Arts

You are currently browsing articles tagged Arts.

Journée d’étude – Ce corps qui nous est chair. Le sens du toucher

 

Vendredi 10 février 2012  |  Saint-Denis (93200)

 

Le processus de construction du sujet dans l’espace social, à la jonction entre les déterminations et prescriptions sociales et la singularité des biographies individuelles, traverse également le corps. Cette problématique fait aujourd’hui incursion dans le champ de la recherche biographique et fait émerger les dimensions multiples à travers lesquelles l’expérience singulière du corps peut s’articuler à une configuration identitaire et au rapport à l’autre.

La polysémie de l’expérience du corps s’inscrit dans un espace de pensée complexe où le corps constitue un vecteur biographique au même titre que le langage. L’histoire de chacun peut se lire à travers ce qu’en disent (en écrivent) le corps et les traces qu’y laisse l’existence.  Notre corps nous raconte à travers ce qui nous est chair, selon des langages qui, pas plus que d’autres interprétants symboliques, n’échappent aux variations historiques, sociales et culturelles. Dans le livre d’histoire qu’écrit notre corps, le vêtement, la parure, le travestissement, le tatouage, la danse sont des formes d’expression où le corps se met en scène et se donne à voir. La transversalité de ces formes de présence du corps à soi-même et à l’autre se retrouve dans le sens du toucher.

Nous essayerons lors de cette journée d’études d’aborder l’expérience du corps dans cette configuration complexe entre corps, chair et toucher, qui fait du corps le lieu d’une expérience de soi et de l’autre. Mémoire vivante de la personne et de son histoire, le corps est l’objet d’un travail biographique exercé tout au long de l’existence. Chair ouverte au toucher, il entre dans un réseau de relations et de proximités avec l’autre le plus intime comme avec l’autre social. Ce sont ces deux directions complémentaires qu’exploreront les interventions de cette journée.

  • 9h30-9h45 : Christine Delory-Momberger (professeur en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE), Présentation de l’Axe A/EXPERICE (Paris 13/Nord-Paris 8)
  • 9h45-10h : Marie-Willie Attely (docteur en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE) & Catarina Santos(doctorante en sciences de l’éducation Paris 13/Nord), Présentation de la journée d’études
  • 10h – 10h45 : Jean-Jacques Schaller (MCF en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE), La place du toucher dans une humanité de la rencontre
  • 10h45 – 11h30 : Eve Berger (docteur en sciences de l’éducation, co-fondatrice de l’Ecole supérieure de somato-psychopédagagie), Chair, Sensible et advenir : à la croisées des temporalités biographiques

11h30-11h45 : Pause

  • 11h45 – 12h30: Marie-Willye Attely (docteur en sciences de l’éducation. Paris 13/Nord. EXPERICE), Corps pensé, corps perçu : un héritage ?

12h30-14h : Pause déjeuner

  • 14h – 14h45 : Sandrine Chenivesse (docteur en anthropologie, psychosociologue. Chercheur associée au Laboratoire de Changement social Paris VII), Chairs incarcérées, corps palimpsestes : un sursis d’être entre désubjectivation et déliaison
  • 14h45 – 15h30 : Estelle Lagarde (photographe et architecte), La maladie, les autres et moi: le journal photographique comme démarche créative de reconstruction de soi

15h30 – 16h : Débat et clôture

Contact
  • Letitia Trifanescu
    courriel : letitia [point] trifanescu (at) hotmail [point] com 

    Université Paris-XIII Nord
    Ecole doctorale EXPERICE AXE A
    99, avenue Jean-Baptiste Clément
    93430 Villetaneuse
  • Mme Cristine DELORY-MOMBERGER
    courriel : christine [point] delory (at) lesujetdanslacite [point] comUniversité Paris-XIII Nord

    Ecole doctorale EXPERICE AXE A
    99, avenue Jean-Baptiste Clément
    93430 Villetaneuse

Tags: , ,

Parution – L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique

 

Bertrand Mas, Frédéric Pierru, Nicole Smolski, Richard Torrielli (dir.), L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique, Paris, Editions du Croquant (Savoir/Agir), 2011.

Un livre sur les transformations actuelles du monde hospitalier, et plus largement sur celles des services publics et de l’Etat.

Introduction: Des praticiens et des chercheurs croisent leurs diagnostics et leurs pronostics

Il est des rencontres qui font un livre et fondent une ambition. À l’occasion du séminaire de réflexion organisé par le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), médecins hospitaliers, professionnels de terrain, économistes, sociologues, philosophes, ont cherché à décoder les raisons du malaise profond qui affecte aujourd’hui l’hôpital public. Nous avons décidé de livrer ici les clés de ce décryptage.

Un constat s’impose. Lentement, progressivement, insidieusement, depuis plus de 30 ans, malgré les impasses et les effets pervers des réformes néo-libérales, les politiques publiques nationales et européennes ont créé les conditions de la privatisation et de la libéralisation de notre système de santé solidaire. Et le fait le plus frappant réside en ce que ces évolutions ont été conduites dans une opacité totale sans que jamais le débat démocratique ne puisse véritablement s’emparer de ce sujet crucial et offrir un choix clair aux citoyens.

