Economie

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Le blog Corps et Médecine. Recherches en sciences humaines et sociales, auparavant hébergé par l’Université Toulouse II le Mirail devient un carnet Hypotheses.org, édité par OpenEdition, un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales.

Le principe est le même, mais de nouvelles fonctionnalités sont à l’étude.

L’adresse à consulter à présent est :

http://corpsetmedecine.hypotheses.org/

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Appel à contribution – La santé à l’épreuve des reconfigurations organisationnelles et communicationnelles : enjeux, défis et perspectives

 

Vendredi 27 janvier 2012  |  Montréal (Québec, Canada)

80e congrès international de l’ACFAS

 

Le système de santé est une organisation qui s’ouvre de manière exponentielle à son environnement. Quelles frontières, aussi bien professionnelles que politiques, s’en trouvent redessinées ? Quel visage de la santé en résulte-t-il ? Plus précisément, nous nous intéressons dans ce colloque aux reconfigurations organisationnelles et communicationnels qui travaillent actuellement le domaine de la santé. Par reconfiguration nous voulons faire appel aux multiples figures que prennent les organisations face aux enjeux et défis associés aux services de soins et à la promotion de la santé.

ANNONCE
  • Date : du 7 au 11 mai 2012
  • Lieu : Palais des Congrès – Montréal – Canada
  • Congrès organisé par : ACFAS Association francophone pour le savoir
  • Colloque organisé par : ComSanté, UQAM – Canada / CERTOP UMR5044 CNRS, Toulouse France / CRESPPA UMR7217, Paris France

La santé s’organise dans des institutions ou des réseaux que l’on considèrera comme des organisations. Par organisations de santé nous référons tant aux organisations médicales (les hôpitaux, les cliniques, etc.), qu’aux organisations de promotion et de prévention, voire de gestion de la santé, quelles soient privés ou publiques, internationales, nationales ou locales, à but lucratif ou non lucratif. En plus d’inclure une variété d’organisations formelles dans la notion d’ « organisations » de santé, nous proposons, en suivant en cela Zoller (2010)[1], d’ouvrir la réflexion sur l’organisation en tant que processus de réagencement du social, c’est-à-dire questionner, par la clé d’entrée des processus communicationnels, les formes de constitution et transformation des systèmes de santé. Plus précisément, nous nous intéressons dans ce colloque aux reconfigurations organisationnelles et communicationnels qui travaillent actuellement le domaine de la santé. Par reconfiguration nous voulons faire appel aux multiples figures que prennent les organisations face aux enjeux et défis associés aux services de soins et à la promotion de la santé.

Les organisations subissent des reconfigurations qui posent la question de leurs frontières organisationnelles au regard de l’intégration de plus en plus prononcée d’acteurs de la société civile (les associations de patients, les citoyens auxquels est offert la possibilité de consulter les rapports sur les hôpitaux, par exemple) et d’un Etat préconisant des principes de responsabilisation. Ceci interroge les nouvelles missions des organisations de santé prises entre une mission fondamentale de soin, mais également une mission économique au sens où les contraintes du système de santé poussent à leur gestion maîtrisée ; s’ajoute une mission civique selon laquelle les organisations de santé exercent une responsabilité sociale.

Qu’il s’agisse de nouvelles démarches de gestion, de nouvelles formes de normalisation, de nouveaux standards, de nouveaux acteurs, de nouvelles maladies, ces transformations amènent les organisations à se renouveler, à se reconfigurer. Ces reconfigurations passent par de nouvelles formes de communication, qui visent à assurer aussi bien l’interopérabilité des systèmes – le partage de l’information et des savoirs – que la coordination et la redéfinition des soins. Le besoin de coordination et ses modalités ne s’expriment pas de la même manière selon les contextes sociaux et les contextes organisationnels. Or ces reconfigurations organisationnelles interrogent les transformations associées des activités de communication. Si la notion de « configuration » nous enjoint à saisir les formes, les structures, les « patterns » associés à ces mutations, notons que le préfixe ‘re’ de « reconfiguration » nous en rappelle le mouvement continu – le caractère dynamique des transformations du système de santé – ainsi que son caractère itératif : s’agit-il de configurer afin d’assurer une certaine continuité, de concilier changement et permanence ?

