George and Dragon


Ouvrant ses portes chaque jour à partir de 16h, le George and Dragon est un bar ancré dans les codes des pubs traditionnels anglais. Si la décoration rustique illustre la volonté du pub, le style des musiques reflète notre société actuelle, proposant des jams et des scènes ouvertes certains soirs, et diffusant des musiques actuelles ou du jazz le reste du temps.


Sommaire

I. La montée en puissance des usages numériques (2007-2023)
A. Un contexte peu favorable au direct
B. Les scènes ouvertes et évènements musicaux
C. Pour quel public ?

II. L’arrivée du Covid-19 (2029-2023)
A. Contexte
B. Arrêt temporaire du bar
C. Ce qui a changé

III. La culture pub
A. Origines
B. De la sociabilité avant tout


La montée en puissance des usages numériques

Un contexte peu favorable au direct

Les années 2000 sont marquées par une forte avancée technologique, et un accès facilité au numérique pour une grande partie de la population. Internet est devenu un outil à part entière dans le quotidien, permettant d’accéder à diverses informations très rapidement. Il devient donc de plus en plus aisé de discuter sur de longues distances via des mails ou des réseaux sociaux plutôt que de converser avec des lettres.

Si les internautes utilisent le web à des fins professionnelles ou sociales, il ne faut pas omettre la part importante qu’est la culture, et notamment la musique. La consommation de cette dernière, sous forme dématérialisée, est de loin la plus grande, comparée aux séries, aux films ou encore aux jeux vidéo. C’est par les plateformes de streaming, invention des années 1920 qui a grandement bénéficiée des améliorations technologiques actuelles, que la musique est la plus consommée.

Au fil des années, on constate une tendance de plus en plus grande à utiliser les plateformes de streaming, permettant d’avoir à fournir moins d’efforts pour avoir ce que nous voulons. Se pose alors la question de l’intérêt de se rendre dans des lieux comme des opéras ou des bars à musique, quand on peut avoir tout à portée de main en quelques clics.

Les scènes ouvertes et événements musicaux

La vie d’un pub est surtout rythmée par la soirée, et le George and Dragon n’y fait pas exception. Faisant office de bar, le pub propose divers événements le soir pour animer et attirer la clientèle. Compétition de jeux vidéo, quiz, blind test ou autre soirée jeux, il y en a pour tous les goûts.

On retrouve également des évènements musicaux récurrents, comme des soirées jams le mercredi et des scènes ouvertes le jeudi. Ce choix est très judicieux dans le contexte de notre époque, s’appuyant sur la découverte de nouveaux musiciens, de nouvelles musiques ou de nouvelles façons d’interpréter.

Les musiciens, surtout pendant les scènes ouvertes, ne sont pas forcément des gens qui jouent souvent de la musique. Il peut également s’agir de personnes du public qui veulent chanter une chanson, ou bien de groupes amateurs qui jouent pour s’amuser. Personne n’est réellement payé par le pub pour jouer devant les clients. Les musiciens qui se proposent viennent pour vivre une expérience avec le public, et profiter de la soirée avec les clients.

Pour quel public ?

Il est composé de tous : d’étudiants comme d’adultes, de filles comme de garçons, de néophytes comme de musiciens aguerris. Si certains sont venus davantage pour consommer des boissons, en écoutant d’une oreille distraite, d’autres viennent pour entendre ce qui est joué, n’hésitant pas à proposer des musiques aux groupes, comme “Gangsta Paradise” de Coolio ou encore “Toxic” de Britney Spears.


L’arrivée du Covid-19 (2019 à 2023)

Contexte

En 2019, a eu lieu la pandémie du Covid-19. De nombreux commerces ont dû fermer à cause du confinement. L’industrie de la musique a énormément subi cette crise sanitaire. Cette dernière a bouleversé les modes de consommation de musique en 2020, avec notamment la fermeture des disquaires. Selon le SNEP, les écoutes de musique en streaming en France ont augmenté de 19% en 2020 par rapport à l’année précédente, soit 85 milliards d’écoutes au total.
Près d’un an après la réouverture des lieux de musique live, des clubs, et la relance des festivals en Europe, l’impact durable du Covid-19 perturbe l’écosystème musical. Le secteur de la musique live est en surchauffe, avec un nombre important d’événements, notamment pendant la saison des festivals, ce qui créer plus de concurrences et de tensions que jamais entre les acteurs de la musique. En effet, l’économie de la musique live a toujours porté des modèles économiques fragiles, qui sont aujourd’hui aggravés par l’augmentation des coûts artistiques, de la production et de l’énergie.