Qui sait qu’il n’existe plus, juridiquement, d’hôpitaux publics en France puisque la catégorie d’« hôpital public » a été méthodiquement rayée de la législation à l’occasion de l’adoption de la loi portant réforme de l’hôpital, le 21 juillet 2009 ?

Qui sait que les décisions administratives au sein des hôpitaux sont désormais motivées par la rentabilité forcenée, la mise en concurrence acharnée et la conquête de parts de marché ? Les réunions hospitalières institutionnelles sont devenues de véritables réunions de directoire d’entreprises marchandes.

Qui sait qu’aujourd’hui les médecins hospitaliers, et demain les infirmières, peuvent être rémunérés à la performance selon des critères édictés par des agences paraétatiques ? Le médecin qui vous prend en charge ne vous soigne plus seulement en conscience. Il a aujourd’hui perdu une part de son autonomie, de son indépendance et de son libre arbitre. Sa pratique n’est plus uniquement fonction des données de la science ou de son expérience. Il est un médecin sous influence. Influence administrative car la verticalisation et la concentration des pouvoirs aux mains d’exécutifs non élus (chefs d’établissement, directeurs généraux des ARS) atteignent aujourd’hui un paroxysme. Influence économique car tout le champ de la médecine semble devoir se réduire en une somme d’actes techniques juxtaposés auxquels correspondent des tarifs précis, ajustables à tout moment. Des agences conseillent ou promeuvent tel ou tel mode de prise en charge. Et de votre compliance, voire de votre soumission dépendront la pérennité de votre emploi de médecin hospitalier, devenu précaire, et le montant de votre rémunération, devenue variable. Influence juridique, enfin, car la recherche de la guérison sans incident, sans accident et sans séquelle s’est introduite dans la relation médecin-malade et tend à faire disparaître le « colloque singulier » au bénéfice du contrat de résultat.

Beaucoup l’ignorent. Pourtant il s’agit de mesures souvent techniques qui, en s’empilant au fil du temps, finissent par opérer une véritable révolution à la fois conceptuelle et pratique. L’on pourrait même parler d’une contre-révolution tant, en réalité, l’objectif, d’ailleurs assumé par certains idéologues patronaux, est de sacrifier notre modèle de protection sociale, hérité du Conseil national de la Résistance.

Paradoxalement, ce sont des bouleversements que beaucoup de médecins ont validés, plus ou moins consciemment, oubliant parfois le sens profond de leur vocation à soigner. Sont-ils pour autant responsables de n’avoir su résister et de s’être ainsi compromis à accepter, la lassitude aidant, ce renoncement éthique et déontologique ; et pour certains, de se rendre même complices de cette nouvelle doctrine par l’acceptation du rôle de « manager » que veut leur conférer la nouvelle gouvernance de l’hôpital ? En réalité, une analyse attentive des réformes démontre que la conversion du monde médical aux valeurs mercantiles est le fruit d’une volonté délibérée et d’une impulsion programmatique d’une technocratie gestionnaire et des lobbies assurantiels et industriels : « On ne naît pas marchand, on le devient. » Ce furent des évolutions extrêmement progressives et souvent insidieuses, de sorte qu’elles furent difficiles à dénoncer pour un professionnel accaparé par son activité quotidienne auprès des malades. D’ailleurs, le médecin ainsi conquis à son insu n’était probablement pas intellectuellement équipé pour comprendre et faire barrage à cette offensive du marché et de l’État, lesquels avaient scellé de longue date un pacte inavoué consacrant la dissolution de l’hôpital public.

Ce déni de démocratie est la marque de fabrique des récentes réformes (financement des hôpitaux, Loi HPST) et il est aujourd’hui à l’origine d’une spirale de défiance qui abîme les relations entre les soignants, certains administratifs et les patients. Or, sans confiance il n’est point de médecine efficace et solidaire au service de tous. Le discours de « la » réforme – sous-entendue la seule possible et imaginable – résonne violemment et assourdit celles et ceux qui croient en la suprématie des valeurs républicaines de solidarité, d’égalité et de méritocratie. Nous sommes désormais toutes et tous déstabilisé-e-s par des injonctions contradictoires et paradoxales permanentes. Et nous finissons parfois même par douter du sens premier de nos engagements.

Les pages qui vont suivre tentent donc de décrypter les réformes néo-libérales en cours. Le réquisitoire est accablant. Le constat éclairant. L’hôpital et ses réformes apparaissent paradigmatiques de l’évolution en cours et à venir des services publics.