Trois types de reconfigurations sont ici différenciés: (1) les reconfigurations des systèmes de santé nationaux ou internationaux, touchant la viabilité et la mise en cohérence des réseaux de santé, (2) les reconfigurations institutionnelles, touchant les missions des organisations de santé et leurs modes opératoires, (3) les reconfigurations professionnelles, touchant les territoires et les formes de coordination des individus et groupes participant aux service de soins et à la promotion de la santé. Ces trois formes de reconfiguration soulignent l’importance de la mise en cohérence des multiples figures de l’organisation de la santé, figures associées à des impératifs tantôt sociaux ou économiques, tantôt technologiques ou relatifs aux pratiques professionnelles, tantôt administratifs ou éthiques.

Le système de santé est une organisation qui s’ouvre de manière exponentielle à son environnement. Quelles frontières, aussi bien professionnelles que politiques, s’en trouvent redessinées ? Quel visage de la santé en résulte-t-il ? Les axes suivants proposent différentes avenues pour en dresser le portrait.

Axe 1 – Développement des réseaux, reconfigurations territoriales, politiques des soins et relations inter-organisationnelles

Dans les évolutions des systèmes de santé on peut constater des transformations liées aux politiques de santé. Les politiques de gestion des territoires (par exemple, politique de regroupement des hôpitaux en France) ne sont pas sans effet sur la manière de communiquer ensemble et à distance. Il existe des interventions règlementaires ou incitatives qui peuvent changer la donne : le partage des informations en temps réel au travers de réseaux informatisés, le développement du dossier patient, sont autant de dimensions qui interfèrent sur les manières de travailler ensemble, sur un même site et à distance.

La répartition des actes ou des populations à prendre en charge s’appuie également sur un partage renouvelé entre secteur public et secteur privé. On constate par exemple en France un clivage entre les interventions courantes, à faibles risques et bien remboursées, prises en charge par le privé, et celles plus complexes et à risque laissées au secteur public. Qu’en est‐il des autres pays ? Comment se fait le partage entre institutions ? Existe‐t‐il une spécialisation en fonction de critères financiers, sociaux, ou en fonction des types de spécialisation ? La séparation s’accompagne t‐elle de formes de coopérations et lesquelles ?

Les réseaux de soin constituent une forme particulière de relations entre institutions. Les établissements doivent progressivement obtenir des autorisations de prise en charge sur certains types et niveaux de pathologie, selon un dispositif qui dessine différents territoires du soin en même temps que des formes de parcours préconisés. Comment peut‐on caractériser les modalités de la coopération dans ces configurations ? Il sera intéressant de montrer comment se construit le fonctionnement des réseaux de soins dans différents pays, comment les différents acteurs s’organisent entre eux. Peut‐on rapporter la forme d’organisation observée à une prise en charge spécifique liée à une pathologie, ou bien ces prises en charges sont‐elles liées à la composition des réseaux et à la diversité professionnelle de leurs membres?

Axe  2- Formalisation et standardisation, reconfigurations des pratiques professionnelles

On constate un développement des certifications qualité, des règles de sécurité, des dispositifs gestionnaires au plus près de l’activité. Ainsi les politiques publiques de ces dernières décennies ont cherché à introduire progressivement la dimension économique dans la décision de soin. Les transformations des modalités de coordination tiennent également à la formalisation et la standardisation des méthodes et procédures, à travers la protocolisation, les prescriptions de ‘bonne pratique’, et autres recommandations associées à l’évaluation des pratiques professionnelles. Au‐delà des méthodes elles‐mêmes, ce sont aussi les valeurs, les normes professionnelles qui sont travaillées par des référentiels issus du secteur marchand et qui font l’objet de formes diverses d’appropriation (gestion de la qualité, gestion des risques, démarche processus…).

La question du temps et des effectifs est aussi un élément important à prendre en compte. On peut s’interroger sur la manière dont s’accroit l’intensité du travail dans un contexte marqué par la pénurie. Comment évoluent les collectifs de travail ? Y a‐t‐il une montée en puissance des fonctions d’encadrement et une transformation de ses missions, des manières de les conduire ? L’accès à ces fonctions est‐ elle liée à la trajectoire de soin ou constate‐t‐on une diversité dans la manière de pourvoir ces fonctions ?

