Les politiques du corps en question

Journée d’étude

Jeudi 1 avril 2010

Université de Nice Sophia-Antipolis

Campus Carlone, bâtiment A, salle du Conseil

RÉSUMÉ

Dans le sillage de ce qu’il est convenu d’appeler la modernité, notre contemporanéité semble être un lieu et une durée au sein desquels les rapports entre, d’une part, la notion de « corps » et tout ce qu’elle peut comprendre de significations et de pratiques, et, d’autre part, la dimension politique et sociale de nos existences, sont continûment problématisés et mis en lumière par les pratiques quotidiennes individuelles et institutionnelles. De fait, de façon plus ou moins subreptice et également de façon plus ou moins explicite, du sein même de ce large cadre de notre réalité, émergent au quotidien et de manière générale des mises en pratique institutionnelles de « politiques du corps ». Or, il semble que ces mises en pratique progressent aussi rapidement que les penchants et les préférences individualistes de la société, en s’appliquant à toutes les sphères de notre réalité. Il devient par conséquent intéressant de se demander comment est perçue et critiquée, tant du pointde vue individuel que du point de vue institutionnel, cette institutionnalisation des politiques du corps.

 » Politiques du corps  »

Qu’est-ce qu’une politique du corps ? En vertu de quels principes et de quelles perspectives (théoriques et pratiques) est-il légitime de parler des politiques du corps ?

S’il semble raisonnable de dire que de telles questions ont pu émerger avec l’éclosion des problématiques fondamentales nées de la Modernité (la subjectivité, la raison et ses errements, l’assise des sciences positives et des sciences humaines et sociales, la sécularisation et ses défections, etc.) il semble en revanche évident que le monde socio-historique de l’humain n’a cessé d’élaborer quotidiennement des mises en situation du corps, des savoir‑faire du corps, des dispositifs du corps, en un mot des « politiques du corps ». Qu’y a-t-il de commun, par exemple, entre les nécessités de se nourrir, de dormir, de déféquer, de travailler ou de pourvoir à la conservation de soi ou de celle d’autrui, si ce n’est qu’elles contraignent et/ou obligent l’homme à agir avec son corps sur lui-même ou celui des autres et… inversement.

Mais au-delà même de ces critères généraux propres à la vie et à l’existence, il semble que notre contemporanéité la plus actuelle favorise, sous couleur d’accroître le bien-être, la tranquillité et la sécurité des hommes, des pratiques et des politiques qui contraignent et particularisent le corps plus qu’elles ne l’obligent et ne le convient à la liberté.

Du sein même et à l’initiative des sphères institutionnelles de la société et du pouvoir, on voit même poindre actuellement un renouvellement et une réorientation des politiques des corps, qui s’établissent plutôt en confrontation avec les catégories foucaldiennes du « faire vivre » et du « laisser mourir », à l’exemple notamment des problématiques de l’« action humanitaire » ou des campagnes de vaccination à l’échelle d’une collectivité.

Dans cette optique, il paraît donc légitime de mettre en question les « politiques du corps » en tant qu’elles engagent des actions qui s’imposent au corps, dans les sphères socio-historiques et politiques, mais également dans celle des pratiques élémentaires de la vie et de l’existence quotidiennes des hommes. On le voit, de ce fait, la pluralité des perspectives à partir desquelles il devient possible de problématiser les « politiques du corps » peut être convoquée : en effet, qu’il s’agisse de la philosophie, de l’épistémologie, de la sociologie, de l’histoire, de la religion, de la médecine, de la bioéthique ou de la politique, il devient dès lors possible d’entreprendre l’esquisse d’une véritable critique des politiques du corps à l’aune de certaines des perspectives théoriques et pratiques les plus saillantes et les plus problématiques de notre modernité.

Jeudi 1 avril 2010

9 h 30 – 19 h Campus Carlone, bâtiment A, salle du Conseil

(Bâtiment à droite du parvis, au 1er étage)

Matinée : le corps au jeu du pouvoir social

9 h 15 – Accueil et ouverture du colloque (Philippe Georges et Aurélien Liarte)

  • 09 h 30 – Christian Dageville (médecin) « Le corps du fœtus et du nouveau-né entre les mains des soignants »
  • 11 h – Caterina Rea (philosophe) « De la dénaturalisation du corps à la politisation de la norme symbolique : l’ordre sexuel à l’épreuve du changement social »

Pause-déjeuner

Après-midi : le corps, enjeu politique

  • 14 h 30 – Julien Scheepers (sociologue) : « Promotion de la diversité et « minorités visibles » : mise en perspective du politique confronté aux logiques d’acteurs »
  • 16 h 00 – Aurélien Liarte (philosophe) « Le corps dans l’imaginaire nationaliste »

17 h 15 – Pause

  • 17 h 30 – Philippe Georges (philosophe) : « L’amour a ses raisons que le corps n’a pas. Une méditation rousseauiste sur les politiques du corps »

Journée d’étude organisée par l’ATP

(Association des Thésards en Philosophie de Nice)

Contacts : atp.philo@gmail.com ; liarte.philo@gmail.com ; phgimd@wanadoo.fr

Avec le soutien du CRHI (Centre de Recherche en Histoire des Idées)

et de l’AJC06 (Association des Jeunes Chercheurs)

« Les politiques du corps en question  », Journée d’étude, Calenda, publié le vendredi 19 mars 2010,http://calenda.revues.org/nouvelle16077.html Publié le vendredi 19 mars 2010 par Karim Hammou

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