Néanmoins, nous voulons conforter notre analyse au-delà de la simple dénonciation stérile d’un complot. L’alliance singulière des hommes et des femmes que nous sommes porte également l’ambition de proposer une vision différente et un projet à contre-courant de la pensée dominante. Nous devons rétablir l’autonomie et la prééminence des professionnels et des intellectuels en lieu et place des « experts » ; ces idéologues d’un nouveau genre usurpent la légitimité scientifique pour servir des intérêts privés bien plus prosaïques. L’invocation de la « science », de la « fatalité des faits », l’exhibition de statistiques plus ou moins fallacieuses, l’appel au « bon sens gestionnaire » sont censés faire taire le débat démocratique. Nous refusons cet évidement de la délibération collective. Contre eux, nous proclamons que la santé n’est pas un bien de consommation. Contre eux, nous défendons une recherche médicale et une formation médicale continue indépendantes. Contre eux, nous affirmons que les valeurs professionnelles d’éthique et de déontologie sont porteuses d’avenir pour nos métiers, et sont au fondement de la relation de confiance qui nous lie aux patients. Contre eux, nous pensons qu’un travail d’équipe serein est davantage vecteur d’efficience que les coûteuses politiques de l’évaluation quantophrène et de l’enfermement dans des normes élaborées en dehors, sinon contre les professionnels.

Enfin, nous sommes mus par une conviction forte : il existe, plus que jamais, une place pour un hôpital public d’excellence dans notre société. Et cette place doit être non seulement défendue, mais aussi étendue. L’hôpital public, en tant qu’il est seul porteur, au sein d’une offre de soins en voie de privatisation accélérée (médecine libérale, cliniques, industrie pharmaceutique), de la logique et des valeurs de service public, doit investir de nouveaux champs d’activité, en particulier la médecine de proximité, qu’elle soit curative ou, surtout, préventive. C’est en réalité en faveur d’une nouvelle ambition pour l’hôpital public que nous plaidons : un hôpital réformé, instrument de lutte contre les déserts médicaux, s’appuyant sur de nouveaux modes de gouvernance locale et régionale, ouvert sur son environnement, modèle de démocratie sanitaire et consacrant la fin d’une certaine médecine basée sur un mandarinat féodal. Il nous appartient de prendre en main nos destins et de tourner le dos aux résignations. Les défis sont nombreux. Certes. Mais, pour qui a le sens de l’Histoire et l’ambition du progrès, il est aujourd’hui deux enjeux majeurs à relever : réinventer l’hôpital public républicain et refonder les valeurs d’une médecine humaniste.

Il va de soi que si ce livre a été initié par des praticiens hospitaliers, issus d’une spécialité plutôt dominée dans le champ médical, il ne se veut absolument pas un plaidoyer pro domo des intérêts d’une profession médicale – au demeurant très éclatée tant dans ses conditions d’exercice, ses pratiques que dans ses revenus – que l’on considère souvent comme privilégiée et « intouchable 1 ». Les médecins ont l’habitude de travailler en équipe, avec les infirmières, les aides-soignantes, les assistantes sociales 2, etc. Les réformes mettent en cause non seulement l’hôpital public, institution républicaine où exercent tous les soignants, mais aussi les équipes elles-mêmes. À rebours donc de tout corporatisme, cet ouvrage vise, au contraire, à restituer et à expliquer, grâce à l’éclairage des sciences sociales, les plaintes ordinaires, formulées par toutes les catégories de soignants, face à un univers qui, sous l’effet des réformes, se bureaucratise, se déshumanise, génère toujours plus de démotivation et de résignation, de la souffrance au travail aussi, multiplie les conflits éthiques et de loyauté (« dois-je privilégier le bien du patient ou celui des finances de l’hôpital ? »).

Il est organisé en deux grandes parties. La première vise à restituer le contexte macro-économique et, surtout, macro- politique de la conformation toujours plus grande du monde hospitalier à la rationalité néo-libérale et aux préconisations du New Public Management. Elle démonte les engrenages idéologiques, budgétaires, instrumentaux de « La » réforme. La seconde partie s’efforce d’identifier les conséquences de cette grande transformation hospitalière sur les pratiques des soignants et, partant, sur la qualité des soins reçus (ou non) par les usagers de cette institution républicaine centrale. Ce faisant, cet ouvrage tente de tenir ensemble les dynamiques macrosociales et leurs manifestations les plus microsociologiques, les analyses de chercheurs en sciences sociales et en économie et les leçons qu’il est possible d’en tirer pour dessiner une réforme alternative de l’hôpital. Autrement dit, il se veut fidèle à l’ambition de la collection, savoir pour agir en faveur du progrès social.

 

Tags: , , , , , , , , , , , ,

Appel à poster – Handicap et sensorialité : Ecouter, agir – Musique et plasticité cérébrale

18 au 19 novembre 2011

Université Paris Ouest Nanterre La Défense : Amphithéâtre B2

Comité d’organisation

Services Communication et Relations internationales de l’INS HEA
(Mmes Yannick de Bouillane, Danielle Airaud, Christel d’Estienne d’Orves, Nel Saumont, Anne Quesada et Mr Fabricio Bongiovanni).

