Seconde exposition du groupe GUTAÏ, 1957

deborahjuste

La situation actuelle dans le monde, l’arrivée de l’épidémie du Covid 19 depuis 2019, puis les règles instaurées par les différents gouvernements, notamment celle de France, ont forcé les agents du milieu de l’art à chercher de nouvelle alternative afin de diffuser des œuvres d’art. Il pourrait s’agir d’une diffusion totalement numérique, sur les plateformes internet, ou encore une diffusion en plein air. 

La deuxième exposition du groupe Gutai, qui a eu lieu en été 1956, est une exposition en plein air organisé par le groupe en lui-même, dans la pinède d’Ashiya City, non loin de Kôbe, au Japon. Le groupe Gutai est composé de plusieurs artiste de générations différentes qui se sont réuni afin de donner une autre image de l’art après les terribles événements de la seconde guerre mondiale. Leurs spécialités étant de peindre avec leurs corps en faisant différent mouvement. Cette seconde exposition était composée notamment de Jirô YOSHIHARA, qui est le fondateur, de KANAYAMA Akira, de TANAKA Atsuko, de SHIMAMOTO Shozo, et de beaucoup d’autre. 

Qu’apporte la seconde exposition en plein air du groupe GUTAÎ comme nouveauté artistique, intellectuelle ou symbolique dans l’histoire de l’art ?

Afin de répondre a cette question, une étude sera faites en deux parties principalement. Dans un premier temps une analyses des différents acteurs qui y ont participé, notamment le groupe GUTAÏ en question, le fondateur de ce groupe qui est Jirô YOSHIHARA, ainsi que les spectateurs et la critique. Puis la seconde partie sera axée sur les œuvres présentée ainsi que la nouvelle vision de l’art montrée après les terribles évènements de la seconde guerre mondiale.

GUTAI.COM --

Le groupe GUTAI, anciennement nommée l’Association d’art Gutaï, a été fondée en 1954 PAR Jirô YOSHIHARA, d’une inspiration de Jackson POLLOCK, artiste expressionniste américain du XIXe siècle. Cette dénomination provient de deux termes japonais, « GU » qui veut dire « instrument », et « TAÏ » qui signifie « corps ». Ce qui éclaire sur leur vision qui est de faire de leurs corps des instruments pour l’art, une de leurs spécialités étant de peindre avec leurs corps. Ce groupe contient de nombreux artistes, une quinzaine, qui se sont allié pour bousculer l’art du Japon, voire des extrémités du monde. Ils font alors leurs première apparition dans le monde de l’art en janvier 1955, dans la première revue Gutaï, pius en février Gutaï s’associe avec le groupe Zéro. En mars 1995, le groupe obtient leurs première opportunité d’être exposé, et le sont lors de la septième Exposition des Indépendants de Yumiri à Tokyo. Enfin, en juillet 1955, le groupe organise leur première exposition composé uniquement de leurs propres œuvres, qui se nomme « Défi au soleil de la mi-été », celle-ci fut l’avant première de leur véritable première exposition nommé Première exposition Gutaï. Et en 1957, le groupe organise leurs seconde exposition en plein air, qui obtient un succès.

Le mouvement Gutaï a pu se faire connaitre par ses expositions grâce à son président, Jirô YOSHIHARA, est un artiste peintre autodidacte, né en 1905 à Osaka, et meurt en 1961. En 1928, lors de ses 23 ans, il organise sa première exposition personnelle. Dans les années 30, grâce à la rencontre avec l’artiste Foujita TSUGUHARU, il prends conscience de l’importance de se démarquer des autres, d’être originale. Il commence, ainsi, à produire des œuvres surréalistes, puis, il produit de l’art abstrait et c’est ainsi qu’il devient un des leaders du mouvement d’art d’avant-garde de l’après-guerre. Vers les années 50 après la guerre, il adopte un style de peinture d’Art Informel, caractérisé par les traces de coups de pinceau puissants et d’autres effets innovants. Puis, en 1954, il crée la fameuse association d’art Gutaï. Il réunit alors de jeune artiste, dont il donne le conseil de ne jamais imiter, mais de toujours chercher l’originalité. L’association devient alors, dans les temps à venir, un groupe d’art international. Il demeura le président du groupe GUTAÏ jusqu’a sa mort.

