MOTET « O JESU MI DULCISSIME » G.GABRIELI

« O JESU MI DULCISSIME » G.GABRIELI

O Jesu mi dulcissime,
adoro te in stabulo commorantem

O puer dilectissime,
adoro te in praesepio jacentem.

O Christe, rex piissime,
adoremus te in faeno cubantem—
in coelo fulgentem.

O mira Dei pietas,
O singularis caritas,
Christus datus est,
Jesus natus est,
datus est a Patre,
natus est de virgine matre.

O divina ergo proles,
te colimus hic homines
ut veneremur caelites.

Voici une version par les Sacqueboutiers de Toulouse qui mélange chœurs et instruments: http://www.deezer.com/track/66170944

Généralement, les motets sont composés à partir d’une antienne chantée en polyphonie. Un Ave Maria par exemple s’appuie sur un texte préexistant du répertoire du chant grégorien. Les textes n’étant pas écrits pour l’occasion, la musique en était forcément déliée du sens. Palestrina notamment, s’inspirait du texte mais également de la mélodie par le procédé de citation et Lassus a composé son Cantique des Cantiques sur les textes de la Bible. L’inspiration de pièces existantes et donc la citation de ces pièces étaient courantes.

Gabrieli veut s’émanciper des problèmes de rhétoriques que rencontrent ses contemporains. Il ne prend donc plus un texte entier préexistant. Cependant il ne se prive pas de quelques citations.Il utilise une technique bien connue depuis le Moyen-âge qui consiste à créer de nouvelles mélodies à partir de combinaisons diverses de formules mélodiques préexistantes : LA CENTONISATION. Il fait parfois une juxtaposition de verset les uns après les autres, il peut également inventer le texte mais dans tous les cas, le texte créé par Gabrieli est original, unique. Ses textes peuvent être fragmentés et avoir plusieurs origines et provenances.

Gabrieli pourrait avoir inventé le poème bien que son origine ne soit pas prouvée. Le sujet n’a rien de liturgique. Il s’agit d’une « sorte de  madrigal sacré en latin ». Il compose la pièce pour la fête de noël mais son originalité fait que ce motet ne peut pas remplacer une partie de la messe. La pièce aura alors une fonction d’accompagnement, de décor. Elle va contribuer à rehausser le culte ce qui explique l’abondance de moyens musicaux utilisés.

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