La Cabane / Halles de la Cartoucherie


Les Halles de la Cartoucherie

Les Halles de la Cartoucherie ont ouvert le 6 septembre 2023, dans le quartier émergent éponyme, elles proposent diverses activités pour tous types de public. Fondé en 1792, ce lieu était consacré à l’armement et a été réhabilité en un endroit chaleureux et accueillant pour tous. Nous allons nous demander comment un quartier émergent peut-il se développer en scène culturelle ?


Sommaire

  • Section 1 : Les autres exemples de quartiers émergents
  • Section 2 : Un peu d’histoire
  • Section 3 : Evolution du quartier
  • Section 4 : Les activités à retrouver dans Les Halles
  • Section 5 : Plus de précisions sur la salle de diffusion
  • Section 6 : L’équipe de programmation et ses actions
  • Bibliographie/sources

Les autres exemples de quartiers émergents

De nombreuses villes commencent à donner une seconde vie à des quartiers délaissés. Ce sont souvent des anciens quartiers industriels à l’abandon qui sont réaménagés de manière à respecter l’environnement, afin de prôner le développement durable et l’écologie au sein des villes. Nous avons plusieurs exemples comme la ville de Lyon avec le quartier Confluence ou encore Boulogne-Billancourt avec le nouveau quartier des Bords de Seine qui ont développé une programmation musicale dédiée à la musique actuelle. Nous pouvons citer deux établissements pour la ville de Lyon :  Le Périscope, une salle réputée pour ses concerts de jazz et Le Marché Gare situé dans l’ancien bâtiment proche du Marché de Gros.

Il propose une programmation éclectique cependant la salle est en cours de rénovation. Le marché gare étant une salle de musiques actuelles, elle détient le label SMAC (Scène de Musiques ACtuelles).

Les éco-quartiers cités précédemment sont en effet de plus en plus populaires en France. Ils visent à promouvoir un mode de vie plus durable en intégrant des éléments tels que des bâtiments à faible consommation d’énergie, des espaces verts, des transports en commun efficaces, etc. Ils permettent de réduire l’empreinte écologique des habitants et de favoriser un meilleur cadre de vie tout en conservant des activités culturelles pour tous.

À Toulouse, nous allons nous pencher sur un exemple inspirant : les Halles de la Cartoucherie. Situé dans le quartier éponyme, ce marché couvert emblématique de la ville rose propose une large sélection de produits frais et locaux.

https://www.oppidea-europolia.fr/nos-operations/la-cartoucherie

Ce lieu chargé d’histoire a été rénové pour offrir une expérience authentique et gourmande, à proximité du cœur de la ville. Ce lieu invite les visiteurs à explorer la diversité de la cuisine toulousaine à travers une variété de stands proposant des produits locaux : fruits, légumes, viandes, poissons, fromages, vins et autres délices du terroir.

Les commerçants, véritables artisans passionnés, mettent en avant la qualité et l’authenticité de leurs produits pour le plus grand plaisir des gourmets. Outre les étals de produits frais, les Halles de la Cartoucherie offrent des restaurants où les visiteurs peuvent savourer des plats préparés avec les ingrédients du marché. Cet endroit animé et convivial est parfait pour faire ses emplettes, goûter aux spécialités locales ou simplement se promener et apprécier l’atmosphère chaleureuse qui y règne.


Un peu d’histoire du quartier

Cependant, ce quartier tout neuf n’a pas toujours été ainsi. La création de la Cartoucherie remonte à 1792, durant la Révolution. À cette époque, un atelier de construction et un parc d’artillerie sont établis au cœur de Toulouse pour servir l’armée des Pyrénées, sur le site de l’ancien couvent des Chartreux. Une décennie plus tard, un champ d’essai et un terrain de manœuvres sont aménagés dans une zone située entre les quartiers Patte d’Oie et Purpan, formant ainsi le Polygone d’Artillerie. Situé sur l’avenue de Grande-Bretagne, ce site a également accueilli l’École d’Artillerie, déplacée depuis l’Arsenal en 1840 pour y effectuer ses entraînements.

En 1876, l’Arsenal se voit contraint de s’agrandir et décide d’installer un atelier de chargement de cartouches sur le Polygone, surnommé « la Cartoucherie » par les habitants de Toulouse.

Sortie de l’usine de la cartoucherie dans les années 1900. © Domaine public / Wikimedia Commons

Malheureusement, en 1879, une explosion survenue à l’Arsenal a causé la perte d’une vingtaine de personnes. Ce quartier était conçu pour les ouvriers des usines d’armement telles que la Poudrerie et la Cartoucherie, d’où son appellation. En 1885, 1 250 personnes y œuvraient et produisaient 500 000 cartouches par jour.

