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10-9 Les tablettes numériques au service de la différenciation pédagogique : l’histoire d’un développement professionnel abouti

Danièle Perisset, Privat docente & professeure, LIFE (Unige) & DEVECO (HEP-VS), Université de Genève & HEP-VS,Suisse

 

Les récentes réformes scolaires dans le canton du Valais (Suisse) ont notamment formalisé deux dispositifs déjà présents sans revêtir de caractère obligatoire. L’un est structurel : l’introduction généralisée du statut de directeur d’établissement ; l’autre relève du pédagogique : l’obligation faite aux enseignants du secondaire 1 (collège en France) de pratiquer la différenciation pédagogique. Par ailleurs, l’introduction des tablettes numériques est, comme ailleurs, en vogue. Notre contribution va interroger le travail d’une équipe d’enseignants chevronnés volontaires qui ont misé sur l’introduction des tablettes numériques pour mettre en œuvre la différenciation pédagogique dans trois disciplines dites principales (français, math, allemand) auprès d’élèves de 12-14 ans au niveau de leur développement professionnel réalisé et du rôle qu’a joué la direction dans ce processus.

 

références bibliographiques :

  • Corriveau, L., Letor, C., Périsset, D. & Savoie, L. (Ed). (2010). Travailler ensemble: dans les établissements scolaires et de formation: processus, stratégies et paradoxes. Apprentissages individuels, compétences collectives et développement professionnel en organisation. Bruxelles: de Boeck Université.
  • Butler, D. L. (2005). L’autorégulation de l’apprentissage et la collaboration dans le développement professionnel des enseignants. Revue des sciences de l’éducation, 31, 1, 55-78.
  • Uwamariya, A. & Mukamurera,J. (2005). Le concept de ‘développement professionnel’ en enseignement : approches théoriques. Revue des sciences de l’éducation, vol. 31, 1, 133-155.

10-8 La formation initiale face aux attentes des étudiants : quelles évolutions selon les formateurs d’enseignants ?

Olivier Maulini, professeur associé, Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE), Université de Genève, Suisse

Andréa Benetti, doctorante, Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE), Université de Genève, Suisse

Ting-Li, doctorante, Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE), Université de Genève, Suisse

 

La formation des enseignants doit préparer les futurs professionnels à l’exercice d’un métier qui change avec le temps. Mais si elle évolue en partie pour prendre en compte et/ou pour susciter des changements en aval du travail des formateurs, on sait qu’elle peut aussi vouloir et/ou devoir tenir compte de changements qui s’opèrent en amont, à commencer par ceux qu’on observe chez les étudiants, du côté de leur rapport au métier, aux savoirs, aux objectifs, aux pratiques et aux dispositifs de formation. Dans le cadre de la formation initiale des enseignants primaires à Genève (quatre années en alternance), nous avons d’abord mené une recherche pour connaître les apprentissages attendus par les étudiants en cours de formation (publication en préparation). Ces résultats vont être soumis à un échantillon de formateurs expérimentés de l’Université et du terrain, à qui nous demanderons dans quelle mesure, pour eux, les attentes observées – et plus largement le rapport des étudiants à leurs études – conditionnent (ou devraient conditionner) ou pas la formation des maîtres et son évolution. Pour faire émerger leurs représentations et leurs jugements à ce propos, le matériau recueilli sera catégorisé au moyen de la méthode d’induction croisée des régularités et des variations.

références bibliographiques :

  • Maulini, O. (et al.) (en préparation). Compétences réflexives ou « b-a-ba du métier » ? Ce que les futurs enseignants attendent (d’abord) de leur formation. Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation.
  • Rayou, P. & van Zanten, A. (2004). Enquête sur les nouveaux enseignants. Changeront-ils l’école ? Paris : Bayard

10-7 Mutations professionnelles des enseignants en contexte de changements. Le rapport aux réformes des « concours réservés » de l’enseignement agricole public français

Jean-François Marcel, PR, UMR EFTS, ENFA Toulouse, France

 

Cette contribution analyse en quoi et comment une modification du statut professionnel des enseignants affecte leur rapport au travail et leur rapport aux réformes. Elle s’appuie sur une enquête quantitative par questionnaire (n = 400) et une enquête qualitative par entretiens (n = 30) conduite auprès d’une population d’enseignants contractuels qui ont réussi un « concours réservé » leur permettant d’accéder à une formation spécifique et, en suivant, à la titularisation. Durant cette année de stage, ils sont affectés dans un établissement différent de leur établissement d’exercice.