Comité scientifique

Mme Bernadette Céleste (directrice de l’INS HEA), Mr Emmanuel Bigand (directeur du laboratoire du Cnrs LEAD), Mme Magali Viallefond (Maître de conférences à l’INS HEA), Mr Marc Leman ( directeur de l’Institute for psychoacoustics and electronic music) et Mme Chantal Chaillet (chargée d’enseignement au CNFEDS/Université de Savoie, docteur en musicologie).

Résumé

Après le premier colloque « Handicap et sensorialité : Olfaction, mémoire et apprentissages », nous organisons en novembre 2011 le second colloque de cette série axée sur les sens.
Fruit du rapprochement entre le Lead de Dijon et l’INS HEA  de Suresnes, cette manifestation est centrée sur l’audition et la musique.

L’audition est un sens constamment sollicité tout au long de la vie.
Ce sens est un moyen de connaissance sur le monde ; un régulateur des états émotionnels.

A la lumière d’intervention de chercheurs nous rendant compte des travaux réalisés en neurosciences et plus particulièrement des questions relatives à la plasticité cérébrale, des professionnels témoigneront de leur expérience pour ensuite nous permettre à tous de mieux participer aux débats sur ces questions.

Présentation

La musique stimule le corps et l’esprit. Son écoute et sa pratique modifient également l’organisation anatomique et fonctionnelle du cerveau.
Comment peut-on comprendre ce pouvoir au regard d’études scientifiques récentes ?

Ces découvertes ouvrent-elles des perspectives éducatives et rééducatives ? En quoi des innovations technologiques peuvent-elles optimiser cette stimulation cognitive et cérébrale ?

Ces deux journées sont conçues pour conduire cette réflexion dans une démarche interdisciplinaire. Des neuroscientifiques spécialistes de la plasticité cérébrale résumeront les travaux les plus récents sur les possibilités évolutives du cerveau humain dans le domaine auditif et moteur (couplages audition – action).

Les perspectives pédagogiques et rééducatives ouvertes par ces travaux seront ensuite développées au regard d’études de terrain utilisant la musique auprès d’enfants sourds.
L’apport des nouvelles technologies, liant notamment le geste à la production musicale, sera présenté de façon synthétique et sous la forme d’ateliers durant la troisième demi-journée.

Ainsi le samedi matin de 11h30 à 13 heures vous pourrez profiter des ateliers proposés et assister à la présentation des posters sélectionnés.

Ateliers interactifs, démonstrations :

Structures sonores Baschet : Leur facilité d’utilisation, leur qualité sonore laissent une liberté totale de jeux ce qui permet une pédagogie adaptée.

Puce Muse : La Méta-Mallette permet d’impliquer de façon simple et
ludique des personnes en situation de handicap dans des pratiques musicales et visuelles.

Le BAO-PAO : Instrument permettant à tous, valides et handicapés de jouer de la musique facilement et collectivement.

Le plancher musical : Ensemble de dalles sonores permettant de stimuler l’audition.

Et aussi  présentations d’ expériences, d’une table vibrante, etc

Une ouverture sur d’autres perspectives avec d’autres publics en situation de handicap et d’autres approches sera aussi proposée le samedi après-midi.

Vous pouvez effectuer votre inscription en ligne.

Appel à poster (.pdf, 109ko)


Tags: , , ,

Colloque – Autour des « zoos humains »

Mardi 24 janvier 2012  |  Paris (75007)

Les 24 et 25 janvier 2012, à l’occasion de l’exposition « Exhibitions. L’invention du sauvage » au musée du quai Branly (29 novembre 2011 – 3 juin 2012), une trentaine de spécialistes internationaux seront présents au théâtre Claude Lévi-Strauss du musée pour partager quatre tables rondes thématiques pour un regard croisé sur le phénomène des exhibitions à la fois de monstres et d’exotiques en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.

Les tables rondes, introduites par des présentations courtes de chaque intervenant afin de donner toute leur place aux échanges et débats, aborderont les questions suivantes :

  1. La construction de la race et d’un regard dans les exhibitions ethnographiques, l’invention de l’autre
  2. Images et imaginaires sur les « sauvages » dans les exhibitions, une histoire du regard
  3. Exhibition, colonisation et construction nationale, l’impact des exhibitions
  4. Le sauvage, une construction ordinaire, enjeux contemporains.

Ce colloque international, organisé en collaboration avec la Fondation Lilian Thuram.Éducation contre le racisme, le CNRS et le Groupe de recherche Achac, s’inscrit dans le prolongement des colloques précédents sur les exhibitions ethnographiques et coloniales, organisés à Marseille en 2001 (3 journées) et à Londres en 2008 (1 journée), et préfigure les étapes suivantes qui se tiendront à l’Université de Lausanne en mai 2012 (2 journées) et à Los Angeles en 2014 (4 journées).