Cette exposition en plein air est une nouveauté, notamment dans l’Asie du Sud-Est. Les spectateurs pouvaient être n’importe quelle personnes, d’un rang social élevé ou pas, ou encore quelqu’un de bas âgé ou alors âgé. L’exposition étant en plein air, dans un jardin il n’y a pas de critères demandés pour le voir, il n’y a pas donc d’inégalités sociales à ce niveau. Le mouvement Gutaï a pu traverser les continents, car il a été révelé en Europe anisi qu’en France par Michel Tapié, et a influencé l’art nord-américain et europpéen, malgré le fait que certains sous estime cette influence, on peut citer par exemple Anthropométrie de l’époque bleue peint par Yves KLEIN, un artiste français, en 1960. Ou encore Art et Révolution de Günter BRUS, réalisé en 1968.

Art et Révolution Günter BRUS
Anthropométrie de Yves KLEIN

Le critique Hariu Ichirō, écrit en 1957, son opinion sur les réussites de ce groupe. Selon lui, les œuvres de ce groupe qui se veut contestataire face aux œuvres classiques, ne peuvent pas l’être dans le cadre du Japon, car les contestations japonaise ne sont pas les mêmes en Europe. Il dit : « Derrière l’Informel, il y a la tradition de l’humanisme européen fondée sur la dynamique du renversement, et c’est ce que les artistes occidentaux cherchent au travers de l’exploration de la matière. C’est en cela qu’ils s’opposent à la réalité actuelle. Mais où sont ces objectifs contestataires dans le groupe Gutai ? Il est très bien que chacun ait le droit de s’exprimer librement sur la scène internationale, mais il faudrait aussi être clair sur le fait que ce qui relève de la contestation en Europe ne peut pas devenir, tel quel, contestataire au Japon. ». Selon l’histoire du pays, ces œuvres vont être considéré comme de la forme sans fond, le Japon en particulier, apprécie les formes, les lignes épuré et tout ce qui en ressemble.

La France et l’Italie, après la rencontre de Michel Tapié avec les artistes Gutaï, ont recu une bonne perception de ces oeuvres. Selon celuie-ci la France comprendrait mieux cet art que les Etats-Unis ou encore le Japon lui-même.

Dore Ashton, un critique américain qualfie les oeuvre Gutaï comme étant immature et irréfléchi.

Comme son nom l’indique cette exposition était donc exposé en plein air, une version muséale également a été présenté, mais sera étudié dans cette étude le version plein air. Le choix du plein air peu être vu comme étant déroutant pour certains. Mais ce choix a pu bouleverser l’histoire de l’art, les expositions en plein air depuis, sont de plus en plus nombreuses, on peut citer par exemple celle de la fondation Rose Béton en 2019 à Toulouse.

Toulouse : Mark Jenkins installe ses nouvelles oeuvres en France | HYPEBEAST
Mark JENKINS, 2019

Il y a dans cette exposition une véritable réflexion sur la forme et le fond, les artistes n’ont pas choisi de faire du plein air sur un coup de tête, mais pour la raison que cela correspond à leur pratique artistique qui consiste a peindre avec leurs corps, cela évoque une certaines symbiose avec la nature, on peut qualifier cela même d’un retour au sources.

Cette exposition, dans son agencement, fait participer le publics; il peut dialoguer avec les oeuvres et se les approprier, par exemple, celle de Akira KANAYAMA, qui présente une bande de vinyle blanche qui mesure plus de 100 mètres de long, représentaant la forme d’une empreinte de pied sur laquelle sont peints des traces de pas en noir, peut être considéré par le public comme étant un chemin à suivre.

Ashiato, 1956 - Akira Kanayama - WikiArt.org
KANAYAMA Akira, Ashiato, 1956

L’art japonais est surtout connu pour ces estampes, avec l’incontournable, La grande vague de Kanagawa ,crée par Hokusai en 1830, ici c’est un tout nouveau style qui est proposé, et également une exposition qui se différencie des autres par son caractère plein air. Les grands murs blancs ainsi que le galeriste sont absents, c’est au public de découvrir seul les œuvres et d’y faire sa propres interprétation.

En conclusion, cette étude montre que le groupe Gutaï a bouleverser la vision d’une exposition classique, en exposant en plein air, et en faisant de ses spectateurs des participant a la signification d’une œuvre.

BIBLIOGRAPHIE

-Gutai en tension : pour une histoire systémique des arts au stade de la mondialisation; Michael Luckaen, Perspective, 1; 2020 ; p.281-292.

-Gutai, Splendid Playground, au Guggenheim, 15 Février – 8 Mai, 2013
http://www.guggenheim.org/new-york/exhibitions/past/exhibit/4495

-Gutai, Painting with time and space, Museo Cantonale d’Arte, Lugano
http://www.nipponlugano.ch/en/gutai-multimedia/index.html

-Yoshihara Jiro, the Leader of the Gutai: his Life and Works; Artrip Muséum; http://www.nak-osaka.jp/en/gutai_yoshihara.html

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