Elle interroge et met en relation les modifications, en termes d’identité professionnelle qu’ont pu générer le nouveau statut et la formation, et les transformations dans leur prise en compte et  mise en œuvre de réformes récentes (l’individualisation et l’évaluation par capacités). L’objectif est de mettre au jour les mécanismes de structuration du rapport au travail des enseignants.

 

références bibliographiques :

  • Brangier, E., Lancry, A. & Louche, C. (Ed.) (2004). Les dimensions humaines du travail : théories et pratiques de la psychologie du travail et des organisations. Nancy : PUN
  • Dubar, C. (2001). La crise des identités. L’interprétation d’une mutation. Paris, PUF (2ème édition).
  • Osty, F. (2003). Le désir de métier. Engagement, identité et reconnaissance au travail. Rennes, PUR

10-6 Enseignant : un nouveau métier, une formation à re-définir

Françoise Lantheaume, MCF HDR,  Éducation, Cultures, Politiques (ECP) (EA 4571), Université Lyon 2, France

 

Les enseignants sont confrontés à une conception renouvelée de leur métier : logique de compétences, nécessité de coordination et de coopération accrues, profusion des prescriptions à différentes échelles (de l’OCDE au local), parfois contradictoires, modification des modalités de transmission des connaissances, recomposition du groupe professionnel, etc. Comment les enseignants agissent-ils dans ces conditions ? Quelles ressources mobilisent-ils, pour quelles stratégies ? Comment maintiennent-ils leur engagement dans leur travail et leur santé au moment où leurs gestes de métier, les règles du métier et leur identité professionnelle sont questionnés ? Des enquêtes sur le primaire et le secondaire, à différents moments de la vie professionnelle donnent des éléments de compréhension des recompositions, parfois difficiles, en cours et interrogent la formation dans sa capacité à prendre en compte le réel du travail.

 

références bibliographiques :

  • Lantheaume, F. (2013). Dimensions cachées du travail : ressource et obstacle face aux épreuves de la sur-prescription – Exemple de professionnels de l’éducation. In P. Remoussenard, En quête du travail caché : enjeux scientifiques, sociaux, pédagogiques. Toulouse : Octares. (sous presse) (19 p.)
  • Lantheaume, F. (2013). La professionnalisation, empêchement ou support de la professionnalité ? In P. Statius (coord.). Le métier d’enseignant aujourd’hui et demain (p. 141-150). Actes du colloque CDIUFM et ENS-Lyon, 24-26 octobre 2012, Paris : L’Harmattan.
  • Lantheaume, F. & Simonian, S. (2012). La transformation de la professionnalité des enseignants : quel effet du prescrit ? Les sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle, 45/3, 17-37.

10-5 Accompagner un collectif d’enseignants en changement

Christian Germier, doctorant, UMR EFTS, Toulouse 2 Le Mirail / ENFA, France

 

Cette contribution au symposium analyse l’accompagnement d’un collectif d’enseignants d’un lycée agricole devant mettre en œuvre dispositif d’individualisation en classe de seconde. Le dispositif dit « d’accompagnement personnalisé » constitue une des mesures emblématiques de la réforme des lycées de 2010. Après une expérience de mise en œuvre insatisfaisante, la direction et le collectif d’enseignants font appel au chercheur présent dans l’établissement afin qu’il les assiste dans l’élaboration d’un diagnostic du dispositif. 66 élèves sont  interrogés par questionnaire et sous forme de focus-group, les enseignants et la proviseure adjointe sont interviewés, et différents documents sont recueillis par le chercheur. Nous interrogeons ici le processus de changement (t1 versus t2) et analysons la construction de la  posture du chercheur dans la co-élaboration de ce diagnostic, entre visée heuristique et volet praxéologique.