Les conséquences sont multiples que ce soit au niveau artistique, social ou bien économique.

Conséquences artistiques :

  • Entre 2020 et 2021, il y a eu une baisse de 78% du nombre de concerts organisés
  • 1,9 millions de représentations artistiques en moins
  • Les artistes émergents n’ont pas pu rencontrer un nouveau public en live
  • Une baisse des activités artistiques autre que la diffusion pour les clubs et les salles de concert, telles que l’accompagnement des artistes et l’accueil dans les studios de répétitions

Conséquences sociales :

  • Une baisse de la fréquentation de 141 millions de spectateurs
  • Peu d’actions culturelles organisées par ou en collaboration avec les salles de concert et les clubs ont pu avoir lieu
  • Une forte chute de l’implication de dizaines de milliers de bénévoles dans les salles de concert et les clubs, de nombreux bénévoles quittant les associations de façon définitive

Conséquences économiques :

  • Une baisse de 66% des produits, salles de concert et des clubs
  • Une baisse de 78% des produits propres, des salles de concert et des clubs
  • Une perte de produits de 3,1 milliards d’euros
  • Dont 1,3 milliard de recettes de billetterie en moins des 1,4 milliard de recettes de bar et restaurations en moins
  • Une baisse des revenus issus du sponsoring et de la location privée
  • La perte de revenu est plus importante pour les salles de concert et les clubs privés commerciaux ainsi que pour les lieux à jauge importante gérés par des associations à but non lucratif, qui dépendent généralement d’avantages propres et bénéficient d’une part moins importante de subventions

De plus, de nombreuses personnes ont perdu leur emploi. En effet, des milliers d’emplois permanents dans les salles de concert et les clubs ont été supprimés, entraînant ainsi la perte de compétences et de l’expérience des travailleurs qui les occupaient. Des milliers d’heures de travail perdues pour les professionnels avec un statut indépendant. De nombreux fournisseurs et prestataires connaissent des difficultés financières. Enfin, la fragilisation structurelle et le manque de main-d’œuvre ne pourront que ralentir la reprise et le retour à la normale pour les artistes, les salles de concert et les clubs, tant sur le plan des activités que sur le plan économique.

L’industrie du live est le sous-ensemble de l’industrie de la musique qui a le plus souffert tout au long de la crise du Covid-19. Des milliers de professionnels ont perdu leur emploi, des centaines de lieux ont fermé leurs portes et la plupart des artistes de la classe moyenne ont perdu leur principale source de revenus.

Heureusement, début 2019, la musique live était la seule verticale physique de l’industrie du numérique. En conséquence, le secteur du live a été contraint de s’adapter, ouvrant la voie à un nouveau type d’expérience musicale en direct : des performances diffusées en direct au hasard à des mondes virtuels conçus et axés sur la musique.

Arrêt temporaire du bar

La pandémie a intensifié la détresse à laquelle de nombreux propriétaires d’entreprises étaient confrontés, et dans de nombreux cas, le soutien aux entreprises n’a pas suffi à les maintenir à flot. Bien qu’il s’agisse de fermetures de pubs, il y a eu des niveaux de fermetures similaires, parfois pire, dans les restaurants, les discothèques et l’hospitalité plus large.

Le Georges and Dragon n’a pas été épargné puisqu’il a été fermé de 2020 à 2022. La crise sanitaire du Covid-19 a beaucoup impacté le pub. En effet, les musiciens ont dû adapter leur répertoire musical afin d’amener plus de public. Cela s’est fait naturellement, mais certains genres musicaux ont été compliqué à mettre en place pour les musiciens car ils n’avaient pas les compétences pour les jouer ou tout simplement ils n’aimaient pas les interpréter. Donc, ces artistes ont dû renier leurs goûts musicaux et leurs convictions afin de satisfaire le public.
Petit à petit, les musiciens se sont adaptés à ce nouveau fonctionnement même s’il a fallu un temps d’adaptation.

