Les flacons à tabac sous la dynastie Qing (1644-1911)

Le sujet de mon Master est « Le verre sous la dynastie Qing, les flacons à tabac ». J’effectue ce master sous la direction de Sophie Duhem.

Les Chinois découvrent en 1685  le tabac sous la forme de poudre à « priser » et lui attribuent des vertus médicamenteuses. Il devient rapidement un phénomène de mode dans les milieux aisés, la cour et la classe aristocratique. Les Chinois y ajoutaient des herbes aromatiques comme la menthe, le camphre, le jasmin et même l’opium.

Le problème du conditionnement se pose vite car le climat humide de la Chine ne favorise pas une correcte conservation du tabac dans des boîtes à large ouverture comme celles utilisées en Europe. On détourne donc à cet usage des fioles à médicaments. Priser affirme un statut social. Indépendamment de l’empereur et de la cour, hauts fonctionnaires, militaires ou lettrés s’y adonnent, contribuant à faire évoluer les petits contenants. Objet fonctionnel, il doit également être représentatif de la personne qui le possède et l’utilise ; en d’autres termes un objet d’art et un nouveau support auxquels toutes les principales techniques décoratives de cette époque seront appliquées.Les matériaux utilisés allaient du verre en passant par l’ivoire, le corail, l’or, la néphrite et autres matières. Le verre, cependant est le matériau de prédilection pour la réalisation de ces flacons. Ils étaient de véritables petits chefs d’œuvre et ont montré la multiplicité exceptionnelle des modèles, des techniques de décoration employées comme l' »overlay » ou camée ou les flacons peints de l’intérieur. Les Chinois travaillaient le verre en  le polissant comme une pierre précieuse et en y mélangeant des oxydes métalliques. Les flacons étaient munis d’un bouchon sur l’intérieur duquel était fixée une minuscule petite cuillère, généralement en ivoire qui servait à puiser le tabac.