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4-7 Accrochage scolaire et prévention du décrochage au cours de la scolarité des jeunes enfants : dispositifs de soutien pour les parents et actions portées par les parents

Véronique Francis, MCF, CREF Equipe Education Familiale et Interventions socio-éducatives en direction des familles, Paris-Ouest Nanterre, France

 

Alors que les discours publics mettent fortement l’accent sur la lutte contre le décrochage et la prévention du décrochage, l’accompagnement à la parentalité qui associe soutien et contrôle des familles (Neyrand, 2011) se décline très fortement dans des actions autour de la scolarité des enfants. De nombreux dispositifs se sont déployés depuis les années 2000 et si ceux visant les parents d’élèves de secondaire et d’école élémentaire ont acquis une certaine visibilité. Cependant, des actions sont également proposées au niveau de la scolarité préélémentaire dès lors que sont repérés des facteurs de risque susceptibles de compromettre la réussite scolaire, l’étude des cheminements conduisant au décrochage en montrant l’antériorité dès l’école primaire (Bonnéry, 2003 ; Lemelin et Boivin, 2007 ; Lessard, Fortin, Joly et al., 2007). La communication examinera les approches visant accrochage scolaire et prévention du décrochage en privilégiant deux entrées : celle d’actions de soutien aux parents inscrites dans des cadres institutionnels, et celle d’actions positionnées dans des initiatives situées aux marges des institutions de référence. On proposera l’analyse d’un corpus constitué lors de 3 études qualitatives, l’une concernant des actions en direction des parents d’élèves inscrites dans un programme de réussite educative (PRE), l’autre portant sur des initiatives individuelles proposées par des enseignantes dans le cadre institutionnel de l’aide personnalisée (AP), et la dernière sur des actions à l’initiative de parents organisés ou non en collectifs.

 

Références bibliographiques :

  • Lessard A., Fortin L., Joly J. et al. (2007). « Cheminement de décrocheurs et de décrocheuses ». Revue des sciences de l’éducation, vol. 33, n° 3, p. 647662.
  • Murcier, E. et Claussier, M. (2010). Universités Populaires de parents : des parents acteurs, chercheurs, citoyens. Lyon : Chroniques Sociales.
  • Francis, V. (2010a). Le Programme de Réussite Educative de la Ville de Paris. Analyse qualitative de deux actions en direction des parents. Rapport au GIP-Réussite éducative de la ville de Paris.
  • Francis,V. (2010b). Groupes de paroles et « papothèques ». Vers un renouvellement des conceptions de la place des parents migrants à l’école ? In  Brougère, G. (dir.) Parents, pratiques et savoirs au préscolaire (pp. 159-180).  Bruxelles : Peter Lang.

4-6 Aide aux devoirs et évolution des pratiques parentales

Séraphin ALAVA, PU, UMR EFTS, Université de Toulouse 2 le Mirail, France

 

Les actions de prévention du décrochage ont mis l’accent depuis de nombreuses années sur la nécessité de faire évoluer les rapports aux savoirs et les rapports à l’école (Bautier E 2003). Le lien entre les parents et les enseignants sur le contrat éducatif et sur l’accompagnement scolaire est un des points importants des piliers de réussite d’une politique de réussite éducative (Blaya C., Gilles JL. 2011). Dans le cadre d’une recherche-action conduite depuis deux ans dans le quartier nord de Tarbes (Midi-Pyrénées France) auprès d’un public d’élèves des écoles primaires et du collège nous avons mis en place des actions de formation recherche visant à faire évoluer les représentations et les pratiques des différents acteurs de l’éducation. Parents, enseignants, animateurs, travailleurs sociaux, responsables des politiques de l’enfance et de la prévention ont travaillé autour de la difficulté scolaire, de la lutte contre le décrochage dans le cadre d’une aide de la Fondation de France. Notre recherche s’appuyant sur deux enquêtes par questionnaire (Fortin L., Royer E, 2004) et une série d’entretiens (40) auprès de ses publics visent à montrer comment la vision du rôle de chacun dans l’accompagnement aux devoirs est symptomatique d’une représentation de l’autre en négatif. Nous montrerons ainsi comment s‘articule les horizons d’attentes de chacun et comment à travers la formation recherche et les actions entreprises nous avons pu faire évoluer les pratiques réelles d’aide à la scolarité.

références bibliographiques :

  • Fortin, L.; Royer, É.; Potvin, P. ; Marcotte, D.; Yergeau, É., (2004), La prédiction du risque place de decrochage scolaire au secondaire: Facteurs personnels, familiaux et scolaires., Revue canadienne des sciences du comportement, vol 36 (3), juillet 2004, pp. 219-231.
  • Blaya, C. ; Gilles, JL. ; Plunus, G. ; Tièche Christinat, Ch. ; (2011), Accrochage scolaire et alliances éducatives : vers une intégration des approches scolaires et communautaires, revue Education et francophonie, Vol 39, N°2, pp. 227 – 250
  • Bautier E. ; (2003) ; Décrochage scolaire : genèse et logique de parcours ; VEI enjeux, N°38

 

