Les Siestes Electroniques


On ne compte plus les nombres de festivals qui se développent en France depuis une trentaine d’années : Garorock, les Vieilles Charrues, Rock en Seine… Cette expansion des festivals français, pourrait presque être qualifiée de « festivalomanie ». Les premières tentatives de cette forme d’organisation et de médiation culturelle ont pris racine dans les années 1830-1840. 

Depuis 2009 on observe une série de rachats et de prises de participation financière dans les festivals de musiques actuelles. De grands groupes comme Live Nation, Vivendi, Sony, Fimalac vont investir dans les festivals et permettre leur expansion.

Ces événements peuvent prendre place en ville, en campagne, et aussi bien en plein-air qu’en lieu clos. En Occitanie on recense environ 500 événements culturels regroupant expositions, projections, festivals et représentations théâtrales. Parmi ces événements : les Siestes Électroniques.

 Ce festival né en 2002 consacré aux cultures émergentes, se déroule dans une ambiance détendue en plein-air. L’accès à celui-ci est gratuit ! S’ajoutent à la programmation, des soirées dans des lieux atypiques ou des salles de concert toulousaines, de quoi expérimenter un maximum de choses lors de cet événement musical qui se déroule de mi-juin à mi-juillet.


Entretien avec Jeanne-Sophie Fort

Première partie de l’entretien

Deuxième partie de l’entretien

Un entretien préparé par Armand Baugard, Raphaël Masson, Lucile Rueda, Jade Serment ; mené et réalisé par Raphaël Masson.


Histoire

Les Siestes Electroniques sont le fruit de l’association Rotation. Celle-ci compte entre quarante et soixante adhérents par années et deux employés (un poste d’administration et de coordination et un poste de communication et de partenariats). En 2001, suite à un manque de lieux consacrés aux musiques actuelles amplifiées, l’association rotation tente d’imposer l’idée d’un festival gratuit, en plein air, dans l’espace urbain et consacré aux musiques électroniques. C’est alors en 2002 qu’à lieux la première édition du festival des siestes électroniques, 4 week-end y sont programmés de mi juillet à mi août. Le concept est simple: un festivals gratuit axé sur les cultures émergentes et les musiques expérimentales et aventureuses accessibles au grand public2. Les concerts se déroulent souvent l’après-midi, en plein air dans des parc publiques et sont parfois complétés par des événements nocturnes. 

Originaire de Toulouse le festival se développe au fur et à mesure  et s’exporte dans le monde entier, en effet l’association programmes des dates des siestes électroniques un peu partout autour du globe comme à Berlin, La Haye et Riga en 2007 ou au Caire et à Tokyo où des mini siestes électroniques sont organisées en 2008, en 2009 le festival obtient le label de manifestation éco-responsable. Petit à petit des siestes électroniques sont organisées un peu partout dans le monde comme à Montevideo, Buenos Aires, Amsterdam, Ho Chi Minh et Hanoi, le festival s’est également tenu à Paris de 2011 à 2017. 

https://youtu.be/l6wL6l9FdIQ
Maria W Horn, sieste électroniques 2019

Audimat

Autrefois appelée « Géoprogram » l’association rotation, connue pour sa revue musicologique Audimat, Audimat3 est une revue semestrielle éditée par l’association rotation. C’est une revue musicale critique et théorique traitant de l’histoire des musiques populaires sans distinction du genre musical. Centrée sur le texte, cette revue est écrite par des journalistes, des universitaires et des écrivains français et anglo-saxons. Sans illustrations, la revue Audimat est une écriture sur les musiques populaires qui veut rendre compte de la situation actuelle et faire le point sur leur histoire. Le but est de se plonger dans la musique, dans l’expérience musicale et ce qu’elle implique tant sur le plan des médiations que sur l’imaginaire, la société ou encore sur le pensée comme le dit Samuel Aubert dans la revue numéro 2 d’Audimat4 :

« Par ce que nous ne voulons pas être considérés comme de gentils organisateurs. Les Siestes Électroniques, aussi agréables soient-elles, se donnent pour mission de faire découvrir sans avoir à convaincre, de susciter la curiosité sans avoir à distraire. (…) Parce que la musique n’est pas qu’une vibration de l’air, un simple phénomène physique, mais également un fait culturel qui, en même temps qu’il déclenche une émotion, véhicule une pensée. (…) Parce qu’au-delà du business, de l’entertainment, qui sont toujours plus complexes qu’il n’y paraît et qui demandent à être décryptés, l’écosystème musical est aussi le fruit d’une nécessité sociale. (…) Avec Audimat, Les Siestes Électroniques, festival des musiques aventureuses, sont très heureuses de mettre en discours leurs explorations et de participer ainsi à la réflexion autour de la pop music au sens large. » 

La revue Audimat compte à ce jour 18 numéros et 4 livres, car depuis 2020 Audimat est également devenue une maison d’édition avec la traduction du livre Choc du glam de Simon Reynolds. Tous des livres et toutes les éditions d’Audimat sont disponibles sur leurs sites en format papier ou PDF allant de 5 à 20€. Depuis 2018 Audimat s’est alliée à la revue semestrielle « Volume! », la revue des musiques populaires exclusivement consacrée à l’analyse des musiques actuelles depuis 2002. Les deux médias proposent un abonnement annuel couplé.


Une crise sanitaire dévastatrice ?

La crise sanitaire de 2020 à obligé l’équipe du festival à annuler l’édition et à inviter les artistes à produire des œuvre et/ou  produire une réflexion sur la notion de « musique et soin », sur une édition en ligne de longue durée de la revue audimat, interrogeant sur les vertus thérapeutique de la musique.

En 2021, la crise sanitaire se poursuivant l’association propose au public une installation sonore diffusant des œuvres musicales et radiophoniques d’artistes comme Marta de Pascalis ou Morton Feldman dans le jardin de Compans-Caffarelli à Toulouse, les 26 et 27 juin, de 8h30 à 21h, l’entrée était gratuite. Les musiques diffusées durant ces deux jours étaient fidèles aux musiques diffusées pendant les festivals précédents. Une édition Pantin fut également lancée au parc des Courtilières. Le festival célèbrera ses 20 ans du 23 au 26 juin prochain  et devrait se dérouler normalement. 


Des activités diversifiées

Audimat est une entreprise qui se diversifie, en effet outre le fait qu’en 2020 audimat devint une maison d’édition, elle à aussi lancé le « musique journal, quotidien de recommandation musicale » qui parle d’actualité, de musiques en  tout genre et aussi d’art mais qui propose également des mixtapes.

L’entreprise lancera aussi prochainement l’application « blockchain my art »5 qui a pour but de « mieux évaluer les impacts sociaux, environnementaux et territoriaux des évènements et lieux culturels. L’objectif est de proposer une méthode de calcul fiable et efficace basée sur des critères partagés par l’ensemble des acteurs de l’industrie. »


Quelques chiffres sur la programmation de 2019


Références

1: http://1: https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Siestes_électroniques

2: https://les-siestes.com

3: http://3: https://fr.wikipedia.org/wiki/Audimat_(revue)

4:https://audimat-editions.fr

5: https://fr.linkedin.com/company/blockchain-my-art