Axe 3 : Déploiement et reconfigurations associés à la mise en œuvre des technologies dans les systèmes de santé

Au regard des évolutions observables dans les services de santé, il est possible d’identifier deux logiques fortes dans les formes de mobilisation des TIC :

  1. Une logique d’intégration des systèmes d’information des établissements incluant l’extension de cette informatisation aux activités de soins. Les TIC constituent de plus en plus la trame des activités opérationnelles et de gestion, en les imbriquant, en lien avec des objectifs de meilleure efficience,,de maîtrise budgétaire, et de traçabilité requise par les exigences médico légales ;
  2. Une logique de développement de formes d’interopérabilité entre systèmes d’information des établissements et autres opérateurs des réseaux de santé (notamment, médecine de ville), pour assurer le suivi des patients, dans un contexte de parcours de soins marqués par des épisodes de plus en plus spécialisés, mis en oeuvre par une offre de services régionalisée, organisée en termes de complémentarité et privilégiant les soins ambulatoires.

L’offre de solutions informatiques apparaît en bonne part limitée, peu stabilisée, parfois technologiquement dépassée. Comment caractériser cette offre selon les pays, et comment expliquer cette situation ? Comment les établissements opèrent‐ils le choix de déploiement de ces systèmes, quel rôle est attribué aux professionnels de santé ? En quoi ces nouveaux systèmes participent‐ils d’une évolution des activités, de leur coordination, et de la relation au patient ? Les changements dans les modalités de la coordination peuvent être liés aux évolutions des objets techniques (dossier du patient papier ou informatisé, fiches de reporting ou d’enregistrement de l’activité), ainsi qu’aux nouvelles taches qui incombent aux personnels soignants.

L’instauration d’un système d’information de santé n’a pas seulement une finalité comptable et statistique ; elle tend à évaluer l’efficacité des activités thérapeutiques et soumettre l’activité médicale au contrôle de la représentation nationale et des services de l’administration. Ces transformations ne sont certainement pas sans effet sur les charges de travail, la répartition des activités et l’échange des informations, notamment parce qu’elles introduisent de nouvelles dépendances entre services. Ce travail d’organisation est d’autant plus complexe que différentes réformes se succèdent et sédimentent des pratiques, des règles, des habitudes qui se superposent sans toujours permettre le fonctionnement souple et réactif nécessaire aux professionnels.

Axe 4: Les figures du patient en tant que citoyen, partenaire, usager, consommateur….les figures de l’organisation sociétale, partenaire, de service, productrice…

Une autre dimension importante des transformations en cours a trait aux patients et à la façon dont ils s’inscrivent dans la relation de service qui les lie aux professionnels des établissements de soin. Ces évolutions mettent notamment en jeu les transformations du droit des patients, de leur approche des pratiques de soins et leurs rapports aux professionnels de santé en lien avec des évolutions sociales plus globales. La relation de soin est de plus en plus vue comme une coproduction entre les professionnels et les malades. Les patients cherchent dans les médias et via l’internet des informations sur les pathologies et les thérapies, au risque de s’égarer dans cette profusion de discours. Cette nouvelle posture des patients et de leur environnement familial interroge sur l’évolution des rapports aux soignants, au plan notamment de la nécessaire construction de la confiance qui combine diversement connaissances et croyances (Karpik, 2007)[2].

Par ailleurs, le développement des associations de patients, et l’obligation de représentation des usagers au sein de divers conseils et commissions de l’hôpital posent la question de l’effectivité de ce que certains experts appellent la ‘démocratie sanitaire’. En quoi et à quelles conditions cette participation renouvelée des patients contribue‐t‐elle aux transformations des organisations hospitalières ?

Enfin, la montée en puissance du rôle des établissements du secteur privé au sein des réseaux de santé interroge sur les conditions de cet accès au soin, sur l’information dont disposent les patients, et plus largement sur les formes renouvelées des inégalités de l’accès aux soins.

Axe 5 : Le rapport entre établissements de santé, système de santé et société civile : une mission reconfigurée ?

Les établissements de santé sont de plus en plus interpelés dans les média au plan de leur responsabilité dans les maladies nosocomiales, et plus largement du point de vue de la qualité des soins prodigués aux patients. La médiatisation des risques de pandémies interroge également sur le rôle des différents types d’acteurs au sein des systèmes de santé du point de vue de leur prise en charge et de leurs territoires d’intervention. Les formes de rationalisation de l’offre de soins, qui tendent fréquemment à concentrer l’offre sur des pôles régionaux suscitent des réactions au sein de la population, qui manifeste son inquiétude au regard de l’éloignement des établissements de santé. Comment les établissements de santé tentent‐ils d’instaurer de nouvelles relations avec la population ? Peut‐on parler du développement d’un débat public autour des enjeux de santé, sur quelles questions, et quelles formes prend‐il ?