Ce qui a changé

La pandémie a eu plusieurs répercussions sur le Georges and Dragon notamment au niveau économique. En effet, l’inflation a impacté le prix des boissons de ce bar, plus précisément sur les bières, boissons phares.
Avant la crise sanitaire, les jams blues étaient présentes à un niveau tant professionnel qu’amateur, ce qui a changé après la crise du Covid-19. Le recruteur a dû revoir ses exigences en matière de musiciens et a donc ouvert les jams blues à un niveau uniquement professionnel. Il a également était plus stricte pour embaucher des musiciens professionnels de qualité afin d’attirer plus de monde dans ce pub.
L’ambiance est un facteur essentiel qui fait la popularité de ce bar. Heureusement, elle n’a pas changé et est restée aussi « assoiffée » qu’avant.

Le Covid-19 a eu un fort impact sur le pub autant au niveau économique qu’au niveau culturel. Mais le Georges and Dragon a su faire face à ce problème en faisant des sacrifices tel que la fermeture des jams au niveau amateur ainsi que l’augmentation du coût de leurs produits.


La culture pub

Origines

Le terme de “public house” ou “pub” est utilisé pour désigner un établissement où l’on consomme, en général, des boissons contenant de l’alcool dont la bière ou le whisky. On les retrouve en grand nombre en Grande-Bretagne, en Irlande, et en Bretagne. Les pubs font partie de la tradition britannique, et s’y rendre en fin de soirée entre amis y est naturel. On peut aussi y manger, chez certains, des repas chauds. Il faut évidemment être majeur pour pouvoir y entrer et y boire de l’alcool.

Les pubs sont tous différents. On observe que de plus en plus d’établissements sont tournés vers la jeunesse en diffusant une musique qui leur est populaire, celà à fort volume. Cette façon de faire se base sur une étude britannique de l’Université de Portsmouth qui nous explique que le volume sonore dans un lieu comprenant des festivités, quel que soit l’endroit, peut altérer le goût de l’alcool. En allant plus loin, le docteur Frédéric Saldmann a expliqué dans son livre “Prenez votre santé en main !” que d’augmenter la musique de quelques dizaines de décibels pouvait faire doubler la consommation d’alcool du public. D’autres pubs sont plus calmes et accueillent des classes d’âge plus diverses. L’Irlande est notamment réputée pour la qualité des siens, autant sur l’établissement que sur la qualité de ses produits.

Le gérant d’un pub se nomme le « publican » ou le « landlord ». Depuis les années 1970, notamment dans le sud-est du Royaume-Uni, des établissements ont commencé à accueillir des concerts de groupes rock, donnant naissance au mouvement “pub rock”. Plus tard, du côté de la jeunesse, se propagera massivement la danse et la techno.
Le “pub rock” se présente comme une réponse au “rock progressif” et au “glam rock”. À ses débuts, les concerts de pub rock se donnaient de petits pubs avant de se diriger vers de plus grands établissements.

Dans les pubs à scène ouverte, on propose des jams. Il existe une rivalité positive entre les musiciens, avec cette volonté de toujours se dépasser. Cette volonté est assez présente entre les musiciens de jazz, cherchant des solos de plus en plus chiadés et de plus en plus aiguës. Ils ne sont pas à la recherche d’un “beau son” ou d’une grande performance technique mais de moments conviviaux partagés entre les musiciens et le public.

Le pub George and Dragon fait partie de la chaîne Wells and Co, une chaîne de pub très présente sur Toulouse. Elle comporte le London Town, Le Danu, The Tower of London et le George and Dragon. Le Big Pheel Crew est le groupe de musique phare de notre pub. Les projets sont montés et organisés par leur chef.