 

Références bibliographiques :

  • Paul, M. (2004). L’accompagnement : une posture professionnelle spécifique. Paris : L’Harmattan.
  • Etienne, R. (2010). Aspects théoriques et pratiques du changement en éducation scolaire. Berlin : EUE.
  • Marcel, JF. (2010). Des tensions entre le « sur » et le « pour » dans la recherche en éducation : question(s) de posture(s). Cahiers du CERFEE (27-28), 41-64.

10-4 Transformer la formation des enseignants : une contribution depuis la pensée complexe

Luis Manuel Flores, Responsable du Département de  Théorie et Politique de l’Education, Faculté d’Education, Pontificia Universidad Católica de Chile, Chili

Javier Nunez Moscoso, Attaché temporaire d’enseignement et recherche, UMR EFTS, Université de Toulouse II Le Mirail, France

 

Il y a des très nombreuses études menées dans les dernières années sur le travail enseignant qui attestent de leur nature plurielle. Tant sur le plan objectif (les différentes ressources organisationnelles) comme sur le plan subjectif (les divers acteurs comme sujets sensibles, individuels et sociaux qui interagissent), le travail enseignant présente le défi de l’aborder comme un ensemble complexus.

Cette communication proposera d’analyser de quelle manière la pensée complexe peut fournir de voies pour penser le travail enseignant ainsi que la transformation de la formation des enseignants. Il s’agira de défendre l’hypothèse de la nécessité d’une formation complexe afin de faire face à un métier complexe.

références bibliographiques :

  • Morin, E. (2008). La méthode (Vol. 1 et 2). Paris: Éditions du Seuil.
  • Morin, E. (2002). Les Sept Savoirs nécessaires à l’éducation du futur. Paris : Éditions du Seuil.
  • Tardif, M., & Lessard, C. (1999). Le travail enseignant au quotidien. Expérience, interactions humaines et dilemmes professionnels. Bruxelles: De Boeck Université

10-2 Projet versus prescription : les personnels de direction et les leviers du changement

Claire Dupuy, doctorante, UMR EFTS, ENFA Toulouse, France

Christian Germier, doctorant, UMR EFTS, ENFA Toulouse, France

Le changement dans les établissements scolaires relève d’un processus complexe, multidimensionnel et dynamique. De plus, dans un contexte d’autonomie croissante, les personnels de direction se retrouvent au centre des régulations et des négociations lors de la mise en œuvre du changement. Cette contribution se propose de comparer et d’analyser, au regard de la sociologie des organisations, les jeux de ces acteurs dans les processus de négociation et de régulation dans les cas d’un changement dont l’origine est externe à l’établissement (prescription) et d’un changement dont l’origine est interne (projet). Les résultats montrent que si la maîtrise des zones d’incertitude paraît requise dans les deux cas, des différences liées d’une part au contexte de l’établissement et d’autre part à la nature du levier du changement marquent les stratégies des personnels de direction.

références bibliographiques :

  • Baluteau, F. (2003). Ecole et changement. Une sociologie constructiviste du changement scolaire. Paris : L’Harmattan.
  • Crozier, M. et Friedberg, E. (1977). L’acteur et le système : les contraintes de l’action collective. Paris : Editions du Seuil.
  • Bernoux, P. (2009). La sociologie des organisations. Paris : Editions du Seuil.
  • Reynaud, J.D. (1995). Le conflit, la négociation et la règle. Toulouse : Octarès Editions.

10-1 La réforme des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation entre marges d’action et résistances aux changements

Joël Clanet, PU, LCF-Icare EA 45 49, Université de La Réunion, France

Frédéric Tupin, PU, LCF-Icare EA 45 49, Université de La Réunion, France

 

La récente mise en place des ESPE (Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education) en France s’est réalisée sous la forme d’accréditations individuelles (une accréditation par académie) permettant de naviguer en « permanence » relative à un « cadrage » national et singularités liées aux configurations locales. Cette communication nous permettra de présenter et d’analyser comment, en tant que chercheurs interventionnistes en charge du dossier de la réforme de la formation des enseignants pour l’académie de la Réunion, nous avons été amenés à gérer une posture plurielle, générée par la situation, entre acteurs institutionnels, accompagnateurs de la réforme, et médiateurs entre groupes de pressions marqués par des clivages statutaires, culturels (au sens des cultures professionnelles) et identitaires.

