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Appel à contribution – Patients et traitements psychiatriques à l’écran : pratiques militantes, soins et processus de subjectivation
5-6 décembre 2012, EHESS Paris.
Organisateurs: Jean-Christophe Coffin (Université Paris Descartes / CAK), Nausica Zaballos (CAK / IRIS), Alessandro Manna (IRIS).
Argumentaire.
La mise en scène de l’univers asilaire
A partir des années 1960, plusieurs films mettant en scène l’internement psychiatrique reçoivent un excellent accueil de la critique et du public. De nombreux réalisateurs, s’inscrivant dans la mouvance du Nouvel Hollywood, se risquent à traiter le thème de la folie à travers une démarche visuelle et artistique non-consensuelle. Qu’ils adoptent une posture d’ethnographe, tel Frederick Wiseman pour son documentaire Titicut Follies (1967), ou optent, à l’instar de Milos Forman avec Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975), pour l’adaptation cinématographique d’un roman, ces cinéastes s’attachent à montrer et dénoncer la violence inique des traitements imposés aux patients : le lieu de soin est dépeint, dans ces œuvres, comme une institution malade. Cette production cinématographique s’inscrit dans une tradition remontant aux années 1940 qui, avec des productions appartenant à des genres différents – du fantastique de Bedlam (inspiré de l’œuvre picturale A Rake’s Progress de William Hogarth) au drame réaliste de The Snake Pit (Anatole Litvak, 1948) – retranscrivent l’expérience de l’internement à travers le regard de personnes présentées comme victimes des contraintes normatives imposées par l’institution psychiatrique et des soignants peu avenants. La portée dénonciatrice primant sur la retranscription de l’expérience individuelle subjective de la pathologie mentale, le héros principal est bien souvent un non-malade : un écrivain rêvant de gagner le prix Pulitzer en « s’infiltrant dans l’univers asilaire » pour en livrer un récit qui fera date dans Shock Corridor de Samuel Fuller (1963) ; ou bien un marginal qui pense, en se faisant interner, échapper à la prison (Vol au-dessus d’un nid de coucou).
Filmer la folie, entre fiction et documentaire
La folie à l’écran : un motif récurrent auprès de cinéastes « engagés » ? Certainement, si l’on songe à Family Life de Ken Loach (1971), violente chronique de la descente aux enfers d’une jeune schizophrène qui montre que des facteurs familiaux couplés au manque d’empathie des praticiens peuvent aggraver voire provoquer des troubles mentaux. Si la fiction cinématographique pointe directement du doigt l’institution, se faisant l’écho des écrits des représentants les plus virulents du mouvement antipsychiatrique anglo-saxon (Laing, Cooper), le documentaire vise à faire apparaître les expériences menées par des psychiatres ou éducateurs désireux d’améliorer le sort de leurs patients en leur offrant plus de liberté et d’autonomie. On pensera ainsi à Ce gamin-là de Renaud Victor (1975), qui retrace l’expérience de Fernand Deligny avec des enfants autistes, ou à Fous à délier de Marco Bellochio (1975), qui enquête sur le parcours de trois ex-patients employés à l’usine dans l’Italie de Franco Basaglia. Au cours des années 1990 d’autres réalisateurs, tels que Benoît Dervaux, Jean-Michel Carré et Nicolas Philibert, se proposent de faire le bilan de l’antipsychiatrie ou de la psychothérapie institutionnelle. La clinique de la Borde et le Coral, lieu de vie qui accueille indifféremment psychotiques et jeunes délinquants, ouvrent ainsi leurs portes aux cinéastes qui, à travers des films à la croisée du documentaire et de la fiction (comme par exemple Visiblement je vous aime, 1995), donnent la parole aux soignants et patients.
Cadrage :
La folie à l’écran : trois axes de recherche
Il s’agira en premier lieu d’étudier les relations entre l’histoire de la folie mise à l’écran – qu’il s’agisse de la fiction cinématographique ou bien du documentaire ethnographique ou journalistique – et l’histoire des changements survenus au sein du monde psychiatrique tout au long du dernier demi-siècle. On s’interrogera à la fois sur le film et l’enquête filmée en tant que moyens « engagés » de réhabiliter une pratique ou une éthique des soins en psychiatrie (La moindre des choses, La devinière, Visiblement je vous aime, Valvert, la série italienne Il était une fois la cité des fous de Marco Turco), et sur le rôle qu’ils ont pu éventuellement jouer dans l’univers du militantisme en psychiatrie.
