Résumé
Force est de constater que, pendant les quarante dernières années, la sémiotique a privilégié la limitation – voir la ségrégation – du texte : il ne s’agissait pas seulement de l’isoler par rapport au temps et aux facteurs externes, mais égalmement par rapport aux autres textes.
Cette limitation, connue comme « fermeture », a eu comme conséquence d’accroître la finesse et le détail des descriptions mais, en même temps, a réduit l’étude des relations entre textes. La fermeture étant la conséquence la plus directe de la description synchronique reprise par la linguistique saussurienne. Si, dans les sciences du langage, décrire affirme donc l’autonomie du texte, comparer en revanche témoigne de son incomplétude. Selon la voie comparative le texte n’est pas vraiment autonome car, le plus souvent, il n’est jamais réellement seul. Des relations, à plusieurs niveaux, le rapportent constamment à d’autres textes : aux variantes, aux productions d’un même auteur, au dialogue intertextuel avec les exemplaires d’une série, à la classe de textes qui délimite son appartenance à un genre de discours, et encore à ses réductions, adaptations et traductions.
Établir l’ordre de ces relations invisibles est le propos de cette intervention.