Dans ce contexte, les établissements de santé se voient assignés de nouvelles missions qui dépassent leur rôle premier de soin. Il s’agit de promouvoir et d’accompagner la société dans sa prise en main de la santé. Les Hôpitaux Promoteurs de Santé, par exemple, se doivent d’éduquer – et non plus soigner – non seulement le patient mais aussi le citoyen. La maîtrise de la santé ne relève plus de compétences curatives seules mais d’un transfert de compétences habilitantes pour l’individu dans la prise en charge autonome de sa santé.

Axe 6 : La santé comme domaine d’étude, reconfigurations interdisciplinaires

La santé n’est-elle qu’un domaine d’études parmi d’autres utiles aux chercheurs dans la connaissance de mouvements plus généraux ? Sa spécificité nécessite-t-elle de l’appréhender selon des méthodes, des croisements disciplinaires inédits ? Cet axe insiste sur une dernière figure de la santé – la santé en tant qu’objet d’étude – et encourage à une réflexion questionnant les défis que cette figure soulève afin d’en délimiter les traits.

Conditions de participation

Les auteurs enverront une proposition de communication de 3 000 signes (espaces compris) et un résumé de 10 lignes, en format Times New Roman, caractère 12 et interligne simple,

au plus tard le 27 Janvier 2012.

Cette proposition doit être adressée à : vasquez.consuelo@uqam.ca ; jolivet.alexia@courrier.uqam.ca

Les propositions de communication ainsi que les articles feront l’objet d’une évaluation en « double aveugle » par les membres du comité scientifique. Les communications sélectionnées seront réparties en ateliers (voir les thématiques). Il conviendra donc pour les auteurs de rendre leurs propositions d’articles anonymes, en envoyant deux types de documents :

  1. Une fiche en format A4 comprenant le titre de la proposition d’article, le nom de l’auteur, son rattachement institutionnel, sa fonction, ses adresses électronique et postale, son numéro de téléphone : merci de bien compléter ces informations, elles sont requises dès soumission pour que nous puissions vous faire figurer sur le programme de l’ACFAS ;
  2. En format A4, le titre de la proposition d’article et le texte de l’article.
  • Décision du comité scientifique : 15 Février 2012
  • Remise des contributions (20 000 à 30 000 signes) : 6 Avril 2012

Publication des actes

Les actes  seront publiés sur le site du Centre institutionnel de recherche sur la communication et la santé de l’UQAM – ComSanté.

Tout participant-contributeur au colloque doit s’inscrire au congrès de l’ACFAS (http://www.acfas.ca/congres/). L’inscription (1) donne accès à toutes les séances du congrès et (2) donne droit à l’abonnement à la revue Découvrir.

Compte tenu des règles de l’ACFAS, les communications seront mises en ligne après inscription au congrès.

Responsables scientifiques de la manifestation

  • Anne Mayère, Professeure en sciences de l’information et de la communication, Université de Toulouse, CERTOP, UMR 5044, Centre d’Etude et de Recherche Travail, Organisation, Pouvoir
  • Consuelo Vasquez, Professeur adjointe au département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal, ComSanté: Centre de recherche sur la communication et la santé
  • Régine Bercot, Professeure de sociologie, Université Paris 8, Laboratoire CRESPPA, UMR 7217, équipe Genre Travail Mobilité
  • Alexia Jolivet, Stagiaire postdoctorale au Laboratoire ComSanté, Centre de recherche sur la communication et la santé, Université du Québec à Montréal, et chercheure au CERTOP, Centre d’Etude et de Recherche Travail, Organisation, Pouvoir, UMR CNRS 5044 Université de Toulouse.