Le deuxième axe s’interrogera sur les usages sociaux et politiques de la folie mise à l’écran, et notamment sur les films produits par les acteurs (psychiatres, usagers, familles) du champ psychiatrique. De quelles manières les images de la folie peuvent-elles participer à la construction des controverses morales et politiques propres au monde psy (on songera à la polémique autour du documentaire sur l’autisme, Le Mur) ? Comment sont-elles mobilisées dans une cause et ainsi appropriées par de différents acteurs, qu’il s’agisse de militer contre la « dérive » sécuritaire de la psychiatrie contemporaine, comme l’a récemment fait en France le documentaire Un monde sans fous, ou bien au contraire de dénoncer les politiques de désinstitutionalisation et de plaidoyer pour l’usage de l’électro convulsivothérapie en montrant la souffrance des familles, comme le très discuté reportage brésilien Omission de prêter secours : des patients psychiatriques prennent la parole ?
Le troisième axe portera enfin sur la question des processus de subjectivation. La valeur de preuve attenante aux témoignages rassemblés contribue-t-elle à produire de nouvelles subjectivités qui doivent composer avec les contingences des productions cinématographiques et audiovisuelles ? Comment les éléments autobiographiques personnels sont-ils mobilisés pour traiter, non plus de la folie, mais du handicap psychique, concept porté en France par l’adoption de la nouvelle législation sur le handicap de 2005 ? Et dans quelle mesure l’appropriation des moyens visuels par les associations d’usagers ne reflète-t-elle pas un retour du politique dans la sphère du privé, privant parfois ceux qui font l’expérience de la maladie mentale et des soins en psychiatrie, de la possibilité de produire des objets cinématographiques relevant réellement de l’intime ? Dans ce contexte, un intérêt particulier sera également accordé à toute contribution portant sur les dispositifs narratifs et les moyens techniques (split screen, musique, ellipses…) par lesquels l’expérience du trouble mental peut être traduite à l’écran.
Liste de films indicative: The Snake Pit, Anatole Litvak, 1948 ; Titicut Follies, Frederick Wiseman, 1967 ; Family Life, Ken Loach, 1971 ; Fous à délier, Marco Bellochio, 1975 ; Vol au-dessus d’un nid de coucou, Milos Forman, 1975 ; La moindre des choses, Nicolas Philibert, 1996 ; La devinière, Benoît Dervaux, 1999 ; Julien Donkey Boy, Harmony Korine, 1999 ; The White Sound (Das Weisse Rauschen), Hans Weingartner, 2001 ; Clean, Shaven, Lodge Kerrigan, 1995 ; Visiblement je vous aime, Jean-Michel Carré, 1995 ; Valvert, Valérie Mréjen, 2009 ; La Pecora Nera, Ascanio Celestini, 2010 ; C’Era Una Volta La Citta Dei Matti, Marco Turco, 2010 ; Les Voix de ma sœur, Cécile Philippin, 2010 ; Un monde sans fous, Philippe Borrel, 2010 ; Le Mur, Sophie Robert, 2011…
Vos propositions de communications doivent nous parvenir sous la forme d’un résumé de 450 mots maximum avant le 18 mai 2012 envoyé en pièce-jointe aux adresses suivantes: nausica.zaballos@ehess.fr , manna@ehess.fr
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Parution – Le post-humain et les enjeux du sujet
LAMBERT Xavier (dir.), Le post-humain et les enjeux du sujet, Paris, L’Harmattan, 2012, 218 p.
Doit-on considérer le post-humain comme un véritable dépassement ou comme une nouvelle péripétie de l’humain ? Quelle place le sujet peut-il conserver dans un système qui le dissout ? Qu’en est-il de la singularité du sujet inhérente à toute démarche de création artistique ? Quelle peut être la place de l’oeuvre d’art dans un dispositif où l’individu s’énonce dans la destruction du sujet ?
Télécharger la présentation (pdf)
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Parution – The Art of Medicine : Over 2,000 Years of Images and Imagination
Julie Anderson, Emma Shackleton et Emm Barnes, The Art of Medicine : Over 2,000 Years of Images and Imagination, The University of Chicago Press, 2012.