Programme

Jour 1 / mardi 24 janvier 2012

Ouverture du colloque

9h30-10h00 Accueil, par Stéphane Martin, Président du musée du quai Branly

Présentation générale du colloque et de la première journée, par Lilian Thuram

Table-ronde 1

10h00-13h00

La construction de la race et d’un regard dans les exhibitions ethnographiques, l’invention de l’autre / The Invention of the Other: Constructing race and a critical gaze in ethnographic exhibitions

Présidée par Gilles Boëtsch et Anne-Christine Taylor

Depuis le XIXe siècle, l’Occident s’est pris d’un engouement pour les exhibitions ethnographiques. Les populations « exotiques » sont censées être exhibées dans leur environnement « naturel » et selon leur mode de vie « originel ». Tout du moins, il s’agit du discours officiel des organisateurs de tels spectacles. Ces exhibitions ont dans le même temps construit une perception de l’autre auprès des visiteurs, aidée en cela par le discours raciologique de la communauté scientifique, et ont à leur manière participé à l’élaboration du savoir scientifique à la fin du XIXe siècle.

Avec : Claude Blanckaert, William Schneider, Sandrine Lemaire, Christian Joschke, Bernard Andrieu, André Langaney et Sylvie Chalaye.

Table-ronde 2

14h30-17h30

Images et imaginaires sur les « sauvages » dans les exhibitions, une histoire du regard / A History of the Gaze: Icons and images of the « savage » in exhibitions

Présidée par Nanette Snoep et Dominic Thomas

Comment la peinture, l’affiche, la photographie, le cinéma et les reconstitutions architecturales dans les expositions universelles ont créé et formé une figure de l’Autre : le monstre, le freak, le sauvage. Nous questionnerons aussi l’image du « sauvage » et comment celle-ci s’est intégrée dans le discours racialiste des XIXe et XXe siècles. Si avant le XIXe siècle l’image du « sauvage » est réservée à une petite partie de la population et connaît une diffusion relativement réduite (la plupart des images sont uniques ou multiples, mais à nombre réduit), dès le XIXe siècle, on voit l’essor de la diffusion de stéréotypes à travers les affiches, la presse, la photographie, la carte postale ou alors le cinéma. L’image du « sauvage » se popularise devenant ainsi accessible à tous et devient alors l’illustration d’un discours impérialiste destinée à un très large public.

Avec : Patricia Morton, Patricia Falguières, Eric Deroo, Zeynep Celik, Marylène Patou-Mathis, Sadiah Qureshi, James Smalls

Jour 2 : mercredi 25 janvier 2012

Présentation de la journée

9h30-10h00Par Nanette Snoep

Table-ronde 3

10h00-13h00

Exhibition, colonisation et construction nationale, l’impact des exhibitions / The Impact of Exhibitions: Exhibitions, colonisation, and nation-building

Présidée par Pascal Blanchard et Nicolas Bancel

Les exhibitions humaines ont été mises au service de la colonisation et de la construction nationale. Leur étude permet d’observer les rouages de cette construction et des intérêts, parfois différents selon les pays et les empires concernés. Les discours développés sur les races depuis le XIXe siècle par le biais de ces exhibitions ont permis de légitimer l’effort de colonisation et d’imprégner les esprits, de fixer les identités des peuples occidentaux, tant en Europe, en Amérique qu’au Japon. Des grandes puissances coloniales comme la France, le Japon et la Grande-Bretagne en passant par des pays sans colonies comme la Suisse, vont trouver dans ces exhibitions une source majeure pour construire les identités des États-nations.

Avec : Achille Mbembe, Catherine Coquery-Vidrovitch, Patrick Minder, Volker Barth, Nicola Labanca, Charles Fordsick et Robert Rydell

Table-ronde 4

14h30-18h00

Le sauvage, une construction ordinaire, enjeux contemporains / Contemporary Debates: The savage, an everyday construct

Présidée par Lilian Thuram et Elisabeth Caillet

Les exhibitions ont participé à la construction de la sauvagerie des populations que d’autres dominaient. Les représentations de l’autre ainsi forgées sont des constructions difficiles à effacer. Il convient donc d’aller plus loin dans la compréhension de leurs constructions et de voir comment il est possible de les déconstruire pour les remplacer par des représentations de l’autre qui facilitent les relations « égales » entre tous les humains.

Avec : Michel Wieviorka, Doudou Diène, Elsa Dorlin, Françoise Vergès, Ninian Van Blyenburgh, Carole Reynaud-Paligot et Olivier Razac

Conclusion du colloque

18h00-18h15

Par Pascal Blanchard

Tags: , , , , ,

Appel à contributions – Sexes à bras-le-corps. Pratiques artistiques et pratiques quotidiennes

 

Pour le numéro thématique de la revue Inter art actuel, n° 112 (Québec)

Présentation :