Calendrier :

  • Date limite de réception des propositions de communication : 27 janvier 2012
  • Evaluation par le comité scientifique : du 27 janvier au 15 Février 2012
  • Retour vers les auteurs : 17 février
  • Envoi par les auteurs de leur communication : 6 avril 2012

Renseignements: vasquez.consuelo@uqam.ca ;  jolivet.alexia@courrier.uqam.ca ;  anne.mayere@iut-tlse3.fr ; regine.bercot@gtm.cnrs.fr

Notes

[1] Heather M. Zoller (2010). What Are Health Organizations? Public Health and Organizational Communication. Management Communication Quarterly. 24(3) 482–490

[2] Karpik L., (2007), L’économie des singularités, éd. Gallimard.

Contact
  • Anne Mayere
    courriel : anne [point] mayere (at) iut-tlse3 [point] fr

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Parution – L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique

 

Bertrand Mas, Frédéric Pierru, Nicole Smolski, Richard Torrielli (dir.), L’hôpital en réanimation: le sacrifice organisé d’un service public emblématique, Paris, Editions du Croquant (Savoir/Agir), 2011.

Un livre sur les transformations actuelles du monde hospitalier, et plus largement sur celles des services publics et de l’Etat.

Introduction: Des praticiens et des chercheurs croisent leurs diagnostics et leurs pronostics

Il est des rencontres qui font un livre et fondent une ambition. À l’occasion du séminaire de réflexion organisé par le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E), médecins hospitaliers, professionnels de terrain, économistes, sociologues, philosophes, ont cherché à décoder les raisons du malaise profond qui affecte aujourd’hui l’hôpital public. Nous avons décidé de livrer ici les clés de ce décryptage.

Un constat s’impose. Lentement, progressivement, insidieusement, depuis plus de 30 ans, malgré les impasses et les effets pervers des réformes néo-libérales, les politiques publiques nationales et européennes ont créé les conditions de la privatisation et de la libéralisation de notre système de santé solidaire. Et le fait le plus frappant réside en ce que ces évolutions ont été conduites dans une opacité totale sans que jamais le débat démocratique ne puisse véritablement s’emparer de ce sujet crucial et offrir un choix clair aux citoyens.

Qui sait qu’il n’existe plus, juridiquement, d’hôpitaux publics en France puisque la catégorie d’« hôpital public » a été méthodiquement rayée de la législation à l’occasion de l’adoption de la loi portant réforme de l’hôpital, le 21 juillet 2009 ?

Qui sait que les décisions administratives au sein des hôpitaux sont désormais motivées par la rentabilité forcenée, la mise en concurrence acharnée et la conquête de parts de marché ? Les réunions hospitalières institutionnelles sont devenues de véritables réunions de directoire d’entreprises marchandes.

Qui sait qu’aujourd’hui les médecins hospitaliers, et demain les infirmières, peuvent être rémunérés à la performance selon des critères édictés par des agences paraétatiques ? Le médecin qui vous prend en charge ne vous soigne plus seulement en conscience. Il a aujourd’hui perdu une part de son autonomie, de son indépendance et de son libre arbitre. Sa pratique n’est plus uniquement fonction des données de la science ou de son expérience. Il est un médecin sous influence. Influence administrative car la verticalisation et la concentration des pouvoirs aux mains d’exécutifs non élus (chefs d’établissement, directeurs généraux des ARS) atteignent aujourd’hui un paroxysme. Influence économique car tout le champ de la médecine semble devoir se réduire en une somme d’actes techniques juxtaposés auxquels correspondent des tarifs précis, ajustables à tout moment. Des agences conseillent ou promeuvent tel ou tel mode de prise en charge. Et de votre compliance, voire de votre soumission dépendront la pérennité de votre emploi de médecin hospitalier, devenu précaire, et le montant de votre rémunération, devenue variable. Influence juridique, enfin, car la recherche de la guérison sans incident, sans accident et sans séquelle s’est introduite dans la relation médecin-malade et tend à faire disparaître le « colloque singulier » au bénéfice du contrat de résultat.

Beaucoup l’ignorent. Pourtant il s’agit de mesures souvent techniques qui, en s’empilant au fil du temps, finissent par opérer une véritable révolution à la fois conceptuelle et pratique. L’on pourrait même parler d’une contre-révolution tant, en réalité, l’objectif, d’ailleurs assumé par certains idéologues patronaux, est de sacrifier notre modèle de protection sociale, hérité du Conseil national de la Résistance.