Since ancient times people have depended on medical practitioners to enhance life, to treat illness and injuries, and to help reduce pain and suffering. The scientifically based discipline that we know today stands beside diverse traditions, belief systems, and bodies of medical knowledge that have evolved in fascinating ways across cultures and continents. Throughout this history, successive generations have created artistic representations of these varied aspects of medicine, illustrating instruction manuals, documenting treatments, and creating works of art that enable individuals to express their feelings and ideas about medicine, health, and illness. From ancient wall paintings and tomb carvings to sculpture, installations, and digitally created artworks, the results are extraordinary and pay tribute to how medicine has affected our lives and the lives of our ancestors.
Drawing on the remarkable holdings of the Wellcome Collection in London , The Art of Medicine offers a unique gallery of rarely seen paintings, artifacts, drawings, prints, and extracts from manuscripts and manuals to provide a fascinating visual insight into our knowledge of the human body and mind, and how both have been treated with medicine. Julie Anderson, Emm Barnes, and Emma Shackleton take readers on a fascinating visual journey through the history of medical practice, exploring contemporary biomedical images, popular art, and caricature alongside venerable Chinese scrolls, prehistoric Mesoamerican drawings, paintings of the European Renaissance, medieval Persian manuscripts, and more. The result is a rare and remarkable visual account of what it was and is to be human in sickness and health.
Julie Anderson and Emm Barnes are science outreach officers with Royal Holloway, University of London. Emma Shackleton is an editor and writer specializing in the visual arts who has worked with the National Gallery and the National Portrait Gallery in London .
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Exposition et publication « Loin des yeux près du corps » à la Galerie de l’UQAM
Communiqué de presse
Dates : du 13 janvier au 18 février 2012
Vernissage : le jeudi 12 janvier, à 17 h 30
Lieu : Galerie de l’UQAM, 1400, rue Berri, local J-R120, MontréalLe 19 décembre 2011 — La Galerie de l’UQAM présente, à compter du 13 janvier 2012, Loin des yeux près du corps, une exposition collective dont le commissariat est assuré par Thérèse St-Gelais. L’exposition présente des œuvres qui rendent perceptibles des expériences sensitives que le regard seul ne peut saisir. Elle rassemble des œuvres de Ghada Amer, Caroline Boileau, Louise Bourgeois, Marie-Claude Bouthillier, Geneviève Cadieux, Caroline Gagné, Betty Goodwin, Anne-Marie Ouellet, Kiki Smith et Angèle Verret. Le vernissage aura lieu le jeudi 12 janvier, à 17 h 30, à la Galerie. Une publication substantielle accompagnant l’exposition sera également lancée.
L’exposition
Le regard peine parfois à voir l’œuvre qu’il a devant lui, alors que le corps s’active, malgré lui, à la recevoir. Or, c’est à rendre visible cette sensibilité que se consacre Loin des yeux près du corps. Au-delà du regard, c’est au corps, à ses expériences sensitives, à sa mémoire viscérale que les artistes présentées ici s’adressent. Comme si les images qu’elles produisent s’imprégnaient d’une corporalité indissociable de leur manière de voir le monde. Les artistes choisies, toutes des femmes, partagent cette volonté de rejoindre l’autre par des voies où l’expérience de l’œuvre, celle des affects et du désir, ne tient pas compte de la distance imposée par le regard.Loin des yeux près du corps ne cible pas des artistes dont la démarche serait explicitement liée à la représentation de marqueurs féminins. Elle veut plutôt montrer des modes de travail qui relient les corps aux manières de faire. Elle se fonde sur le principe que nos ancrages dans les espaces de vie, comme dans ceux de la réflexion ou de la création, sont indissociables les uns des autres. Ces expériences qui appartiennent à la mémoire du corps et au travail de l’esprit, surtout si elles se jumellent à des engagements sociaux, ne peuvent se penser sans lien entre elles. À distance de l’intime, loin d’une saisie de visu, le regard se fait ici réceptacle d’une mémoire corporelle à partager.
Thérèse St-Gelais, professeure au Département d’histoire de l’art de l’UQAM, mène depuis plusieurs années une vaste étude sur l’histoire de l’art des femmes et propose ici une réflexion critique en appui sur des considérations aussi bien sociologiques et iconographiques qu’esthétiques.
