The Art of Assemblage (1961)

juliebaget

“ Lorsque vous rassemblez des choses que d’autres personnes ont jetées, vous leur donnez vraiment vie. Une vie spirituelle qui surpasse la vie pour laquelle elles ont été créées à l’origine. “ – Louise Berliawsky Nevelson 

Du 4 octobre au 12 novembre 1961 s’est tenue la première grande exposition d’art de l’assemblage dénommée The Art of Assemblage au Museum of Modern Art de New-York. Cette exposition répondait à un monde de l’art en pleine transition et a accueillie plus de 150 artistes américains et européens dont Picasso, Georges Braque, Robert Rauschenberg. Cette exposition a été organisée sous la direction de William Seitz, commissaire de l’exposition avec la coopération de Pierre Restany, critique d’art. 

Par le biais de sa scénographie et des idées qui en découlent, en quoi l’exposition The Art of Assemblage a permise d’envisager un concept nouveau dans l’art ? 

Pour répondre à cette problématique, il sera admis de développer et comprendre le contexte et les enjeux de production de l’exposition. Nous parlerons du lieu et du commissaire d’exposition William Seitz. Il y aura cette volonté de mettre en avant cette nouvelle forme d’art en présentant les principaux artistes et œuvres présents durant l’exposition. Dans un second temps, nous analyserons l’organisation de la scénographie par le biais de son orchestration, de la diversification des formes et des matériaux qui permettent la mise en valeur des œuvres. Il sera question de voir ce que l’exposition veut souligner et apporter aux œuvres et les liens qui se créaient. Nous terminerons par nous demander si cette exposition est le manifeste de l’assemblage en argumentant autour du catalogue d’exposition, de la réception de celle-ci et de l’intégration de ce médium dans l’Histoire de l’art. 

I / Contexte et enjeux de production de l’exposition :

  1. Le MoMA 

L’exposition The Art of Assemblage s’est déroulée au sein du Museum of Modern Art situé à Manhattan au 11 West 53 street en 1961. Cette institution muséale a été inaugurée à peine 30 ans auparavant de l’exposition, le 7 novembre 1929. Ce projet muséal a été pensé par Mme Abby Aldrich Rockefeller, Lillie. P Bliss et Cornelius J. Sullivan, dans le but de contester les politiques conservatrices et traditionnelles des institutions muséales américaines. La volonté, par le biais de ce musée, est d’élever l’art moderne et d’élaborer un espace dédié pour ses créateurs. 

Photographie d’Abby Aldrich Rockefeller (à gauche) et de Lillie. P Bliss (à droite)

Le MoMA a donc apporté un souffle nouveau dans le monde de l’art en ouvrant les portes à de nouvelles disciplines artistiques et en accueillant de nombreuses expositions temporaires dont celle de l’art de l’assemblage, permettant une mise en lumière sur ce nouveau médium. Organisée par le commissaire d’exposition William Seitz, celui-ci va contribuer à légitimer ce médium novateur.

  1. William Seitz 

William Seitz, né en 1914 et mort en 1974, intègre le département de peintures et de sculptures du MoMA en 1960. Avant cela, il entame des études d’art et en 1955, il devient la première personne à obtenir un doctorat en art moderne de l’Université de Princeton. Il fait une brillante carrière en tant que professeur et critique au sein de l’Université et se fait connaître par la critique pour sa thèse autour de l’expressionnisme abstrait. 

Photographie de William Seitz

En 1961 il devient commissaire d’exposition et est chargé d’organiser l’exposition The Art of Assemblage. Il va alors parcourir les Etats-Unis pour rencontrer différents artistes qui seraient à même de participer à l’exposition. Il va aussi rencontrer des professionnels du monde de l’art comme François Mathey qui va lui communiquer le nom de plusieurs artistes européens qui pourraient être amenés à vouloir exposer au sein de son exposition. Cette exposition incluant le thème d’un art hybride, que nous développerons mieux par la suite, va prendre une ampleur internationale, regroupant différents artistes des États-Unis et d’Europe.

  1. Les principaux artistes et œuvres exposés

Durant l’exposition de l’art de l’assemblage, plus de 150 artistes modernes et contemporains sont exposés au troisième étage du musée. Les œuvres se déploient par le biais de différents médias comme la sculpture, la peinture et l’installation. Divers artistes de différents mouvements (comme le surréalisme, l’art conceptuel, le cubisme, le nouveau réalisme, …) se rencontrent par le biais de leurs œuvres, de collections publiques et privées, mais ayant un trait commun : l’assemblage.

