A côté d’un traitement plus ordinaire des questions médicales, scientifiques ou techniques, les épisodes du SRAS en 2003, de la grippe A (H1N1) en 2009 ou très récemment de la bactérie ECEH ont montré comment des questions de santé publique pouvaient devenir des problèmes politiques dont les médias s’emparaient dans leur immédiateté, comme des scoops, contribuant ainsi à les ériger en événements.
En traitant alors ces « événements » sous différents angles (scientifique, médical, technique, politique, économique, industriel, social, environnemental,…), les médias mettent en scène des acteurs relevant de sphères discursives distinctes : scientifiques, responsables politiques, citoyens malades avérés ou potentiels, professionnels de la santé. Une polyphonie de discours publics se laisse alors saisir, pouvant parfois donner l’impression d’une cacophonie, parfois d’une orchestration vite vue comme manipulatrice.
Au delà d’une information classiquement relayée et commentée par la presse (généraliste ou plus spécialisée), la télévision, la radio ou internet, des campagnes de communication sont alors mises en place pour faire connaître des moyens de prévention, ou pour inciter à la vaccination par exemple. On peut aussi voir émerger des reprises ironiques, sous forme de clips sur internet, faux journaux, créations théâtrales…
Le colloque qui sera organisé à Bordeaux les 18 et 19 octobre 2012 vise à réunir des chercheurs d’horizons différents (en Sciences de l’Information et de la Communication, Philosophie, Linguistique, Sciences du Langage, Sociologie,…) ainsi que des professionnels de la santé, de la politique et des médias, afin de croiser leurs réflexions sur le mode de traitement par les médias des questions de santé publique.
Les problématiques suivantes pourront être abordées, sans exclusive :
- En matière de santé publique, comment le discours de la science est-il diffusé ? Comment les paroles des experts scientifiques sont-elles rapportées ? Quelle texture énonciative se dessine ?
- Lorsque le journaliste endosse le rôle de médiateur, quel dialogisme interactionnel se met en place ? Quelles en sont les marques linguistiques et sémiotiques (reformulations, vulgarisation, désignations qualifiantes, infographies, encadrés et illustrations à vocation didactique, etc.) ?
- En contexte de santé publique, quelles sont les stratégies rhétoriques que les médias mettent en acte ?
- Comment les médias ventilent-ils les raisons (scientifique, politique, économique…) dans les différents discours à propos de la santé publique ?
- Plus largement, quelle importance les médias accordent-ils aux questions de santé publique ? Comment mettent-ils en scène les questions ou les problèmes de santé publique ? A partir de quand peut-on parler d’« événement médiatique » ? Et à quel moment passe-t-on de « question » à « problème politique » de santé publique ?
- Comment les médias interviennent-ils dans la mise en place d’une alerte sanitaire ? Observateurs, acteurs, révélateurs, amplificateurs ?
- Comment les différents publics réagissent-ils au traitement médiatique des problèmes de santé publique ?
- Quelles sont les stratégies rhétoriques que les médias mettent en oeuvre en contexte de santé publique?
- Comment, dans un contexte d’abondance de l’information et de possibilité de bruitage, les médias permettent-ils de distinguer le vrai du faux ? Quelle désinformation peut se mettre en place ?
- Comment se redéfinit l’expertise en matière de santé publique et qui peut être considéré comme expert ?
Les propositions de communication (un titre et un résumé de 450 mots maximum, en français ou en anglais) seront à déposer avant le 17 mars 2012 à l’adresse suivante :
www.conference-universite.org/MedSante2012
Calendrier :
– Date limite de dépôt des propositions, via le site du colloque : 17 mars 2012
– Notification d’acceptation : fin mai 2012
– Pré-inscriptions : avant le 15 juin 2012
– Dates du colloque : 18 et 19 octobre 2012
Contact : medsante2012@conference-universite.orgAppelMedsante
Composition du comité scientifique :
BENKIMOUN Paul Journaliste en charge des questions de santé – Le Monde
BOUTET Josiane, Professeur des Universités en Sciences du Langage, Université Paris IV-La Sorbonne et Université Paris VII-Denis Diderot
BRUN Cédric, Maître de conférences en Philosophie, Université Bordeaux, SPH (EA4574)
DOURY Marianne, Chargée de recherche, Laboratoire Communication et politique.
DUTEIL-MOUGEL Carine, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication , ENSIL-Université de Limoges, CeReS (EA 3648)
GONON François, Directeur de recherche, Institute of Neurodegenerative Diseases, CNRS, UMR 5227
KRIEG-PLANQUE Alice, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication , Université Paris-Est Créteil (UPEC), Céditec.
LAÜGT Olivier, Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication , Université Bordeaux, SPH (EA4574)
LEDEGEN Gudrun, Maître de conférences en Sciences du Langage, Université de Rennes 2, Préfics
LONDEI Danielle, Professore Ordinario di Lingua francese auprès de la Scuola Superiore di Lingue Moderne per Interpreti e Traduttori (Forli)- Università di Bologna
MOIRAND Sophie, Professeur des universités en Sciences du Langage, Université Sorbonne nouvelle et Paris 3, CEDISCOR-SYLED
RASTIER François, Directeur de recherche CNRS, ERTIM
REBOUL-TOURE Sandrine, Maître de conférences en Sciences du Langage, Université Sorbonne nouvelle et Paris 3, CEDISCOR-SYLED
SANTONE Laura, Université Roma Tre, Faculté de Lettres et Philosophie – Département de Langues et cultures étrangères, Rome
VENTURINI Tommaso, Maître de conférences à Sciences Po Paris
VERGELY Pascale Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication , Université Bordeaux, SPH (EA4574)