Au Moyen-âge et à la Renaissance, la solmisation était un procédé pour faciliter l’apprentissage de la musique. Son invention est attribuée à Gui d’Arezzo (xie s.). Le nom des notes était issue du système grec, les sons étaient désignés par des lettres ou clefs (claves) de A à G dont A correspondait à notre la actuel. Mais il pouvait y avoir deux sortes de B : l’un bas ou « mou » (bémol), l’autre haut ou « dur », écrit carré (bécarre). La solmisation a pour but de déterminer lequel des deux B devait être choisi.
Pour cela Gui d’Arezzo imagine de désigner par des syllabes (au lieu des lettres) les 6 notes de l’hexacorde. L’hexacorde est une série de six notes formant des intervalles bien déterminés : 2 tons, 1/2 ton, 2 tons. Ses syllabes sont empruntées à un hymne de St Jean du VIIIème siècle : On obtient : ut, ré, mi, fa, sol, la, s (si)!
Le demi-ton se trouve toujours entre mi et fa. Les syllabes n’indiquent que des hauteurs relatives, l’hexacorde peut être construit sur do (hexacorde par nature), sur sol (hexacorde par bécarre car on a un si bécarre) et sur le fa (hexacorde par bémol car on a un si b).
La solmisation hexacordale est utilisée jusqu’au XVIe siècle avant d’être étendu à l’octave.
Arrive un problème : comment retenir ces syllabes ?
Dans énormément de disciplines du savoir, ils utilisaient des moyens mnémotechniques. Ils projetaient des figures sur les mains pour stocker des informations et s’en rappeler le moment voulu. Un des moyens qui est resté jusqu’à nous est celui qui nous sert à savoir si les mois ont 30 ou 31 jours en regardant le dos de notre main.
En musique, une main peut aider à se souvenir des notes. Gui d’Arezzo a besoin de 20 lieux pour désigner les 20 notes qu’ils utilisaient : du sol première ligne de la clef de fa au mi dernier interligne de la clef de sol. La main ne compte que 19 lieux donc le 20ème est ajouté à l’arrière du majeur. Les noms des notes sont écrites sur chaque phalanges de la main gauche, on part du pouce puis on circule d’un lieu à l’autre dans un ordre précis. Pendant les leçons, le maître désigne avec sa main droite l’emplacement de la note à chanter sur la main gauche.
On trouve de nombreux dessins dans différentes méthodes manuscrites ou imprimées, rédigées en toutes langues.
main guidonienne http://www.msli.org/Menu/Histoire/Histoire.htm
On trouve dans les manuscrit une autre façon de présenter la main : sous forme d‘échelle, comme une portée géante.
http://www.virga.org/zarlino/images/index.html