La publication
L’ouvrage Loin des yeux près du corps. Entre théorie et création rassemble des essais portant sur la production actuelle de créatrices, toutes formes d’art confondues. En première partie, l’ouvrage se concentre sur les œuvres de l’exposition, tandis que la seconde partie regroupe des textes qui se penchent sur les liens étroits entre la théorie et la création dans le travail de femmes artistes, auteures, historiennes et théoriciennes. Ensemble, ces essais et ces œuvres montrent combien le corps et l’esprit fusionnent lorsqu’ils s’engagent dans l’affirmation d’une identité sans cesse à revoir. La publication est produite en coédition avec les Éditions du remue-ménage.Auteures : Thérèse St-Gelais, Sylvie Fortin, Émilie Houssa, Joanne Lalonde, Anne-Marie St-Jean Aubre, Mercédès Baillargeon, Catherine Cyr, Stéphane Martelly, Lori Saint-Martin, Jocelyne Lupien, Frieda Ekotto, Martine Delvaux, Isabelle Boisclair, Catherine Mavrikakis, Elvan Zabunyan, Audrey Laurin, Liza Petiteau, Sophie Stévance, Jacinthe Dupuis
182 pages / En français 35 $
Photos haute résolution : http://www.salledepresse.uqam.ca/photos.html
Activités gratuites
Midi art contemporain : tous les jeudis, de 13 h à 13 h 45
Un médiateur est sur place pour échanger avec le public.Visites commentées de l’exposition et Parcours des œuvres d’art public sur le campus :
Offerts en tout temps. Réservations requises. Julie Bélisle, 514 987-3000, poste 1424
ou belisle.julie@uqam.caAppuis
Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada, Université du Québec à MontréalCaroline Gagné remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, Est-Nord-Est, Avatar, La Bande Vidéo et Oboro pour leur contribution à la production de son œuvre.
Adresse et heures d’ouverture
La Galerie de l’UQAM
Pavillon Judith Jasmin, salle J-R120
1400, rue Berri, angle Sainte-Catherine Est, Montréal
Métro Berri UQAMDu mardi au samedi, de midi à 18 heures
Entrée libreRenseignements
Tél. : 514 987-6150
www.galerie.uqam.ca
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Mise en ligne des vidéos – Variations sur le corps
Les entretiens Michel Serres et Yves Coppens
Samedi 26 novembre 2011 au Samedi 26 novembre 2011
Lyon – Cité internationale
Yves Coppens, paléontologue et Michel Serres, philosophe, académicien sont les narrateurs de cette journée et s’entretiennent avec les personnalités invitées tout au long de la journée Des séquences fortes, surprenantes, brèves et mises en scène pour appréhender de façon sensible 4 objets du patrimoine :le Musée des Confluences, révèle de façon « inattendue » quatre objets de nos collections en écho aux thématiques des quatre tables rondes. »
Voir les vidéos du colloque : http://webcast.in2p3.fr/events-variations_sur_le_corps
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Vendredi 01 juin 2012 | Poitiers (86000)
La table ronde organisée au CESCM (CNRS-Université de Poitiers) propose une première approche résolument interdisciplinaire de l’étude des cinq sens dans la culture chrétienne médiévale. Elle réunit des spécialistes internationalement reconnus dans leur domaine respectif et pour la connaissance des cinq sens. Des domaines aussi variés que l’art, la liturgie, la théologie, la littérature, l’héraldique, la poésie, entre autres, seront traités pour une approche diversifiée des cinq sens. Le cadre chronologique et géographique sera aussi large que possible avec des conférences sur l’Occident, le monde byzantin et le monde musulman.
La place des cinq sens dans la culture du Moyen Âge occidental est centrale pour certains aspects essentiels de la définition de la liturgie et de la théologie chrétiennes. Dans l’Antiquité et durant tout le Moyen Âge, l’Eglise et sa théologie ont accordé un rôle de premier plan aux cinq sens dont témoignent des domaines tels que la liturgie, l’histoire de l’art, la littérature, la philosophie, la musique et, de façon plus générale, l’histoire politique et sociale du Moyen Âge. Pour les auteurs chrétiens, s’appuyant sur la tradition biblique ainsi que sur la philosophie antique issue de Platon et d’Aristote, les cinq sens sont plus particulièrement mis en action dans le déroulement des rituels de la liturgie afin de permettre la réalisation des principaux effets sacramentels de la théologie de la liturgie. Les cinq sens sont également au coeur d’une vaste réflexion sur la notion d’harmonie dans le christianisme ainsi que sur la relation entre l’homme-microcosme et le macrocosme. Dans le cadre de la liturgie, les productions artistiques peuvent être ainsi considérées comme des « objets » destinés à servir de support pour l’activation sensorielle afin de créer et de rendre possible les effets sacramentels du rite.