Paradoxalement, ce sont des bouleversements que beaucoup de médecins ont validés, plus ou moins consciemment, oubliant parfois le sens profond de leur vocation à soigner. Sont-ils pour autant responsables de n’avoir su résister et de s’être ainsi compromis à accepter, la lassitude aidant, ce renoncement éthique et déontologique ; et pour certains, de se rendre même complices de cette nouvelle doctrine par l’acceptation du rôle de « manager » que veut leur conférer la nouvelle gouvernance de l’hôpital ? En réalité, une analyse attentive des réformes démontre que la conversion du monde médical aux valeurs mercantiles est le fruit d’une volonté délibérée et d’une impulsion programmatique d’une technocratie gestionnaire et des lobbies assurantiels et industriels : « On ne naît pas marchand, on le devient. » Ce furent des évolutions extrêmement progressives et souvent insidieuses, de sorte qu’elles furent difficiles à dénoncer pour un professionnel accaparé par son activité quotidienne auprès des malades. D’ailleurs, le médecin ainsi conquis à son insu n’était probablement pas intellectuellement équipé pour comprendre et faire barrage à cette offensive du marché et de l’État, lesquels avaient scellé de longue date un pacte inavoué consacrant la dissolution de l’hôpital public.

Ce déni de démocratie est la marque de fabrique des récentes réformes (financement des hôpitaux, Loi HPST) et il est aujourd’hui à l’origine d’une spirale de défiance qui abîme les relations entre les soignants, certains administratifs et les patients. Or, sans confiance il n’est point de médecine efficace et solidaire au service de tous. Le discours de « la » réforme – sous-entendue la seule possible et imaginable – résonne violemment et assourdit celles et ceux qui croient en la suprématie des valeurs républicaines de solidarité, d’égalité et de méritocratie. Nous sommes désormais toutes et tous déstabilisé-e-s par des injonctions contradictoires et paradoxales permanentes. Et nous finissons parfois même par douter du sens premier de nos engagements.

Les pages qui vont suivre tentent donc de décrypter les réformes néo-libérales en cours. Le réquisitoire est accablant. Le constat éclairant. L’hôpital et ses réformes apparaissent paradigmatiques de l’évolution en cours et à venir des services publics.

Néanmoins, nous voulons conforter notre analyse au-delà de la simple dénonciation stérile d’un complot. L’alliance singulière des hommes et des femmes que nous sommes porte également l’ambition de proposer une vision différente et un projet à contre-courant de la pensée dominante. Nous devons rétablir l’autonomie et la prééminence des professionnels et des intellectuels en lieu et place des « experts » ; ces idéologues d’un nouveau genre usurpent la légitimité scientifique pour servir des intérêts privés bien plus prosaïques. L’invocation de la « science », de la « fatalité des faits », l’exhibition de statistiques plus ou moins fallacieuses, l’appel au « bon sens gestionnaire » sont censés faire taire le débat démocratique. Nous refusons cet évidement de la délibération collective. Contre eux, nous proclamons que la santé n’est pas un bien de consommation. Contre eux, nous défendons une recherche médicale et une formation médicale continue indépendantes. Contre eux, nous affirmons que les valeurs professionnelles d’éthique et de déontologie sont porteuses d’avenir pour nos métiers, et sont au fondement de la relation de confiance qui nous lie aux patients. Contre eux, nous pensons qu’un travail d’équipe serein est davantage vecteur d’efficience que les coûteuses politiques de l’évaluation quantophrène et de l’enfermement dans des normes élaborées en dehors, sinon contre les professionnels.

Enfin, nous sommes mus par une conviction forte : il existe, plus que jamais, une place pour un hôpital public d’excellence dans notre société. Et cette place doit être non seulement défendue, mais aussi étendue. L’hôpital public, en tant qu’il est seul porteur, au sein d’une offre de soins en voie de privatisation accélérée (médecine libérale, cliniques, industrie pharmaceutique), de la logique et des valeurs de service public, doit investir de nouveaux champs d’activité, en particulier la médecine de proximité, qu’elle soit curative ou, surtout, préventive. C’est en réalité en faveur d’une nouvelle ambition pour l’hôpital public que nous plaidons : un hôpital réformé, instrument de lutte contre les déserts médicaux, s’appuyant sur de nouveaux modes de gouvernance locale et régionale, ouvert sur son environnement, modèle de démocratie sanitaire et consacrant la fin d’une certaine médecine basée sur un mandarinat féodal. Il nous appartient de prendre en main nos destins et de tourner le dos aux résignations. Les défis sont nombreux. Certes. Mais, pour qui a le sens de l’Histoire et l’ambition du progrès, il est aujourd’hui deux enjeux majeurs à relever : réinventer l’hôpital public républicain et refonder les valeurs d’une médecine humaniste.

