The Headbangers – The Iron Age


Crédits ?

Nicolas Gardel déjoue les clivages en alliant avec style et originalité un jazz moderne, faisant dialoguer funk et musique Pop Electro.

Aux frontières de ces différents styles, le groupe réussit à ouvrir les perspectives avec un son singulier, puissant, élégant, doté d’une énergie et d’une créativité ravageuses. Leader charismatique, Nicolas Gardel élabore son propre projet avec passion et choisit ses musiciens à la hauteur de la qualité de ses compositions pour donner naissance aux Headbangers. Le public est alors propulsé dans un univers aux mélodies puissantes et aux rythmes saisissants.

Avec son 1er album The Dark Side of a Love Affair, The Headbangers révèle sa griffe : une musique sans étiquette et sans concession, populaire et exigeante. Avec ce 2ème album The Irøn Age The Headbangers marque un virage dans le son du groupe qui s’oriente clairement vers un son Pop/Rock faisant toujours une grande place à l’improvisation.


Entretien avec Nicolas Gardel

Un entretien préparé et réalisé par Malou Berdoy, Oscyon Erny-Guedon, Damien Gourgnier & Florian Lagarde


Instrumentation, line up, arrangement et paramètres phonographiques

Le line up de cet album est constitué comme suit :

– N. Gardel : Trompette, Flugelhorn, basse, synthé, orgue, percussions, FX (effets sonores)

– F. Doumerc : Saxophones Alto, Ténor, Baryton (sur la piste « Pump »), Sopranino (sur la piste « Homeland’s Death »), Flute (sur la piste « Purple Wrainst »)

– D. Dutech : Guitares

-A. Cantié : Claviers

-T. Dufoy : Claviers (sur les pistes « The Rise of Gabriel » et « What is this thing called jazz »)

-J.M. Ricotti : Batterie

-F. Tournier : Batterie (sur les pistes « Homeland’s Death » et « Seven Skies »)

-F. Pepino : Batterie (sur la piste « Purple Wrainst »)

Nous ne nous attarderons pas sur les caractéristiques vocales de cet album, car il ne comprend que des pistes instrumentales. N. Gardel a cependant déjà travaillé avec du chant, sur l’album précédent (The Dark Side Of a Love Affair) notamment avec la chanteuse Frédérika (cf. le titre « The Last Day On Earth »).

Du côté des parties instrumentales il en est autrement : si les compositions restent en globalité assez simples, la virtuosité des musiciens leur amène tout leur piquant. Les structures restent compréhensibles et rapidement assimilables : sur « Pump », une intro, suivie d’une exposition du thème, de solos, puis une seconde partie très différente stylistiquement et la fin du morceau.

En ce qui concerne les constantes au niveau de l’arrangement, bien que chaque morceau soit unique on retrouve de grandes lignes sur toute la durée de l’album : une grande place faite aux solos, tous les instruments ont un solo au moins sur cet album ; et une capacité étonnante à jongler entre les styles au sein d’un seul et même morceau. Un rapide exemple avec le morceau « Loveless In Babylon » :

00:00 – début du morceau, intro. Style sombre aux codes très rock lourd et métal, présence de la guitare et de la basse en lignes continues. Le thème est cependant joué par la section soufflants (mélange des deux univers)

1:00 – Break de fin d’intro

1:25 – Seconde exposition du thème, percussions enrichies en fond. La batterie tient un ska (appui des temps fort) rappelant le reggae, mais la distortion sur le son de la guitare reste très rock

1:48 – Pont en 7/4, plutôt orienté métal : très percussif et beaucoup d’effets sur le son de guitare, beaucoup de cymbales à la batterie

2:14 – Passage sur un reggae doublé, plus prenant et rapide, alors que le thème reste sur le tempo de départ. La basse s’épaissit et joue plus.

3:10 – Premier solo de trompette en 7/4, avec des marquages par la section rythmique. Le solo se poursuit jusqu’à 5:19.

5:20 – Soli de saxophones, transition et retour au thème de départ

7:11 – dernière partie du morceau : sons de guitare et de basse très déformés, nouveau riff très metal joué à l’unisson par la guitare et la basse. La section cuivres n’est pas spécialement virtuose mais sert à amener beaucoup de densité, en plus des effets de distorsion appliqués à la guitare. La batterie repose sur un jeu violent, beaucoup de cymbales.


Structures

La longueur moyenne des morceaux de l’album Iron Age des Headbangers est de 6:15 soit le double du standard radio.