À l’heure où dans les sociétés occidentales la provocation se situe davantage du côté des voiles que des nus, qu’en est-il du sexe dans l’art contemporain ? Depuis les années 60, le contexte politique et culturel s’est profondément transformé en matière de mœurs. Il a conduit à l’incorporation massive du sexe dans l’industrie de la mode et de l’entertainment, au point de transformer le sexe de siège des revendications utopistes en code publicitaire (et source de profit garanti). Il a discrédité tout type d’indisposition – imputable à une forme d’échec, de pessimisme ou de rigorisme anachronique – au profit d’une sexualité non pas débridée, quoique surexposée, mais rationalisée et valorisée comme capital personnel, signe de bonne santé. Dans le même mouvement, la juridiciarisation des rapports sexuels galvaudait souvent bien plus qu’elle ne portait les revendications féministes sur la sexualité, écartées sur l’essentiel. Il a vu, enfin, le développement de nouveaux rapports à soi avec la médicalisation accrue de la vie humaine et de ses caractères sexuels, ainsi que la prolifération des interventions technologiques sur les corps. Cela a provoqué, en réponse, des saillies néo-conservatrices (faisant corps avec les conservateurs habituels) attachées, bien plus qu’au souci des diverses asymétries que ces pratiques médicales exploitent, à l’ordre identitaire et familial de la tradition. Ainsi, les conditions de visibilité des sexes, d’érotisation de la sexualité (convoquée au titre de dépense utile !), de renouvellement des corporéités changent – et rencontrent des résistances. Au regard de ces évolutions, ce dossier se propose d’explorer les articulations actuelles entre art (de faire), sexe, sexualité, corps et politique.

À quel titre le sexe est-il mobilisé aujourd’hui dans les pratiques artistiques : comme objet de représentation, matériau à façonner, point de vue, processus de subjectivation, expérience ? En rapport avec quelles préoccupations politiques est-il convoqué, par qui et de quelle façon ? En particulier, quels usages en font les artistes féministes et les minorités sexuelles ?

Quelles déterritorialisations (avec quelles éventuelles reterritorialisations) provoquent les nouvelles corporéités, les nouvelles identités, quelles stratégies ou dispositifs sont explorés pour tenter d’échapper à la reconduction des normes sexuelles dominantes ? Par ailleurs, qu’en est-il de l’érotisme ? Quels agencements, quelles forces en renouvellent les formes, les registres, les vecteurs ? Enfin du côté du quotidien, quels arts de faire et arts de vivre ont été créés par l’investissement technologique des sexes ?

Les textes doivent contenir un maximum de 3000 à 4000 mots. L’auteur doit fournir une courte biographie (5 à 10 lignes) et soumettre la version finale de son texte.

Date de tombée : avril 2012
Sortie : septembre 2012

Protocole pour proposer un article : http://www.inter-lelieu.org/FR/inte…

Les textes et les images sont à envoyer :

à la rédaction : redaction@inter-lelieu.org

à la responsable du dossier, Claire Grino :

limoilou.g@gmail.com

 

Tags:

Journée d’étude – Le corps humain et les cinq sens. Positions du débat dans l’Antiquité

 

Vendredi 21 octobre 2011  |  Pessac (33600)

Organisée par Géraldine Puccini-Delbey (Bordeaux 3, Équipe d’accueil n° 4198 CLARE-Cultures Littératures Arts Représentations Esthétiques), en collaboration avec Carlos Lévy (Paris-Sorbonne, Rome et ses renaissances) et Valéry Laurand (Bordeaux 3, Équipe d’accueil n° 4574 SPH-Sciences, Philosophie, Humanités), avec le soutien de l’Université de Bordeaux 3 et de l’Institut universitaire de France.

Poser la problématique du débat au sujet des cinq sens, c’est une façon particulière de traiter du débat au sujet de l’identité humaine.
Les représentations du corps humain sont mobiles et varient selon les métamorphoses mêmes des cultures et des arts. Le corps, c’est du particulier, qui résiste à toute généralisation. D’où l’importance de son étude dans la philosophie dès l’Antiquité et ses mises en scène dans la littérature et les arts.

Or, ces variations correspondent partiellement au débat que les philosophes platoniciens et néo-platoniciens, notamment Marsile Ficin dans son Commentaire du Banquet de Platon au
XVe siècle, ont institué entre les cinq sens, opposant deux sens supérieurs — la vue et l’ouïe — à trois sens inférieurs — le goût, l’odorat, le toucher. Par les deux premiers sens, le corps
humain tend vers le corps divin, par les trois derniers, vers le corps animal. Agents de l’âme, la vue et l’ouïe sont supérieures aux accidents du corps manifestés par les trois autres sens.
Deux journées d’études internationales mettront progressivement en place les termes du débat — philosophique, littéraire, esthétique. Un colloque international en octobre 2012, transdisciplinaire, permettra de croiser les regards sur cette problématique des cinq sens de l’Antiquité à nos jours et de réévaluer les termes du débat initial, voire de montrer les limites et les dépassements de ce débat qui prend racine chez les philosophes antiques.

La durée des communications est fixée à 25 minutes maximum, pour permettre les discussions.

Programme

9h : Ouverture par Patrick BAUDRY, Vice-Président du Conseil Scientifique.