Il va de soi que si ce livre a été initié par des praticiens hospitaliers, issus d’une spécialité plutôt dominée dans le champ médical, il ne se veut absolument pas un plaidoyer pro domo des intérêts d’une profession médicale – au demeurant très éclatée tant dans ses conditions d’exercice, ses pratiques que dans ses revenus – que l’on considère souvent comme privilégiée et « intouchable 1 ». Les médecins ont l’habitude de travailler en équipe, avec les infirmières, les aides-soignantes, les assistantes sociales 2, etc. Les réformes mettent en cause non seulement l’hôpital public, institution républicaine où exercent tous les soignants, mais aussi les équipes elles-mêmes. À rebours donc de tout corporatisme, cet ouvrage vise, au contraire, à restituer et à expliquer, grâce à l’éclairage des sciences sociales, les plaintes ordinaires, formulées par toutes les catégories de soignants, face à un univers qui, sous l’effet des réformes, se bureaucratise, se déshumanise, génère toujours plus de démotivation et de résignation, de la souffrance au travail aussi, multiplie les conflits éthiques et de loyauté (« dois-je privilégier le bien du patient ou celui des finances de l’hôpital ? »).

Il est organisé en deux grandes parties. La première vise à restituer le contexte macro-économique et, surtout, macro- politique de la conformation toujours plus grande du monde hospitalier à la rationalité néo-libérale et aux préconisations du New Public Management. Elle démonte les engrenages idéologiques, budgétaires, instrumentaux de « La » réforme. La seconde partie s’efforce d’identifier les conséquences de cette grande transformation hospitalière sur les pratiques des soignants et, partant, sur la qualité des soins reçus (ou non) par les usagers de cette institution républicaine centrale. Ce faisant, cet ouvrage tente de tenir ensemble les dynamiques macrosociales et leurs manifestations les plus microsociologiques, les analyses de chercheurs en sciences sociales et en économie et les leçons qu’il est possible d’en tirer pour dessiner une réforme alternative de l’hôpital. Autrement dit, il se veut fidèle à l’ambition de la collection, savoir pour agir en faveur du progrès social.

 

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Apple à communication – Les rapports entre mondialisation et systèmes de santé

 

Samedi 25 février 2012  |  Villetaneuse (93430)

L’ISRICH et l’A2ID proposent cette année aux chercheurs de toutes disciplines de réfléchir aux conséquences attendues de la mondialisation des systèmes de santé. Les principaux thèmes mis à l’étude sont : 1- Quelles conséquences attendre de la nouvelle donne mondiale en matière de santé ? 2- Quelles conséquences attendre de la spécialisation des territoires ou des régions sur un des secteurs de la santé ? 3- Quelles sont les nouvelles frontières matérielles et symboliques du soin et son impact sur les patients et les professions de la santé, ou sur les pratiques du soin elles-mêmes ? 4- Quelles sont les nouvelles définitions du soin, des systèmes de santé ? Quel en l’impact attendu en terme de politique publique et/ou au niveau des acteurs des systèmes de santé ?

6e Conférence ISRICH, 9ème conférence de l’A2ID (conférence jointe) :  Paris les 26 et 27 avril 2012.

L’Association ISRICH (International Society for Research on Innovation and Change in Health Care Systems) et l’A2ID (Association internationale et interdisciplinaire sur la décision) se penchent sur les nouvelles frontières matérielles et symboliques des systèmes de santé et ses implications au niveau individuel, organisationnel ou sociétal (choix sociaux).

Ces conférences conjointes sont organisées avec la concours de :

  • International Society for Research on Innovation and Change in Health Care Systems – ISRICH.
  • European Business School, Paris.
  • Université de Caen Basse Normandie (UCBN).
  • Université de Paris 13.
  • Pôle Risques, MRSH UCBN.
  • Centre d’Études et de Recherche sur les Risques et Vulnérabilités (CERReV EA 3918).
  • CEPN – CNRS, Université de Paris 13.
  • CR2S-Management, IGS, Paris.
  • Institut Européen des Affaires (IEA), Paris.
  • Institut Européen du Management Social (IEMS), Paris.
APPEL A COMMUNICATIONS :
Quelles conséquences peut-on en attendre à terme de la mondialisation des systèmes de santé ?