 

références bibliographiques :

  • Crozier, M., (2000), À quoi sert la sociologie des organisations ?, Paris, Arslan, 2000.
  • Giddens, A., (1987, trad. fr.), La constitution de la société, Eléments d’une théorie de la structuration, Paris : PUF.
  • Lenoir, Y., Larose, F., Deaudelin, C., Kalubi, J.-C. et Roy, G.-R. (2002). L’intervention éducative: clarifications conceptuelles et enjeux sociaux. Pour une reconceptualisation des pratiques d’intervention en enseignement et en formation à l’enseignement. Esprit critique, 4(4) (<http:// www.espritcritique.org/>)

1-11 Sémiotique des interactions langagières en EPS : l’adresse et la réception des savoirs en actes

Nathalie Wallian, professeure, ELLIADD-DIDactiques (EA 4661), ESPE, Université de Franche Comté, France

 

Dans le système enseignement-apprentissage, la complexité des faits éducatifs (Ovens, Hopper & Butler, 2012) suppose une approche croisée des points de vue qui s’intéresse tant à « l’adresse » du dispositif didactique qu’à sa « réception » transformative pertinente pour l’élève. Récursivement, l’activité de l’élève s’adresse à l’enseignant qui l’interprète pour intervenir : de la co-élaboration du projet d’influence va dépendre la satisfaction de l’échange. S’il ne suffit pas d’enseigner pour que l’élève apprenne, l’approche sémiotique des interactions langagières vient questionner la manière dont la dialogique se co-construit aux fins de négocier un horizon d’attentes partagées qui 1) génère une entente mutuelle au sein d’un « rapport au pouvoir », 2) gère un conflit de fondations propice au remaniement des « rapports de place » et 3) autorise l’appropriation de savoirs d’expérience par la transformation du « rapport au savoir ». Le courant de l’interactionnisme socio-discursif (Bronckart, 1996), en droite lignée avec les travaux de Vygotsky et de Rastier, vise à mettre en tension le point de vue extrinsèque (le décours des actes de langage des acteurs impliqués dans la co-construction) et le point de vue intrinsèque de l’élève en activité. Dans les dispositifs didactiques proposés, les décalages/correspondances entre intentions affichées et effets produits représentent le nœud de l’analyse sémiotique. La nature plurimodale des interactions en éducation physique et sportive autorise une analyse fine des degrés de partage des horizons d’attente selon les rapports de place, de pouvoir et de savoir. Il s’agit par une étude de cas de tenter une modélisation des régularités d’ajustement tout en s’interrogeant sur les cas de non satisfaction de l’échange. Les données d’observation (N = 3 leçons extraites de 10h de pratique effective) et d’entretien (ante/post cycle ; 3 enseignants expérimentés) tendent à montrer que la co-construction des interactions suppose un ajustement dynamique préalable des rapports de place. Les rapports de pouvoir enseignant/élève et entre pairs déterminent l’entrée dans les transformations et leur pérennité. Enfin, le rapport au savoir d’expérience est constamment re-questionné à l’aulne des effets attendus/transformatifs, amenant un ajustement constant du système interactif via les productions discursives adressées et (més)interprétées.

 

Références bibliographiques

  • Bronckart, J-P. (1996). Activité langagière, textes et discours. Genève: Delachaux & Niestlé.
  • Ovens, A., Hopper, T. & Butler, J. (eds.) (2013). Complexity thinking in physical education: Reframing curriculum, pedagogy and research. Melbourne: Oxford University Press.
  • Wallian, N., Poggi, M-P., & Chauvin-Vileno, A. (2013). Action, interaction, intervention: à la croisée du langage, de la pratique et des savoirs. Bern: Peter Lang (Collection Transversales).