P22
RECORDS
Les studios d’enregistrement sont des endroits de rencontre, de partage et de création artistique. Depuis 1925, avec la création des microphones ainsi que de graveurs de disques, ces derniers permettent l’évolution et la notoriété de nombreux artistes, tout en offrant des possibilités toujours plus originales les unes que les autres. Cela est notamment compréhensible car la progression toujours plus fulgurante des appareils technologiques poussent les diverses enseignes à viser plus haut. Aujourd’hui, la concurrence est rude. Elle est d’autant plus avérée par la possibilité d’avoir du très bon matériel pour un prix tout à fait raisonnable. Cet accès facilité pose un enjeu majeur : la qualité d’un studio professionnel face à un home studio. Ainsi, nous nous sommes demandés en quoi la participation d’un studio, professionnel ou non, reste bénéfique dans la création de projets et enregistrements musicaux en 2024. C’est par le prisme d’une interview réalisée avec le studio P22 records que nous allons tenter de le comprendre. Nous verrons également en quoi ce studio, par ses qualités relationnelles, peut se démarquer d’un autre sur la région toulousaine.
(SAISIR INTERVIEW)
Retranscription audio écrite de l’interview P22 Records :
Sommaire :
- Première partie : Entre home-studio et studio professionnel, une perpétuelle évolution illustrée avec le cas P22 Records
- Deuxième partie : L’enregistrement studio, un épicentre dans le domaine musical qui soulève des enjeux actuels
Première partie : Entre home-studio et studio professionnel, une perpétuelle évolution illustrée avec le cas P22 Records
À la base de la production sonore, le studio se présente comme l’épicentre des enregistrements vocaux et instrumentaux. Les dimensions d’un studio d’enregistrement varient considérablement, allant du local intime, communément appelé « home-studio », aux vastes studios professionnels installés dans des espaces uniques, comprenant plusieurs salles équipées de matériel sophistiqué. Le home-studio se distingue par une frontière qui disparaît entre le privé et le public, car ces installations sont souvent le fruit d’amateurs et trouvent leur place chez les ingénieurs du son. Cette proximité favorise des échanges plus directs et détendus entre les artistes et les ingénieurs/managers.
Le home-studio, selon la définition du Larousse, se décrit comme un petit espace d’enregistrement et de mixage, généralement associé à un ordinateur, utilisé par des musiciens, qu’ils soient professionnels ou amateurs, dans le but de créer des maquettes de disques. On le qualifie également de station audionumérique. Ce terme a émergé dans les années 1980, selon Wikipédia, après la création du Portastudio 114 par Tascam, le tout premier enregistreur portable à quatre pistes pour cassettes. Cette innovation a démocratisé l’enregistrement musical, permettant aux musiciens de s’enregistrer aisément et n’importe où, offrant ainsi un accès beaucoup plus amateur et direct aux pratiques des métiers du son.
Le but du home studio est d’avoir un moyen d’enregistrement simple à portée de tous, et qui permet une bonne qualité. Celui-ci se base essentiellement sur l’utilisation d’un ordinateur, qui permet la retranscription audio en reliant du matériel électronique tels que la carte son, le micro, les enceintes monitorings, le casque…
Le studio professionnel se distingue du home studio par son accès plus restreint par rapport au coût souvent élevé des sessions d’enregistrements, de mix ou de mastering. Ainsi, il offre généralement une accessibilité limitée. Traditionnellement, les studios professionnels se composent de deux espaces distincts : l’un dédié aux artistes, équipé de micros centraux pour les enregistrements, et l’autre doté d’une console d’enregistrement destinée aux ingénieurs-son employés par le studio.
La pièce réservée à l’artiste est conçue pour assurer une isolation phonique, permettant ainsi une intimité pendant les séances d’enregistrement. Bien que les gestionnaires du studio puissent surveiller les activités à travers des casques, la communication entre l’artiste et l’ingénieur se fait via un accès direct entre les casques et la console.
Au fil des années 2000, la distinction entre ces deux types de studios s’est estompée avec l’émergence de surfaces de contrôle et l’amélioration des périphériques, offrant aux logiciels d’enregistrement une plus grande variété de possibilités et de capacités, même pour les studios amateurs. Néanmoins, une différence significative persiste en raison du choix du matériel, souvent de qualité supérieure dans les studios professionnels en raison de son coût élevé. Cette disparité a un impact direct sur le traitement acoustique et le résultat final des enregistrements.
Le studio qui nous intéresse aujourd’hui, P22 Records, est celui dont nous avons interviewé les dirigeants. Ce dernier se définit comme home-studio, mais possède du matériel et un savoir-faire dignes d’un studio professionnel. En effet, les trois acteurs principaux du studio, Pierre, Maxime et Denis possèdent des formations qui leur confèrent des bases aussi nécessaires que primordiales à la compréhension du métier d’ingénieur-son. Ils possèdent, dans un appartement à Muret, une salle simple où ne sont pas séparés l’artiste et l’ingénieur, ce qui apporte une ambiance chaleureuse et conviviale. Cette disposition apporte un côté humain pour créer des liens, car effectivement, l’un des points primordiaux d’un studio dans la création d’un projet musical, c’est la communication et l’entente cordiale entre tous les partis. Les ingénieurs-sons fournissent un point de vue technique et esthétique qui manque parfois aux artistes, et les artistes approfondissent ainsi leur univers musical dans leur projet. C’est en faisant une rétrospective sur le domaine artistique qu’on se rend compte que les rapports humains sont essentiels à l’émergence de la musique, car cette dernière a toujours été synonyme de partage et de contact. Le travail en studio ne déroge pas à cette règle, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il reste privilégié même en 2024, malgré les avancées technologiques et l’aire de la vulgarisation du domaine de la production musicale, avec des logiciels comme GarageBand, Pro Tools, FL Studio, Ableton Live, Reaper, qui sont même pour certains gratuits, ce qui élargit encore plus le public touché. N’importe qui peut maintenant, grâce à ces logiciels, faire de la musique chez lui, enregistrer du son et poster le contenu sur les plateformes ainsi que les réseaux sociaux, qu’importe la qualité. Pourtant, lorsqu’un artiste décide d’évoluer dans ses projets, il prend contact avec un studio pour une meilleure qualité. C’est comme cela qu’on peut évaluer l’importance du studio : les musiciens préfèrent se déplacer et payer des gens compétents pour concevoir leur art plutôt que de le faire seul sans expérience professionnelle et sans avis extérieur.