Nous pouvons retrouver au sein de cette exposition diverses œuvres de Marcel Duchamp comme Roue de bicyclette ou Porte-bouteilles. Est présent aussi André Breton, Georges Braque, Niki de Saint Phalle qui a exposé Tu est moi (sic), Robert Rauschenberg avec Canyon de 1959, Kurt Schwitters et sa Cherry Picture de 1921 et bien évidemment Pablo Picasso qui est un élément majeur de cette exposition. C’est en partie lui qui a initié l’assemblage dans le monde artistique avec sa série Guitares de 1912, mais aussi le tout premier collage Nature morte à la chaise cannée en 1912 qui inaugura l’arrivée et le développement de cette nouvelle forme d’art. 

  1. La mise en avant d’une nouvelle forme d’art 

Comme il est dit plus haut, Pablo Picasso a été un élément majeur dans la mise en avant de cette nouvelle forme d’art. Mais quelles sont les caractéristiques de cet art ? L’assemblage est un procédé artistique s’apparentant au collage, il est souvent considéré comme étant un art hybride, car il est à mi-chemin entre la peinture, la sculpture et le collage.

Les artistes vont alors adopter de nouveaux modes d’assimilation des objets, ceux-ci étant considérés non pas comme des objets artistiques, mais plutôt “naturels ou manufacturés” selon William Seitz. Ainsi, les artistes vont les combiner entre eux créant une nouvelle vision et manière de représenter la figuration artistique. 

Cette exposition et son commissaire amènent donc à inaugurer une définition de ce concept nouveau, non pas seulement comme un genre novateur, mais comme un nouveau médium inclusif. William Seitz considère que tous ces groupes d’artistes ont en commun cette “esthétique de juxtaposition”. L’assemblage est donc l’aboutissement d’un mode de juxtaposition d’objets créant l’œuvre.

L’exposition veut donc amener le spectateur à considérer ce nouveau mode opératoire artistique et cela va se faire par le biais de la scénographie et des œuvres présentées.

II / L’organisation de l’exposition par le biais de sa scénographie et des œuvres 

  1. Une orchestration d’apparence simpliste, mais organisée 

L’exposition, à première vue, peut laisser transparaître l’idée d’une orchestration plus ou moins organisée. Les œuvres prennent place au sein de l’espace et sans médiation, nous pourrions penser que les œuvres ont été disposées là, comme elles auraient pu être disposées ailleurs. Mais en analysant de plus près les intentions du commissaire d’exposition, il s’agit de se rendre compte que l’orchestration a été pensée dans une organisation bien précise. La disposition des œuvres au sein des salles s’agencent dans une concordance thématique, l’assemblage certes, mais aussi par le biais des mouvements. Les œuvres sont donc installées principalement par le biais du mouvement artistique commun d’un groupe d’artistes.

Vue d’installation de plusieurs assemblages surréalistes, MoMA, NY

Un exemple avec cette photographie de l’exposition, il est admis de voir que les assemblages surréalistes ont été réunis ensemble. C’est aussi le cas pour Marcel Duchamp où un espace lui est dédié, ainsi que pour la plupart des mouvements artistiques exposant autour de l’assemblage. L’espace du musée est, lui aussi agencé pour l’exposition. En effet, nous pouvons constater la construction de cimaises pour accrocher les œuvres, qui créent aussi les espaces dédiés aux mouvements. Le spectateur suit plus ou moins un circuit imposé le dirigeant dans ces multiples espaces où il peut alors accumuler diverses expériences visuelles qui diffèrent selon les procédés artistiques employés. Le spectateur est alors plongé dans un monde d’assemblage évoluant par une multitude d’œuvres, perçues majoritairement à hauteur de l’œil humain et sans vitrines pour la plupart. Cela donne l’impression que les œuvres évoluent dans le même espace que le regardeur. Paradoxalement les installations ont un socle, elles ne sont pas directement posées au sol ce qui créé une distanciation par rapport à l’espace du spectateur.