4-5 La famille, un allié essentiel à l’accrochage de l’élève

Chantal TIECHE-CHRISTINAT, Professeur, LASALE, Haute Ecole Pédagogique de Vaud, Suisse

 

Les relations école et famille font l’objet de multiples interrogations quant à leur rôle  réel sur la réussite éducative.  Dans les situations de décrochage, Fortin (2012) montre que le manque « d’encadrement parental est non seulement associé au mauvais développement du jeune, mais aussi à ses difficultés d’apprentissage et au décrochage scolaire » (p.75). La majorité des programmes d’accrochage préconisent le rétablissement des relations école et famille, ainsi que la nécessité de créer des alliances avec la famille. (Potvin & Pinard, 2012 ; Houssemand & Meyers, 2012 ; Poncelet, à paraître). Promue à un rang de nécessité, nous désirons dans cette communication interroger la collaboration parents – école dans des structures destinées à des élèves en situation de décrochage. Un des piliers de ces structures  dénommées MATAS (modules d’activités temporaires alternatives à la scolarité) consiste dans l’établissement de  soutien, de collaboration avec la famille. En particulier nous nous intéressons à la mise en œuvre de ces objectifs par les enseignants et par les éducateurs sociaux. Nos analyses s’alimentent des propos tenus lors de deux focus-groupes rassemblant pour l’un les éducateurs sociaux et pour l’autre les enseignants de six structures MATAS.

 

références bibliographiques :

  • Houssemand, C., & Meyers, R. (2012). Combattre le décrochage au Luxembourg à l’interface de l’école, de la famille et du marché de l’emploi : l’Action Locale pour Jeunes. In J.-L. Gilles, C. T. Christinat & P. Potvin (Eds.), Alliances éducatives et décrochage scolaire. Berne: Peter Lang
  • Poncelet, D., Pelt, V., Dierendonck, C., Mancuso, G., & Kerger, S. (à paraître). « Partners », une recherche-action au Grand-Duché du Luxembourg visant la mise en place d’actions en direction des familles en vue d’instaurer une collaboration école-famille efficace et constructive favorable à l’accrochage scolaire des élèves : bilan de l’impact final dans une classe-cible. Revue Education et formation, n° e-302.
  • Potvin, P., & Pinard, R. (2012). Deux grandes approches au Québec en prévention du décrochage scolaire: l’approche scolaire et l’approche communautaire ». . In J.-L. G. e. a. (dir.) (Ed.), Les alliances éducatives pour lutter contre le décrochage scolaire. Berne: Peter Lang

4-4 Le regard des enseignants (en formation initiale et en fonction) sur le rôle et la place des parents dans la scolarité préscolaire de leur enfant et notamment, dans l’apprentissage des premières compétences numériques

Poncelet Débora, Professeure des Universités, LASALE, Université du Luxembourg, Grand-Duché du Luxembourg

Christophe Dierendonck

S.Kerger

G. Mancuso

Joëlle Vlassis

 

L’importance des enseignements et des apprentissages concernant les premières compétences mathématiques auprès des enfants du préscolaire est désormais largement mis en évidence dans la littérature de recherche (Aunola, Leskinen, Lerkkanen & Nurmi, 2004; Jalbert & Pagani, 2007; Jordan, Kaplan, Ramineni & Locuniak, 2009; Krajewski & Schneider, 2008). Ces compétences numériques constituent en effet de bons indicateurs pour les apprentissages mathématiques ultérieurs et des bons prédicteurs des rendements mathématiques en première année du primaire (Jordan, Kaplan, Ramineni & Locuniak, 2009). Le rôle de l’enseignement préscolaire est donc crucial dans le développement de ces compétences numériques. Dans ce contexte, une première étude a été réalisée afin d’analyser les croyances des enseignants sur l’importance de développer les premières compétences numériques des enfants au préscolaire ainsi que sur la place et le rôle que ces enseignants accordent aux parents dans ces apprentissages. Cette communication s’attachera principalement à la présentation des croyances de ces professionnels ou futurs professionnels de l’éducation sur la place et le rôle des parents dans la scolarité préscolaire et plus particulièrement dans les premiers apprentissages numériques au préscolaire.


références bibliographiques :

  • Poncelet, D. (2003). Comprendre la trajectoire scolaire : l’influence des processus intra-familiaux et de l’engagement parental. Une approche transversale et longitudinale. Liège : Université de Liège, Thèse de doctorat, non publié.
  • Saint-Laurent, L., Royer, E., Hebert, M. et Tardif, L. (1994). Enquête sur la collaboration famille-école. Revue Canadienne de l’Education, 19, 3, pp. 270-286.
  • Vlassis, J. & Demonty, I. (2002). L’algèbre par des situations-problèmes au début du secondaire. Bruxelles : De Boeck.

4-3 L’entrée au collège et la nécessité de « grandir » : quel accompagnement des enfants « ordinaires » et des enfants suivis par un programme de réussite éducative (PRE) ?