La table ronde organisée au CESCM (CNRS-Université de Poitiers) propose une première approche résolument interdisciplinaire de l’étude des cinq sens dans la culture chrétienne médiévale. Elle réunit des spécialistes internationalement reconnus dans leur domaine respectif et pour la connaissance des cinq sens. Des domaines aussi variés que l’art, la liturgie, la théologie, la littérature, l’héraldique, la poésie, entre autres, seront traités pour une approche diversifiée des cinq sens. Le cadre chronologique et géographique sera aussi large que possible avec des conférences sur l’Occident, le monde byzantin et le monde musulman.
Vendredi 1er juin :
- 9h : Ouverture par Cécile TREFFORT, Professeure à l’université de Poitiers et directrice du CESCM
- 9h30 : Présentation de la table ronde par Eric PALAZZO, Professeur à l’Université de Poitiers-CESCM, IUF.
- 10h : Eric PALAZZO, Les cinq sens au Moyen Âge : historiographie, état de la question et perspectives de recherche.
11h : pause
- 11h30 : Mary CARRUTHERS, Professeur à l’Université de New York, Memory and the Senses.
- 15 : Vincent DEBIAIS, Chargé de recherches au CNRS-CESCM, La poésie monumentale carolingienne comme modalité de la vue. Autour de quelques textes de Bernowinus.
16h : pause
- 16h30 : Richard NEWHAUSER, Professeur à l’Arizona State University, John Gower’s Sweet Tooth .
- 17h30 : Susan RANKIN, Professeur à l’Université de Cambridge, Capturing Sounds
Samedi 2 juin :
9h : accueil
- 9h30 : Herbert KESSLER, Professeur à l’Université Johns Hopkins, Geometric Perspective in Medieval Art and the Subversion of the Senses
- 10h30 : Isabelle MARCHESIN, Maître de conférences à l’Université de Poitiers-CESCM, Figuration et perception des états de la matière du monde dans la porte de bronze de Hildesheim.
11h30 : pause
- 12h : Cécile VOYER, Maître de conférences à l’Université de Bordeaux III-CESCM, Une bible du XIe siècle (Arsenal, ms. 592) à l’épreuve des sens.
- 15h ; Laurent HABLOT, Maître de conférences à l’Université de Poitiers-CESCM, Armoiries, devises, mots et cris. L’emblématique et les sens XIIe-XVe siècles.
- 16h : Bissera PENTCHEVA, Professeur à l’Université Stanford, The In-Spirited Image : Pneuma and Ruh in the Greek and Arabic Sources.
16h30 : pause
- 17h : Doron BAUER, Professeur à l’Université Irvine-Californie, The Sight I offer of the fairest, the firm breast of a delicate maiden. The construction of the synesthetic in the Art of Al-Andalus.
Renseignements et inscriptions auprès d’Eric PALAZZO, eric.palazzo@univ-poitiers.fr. L’accès aux conférences de la table ronde est libre.
Contact
- Eric Palazzo
courriel : tableronde5sens (at) univ-poitiers [point] frCESCM – Hôtel Berthelot 24, rue de la Chaîne – BP 603 – 86022 Poitiers Cedex
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Appel à contribution pour le numéro dix de la Nouvelle Revue d’Esthétique (P.U.F.), sur le thème du corps amoureux.
Ce numéro se propose d’explorer les innombrables figures du corps amoureux, à travers ses appréhensions, ses achèvements et dans ses diverses réalisations contemporaines, en ce qu’elles témoignent également et du rapport de l’artiste à son œuvre, et des théories sur l’art. De la légende instituée par Pline l’Ancien, qui situe une histoire d’amour aux fondements de la première image, aux iconographies renaissantes susceptibles d’examiner chaque posture de la passion ; des éprises chez Vermeer, comme phagocytées par des fenêtres à travers lesquelles on ne voit rien, aux Madeleines se consumant à la lueur d’un miroir sans visage, et jusqu’aux œuvres romantiques, nous avons été habitués à penser le corps amoureux en relation avec une certaine dépossession. Qu’en est-il néanmoins, aujourd’hui, de ces représentations qui ont trait, de près ou de loin, à l’amour ?