En 1911, la Cartoucherie devient indépendante de l’Arsenal et adopte le nom d’Atelier de fabrication de Toulouse (ATE). Durant le premier conflit mondial, l’établissement compte plus de 15 000 salariés. Toute cette main d’œuvre est composée de cadres masculins, de soldats, de travailleurs démobilisés, d’ex-chômeurs, de femmes “les munitionnettes”, d’espagnols, de mobilisés nord-africains, indochinois et d’enfants aussi.

La Poudrerie, la Cartoucherie et les usines d’armement tournent à plein régime. Après l’armistice de juin 1940, Après sa reconversion, ATE a inauguré sa première école de formation professionnelle accueillant plus de 400 élèves. Ce centre offre une formation aux ouvriers et techniciens indispensables à son expansion et à celle de l’industrie de l’armement terrestre. En 1957, la Cartoucherie fabriquait environ 24 millions de cartouches de petit calibre et 14 millions de cartouches de gros calibre chaque année.

C’est ainsi qu’en 1966, le site s’est transformé en un véritable village au cœur de la ville. Il comprenait 295 bâtiments, un centre médical, une école, une imprimerie, 6,5 kilomètres de voies ferrées ainsi que deux châteaux d’eau.


Evolution du quartier

Il y a dix ans, en 2011, débutait le projet de réaménagement de la Cartoucherie à Toulouse, sur une friche urbaine d’une trentaine d’hectares. Aujourd’hui, ce quartier compte 2 800 habitants. Suite à l’acquisition des terrains auprès du groupe d’armement GIAT Industries, la municipalité de Toulouse a lancé les travaux de dépollution sur le site de la Cartoucherie, une ancienne friche industrielle située à l’ouest du quartier Saint-Cyprien. Labellisé « écoquartier » en décembre 2017, la Cartoucherie est un projet urbain combinant logements, bureaux et équipements publics.

S’étendant sur environ 33 hectares, ce site est implanté en périphérie du quartier Saint-Cyprien, à proximité du Centre Hospitalier Purpan, d’un campus universitaire et de lieux culturels renommés tels que le Zénith et le Musée des Abattoirs. Grâce à sa proximité avec le tramway et son accès depuis la rocade, la Cartoucherie est un quartier idéalement situé, reliant les quartiers périphériques au centre-ville de Toulouse. Les liaisons nord-sud seront renforcées pour créer un quartier verdoyant et bien connecté.

https://www.envirobat-oc.fr/La-Cartoucherie-un-ecoquartier-de-33-hectares-au-coeur-de-Toulouse
https://www.envirobat-oc.fr/La-Cartoucherie-un-ecoquartier-de-33-hectares-au-coeur-de-Toulouse

À l’intérieur du quartier, l’accent sera mis sur les espaces de rencontre et de détente (pistes cyclables, sentiers piétons, esplanades, jardins) afin de favoriser les interactions sociales entre les résidents. Comme le dit le site de la Mairie de Toulouse “La priorité sera donnée à la nature”. Pour cela, un parc d’un hectare sera créé et ouvrira ses portes en 2026. Les logements construits seront prévus pour faire face au parc, de cette manière les habitants seront toujours dans un paysage de verdure. Ce quartier est en pleine immersion et de nombreux projets sont à venir, des structures culturelles comme une médiathèque, une salle polyvalente et une ludothèque vont voir le jour.

Après plus d’un siècle de fermeture au public, cette halle renaît et promet de devenir le centre de ce quartier en pleine expansion. Les Halles de la Cartoucherie sont inaugurées le mercredi 6 septembre 2023 à Toulouse, après sept années d’efforts consacrées à ce vaste projet.

Nichées au cœur de l’écoquartier de la Cartoucherie, qui compte déjà 6 000 résidents, elles symbolisent le renouveau et la vitalité de ce quartier en pleine transformation. Malgré les rénovations, ce lieu a souhaité montrer son passé ouvrier en laissant les piliers et la structure principale de la halle en béton d’origine, nous apercevons donc des graffiti qui donnent un aspect authentique à ce lieux.


Les activités à retrouver dans les Halles

Afin d’obtenir de plus amples informations à propos de ce lieu emblématique et sur son aspect culturel, mercredi 24 avril, nous avons eu la chance de pouvoir interviewer Bertrand Caussé, le directeur culturel des Halles de la Cartoucherie, celui-ci  a eu la gentillesse de répondre à toutes nos questions. Nous lui avons tout d’abord demandé comment il était parvenu à ce poste de directeur et quelles ont été ses études pour en arriver là.