Structures par piste de l’album :

1° intro – thème – solo trompette – pont – thème – outro

2° intro _ thème _ solo guitare _ thème

3° intro – thème – solo guitare – thème 2 – outro

4° intro – thème – pont – solo clavier – outro

5° intro – thème _ solo trompette – spécial _ solo basse _ spécial 2 _ break batterie

6° intro – thème _ solo clavier _ solo trompette _ outro

7° intro-break de batterie – thème – riff pont – solo saxophone – thème – riff pont

8° intro – thème – solo clavier – solo trompette – thème

9° intro – thème – pont guitare – solo saxophone

Les structures de chaque morceau se ressemblent énormément. On garde une structure Intro – Thème – Solo – Outro. Même si il n’y a pas d’outro à chaque fois (« Purple Wrainst », « What is that thing called jazz », « Mister clean »). La plupart en possèdent une. Les intros, présentes sur chaque morceau peuvent varier de 00:30 à 1:30. D’ailleurs ces intros sont souvent jouées par par la section rythmique seule. Il y a des ponts sur trois morceaux qui sont la plupart du temps des riffs soit de guitare soit de clavier.

Les morceaux possèdent des matériaux assez similaires, des thèmes marquants pour enchaîner sur des solos. Chaque morceau possède un seul ou deux thème(s).


Echelles et harmonies

Ce disque est très éclectique, on retrouve beaucoup d’échelles harmoniques différentes, que ce soit le mineur harmonique comme dans « Loveless in Babylone » pour donner cette sonorité orientale, les gammes blues et pentatoniques comme dans « Pump », ou bien encore dans « Diego in the sky », pendant le passage jungle (la grille est harmoniquement très complexe mais Nicolas Gardel se contente d’improviser en pentatonique de fa mineur). De plus les blue notes sont également présentes : on les retrouve notamment dans le riff de fin du morceau « Loveless in Babylone », le riff étant en do mineur il y a une grosse insistance sur le F#.

On trouve des grilles relativement simples comme sur « Pump » (exclusivement dans la tonalité de fa mineur), d’autres comme « Diego In The Sky » qui comportent des modulations : il commence en mib mineur, pour moduler en do majeur, puis en réb majeur, puis en sib majeur, pour revenir sur mib mineur. Les accords étant bien souvent enrichis, très peu de triades simples sont présentes.

Il n’y a pas vraiment de progressions typiques qui ressortent, les morceaux sont souvent tonaux, rarement modaux. Celle qui pourrait ressortir le plus serait les II-V-I, qui dénote une grosse influence jazz dans le style et la culture de Nicolas Gardel.


Processus de composition

Comme nous le disait Nicolas dans l’interview (à écouter plus haut), il est l’unique compositeur des morceaux de l’album, hormis “Purple wrainst” (qu’il a fait avec quelques uns de ces amis musiciens de l’époque). Tous les morceaux de l’album ont été composés en amont des séances de répétition et d’enregistrement, avec des parties bien définies pour chacun des musiciens (voir l’interview pour plus de détails).

Dans le cadre de notre entretien, Nicolas ne nous livre pas réellement d’informations précises concernant le processus de composition. Il n’a pas réellement de processus précis de composition, il compose de manière plutôt différent à chaque fois : “parfois c’est une mélodie, d’autres fois c’est une grille ou bien encore un riff, tout les procédés sont bon à prendre en compte. C’est assez variable en fonction de l’idée qui nous viens dans la tète sur le moment ».

Il ne s’attarde pas tellement sur le matériel : les Headbangers ont enregistré dans des studios plutôt hybrides, entre analogique et numérique, mais Nicolas ne se souvenait pas des types de micros employés exactement. Le studio a fourni tout le matériel nécessaire pour enregistrer, c’est pour cela qu’il ne s’est pas trop attardé sur le choix du matériel. Les techniciens et les ingénieurs son avaient pour rôle d’enregistrer toutes les pistes ; les musiciens se sont donc uniquement concentrés sur la musique. Chacun avait son rôle bien défini avant l’enregistrement c’est pour cela que dans ce cas-là, les musiciens n’ont pas participé à la mise en place du matériel ou aux réglages du son.

En ce qui concerne les rôles des musiciens et la répartition des rôles entres eux, les musiciens ont enregistré en section, à savoir les cuivres après la section rythmique ( basse, batterie, piano ), pour que cette dernière ait plus de repères. Contrairement au processus de composition en amont du studio, la méthode d’enregistrement semble stable.