Nombreux sont les auteurs qui ont souligné les incertitudes qui imprègnent l’espace amoureux. Lorsque Freud remarquait que « la toute-puissance de l’amour ne se manifeste jamais plus fortement que dans ses égarements », d’autres théoriciens ont explicité les liens qu’entretient l’amour avec l’identité. Pensons à Georges Bataille dans le rapport qu’il établit entre l’érotisme et la chute ; à Christian David pour qui « l’état amoureux est animé d’une volonté d’indétermination (…) » ; à Michel de M’Uzan selon qui, « s’il est vrai que l’homme n’aime que lui seul, (…) il ne peut être lui-même que (…) s’il est capable de devenir aussi un autre » ; ou encore à Julia Kristeva qui souligne, dans ses histoires d’amour, un « oubli de son image » et, ce faisant, une « aliénation dans l’image de l’autre » ; songeons également à Joyce McDougall et à son plaidoyer pour une certaine anormalité ; à cette notation de Paul Celan : « Je suis toi, quand je suis moi », ou enfin à Alain Badiou qui insiste sur les risques consécutifs au champ amoureux.
Quelques pistes de réflexion sont proposées à titre indicatif :
- Quelles sont les nouvelles poétiques contemporaines du corps amoureux ?
- Que reste-t-il du courant amoureux ? De ses figures ? Du corps épris, emporté dans ses attachements ?
- Comment saisir les entrelacements qui nouent le sujet à autrui ? Dans quelles mesures l’espace amoureux participe-t-il de la construction de soi ?
- En quoi la création contemporaine a-t-elle réinventé de nouvelles érotiques ? En quoi ces érotiques parviennent-elles à circonscrire les territoires instables du désir, du sujet, de sa présence, voire parviennent-elles à redéfinir les champs liés au verbe aimer ?
- Comment penser la sensualité du geste créateur dans la construction de l’objet esthétique ?
- En quoi la création contemporaine déplace-t-elle la question amoureuse dans de nouvelles dramaturgies : les écritures de l’errance, les figures du repli, etc.
Modalités de soumission et de sélection
Les propositions doivent comporter un titre et un résumé du propos (5000 signes espaces compris). Elles doivent être envoyées à Julien Milly (julien.milly@laposte.net) et au comité de rédaction (carole.talon-hugon@wanadoo.fr)
avant le 15 janvier 2012.
Après appréciation des propositions par le comité de rédaction, un courrier sera envoyé aux auteurs. Ceux dont les propositions seront retenues devront suivre les consignes qui leur seront données par les organisateurs du numéro.
Les textes définitifs devront être reçus avant le 1er mai 2012.
Ils seront publiés dans le numéro 10 de la Nouvelle Revue d’Esthétique à l’automne 2012, aux Presses Universitaires de France.
http://www.puf.com/wiki/Nouvelle_revue_d’esthétique
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Appel à contribution – La physiognomonie entre représentations et interprétations. Transpositions esthétiques et transferts internationaux du XIXe au XXIe siècle
Colloque international à Montréal le 8 mai 2012
Dès les premières traductions françaises des traités de Johann Kaspar Lavater à la fin du XVIIIesiècle, la physiognomonie a pris une place prépondérante dans l’iconographie et la pensée de l’époque. Très tôt renforcée par la diffusion des traités de phrénologie de Franz Josef Gall, cette théorie paramédicale a suscité une émulation telle qu’elle a contribué à poser les bases de la morphopsychologie, qu’elle a participé au développement de l’anthropométrie et s’est ramifiée en d’innombrables branches parmi lesquelles figurent la physiognomonie zoologique, la physiognomonie ethnologique ou encore la « pathognomonie ». En outre, reposant sur la conviction qu’il est possible d’atteindre les profondeurs de l’intériorité humaine par l’observation d’éléments conçus comme autant de signes à déchiffrer, cette théorie relève du raisonnement par induction qui a pris, dans la fiction littéraire, la forme spécifique d’une recherche d’indices et a participé, dans les disciplines médicales, à la méthode diagnostique.
Le postulat selon lequel une connaissance de l’être humain est possible par l’observation minutieuse de ses traits extérieurs – conviction renforcée, à la moitié du siècle, par les possibilités techniques de la photographie – a contribué à enrichir la description, à affiner l’art du portrait et à aiguiser le trait incisif de la caricature. Ayant offert de riches moyens cognitifs et esthétiques d’exploration du monde social au peintre, à l’illustrateur, à l’homme de lettres et à l’historien, ces théories paramédicales ont durablement marqué l’histoire des conceptions et des représentations sociales.