La naissance de l’Union Européenne et des programmes comme Erasmus, ont permis grâce aux étudiants et aux amateurs de bière la diffusion dans toute l’Europe du pub, avec pour certains des variantes (locales, régionales ou nationales). Mais ce sont les régions du Sud de la France qui ont connu depuis dix ans le plus grand nombre d’ouvertures.

Les principales causes des fermetures de pubs dans de nombreux pays occidentaux sont une baisse de la consommation en volume de boissons alcoolisées ou alcooliques, une forte concurrence avec d’autres types d’établissements comme les cafés, les bars, les clubs ou les discothèques, le vieillissement des principaux consommateurs.

La crise économique actuelle augmente les chances d’une nouvelle baisse, avec une flambée des coûts de l’énergie, de l’alimentation et des boissons, un taux de TVA plus élevé, une baisse de la confiance des consommateurs et une grave pénurie de main-d’œuvre. Beaucoup d’entreprises ont du mal à rembourser leurs dettes liées au Covid-19.

La sociabilité avant tout

Le pub est, comme le café ou la discothèque, un lieu de sociabilité qui a conquis le monde entier.

Les pubs britanniques, longtemps réservés aux hommes, sont des lieux de sociabilité et celui de Toulouse en est un exemple.

Au décor assez rustique et outre le fait de servir des bières et boissons alcoolisées, le George and Dragon est avant tout, un lieu chaleureux et convivial où l’on se sent chez soi. C’est un endroit conçu pour passer un moment agréable entre amis ou en famille, pour se détendre après le travail, pour partager et discuter autour d’un verre et pour certains autour d’un repas. C’est l’occasion de profiter d’activités à thème, selon les jours de la semaine, favorisant ainsi échanges et rencontres, d’écouter des concerts pour se retrouver plongé dans un autre univers, et permettre de s’évader l’espace d’un instant. C’est aussi l’occasion de regarder les matchs sur grand écran et partager en commun sa passion.

Ainsi, en plus d’être des lieux de consommation, les pubs sont aussi des espaces dédiés aux rencontres et échanges, de rendez-vous culturels, en résumé des espaces de sociabilité qu’il faut tenter de préserver.

Situé au rez-de-chaussée d’un immeuble, le public qui y vient est assez varié et diffère selon les périodes, avec pendant les périodes de cours un public plutôt d’habitués, avec des étudiants et des non étudiants, des amis… En revanche, il s’agira plus d’un public composé de touristes ou de toulousains non-habitués du lieu durant la période de vacances.

L’ambiance qui y règne est typique du pub avec ses bières et sa chaleur parfois étouffante. Mais le public aime s’y retrouver pour venir écouter de la musique, mélange d’écoute active et d’écoute passive où se mêlent discussions, échanges, jeux. Autour d’une bière, d’un cocktail ou d’un apéro, le public profite de moments agréables et amicaux, se retrouvant plongé dans un autre univers, l’espace d’un moment.

Les musiciens présents se connaissent tous, ils jouent là-bas lors des jams du lundi ou du jeudi ou même pour les deux et se plaisent à improviser des morceaux. Des interactions se créent entre public et musiciens qui peuvent être de tous âges confondus. Le lundi du blues traditionnel et le jeudi du pop/folk/rock. Le lundi est organisé par Alex, un harmoniciste, spécialiste de l’improvisation représentant le Big Pheel Crew et dirige la soirée.

En plus d’être des lieux de consommation, les pubs sont avant tout des espaces dédiés aux rencontres et échanges, aux rendez-vous culturels. En résumé, ce sont des espaces de sociabilité.


Ressources

Image 1 : https://www.foodyparis.com/uploads/galleryreviews/the-george-and-dragon-3.jpg

Image 2 : https://www.carte-mojjo.fr/wp-content/uploads/2021/08/Capture-decran-2021-07-15-104546.png

Image 3 : https://www.instagram.com/p/CcFzRd7D9Y_/

Image 4 : https://images.app.goo.gl/hASC2p9B3zfj4XvH9

Image 5 : https://www.instagram.com/p/CU4zSiFjRej/



Préparé et rédigé par SCHENCK Pauline, PARIS Clément, LAFFERRERIE Emma et ETZWEILER Romaric