La science-fiction italienne peut-elle sortir du ghetto ? Pour les maisons d’édition courageuses et innovantes, les événements qui rassemblent les fans et les nouvelles séries à venir, l’année 2019 a été un moment important pour le fantastique et la science-fiction en Italie. Une métaphore a toujours accompagné la science-fiction écrite par des auteurs italiens : « le ghetto ». Dans le passé surtout, les écrivains italiens ont fait partie d’une communauté autoréférentielle, dans laquelle ils agaçaient le collègue qu’ils considéraient comme un ami et se disputaient avec d’autres auteurs appartenant à d’autres groupes.
Cette attitude n’a certainement pas permis d’inciter les critiques officiels à se pencher sur les œuvres, ni d’augmenter le nombre de lecteurs. Quelqu’un pourrait citer le nom de Valerio Evangelisti comme exemple d’un auteur qui a réussi à sortir du ghetto, à publier chez un grand éditeur (Mondadori) et même à vendre à l’étranger. Mais est-ce vraiment le cas ? Oui et non. Il est vrai qu’Evangelisti a remporté le prix Urania en 1994, mais il est également vrai que la fiction de l’auteur bolonais – en particulier Eymerich, son personnage le plus célèbre – ne peut être rattachée à la science-fiction tout court. Il s’agit donc d’un cas rare d’un écrivain qui a su modeler tous les genres littéraires pour les mettre au service de sa poétique.