Vue de l’exposition, MoMA, archives

Il est admis de dire que le système d’accrochage est traditionnel, mais qu’il y a aussi une rupture notable de par l’absence de vitrines pour la majorité des œuvres, ce qui désacralise en soit les assemblages exposés. Nous allons aussi voir que, malgré sa disposition d’accrochage traditionnel de part les cimaises, l’exposition tend à aller vers des innovations scénographiques.

  1. Une neutralité scénographique

Dans les années 60 au MoMA, la scénographie est novatrice. Elle demeure artificielle, dans un fond blanc, neutre, modulable et les œuvres exposées sont à hauteur du regard. C’est l’essor du White Cube devenant un modèle de mode d’exposition. L’exposition The Art of Assemblage va donc entreprendre une affiliation avec ce type de scénographie. Les œuvres ont toutes un fond blanc à l’arrière, une neutralité déconcertante, mais faisant ressortir les détails des assemblages. Il demeure tout de même une particularité notable au sein de la scénographie, c’est l’absence systématique de cartels ou de quelconque médiation ou signalétique autour des œuvres exposées. Cette absence de médiation, hormis quelques panneaux explicatifs, est peu commun. C’est pourtant une réelle volonté de la part du commissaire d’exposition, je cite :

Le meilleur dispositif doit être dépourvu de notices explicatives, parce que chaque œuvre se distingue par elle-même, grâce à sa propre essence. L’Homme qui les sélectionne devrait savoir mieux que quiconque quelle est cette essence.

William Seitz

Pour William Seitz, l’œuvre n’a pas besoin de sources explicatives pour être comprise, chacune d’entre elles sont uniques et doivent être comprises par leurs caractéristiques propres émanant d’elles.

Les assemblages évoluent donc dans un lieu neutre, dépourvu de médiation et avec un système d’éclairage général enveloppant le contenu et le contenant dans une même atmosphère. Les spectateurs sont donc confrontés à la neutralité du cadre de l’exposition et face à un médium novateur. Cette atmosphère particulière pour l’époque amène à se concentrer directement aux œuvres exposées, sans artifices ni indications. Tout cela est dans une volonté d’amener le regardeur à percevoir et comprendre l’authenticité de ce qui est représenté.

Il est donc question de constater que l’exposition a pour volonté d’agencer les œuvres dans une certaine neutralité. Nous voyons aussi une ambivalence entre tradition et modernité dans l’élaboration de l’exposition. À présent il est essentiel de constater que l’organisation de l’exposition se tourne aussi dans le choix des œuvres, exposant la polyvalence du médium qu’est l’assemblage par le biais de diverses formes et matériaux employés.

  1. Diversification des œuvres par le biais des formes/matériaux

Il a été vu plus haut que l’exposition cumule une multitude d’œuvres exposées par différents artistes et mouvements artistiques. Nous pouvons apercevoir que les artistes vont intégrer le médium de l’assemblage dans leurs travaux et le développer à leur façon, créant une grande diversité dans les caractéristiques des œuvres.

Tu est moi, Niki de Saint Phalle

Prenons exemple avec l’œuvre de Niki de Saint Phalle Tu est moi (you are me) de 1960 et présentée durant l’exposition. C’est une œuvre tout à fait surprenante. L’artiste a utilisé des objets manufacturés par la main de l’Homme, des armes, des objets bruts et non modifiés. Cela créé une rupture dans la création artistique, car ces objets n’ont pas été créés pour faire de l’art. Niki de Saint Phalle a donc assemblé ces objets, elle a produit son œuvre à partir du « déjà là du monde ». Du sens où elle créait une production artistique à partir de matériaux récoltés et non fabriqués exclusivement pour l’œuvre. C’est le principe même de l’assemblage. Trouver une nouvelle essence pour des objets déjà existant.

Still life with tenora, Georges Braque

Autre exemple avec une nature morte de Georges Braque Still life with tenora de 1913, aussi présentée durant l’exposition. Ici est vu une toute autre perspective prise autour de l’assemblage. Nous avons ici un collage (initié par lui-même et par Picasso) de fragments géométriques complétés par du dessin au fusain créant une diversité dans les matériaux et dans les textures et donnant ainsi de la profondeur à partir de la planéité du format bidimensionnel. Il est important de comprendre que l’assemblage peut prendre une toute autre perspective selon les artistes avec différents matériaux, formats apportant une diversité infinie dans la création.