Julie DELALANDE, PU, CERSE CAEN, Université de Caen Basse-Normandie, France

 

L’entrée au collège est considérée par l’ensemble des acteurs sociaux comme un palier vers une nouvelle autonomie de l’enfant. Pour autant, de grandes disparités sont constatées entre familles dans la manière d’affronter ce changement. La communication se propose de comparer la situation de parents « ordinaires » rencontrés lors d’une recherche sur le passage du CM2 à la sixième (Delalande, Dupont & Filisetti 2011) et la situation de parents suivis par le Programme de Réussite Educative d’une ville moyenne (collaboration actuelle CERSE-PRE).

Deux questions seront soumises à l’échange dans le cadre du symposium :

1. Est-il heuristique de comparer la situation des parents ordinaires et ceux suivis par le PRE face à l’entrée au collège, quant à la présence d’un regard extérieur et d’une attente sociale de normalisation ?

2. Que ressorte-t-il d’une réflexion sur la place donnée aux enfants dans ces deux contextes ? Leur laisse-t-on davantage une place d’acteurs dans le premier cas, de partenaires dans le second ?

 

références bibliographiques :

  • Delalande J. (2010). Saisir les représentations et les expériences des enfants à l’école. L’exemple du passage au collège. Agora Débats/Jeunesse, 55, 2010, 67-82.
  • Delalande J., Dupont N. & Filisetti L. (2011). Passages entre l’enfant-écolier et le préadolescent-collégien : regards croisés sur la transition du CM2 à la sixième. In S. Octobre et R. Sirota (Dir), Actes du colloque Enfance et cultures : regards des sciences humaines et sociales, 15-17 décembre 2010, Paris, 11 pages.

4-2 Activité collective et apprentissages dans la pratique des devoirs. Une étude de cas.

Rémi BONASIO, doctorant, UMR EFTS, Université de Toulouse 2 le Mirail, France

Philippe VEYRUNES, MCF HDR, UMR EFTS, Université de Toulouse 2 le Mirail, France

 

Parmi les pratiques sociales qui lient les parents à l’école, les « devoirs » occupent une place importante (Glasman et Besson, 2004 ; Rosenwald, 2006). Ils sont cependant source de difficultés tant pour les enfants, surtout les plus socialement fragiles, que pour les parents (Desforges et Abouchar, 2003 ; Kakpo, 2012 ; Rayou, 2009). La recherche présentée analyse cette pratique dans le cadre de l’anthropologie cognitive située et plus particulièrement à partir du programme du cours d’action (Theureau, 2006). Une situation de réalisation des devoirs par un enfant âgé de 9 ans, aidé par sa mère, est étudiée ainsi qu’un temps de classe se déroulant le même jour avec le même enfant. Dans ces deux situations, l’activité des adultes (parent et enseignant) et celle de l’enfant sont analysées, en accordant un primat au point de vue des acteurs afin d’accéder aux significations construites par ces derniers en situation.

 

références bibliographiques :

  • Kakpo, S. (2012), Les devoirs à la maison : mobilisation et désorientation des familles populaires, Paris, Presses Universitaires de France.
  • Rayou, P. (dir.) (2009), Faire ses devoirs. Enjeux cognitifs et sociaux d’une pratique ordinaire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes.
  • Theureau, J. (2006). Le cours d’action : méthode développée. Toulouse : Octares.

4-1 L’internat : un dispositif pour un double raccrochage

Cédric Aït-Ali, doctorant, UMR EFTS, Université Toulouse le Mirail, France

En nous appuyant sur une méthodologie mixte – à la fois quantitative et qualitative – d’une recherche en cours sur les formes de contribution des dispositifs hors classe sur les apprentissage (Aït-Ali, en cours) (Blaya, 2010) et en nous adossant à des auteurs qui ont abordé à la fois la question des dispositifs hors classes (Marcel, 2004) et notamment de l’internat (Glasman, 2012), la question des acteurs éducatifs (Tardif et Levasseur, 2010) mais aussi celle du décrochage scolaire et de la parentalité, nous montrerons comment l’internat peut favoriser l’amorce d’un double raccrochage : il peut être à la fois facteur de raccrochage scolaire en permettant à l’élève d’être dans de bonnes conditions d’apprentissage ; il peut représenter un espace intermédiaire entre la famille et l’élève et rendre possible un raccrochage familial. Aussi, les différents cadres théoriques seront étayés par les différentes données et nous chercherons à comprendre la place, l’articulation de l’internat dans un triptyque Ecole / Parcours scolaire / Famille (Gilles et al., 2013). Nous chercherons à comprendre en quoi, ce dispositif peut être un dispositif de prévention du décrochage scolaire.

références bibliographiques :

  • Aït-Ali, C. (2012). Contribution des dispositifs hors classe : Le cas des 4ème et 3ème de l’Enseignement agricole. UMR EFTS. Toulouse: Thèse en cours.
  • Gilles, J., Potvin, P., & Tièche Christinat, C. (2013) Les alliances éducatives pour lutter contre le décrochage scolaire. Peter Lang AG, Internationaler Verlag des Wissenchaften.
  • Glasman, D. (2012). L’internat scolaire : travail, cadre, construction de soi. Rennes: Presse universitaire de Rennes.