon la plus naturelle possible. Or le placement des baies et autres ouvertures menant à la place centrale qu’est le salon n’est pas permis dès le début. L’entrée mène tout d’abord à un couloir qui dessert les différentes pièces que l’on doit elles-mêmes traverser afin d’arriver à la pièce centrale. Le centre, c’est-à-dire le salon, représente cette question de convivialité qui est importante au sein de la famille. Et le fait que l’on doive traverser différentes pièces pour rentrer dans une autre incite au croisement, à la discussion et à la création de liens au sein du foyer.

Une salle d’exposition dans l’école

Ensuite nous allons passer à l’exposition au sein même de l’école où on peut notamment observer les œuvres réalisées par les élèves des différents ateliers. La décision a été prise d’exposer les œuvres de façon classique comme dans un musée d’art moderne. Les textiles sont accrochés aux murs tels des tableaux tandis que les objets sont soigneusement rangés dans une vitrine en verre. C’est un élément qui montre une généalogie, alors que cela diverge dans l’idée, la forme d’exposition ici reste la même certainement pour plaire à des personnes de l’État qui restent conservatrices.

Il y a également une partie qui est présentée par une exposition d’architecture alors que l’école n’avait même pas d’atelier pour cette discipline. On y retrouve maquettes et plans dessinés comme pour le gratte-ciel en verre par Ludwig Mies van der Rohe mais aussi les illustrations explicatives de Le Corbusier. De tels travaux montrent que le Bauhaus a tout de même de l’influence dans le monde de l’Art et surtout dans le monde de l’architecture. Même s’ils ne sont pas vraiment très connus en Allemagne au début de leur activité ils acquièrent une place majeur jusqu’à le prouver en 1923.

Enfin il y a eu également des évènements qui ne se sont produits que quelques fois et dont on garde peu de trace. Nous pouvons tout de même séparer ces éléments en deux catégories distinctes. Tout d’abord il y a eu des lectures de textes théoriques expliqués notamment par les directeurs et par les différents maîtres. Ont lieu également des conférences données par Walter Gropius à propos de leur nouvelle devise « L’Art et la technique, une nouvelle unité ». Nous retrouvons également Kandinsky (avec « On Synthetic Art ») mais surtout Jacobus Johannes Pieter Oud (avec « new building in holland ») qui est représentatif du courant De Stijl. Sa présence a d’ailleurs pu être comprise comme un rapprochement entre les deux courants qui s’opposaient pourtant avant, laissant présager l’avancement du Bauhaus vers un côté davantage industrialisé dans les modes de production comme l’indique bien la création de la Haus Am Horn.

Le ballet triadique organisé par oskar schlemmer

Mais il n’y a pas eu que des lectures de textes théoriques. Les visiteurs ont notamment pu observer des projections de film en ralenti, une pratique très expérimentale pour l’époque, ou encore des concerts de musique dirigés par les élèves du Bauhaus eux-mêmes. Cependant l’élément qui aura le plus marqué les esprits reste le Ballet triadique organisé par Oskar Schlemmer. Un évènement qui marque les mémoires par son étrangeté. Ici aussi on retrouve l’importance de la couleur et de la géométrie dans le Bauhaus, de sa signification plus particulièrement, comme l’indique les costumes des personnes participant à cette représentation. Mais plus important encore on peut remarquer les questionnements qui tournent autour de l’humain et donc du corps de l’homme. Le ballet est présenté par des mouvements mécaniques, qui ont l’air peu réalistes et vraisemblables. Les corps sont déshumanisés et chargés de formes géométriques colorées. Cet intérêt pour le mouvement et le corps est nouveau, il devient un espace spécial d’expression qui casse toutes les règles. Un point certainement dû à la 1er Guerre Mondiale qui a éveillé les conscience sur la violence dont était capable les Hommes qui deviennent davantage des machines que des êtres humains.

Nous sommes le 30 Septembre 1923, après un mois intensif de visites et de critiques, l’opinion publique commence à se forger et il est temps de faire le bilan, alors quelles seront les conséquences de cet évènement ?

Le catalogue d’exposition qui retrace également toutes les théories du Bauhaus

Pour terminer nous allons essayer de voir les répercussions qu’a eu cette exposition pour le Bauhaus. Nous commencerons par regarder l’avis général à propos de cet évènement qui est plutôt mitigé. L’exposition a en effet reçu des avis vraiment divisés. La maison tout d’abord n’a au que des commentaires élogieux et à été un franc succès. Ce qui est une vraie réussite pour le Bauhaus puisque c’était son œuvre totale et son chef d’œuvre pour cet événement. Cependant la plupart des personnes ont eu plus de mal avec d’autres œuvres, notamment pour les initiés classiques qui ont vu dans les pratiques nouvelles comme la peinture abstraite, le ballet ou la projection de films qu’ils ne considèrent pas comme de l’Art.