Il a fait ses études à l’université de Montpellier en commençant par un IUP (Institut Universitaire Professionnel) Management des Entreprises Culturelles d’une durée de 4 ans. Après cette formation, il a travaillé pendant 2 années aux Siestes Électroniques, un festival majeur de la ville de Toulouse puis il partit au Canada, à Montréal pendant 11 ans, où il a surtout travaillé dans l’industrie des festivals en tant que directeur de production.

https://www.toulouse-tourisme.com/activite/les-halles-de-la-cartoucherie

“1’10 Il y a 4 ans, Bertrand Caussé est revenu à Toulouse pour travailler comme directeur de production au Metronum et à Rio Loco puis il s’est tourné vers les Halles de la Cartoucherie en mars 2023. Il souligne le fait que d’avoir travaillé à l’étranger est un gros avantage pour lui et pour l’exercice de son métier.

Dans ce lieu historique que sont les Halles de la Cartoucherie, il n’y a pas simplement de la diffusion musicale nous explique-t-il, 2’55les Halles sont un projet complet qui allie non seulement la musique mais aussi la culture en général avec des spectacles humoristiques, les concerts, du théâtre, de la danse, des activités à mi-chemin entre le sport et la culture, des conférences dans le domaine scientifique et des animations, c’est une salle de diffusion ouverte à des projets très variés.

Pour les premières années de la salle de diffusion, celle-ci va être louée à des producteurs qui eux-mêmes achètent et produisent des spectacles, et donc mettent en place une billeterie.

Parallèlement, Mr Caussé et son équipe essaient de recruter des porteurs de projets afin que ceux-ci viennent faire leur prestation dans la salle de diffusion des Halles, généralement, ces artistes ne sont pas inconnus du secteur toulousain.

Les concerts diffusés là-bas sont le plus souvent gratuits et l’équipe privilégie des artistes locaux en début de carrière.5-48  Les artistes les plus connus comme Barbara Pravi et Oldelaf qui vont se produire aux Halles dans les mois qui suivent sont programmés par un partenaire de diffusion qui est Bleu Citron, une institution du paysage toulousain. Ce producteur a un rayonnement national et programme les artistes les plus connus.

13’43 Bleu Citron sont associés à Cosmopolis qui assure l’ensemble de la gestion, l’animation et la programmation des Halles de la Cartoucherie”. 6’30 Les styles de musiques sont très variés, cela peut passer du baroque aux musiques actuelles. 6’55 L’équipe de programmation des Halles est composée de trois personnes plus une quatrième qui peut être ajoutée si besoin, l’équipe gère le volet culturel et socio-culturel, les liens avec le quartier”. Le directeur insiste sur le fait suivant : 12’10 “Il y a pas de public ciblé aux Halles de la Cartoucherie, c’est pour tout le monde parce que les activités sont diverses, ce sont justement les activités qui vont cibler chaque public (enfants, famille, personnes qui aiment la culture, sport, sciences, cuisine, etc.)”.


La salle de diffusion

4’58 « D’un côté la salle de diffusion permet aux artistes de se produire et de se faire connaître et de l’autre les Halles de la Cartoucherie se transforment en lieu emblématique de part sa programmation diverse et variée”, la programmation à venir est la suivante : Barbara Pravi, Oldelaf, ministère AMER, Aliocha Schneider, Emma Peters, The Doug, Puggy, Philippine Lavrey, Nordine Ganso.

14’43 « L’architecture de la salle est assez spéciale, c’est une salle à l’italienne avec des gradins rétractables. Nous pouvons retrouver la scène de spectacle au premier étage, il y a 450 places assises et en tout il peut y avoir 750 places si une partie du public est debout”. Cette salle est gérée par une équipe. Les Halles de la Cartoucherie vont continuer de s’agrandir dans les prochains mois, puisque la salle de spectacle doit ouvrir au printemps 2024 et une salle de cinéma a prévu d’ouvrir aussi dans une halle en travaux actuellement.

Des spectacles variés tels que des concerts, de la danse, du théâtre et du cirque seront proposés dans cette salle pouvant accueillir 450 personnes assises ou 750 en configuration assis/debout. Cet espace polyvalent ambitionne d’offrir une programmation culturelle diversifiée dans tous les recoins de la halle. Les Halles de la Cartoucherie, dont la construction a nécessité un investissement immobilier de 32 millions d’euros, aspirent à attirer 1 million de visiteurs chaque année.