  • 9h15 : Karine TORDO-ROMBAUT (Académie de Rouen), « Le corps philosophe : l’envers des calomnies duhumain, représentation, identité, ».
  • 9h45 : Charlotte MURGIER (Université Paris 12 Créteil Val de Marne), « Comment hiérarchiser les sens chez Aristote ? »

10h15 : pause

  • 10h30 : Jean-Louis LABARRIERE, (CNRS – Université Paris IV), « De la double ambiguïté du toucher et du goût chez Aristote ».
  • 11h : Valéry LAURAND (Université Bordeaux 3, IUF), « User des sens pour s’orienter dans la pensée et se perdre dans la transcendance chez Philon d’Alexandrie ».

Déjeuner sur place

  • 14h : John DUDLEY (Katholieke Universiteit Leuven), « L’être humain, les sens et l’âme chez Aristote ».
  • 14h30: Julie GIOVACCHINI (CNRS – UPR 76), « La perception érotique du corps dans l’esthétique épicurienne ».
  • 15h : Sabine LUCIANI (Université Stendhal – Grenoble 3), « Rôle et statut des sens dans l’anthropologie cicéronienne ».

15h30 : pause

  • 15h45 : François PROST (Université Paris-Sorbonne), « Les sens dans la première Tusculane de Cicéron ».
  • 16h15 : Laetitia MONTEILS-LAENG (Université de Strasbourg), « Le corps non-signifiant ? : le statut des “inclinations préliminaires” chez les Stoïciens ».

16h45 : Conclusions

Lieu
  • Pessac (33600) (10 esplanade des Antilles (Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, salle 2, Domaine universitaire))
Contact
  • Géraldine Puccini-Delbey
    courriel : Geraldine [point] Delbey (at) u-bordeaux3 [point] fr
  • Valéry Laurand
    courriel : Valery [point] Laurand (at) u-bordeaux3 [point] fr
  • Carlos Lévy
    courriel : carlos [point] levy (at) wanadoo [point] fr

Tags: , , , ,

Parution – Lettre de l’Observatoire du sida et des sexualités

 

 

 

 

Lettre de l’Observatoire du sida et des sexualités – n° 7, octobre 2011

Accéder à la lettre

Tags: , , , , , , , , , , , ,

Le colloque Le Théâtre des nerfs: cultures neurologiques, psychologiques et spectaculaires autour de 1900 qui aura lieu du 24 au 26 novembre à Lausanne. En tant que VIIe colloque du Centre des sciences historiques de la culture, cet événement interdisciplinaire se déroulera à la cinémathèque suisse (Lausanne), à l’Université de Lausanne et au CHUV.

 

 

Tags: , , , , , ,

Parution – Pensées du corps. La matérialité et l’organique vus par les sciences sociales

 

Mélina Balcazar Moreno et Sarah Anaïs Crevier Goulet (dir.), Pensées du corps. La matérialité et l’organique vus par les sciences sociales, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011.

Ce début de XXIe siècle aura vu le corps s’imposer comme le « lieu commun » par excellence dans les médias mais aussi dans l’art, la littérature et les sciences humaines. Le pari de cet ouvrage est de s’en emparer en tant que carrefour disciplinaire, afin de dessiner une épistémologie du corps qui soit propre aux sciences humaines. Les différentes contributions abordent la question de la surexposition médiatique des corps en reparcourant quelques-uns des grands jalons théoriques qui, de la modernité au post-structuralisme, auront marqué les réflexions sur le corps. Sont ainsi examinés les effets de sa marchandisation ou des lois qui visent à le régir, mais aussi la question des modifications corporelles ou les problématiques du corps-machine, de l’anomal, du rapport du psychique au somatique, du matriciel. A la croisée de l’esthétique, des études littéraires, de la philosophie, des études culturelles, des études de genre et de la psychanalyse, cet ouvrage rassemble des textes qui s’ancrent dans des expériences singulières du corps et explorent en même temps la possibilité de métamorphose de celui-ci. Tout en allant au plus près de la fragilité et de la vulnérabilité du vivant, ce livre donne à voir et à penser l’infinie transformabilité de la matière qui est celle même du corps.

 

Melina BALCÁZAR MORENO et Sarah-Anaïs CREVIER GOULET — Avant-Propos

Préface
Mireille CALLE-GRUBER — Sur la pointe des pieds

Partie I
La pensée et l’organique

Sofiane LAGHOUATI L’expérience du corps anormal dans l’œuvre de Claude Ollier

Joana MASÓ — De l’écriture et du corps chez Jacques Derrida

Souad KHERBI — Saisir l’ombre du corps : sur les traces du motivum de la pensée de Pascal Quignard. L’exemple d’Apronenia Avitia

Partie II
Du corps réprimé au corps fétiche

Esther COHEN — Corps scindés. Saintes et sorcières dans l’impasse de l’histoire et ses discours