En dehors de l’Allemagne le Bauhaus eut également un grand succès, ce qui lui permit de s’imposer dans le monde de l’art et de durer dans le temps jusqu’en 1933 puisque l’Allemagne fut sous le règne des Nazis. L’élément qui marque vraiment la diffusion du prince de l’école expérimentale comme le Bauhaus est l’apparition d’autres écoles de ce style avec la 2nd Guerre Mondiale. Par exemple le Black Mountain College. Il s’agit donc d’un concept qui peut s’adapter partout et qu’on pourrait presque qualifier d’universel.

Nous chercherons maintenant à voir les retombées qu’à eu l’exposition de façon plus individuelle et non à l’échelle de l’école entière. Pour les maîtres cela n’a pas vraiment changé de façon essentiellement, ils étaient déjà tous relativement bien connus pour leur Art. On a pu observer les œuvres préexistantes à l’exposition comme des dessins de Walter Gropiu ou encore des tableaux de Paul Klee et de Kandinsky. Les enseignants n’avaient rien à prouver, cet événement n’a fait que leur donner un peu plus de renommée dans le monde de l’art.

Le clivage est cependant très grand et injuste pour les élèves qui ont fourni un travail énorme et important alors qu’on ne retient que quelques noms de cette exposition. On y retrouve Marcel Breuer, Gunta Stölzl et Alma Buscher qui ont réalisé une grosse partie de l’aménagement intérieur de La Haus Am Horn. C’est très décevant de voir que seuls les grands noms des maîtres sont retenus tandis que l’exposition et les visites des travaux des ateliers sont une étape majeure dans les arts décoratifs. Les préoccupations de l’époque influent énormément sur le succès d’une partie ou d’une autre du lieu, la maison est retenue comme œuvre totale tandis que les éléments moins impressionnants sont oubliés.

Le but financier de l’exposition a été également mitigé. Les revenus ont certes été importants pour le Bauhaus. Notamment grâce à aux prix des entrées pour les visites mais avant tout parce que la maison qui a fait sensation auprès des visiteurs à permis d’engendrer de nombreuses commandes pour le Bauhaus. Leur capacité à construire vite pour peu d’argent à attiré des entreprises en particulier plus que les familles qui étaient certainement visées au départ.

Cependant il faut nuancer les propos puisque l’école n’a tout de même pas atteint les objectifs qu’elle s’était fixée. En prouve la vente de l’édifice à un particulier alors que cet élément comptait énormément pour l’école. De plus, ils ont également dû déménager le lieu d’enseignement. L’école n’a également reçu aucun nouvel élève pour l’année qui suivit. Bien entendu nous pouvons l’expliquer par les tensions omniprésentes dans la ville à cause de la république de Weimar. Mais cela peut être expliqué aussi par les prix élevés présent à Weimar il s’agirait donc de faire des économies plus qu’autre chose.

Bâtiment du Bauhaus de Dessau conçu dès 1926

Pour conclure nous pouvons remarquer que les principaux défis auxquels ont dû faire face le Bauhaus étaient de deux types. Premièrement financièrement, ils ont donc eu recours à des subventions mais cela n’a pas suffi pour permettre à l’école d’avoir plus de Moyens. Deuxièmement socialement, puisqu’ils n’étaient pas reconnus en Allemagne, l’affirmation de leur Art a permis l’acceptation et la compréhension de l’école. Par conséquent l’exposition représente comme un nouveau manifeste du Bauhaus. Il s’agit d’un passage de transition très important, l’apogée du Bauhaus de Weimar qui après cette exposition renaîtra en Bauhaus de Dessau dans cette même ville en 1925.

Alors que l’exposition le préfigurait déjà, le Bauhaus de Dessau s’exprime très clairement comme faisant partie du style international notamment avec le nouveau bâtiment d’enseignement en armature de fer composé de nombreuses ouvertures en verre sans aucun élément de décoration figuratif. Grâce à cette construction ils s’imposent vraiment comme précurseur de la modernité mais aussi comme un moteur de l’Histoire de l’Art.

Bibliographie et webographie:

_ Anne MONIER et Olivier GABET, L’esprit du Bauhaus, 2016

_ Moholy-Nagy, Staatliches Bauhaus in Weimar 1919–1923, 1923

_ Herbert BAYER, Walter GROPIUS, Ise GROPIUS, Bauhaus, 1919-1928, 1938

_ Jacques ARON, Anthologie du Bauhaus, 1985

_ Frank WHITFORD, Le Bauhaus, 1984

_ Lionel RICHARD, Encyclopédie du Bauhaus, 1985

_ Elodie VITALE, Le Bauhaus de Weimar : 1919-1925, 1989

_ https://fr.wikipedia.org/wiki/Bauhaus#La_création_du_Bauhaus

_ Lars KRAUME, Judith ANGERBAUER, Lena KIESSLER, Bauhaus – Un temps nouveau, 2019

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