Appel

Appel  à communication

Le Centre Pluridisciplinaire de Sémiotique Textuelle organise un colloque international sur les modes de la comparaison sémiotique. L’intention est d’articuler les relations qui peuvent s’établir entre deux ou plusieurs textes (au sens large que la sémiotique attribue à ce terme : verbal, visuel, multimodal). Pour saisir la diversité des modes de la comparaison, il paraît nécessaire de reconsidérer les rapports entre les deux opérations fondamentales en sciences humaines, à savoir, les actions descriptive et comparative. Ces opérations s’adresseront ici au texte, considéré dans son ensemble, plutôt qu’à ses composants.

Les relations entre textes

Quelques questions préliminaires nous permettront d’orienter l’angle d’attaque sur les modèles sémiotiques de la comparaison :
– Dans quel but décrivons-nous les textes et dans quel but les comparons-nous ?
– Si la comparaison linguistique vise la typologie de structures ou le classement par familles de langues, quel ordre de relations pouvons-nous établir entre les discours ou les textes ?

La mise en question, voire le dépassement, de certaines catégories issues de la linguistique – par exemple l’opposition synchronie/diachronie – paraît alors inévitable :
Sachant que la synchronie est le résultat d’une comparaison d’au moins deux unités par rapport à l’état d’une langue, quel sens faut-il accorder à l’expression « description synchronique » quand elle se réfère à un seul texte ?

Pouvons-nous réduire à la synchronie, à la diachronie ou à la typologie les relations – de comparaison ou de transformation – entre textes ?

Si dans le traitement des variantes du discours oral (comme dans les cas du conte et du mythe) la transformation peut avoir les caractéristiques involontaires, organiques et réglées qu’on reconnaît d’habitude à la diachronie, la plus grande partie des relations entre textes, bien que de nature temporelle, n’est pas d’ordre diachronique. Cela vaut pour un corpus de textes d’un même auteur, pour la traduction, ainsi que pour la transposition hypertextuelle d’un document.

Dans les cas qu’on vient de citer, le texte qui suit temporellement un premier n’est pas nécessairement la transformation involontaire et organique de celui qui le précède. La nature de la relation entre un antécédent et son conséquent, peut être dérivative, sans être nécessairement génétique, comme dans la traduction, ou elle peut être séquentielle ou sérielle sans être dérivative, comme dans le cas des albums par épisodes ou d’une saga de films.

Une réflexion systématique sur la nature des relations textuelles reste pourtant à établir. Sa constitution pourrait nous aider à bâtir une typologie de corpus qui soit spécifique et, en définitive, plus adéquate à une théorie du texte.


Discours, Objets, Pratiques

Cette réflexion porte aussi sur la nature des unités à décrire. Une place particulière sera accordée à la typologie des genres de discours, qu’elle soit issue de la réflexion théorique (discours argumentatifnarratif ou descriptif) ; ou du classement par genres que chaque communauté linguistique donne aux discours qu’elle même produit (d’information, publicitaire, politique).

Un autre domaine d’application est celui des objets. Ils peuvent être rapprochés, du point de vue comparatif, en tant que réponses matérielles et technologiques que chaque culture propose lorsqu’elle est confrontée à un même problème de nature fonctionnelle ou esthétique. On pourra alors envisager l’étude comparative synchronique ou de l’évolution des objets dans le temps et dans l’espace.

Enfin, l’usage même des discours et des objets implique un dernier champ d’investigation qui est celui des pratiques. Celles de guérison, par exemple, faisant recours aux rites, à la prière et aux objets fétiche, nous rappellent que ces trois composantes – que sont le discours, les objets et les pratiques – peuvent contribuer à la construction d’une même unité d’analyse.

La comparaison entre ces unités homogènes ou hétérogènes aura alors comme fond les champs de savoir et les pratiques sociales des différentes cultures.


Destinataires

Les destinataires de cet appel sont les chercheurs qui travaillent sur la comparaison ou la transformation des textes, sur corpus de discours, objets ou pratiques en sciences humaines et sociales. Ils sont invités à se questionner sur la nature des relations qui s’établissent entre les exemplaires de leurs domaines d’analyse respectifs.


Frais et langues

Les frais d’inscription des intervenants sont fixés à 50 euros. Ils seront remboursés pour les chercheurs qui se déplacent à leurs frais.

Les langues admises au colloque sont le français, l’anglais, l’italien et l’espagnol. Dans leur réponse les intervenants doivent signaler la langue choisie pour l’intervention.


Dates à retenir

Les intervenants doivent faire parvenir un résumé d’environ une page (2000-2500 signes bibliographie comprise) à :
cpst1@univ-tlse2.fr ;
objet : Colloque Comparaisons sémiotiques.

Propositions de participation à envoyer avant le 7 juin 2013. Réponse le 25 juin 2013.


Conférences invitées

– Emmanuel Désveaux
– Ivan Darrault-Harris
– Alessandro Zinna


Comité scientifique

– Michel Ballabriga
– Marie-José Béguelin
– Jacques Fontanille
– François Charles Gaudard
– Ute Heidmann
– François Rastier
– Arild Utaker
– Alessandro Zinna


Comité d’organisation du colloque

Guillaume Carbou, Michela Deni, Régis Missire, Patrick Mpondo-Dicka, Philippe Paolucci.