Daniela CARPISASSI — Les éclats de Sarah, Baubo et Méduse : figures du « corps féminin » riant

Isis ORTIZ REYES — Face à la métaphore : Hannah Wilke

Chantal ZABUS — Chaises musicales entre l’Occident et le « non-Occident » : sexualité, modification corporelle et corporéité transnationale

Partie III
Une autre cartographie des organes

Anne BOURSE — Le corps appareillé : Figures littéraires de l’« immachination »

François VILLA — La chair du psychique, le corps du moi

Sylvie DUVERGER — Levinas au seuil des féminins-matriciels

Hervé SANSON — Jean Boullet : du corps phantasme au corps monstrueux

Partie IV
Hors le corps

Ginette MICHAUD — « … la bouche touche » (Une « scène primitive » du corps nancyen)

Jean-Yves HEURTEBISE — Penser la danse ou Qu’est-ce qu’un Corps ? (un Univers Merleau-Pontien)

Sarah-Anaïs CREVIER GOULET — « … ces traces de tomie » : la longue histoire du petit bout de peau rose

Véronique LANE — Artaud et Céline : « les choses » à leur paroxysme

Tags: , , , , , , ,

Parution – Histoire de la virilité

 

CORBIN Alain, VIGARELLO Georges et COURTINE Jean-Jacques (dir.), Histoire de la Virilité, 3 tomes, Paris, Seuil, 2011.

Tome 1

La virilité possède une tradition immémorielle : elle n’est pas simplement le masculin, mais sa nature même, sa part la plus « noble ».

La virilité serait vertu. Elle viserait le « parfait », fondant sur un idéal de domination masculine une des caractéristiques des sociétés occidentales. Une puissance a été inventée, de la force physique au courage moral, imposant ses codes, ses rituels, sa formation.

Tradition plus complexe pourtant, elle ne saurait en rien figer la virilité dans une histoire immobile. Les qualités se recomposent avec le temps. La société marchande ne saurait avoir le même idéal viril que la société militaire. Le courtisan ne saurait avoir le même idéal viril que le chevalier. La cour et la ville inventent des modèles décalés. Ce sont ces différences et ces changements que retrace ce premier volume, de l’Antiquité jusqu’aux Lumières, introduisant de l’histoire dans ce qui semble ne pas en avoir.

Tradition sévère aussi, la perfection serait toujours menacée de quelque insuffisance : la force ne peut ignorer la fragilité. Reste une rupture marquante avec les Lumières : celle visant la domination elle-même. Une virilité nouvelle s’y affirme. L’ancienne ascendance est condamnée, les pères peuvent apparaître en « tyrans », alors même que rien ne conteste encore la domination sur le féminin.

Tome 2

La période concernée par ce deuxième volume correspond à l’emprise maximale de la vertu de virilité. Le système de représentations, de valeurs et de normes qui la constitue s’impose alors avec une telle force qu’il ne saurait être véritablement contesté.

La multiplication des lieux de l’entre-soi masculin ? le collège, le pensionnat, le séminaire, le caveau de la société chantante, le bordel, la salle de garde, la salle d’armes, le fumoir, nombre d’ateliers et de cabarets, en attendant la réunion politique et la société de chasse ? constituent autant de théâtres de l’inculcation et de l’épanouissement des traits qui dessinent la figure de l’homme viril.

Au XIXe siècle, la virilité, qui a partie liée avec la mort ? mort héroïque sur le champ de bataille ou le pré carré du duel, mort provoquée par la fatigue du travailleur, mort d’épuisement de l’homme par la femme ? ne constitue pas une simple vertu individuelle. Elle ordonne, irrigue la société dont elle sous-tend les valeurs. Elle induit des effets de domination. Elle structure la représentation du monde.

Tome 3

En ce début de XXIe siècle, la rumeur enfle en Occident : les hommes ne seraient plus des hommes, des « vrais ». De ce malaise dans la part masculine de la civilisation, la virilité reste un indicateur crucial. Car c’est bien sur cet idéal de force physique et de puissance sexuelle, de maîtrise et de courage que s’est historiquement construit dans la culture ce qui passe pour la « nature » de l’homme. Et demeure le socle la domination masculine.

Or une crise se propage, semble-t-il, dans l’Empire du mâle : les carnages guerriers ont élimé l’étoffe des héros, le retour cyclique des dépressions économiques érodé la fierté du travailleur, la montée des conformismes tari les goûts d’aventure. L’éveil et les progrès de l’égalité entre les sexes, les avancées du féminisme sont venus contester d’anciens privilèges et d’inacceptables violences.

Il y a donc un paradoxe de la virilité contemporaine : comment comprendre que cette représentation hégémonique de la puissance masculine ait fini par apparaître aussi incertaine ? Les hommes d’aujourd’hui entendent-ils porter longtemps encore cette charge millénaire, ou vont-ils souhaiter sentir s’en alléger le poids ? Quitte à renoncer à ses avantages…

 

Tags: , , , , , , , , ,

« Older entries § Newer entries »