Envisager l’influence de la physiognomonie en termes de diffusion d’un paradigme scientifique permettra de saisir les modalités et de mesurer les enjeux non seulement de la transposition de ce paradigme d’un médium à un autre, mais aussi de sa circulation entre différentes aires géographiques, disciplinaires ou sociales. L’étude des vecteurs suivant lesquels la physiognomonie investit les représentations fera intervenir des corpus variés, issus de contextes culturels allant de la France romantique à la blogosphère actuelle en passant par l’Allemagne nazie de l’entre-deux-guerres. À l’observation attentive des sources primaires (documents historiques, traités médicaux, gravures d’époque, oeuvres picturales, textes littéraires), s’ajoutera une réflexion sur la postérité de ces développements théoriques par l’analyse des discours distanciés, dubitatifs, voire explicitement critiques à leur égard, et ce dès leur toute première diffusion.
Le colloque est ainsi conçu comme un espace de dialogue et de réflexion susceptible d’apporter des éléments de réponse à la double question suivante : de quelle postérité épistémique le modèle d’interprétation et de représentation hérité de la physiognomonie bénéficie-t-il, entre dépréciation et application effective, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle ? Comment cette influence s’est-elle répandue ?
Les pistes d’étude suivantes pourront être explorées :
- la diversité des transpositions esthétiques dans les domaines de la peinture (Girodet, Géricault), de la sculpture (Rodin, Carpeaux, David d’Angers, traitement des allégories) et de la littérature (personnage romanesque chez les « romanciers du réel » dans le sillage de Balzac et Dickens, portraits tératologiques et représentation fantastique du monstrueux, imprégnation corporelle des traces visibles du vice et de la vertu chez Wilde). On s’intéressera particulièrement aux doctrines physiognomoniques comme vecteurs de réflexion sur l’art (esquisses préparatoires, écrits programmatiques, discours fictionnel) ;
- le développement de petits genres journalistiques, paralittéraires ou parascientifiques amplifiant les postulats physiognomoniques à travers une écriture descriptive en prise sur l’actualité socioculturelle : Code, Art, Hygiène,Physiologie, panorama, chronique, scène de moeurs, sketch ;
- la possibilité de saisir les manifestations les plus évanescentes et/ou les plus spécifiques de la physionomie humaine, comme celles de la voix, dumouvement, de l’empreinte graphique (naissance de la graphologie) et de lasignature identitaire (adéquation entre signe et signature) ;
- L’apport de la physiognomonie, en tant que pourvoyeuse de principes prédictifs, à l’astrologie et aux arts divinatoires ;
- la constitution d’un discours et d’une iconographie critiques – humoristiques ou sérieux – visant à réfuter les apports controversés de ces théories dépourvues de véritable méthode ou à déformer par l’excès leurs principes d’application : caricatures (Daumier, Gandville, Dantan Jeune, Cham et les autres), pamphlets (à l’instar du plaidoyer de Flourens contre les thèses phrénologiques et des satires de Lichtenberg contre Lavater), critiques philosophiques (Hegel, Phénoménologie de l’esprit ; révisions kantiennes) ou littéraires (Bouvard et Pécuchet de Flaubert) ;
- les distinctions et divergences entre physiognomonie et phrénologie, les idées respectives de Lavater et de Gall ayant été assimilées par l’effet d’une vulgarisation conjointe qui a trop souvent confondu leurs théories. On pourra étudier les raisons de cet amalgame ;
- la manipulation idéologique des présupposés racialistes dans les discours de propagande, les dérives éthiques de la pensée de l’irrégularité pathologique et les considérations normatives en matière de criminologie depuis la théorie de l’« homme délinquant » de Cesare Lambroso ;
- le rôle de l’imprimé illustré dans la circulation internationale des principes de la physiognomonie, à travers livres, journaux et traductions, en particulier depuis la langue allemande (les termes Physiognomik, Phrenologie etCharakterologie sont-ils des calques en français ? leurs acceptions sémantiques respectives sont-elles modifiées par la traduction ?) ;
- la fortune épistémologique de la physiognomonie dans l’historiographie chez d’autres penseurs que Walter Benjamin et Carlo Ginzburg.