Canyon, Robert Rauschenberg

Dernier exemple d’œuvre présentée durant l’exposition avec Canyon de Robert Rauschenberg, réalisée en 1959. Il est ici question d’un assemblage cumulant une production picturale avec des photographies et du tissu recouverts de peinture, assemblés avec un oiseau empaillé et un sac pendant à une corde. Rauschenberg veut exposer sa vision du canyon, il crée alors du volume grâce à l’assemblage. Il y à ici cette impression que l’aigle sort du format bidimensionnel et créé cette tridimensionnalité, comme si l’aigle sortait du cadre pour prendre son envol dans l’espace du spectateur.

Il est possible de clairement identifier à partir de ces différents exemples de plusieurs artistes, une concrète diversification des formes et des matériaux employés à partir d’un seul médium.

Il est maintenant question de nous demander si cette exposition est-elle réellement le manifeste de ce médium novateur dans l’Histoire de l’art.

III / “Art of Assemblage” : l’exposition manifeste de l’assemblage ?

  1. Le catalogue de l’exposition

Le catalogue d’exposition, rédigé par William Seitz, accompagne la lecture de l’exposition. En effet, Le catalogue est construit par le biais de plusieurs thématiques, pour apporter une meilleure compréhension et une légitimité de l’assemblage dans l’art. Le catalogue d’exposition, avec l’élargissement et le développement des institutions muséales, n’est plus seulement un simple fascicule répertoriant toute la liste des artistes présentés durant l’exposition.

William Seitz a la volonté d’ancrer, de manifester l’existence de ce médium dans l’Histoire de l’art. Il va alors de ce fait, créer cet ouvrage qui relève à présent d’une volonté d’éclairer les connaissances sur l’assemblage, et d’apporter une réelle médiation pour pouvoir au mieux concevoir et comprendre les œuvres présentées. Le catalogue indique à présent des aspects techniques dans l’élaboration des œuvres exposées. William Seitz va aussi organiser son catalogue pour au mieux expliquer la multitude des aspects de l’assemblage par le biais de pensées théoriques, à partir d’ouvrages littéraires et poétiques des avant-gardes du début du XXᵉ siècle. Il va cumuler ces pensées théoriques avec les innovations plastiques des mouvements de l’avant-garde du XXᵉ siècle comme le cubisme, le dada, le futurisme et le surréalisme. Dans un second temps, il va développer à partir d’essais critiques, le contexte d’apparition de cet art de l’assemblage. Cet art créé à partir du réemploi d’objets dans un contexte d’expansion de l’espace urbain, qui explique cette volonté de faire de l’art à partir de cet environnement où vivent et pratiquent les artistes. Dans un dernier temps William Seitz développe l’idée que l’art d’assembler est en rupture avec l’art classique illusionniste ou abstrait. L’art d’assembler est donc défini comme une attitude esthétique, mais qui ne renonce pas au réel, car les objets sont pris du réel pour en faire œuvre.

Il est ici question, par le biais de ce catalogue d’exposition, de vouloir démontrer et légitimer ce nouveau médium encore méconnu pour de nombreuses personnes à cette période. Le catalogue d’exposition est aussi là pour permettre à une meilleure appréhension des spectateurs vis-à-vis de l’exposition et qu’ils puissent au mieux intégrer cette forme d’art. Il est maintenant utile de voir si la critique de la presse et des spectateurs ont été réceptifs à cette exposition et qu’elles ont été leurs réactions face à cette nouveauté.

  1. La réception de l’exposition 

Il est facile de constater que la nouveauté à tendance à déranger, voir à effrayer l’Homme en général. Premièrement, les critiques plus ou moins négatives se sont révélées du côté du catalogue d’exposition. D’après le critique d’art John Canaday je cite :

[…] Il est triste de voir un membre de cette génération décevoir son mentor, en exposant et en écrivant, non pas pour enrichir la compréhension d’un public intelligent, mais pour impressionner une coterie qui a progressivement donné au musée la réputation d’un salon pour mecs intellectuels.

La réception du catalogue indique l’écriture de celui-ci dans une direction prétentieuse qui tend à vouloir impressionner une classe élitiste plutôt que d’enseigner et de légitimer le médium d’assemblage. William Seitz va alors rétorquer un peu plus tard que son catalogue, maintenant perçu comme un ouvrage scientifique, est aussi une évocation plus personnelle de l’exposition. Il ne demeure en aucun cas d’une simple volonté prétentieuse à développer des études difficiles à la compréhension. Au contraire, William Seitz veut que ce catalogue soit indissociable à l’exposition pour conférer le maximum de compréhension auprès du grand public.