L’équipe de programmation et ses actions

L’équipe de programmation des Halles est composée de trois personnes plus une quatrième qui peut être ajoutée si besoin, l’équipe gère le volet culturel et socio-culturel, les liens avec le quartier. Elle s’intéresse beaucoup aux personnes vivant autour de ce lieu emblématique et étant donné que les Halles sont le coeur de ce quartier émergent, accueillant des milliers de personnes chaque semaine, des réunions sont organisées afin de prendre en compte l’avis des comités de quartiers.

Réunions de quartier

Malgré les nombreux avantages amenés par la création de cette structure, il y a aussi quelques inconvénients pour les riverains comme le bruit, le monde ou les livreurs qui se garent. Cependant tout le monde arrive à y trouver son compte et à vivre collectivement. Les réunions sont publiques et ont lieu tous les 3 mois et en parallèle des rencontres entre représentants de quartier sont organisées.

Billetterie

La plupart du temps, les concerts ayant lieu dans la salle ou dans Les Halles en général sont gratuits mais il peut arriver qu’ils soient payants lors de grosses programmations avec des artistes très connus. Afin de ne pas dépasser le quota d’entrées dans la salle de spectacle et dans les Halles en général, ce lieu a mis en place un système de comptage avec des caméras thermiques qui permettent de contrôler en temps réel le nombre de visiteurs.

Si les concerts sont payés alors il n’y a pas besoin de compter parce que le nombre de billets vendus va donner le nombre de personnes qui vont assister au concert, à la représentation. 10’11 « Si le concert est ouvert gratuitement mais que le public n’est pas très nombreux, il n’y a pas besoin de se servir de la caméra mais si il commence à y avoir beaucoup des gens, alors le contrôle va se faire en temps réel  avec l’aide de caméras thermiques .

Communication

11’53 « Les Halles de la Cartoucherie sont présentes sûr les réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, Facebook et un site internet. De plus, l’équipe souhaite contribuer à la fête de la musique ayant lieu le 21 juin 2024.


Conclusion

Comment un quartier émergent peut-il se développer en scène culturelle ? Pour qu’un quartier émergent se développe en scène culturelle, il est important de stimuler la créativité et l’expression artistique locale. Pour cela, il est privilégié de créer des espaces dédiés à l’art et à la culture, tels que des galeries d’art, des studios d’artistes, des salles de spectacle ou des espaces communautaires polyvalents.

Ensuite, organiser des événements culturels et artistiques réguliers, tels que des festivals, des expositions, des concerts ou des performances en plein air, pour dynamiser la vie culturelle du quartier. Il faut aussi encourager la collaboration entre artistes locaux, résidents et entrepreneurs pour créer des projets artistiques et culturels uniques qui reflètent l’identité et l’histoire du quartier. Les résidents du quartier sont le premier public d’une scène culturelle, il faut donc impliquer la communauté locale en organisant des ateliers artistiques, des résidences d’artistes ou des projets participatifs qui favorisent l’engagement et l’interaction avec l’art et la culture.

En encourageant la créativité et en valorisant la diversité culturelle, un quartier émergent peut se transformer en une scène culturelle dynamique et vibrante.


Bibliographie/sources

https://metropole.toulouse.fr/actualites/ecoquartier-de-la-cartoucherie-habiter-dans-un-parc

https://www.urban-hist.toulouse.fr/uhplus

https://marchegare.fr

https://halles-cartoucherie.fr

https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/patrimoine-toulouse-plongee-dans-le-passe-industriel-de-la-cartoucherie_60017644.html

https://halles-cartoucherie.fr/la-cartoucherie

https://www-cairn-info.gorgone.univ-toulouse.fr/revue-l-observatoire-2007-2.htm

https://catalogue-archipel.univ-toulouse.fr/primo-explore/fulldisplay?docid=TN_cdi_hal_primary_oai_HAL_halshs_04326912v1&context=PC&vid=33UT2_VU1&lang=fr_FR&search_scope=default_scope&adaptor=primo_central_multiple_fe&tab=default_tab&query=any,contains,dynamiques%20culturelles%20dans%20les%20quartiers%20émergents&offset=0

https://lopinion.com/articles/culture/12175_le-saviez-vous-sur-les-traces-du-site-de-la-cartoucherie-de-toulouse

Préparé et rédigé par Leidy Johana Martin Suarez et Orianne Dal Bello