Le colloque aura lieu au Palais des Congrès de Montréal, dans le cadre du 80e Congrès de l’Association Francophone pour le Savoir (ACFAS), le 8 mai 2012.
Les propositions de communication, d’environ 300 mots, sont à adresser àV.Stienon@ulg.ac.be et wicky.erika@uqam.ca avant le 10 février 2012.
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Appel à contributions – Corps médicalisés, corps autonomes, corps sexuels ? Handicap et sexualité dans une perspective militante, féministe et LGBTQI
Colloque organisé dans le cadre des Universités d’Eté Euroméditérranéennes des Homosexualités – UEEH
19 Juillet 2012, BMVR L’Alcazar, 58 Cours Belsunce – 13001 Marseille
Nous recherchons des intervenantEs provenant du tissu associatif, personnel soignant, chercheurEs mais aussi militantEs, artistEs et personnes concernéEs (y compris et surtout des personnes handi).
Présentation :
En France, la sécurité sociale ne rembourse un lit dou- ble médicalisé que pour des personnes handicapées qui peuvent attester qu’elles vivent en couple. Comment une personne handicapée célibataire peut-elle déjà commencer à faire des rencontres ?
Le handicap n’est pas uniquement un fait biologique. L’organisation des institutions, l’accessibilité de l’archi- tecture, de l’espace public tout comme grand nombre de représentations sociales contribuent partout à ex- clure et laisser les personnes handicapés dans l’oubli. La question de la sexualité des personnes handicapées est souvent abandonnée au corps médical — ou aban- donnée tout court. Le corps handi semble un « corps à aider », un corps qu’on réduit souvent à quelque chose qui doit être lavé, soigné, entretenu et réparé, un corps asexuel et asexué, réduit aux obligations médicales, à la dépendance qui l’entoure, le borde et le définit. Peut- on penser des personnes dans ces corps ?
L’accès à la sexualité dans les structures d’accueil et d’hébergement est loin d’être un acquis, autant pour des raisons de règlement, par exemple l’interdic- tion de recevoir des personnes dans sa chambre, ou uniquement « du même sexe » (sic. . . ), ou simplement pragmatico-économiques : un lit médicalisé coûte cher, un lit double encore plus. . . Le milieu associatif hand- icapé [est] toujours fermé aux problématiques d’orien- tation sexuelle, et face à cela, en raison d’un culte de la beauté physique et d’un corps normé, mais aussi du fait de la non accessibilité des lieux sociaux et convivi- aux, le milieu LGBTQIF discrimine les personnes hand- icapées.
Les outils des mouvements de libération des femmes, des gays et des lesbiennes, la reprise de l’injure, la sub- version volontaire des codes de genre, la pensée de l’empowerment, etc, sont-ils pertinents ou réutilisables dans notre cadre ? Comment vivre son orientation sexuelle et/ou ses pra- tiques de genres tant que toute sexualité reste tabou, toute pratique sexuelle refusée ? Comment aborder la question du désir amoureux et/ou sexuel ?
Peut-on imaginer une culture du corps invalide, incom- plet, des modes de vies, sexuels et affectifs subversifs, positifs et nouveaux ?
Comment, pour un valide, passer les différentes bar- rières physiques et symboliques qui limitent a priori la capacité à établir du lien ?
Quels espaces de rencontres et/ou de cohabitations sont possibles ? Qu’est ce qui existe, qu’est ce qui reste à inventer ? Quelle part peuvent jouer, jouent ou ne jouent pas, les politiques d’accessibilité des villes et des bâtiment quant à cette question ?
Cette liste de questions n’est qu’indicative, n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez proposer d’autres sujets.
Informations pratiques
Les communications dureront de 15 à 30 minutes. Les propositions doivent être envoyées par mail à colloque2012@ueeh.net avant le 30 Mars 2012, les au- teurSEs des propositions retenues seront informéEs au plus tard le 16 Avril. Les textes des communi- cations retenues devront être envoyés avant le 18 Juin 2012, afin de permettre la mise en place de la tra- duction (Traduction simultanée au casque ou par sur- titrage vers l’anglais et l’espagnol, interface LSF sous réserve). Les actes feront l’objet d’une publication sur le site des UEEH.
Infos et contact :
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Tags: Anthropologie, Arts, Ethnologie, Etudes des sciences, Etudes Genre, Histoire de l'art, Littérature, Philosophie, Psychologie, Sociologie