Du côté de l’exposition, la réception demeure mitigée que ce soit du côté de la presse ou du grand public. Mais il est constatable de voir une grande curiosité auprès de la critique. Beaucoup d’articles de presse vont être publiés à l’occasion de l’exposition, en voici un exemple :

Communiqué de presse, archives, MoMA

Il est utile de voir que malgré que la nouveauté puisse être mal perçue, nous voyons bien que l’intérêt pour cette exposition est bel est bien marqué. L’ouverture vers l’approbation à un nouveau médium est perceptible. Le public a pu être choqué aux premiers abords, considérant ce processus de création comme étant trop simpliste, qu’on ne peut faire de l’art avec des objets usuels. Mais nous pouvons que constater que cette exposition dirige de nouvelles voies vers la création artistique du XXᵉ siècle.

  1. L’exposition intègre le médium dans l’Histoire de l’art

Il est à présent indispensable de se questionner autour de l’idée que l’exposition est-elle le manifeste du médium de l’assemblage, et qu’elle a permise d’intégrer cette notion artistique au sein de l’Histoire de l’art du XXᵉ siècle. Il a été vu plus haut qu’en effet, le mode d’élaboration du catalogue d’exposition est inédit à cette période. Il a contribué à une meilleure appréhension et ainsi, il est le marqueur d’un changement dans l’élaboration et dans la prise en compte de l’exposition. En effet, grâce à sa nouveauté, il a permis de légitimer l’exposition présentée et les idées partagées par celle-ci.

Il est aussi notable de voir une véritable volonté de marquer, par le biais de l’exposition, l’importance de ce médium. Celui-ci est en lien avec les changements, la transition et l’expansion de l’environnement urbain et du monde en général dans les années 1960, contribuant à l’évolution du processus de création des artistes. L’exposition est donc un véritable manifeste pour l’assemblage, incitant les artistes d’intégrer ce médium dans leurs créations ou du moins à l’approuver au sein des recherches artistiques. L’exposition permet aussi de justifier l’existence de cette conception artistique auprès des critiques et des amateurs d’art, et de créer alors une ouverture vers ce nouveau processus pour véritablement l’intégrer dans l’Histoire de l’art.

L’assemblage par le biais de cette exposition, a réellement connu une évolution dans l’acceptation de ce médium novateur. Au départ il a été difficile de véritablement l’intégrer comme un médium faisant œuvre, malgré que beaucoup d’artistes l’ai adopté, souvenons-nous pour exemple de Pablo Picasso et des cubistes en général. La critique a toujours eu du mal à intégrer aux premiers abords la nouveauté dans le monde de l’art. Mais l’exposition The Art of Assemblage a réellement permise de mettre en lumière, à partir de divers mouvements et artistes, la diversité de la création artistique à partir d’un seul et même medium.

Conclusion

Pour conclure et en répondant à la problématique, il est utile de dire que l’exposition grâce à sa scénographie novatrice au sein des institutions muséales, mais aussi par le biais du mode d’installation des œuvres, celle-ci a permise de constituer une véritable influence dans le processus d’installation au sein des musées au cours du XXᵉ siècle.

Le médium de l’assemblage a pu recevoir une réelle prise en compte dans le monde l’art grâce à l’exposition. Déjà existant auparavant, c’est par le biais de The Art of Assemblage qu’il a pu avoir une vraie impulsion dans l’appréhension et dans l’acceptation de celui-ci.

Le catalogue d’exposition a aussi permis d’ancrer l’assemblage dans l’Histoire de l’art grâce à sa conception en un véritable ouvrage scientifique créant une preuve et une volonté d’adhésion de l’assemblage dans le processus de création du monde de l’art.

Nous pouvons voir à la suite de cette exposition que la « new wave of assemblage », comme l’appelle William Seitz la nouvelle génération d’artistes du médium, prolonge ce processus artistique au cours du siècle et fixe l’assemblage comme étant l’un des médiums envisageable et important dans l’art contemporain jusqu’à nos jours.

Bibliographie :

  • SEITZ, William, The art of assemblage, The Museum of Modern Art, Doubleday, 1961
  • FERRIER, Jean-Louis, L’aventure de l’art au XXème siècle, Editions du Chêne, 1988

Webographie :

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