Depuis plus de trente ans, la constitution de groupes de santé transnationaux et la diffusion d’innovations médicales à travers le monde ont profondément bouleversé les systèmes de santé qui s’étaient bâtis sur des bases nationales ou locales.

Plusieurs pays (la Tunisie, la Hongrie, la Thaïlande ou plus récemment l’Inde) ont choisi de faire de la santé un axe de développement de leurs territoires avec des fortunes diverses tant du point de vue des Hommes que des territoires. Quel est l’impact escompté par les différentes politiques publiques sur les territoires ? L’innovation participe-t-elle réellement à l’amélioration des systèmes de santé ?

Face aux demandes d’adaptations dans ce secteur (arrivée du management, contraintes budgétaires, « crise » des professions de santé,…), différentes stratégies d’adaptation nationales, ou locales ont été expérimentées. La mondialisation de la santé est-elle subie ou au contraire participe-t-elle à la valorisation des territoires ?

Au côté des territoires, patients et professionnels de santé doivent composer avec ces évolutions. Comment se positionnent les professionnels de santé impliqués dans ce nouveau paysage du secteur de la santé ? Quelles stratégies d’adaptation ont-ils effectivement mis en place ?

Ce renforcement de l’industrie du soin en général ne doit pas occulter les profondes remises en cause dans la définition même des systèmes de santé. Ces systèmes sont-ils des éléments de sécurité, de stabilité et de gouvernance mondiale ? Quel est l’impact de ces réorganisations en matière de développements humains ? Comment repenser les politiques publiques de santé ? Quels sont les enjeux en matière d’éthique ? Constate-t-on au niveau local l’apparition de nouvelles formes de coopération ou de compétition au niveau des professionnels de santé (KickBusch, 2011) ?

Les principaux thèmes mis à l’étude sont :

  1. Quelles conséquences attendre de la nouvelle donne mondiale en matière de santé ?
  2. Quelles conséquences attendre de la spécialisation des territoires ou des régions sur un des secteurs de la santé ?
  3. Quelles sont les nouvelles frontières matérielles et symboliques du soin et son impact sur les patients et les professions de la santé, ou sur les pratiques du soin elles-mêmes ?
  4. Quelles sont les nouvelles définitions du soin, des systèmes de santé ? Quel en l’impact attendu en terme de politique publique et/ou au niveau des acteurs des systèmes de santé ?

ISRICH et l’A2ID accueillent chaque année des chercheurs et doctorants de différentes disciplines (économie, management, santé publique, anthropologie, sociologie…).

Session spéciale : Lecture et écriture d’article scientifique : Le colloque sera précédé d’une session spéciale animée par Georges Borgès Da Silva (rédacteur en chef de Pratiques et organisation des soins) consacrée à la lecture et à l’écriture d’articles scientifiques.

Toute inscription doit être faite aux organisateurs avant le 25 février 2012.

Modalités de soumission :

Les textes de communication (20 pages maximum, police 12, interligne 1, Times New Roman) doivent être adressées à Bertrand Pauget (bertrandpauget at ebs-paris.com)

Date limite pour la soumission des articles complets : 25 février 2012.

Retour motivé des avis du comité de lecture (relecture en double aveugle par les pairs) : 15 mars 2012.

Les langues de soumissions sont l’anglais et le français.

Comité scientifique :

  • Président : Ali Smida, A2ID, CR2S-Management, CEPN-CNRS, Professeur, Université de Paris 13, PRES Paris-Cité-Sorbonne, France.
  • Co-président : Bertrand Pauget, Professeur, EBS Paris, France.
  • Rajat Acharyya, Professeur, titulaire de la chaire du département économie, Jadavpur, Calcutta, India.
  • Thomas Grebel, Friedrich-Schiller, University of Jena, Germany.
  • Bernard Cadet, Professeur émérite, A2ID, CR2S-Management, Université de Caen – Basse Normandie, France.
  • Alina Gomez, A2ID, CR2S-Management, Professeur, Université Javeriana Cali, Colombie.
  • Henk Hadders, University of Gronigen, The Netherlands.

    Infos diverses :

Site Web du Colloque : Les informations sur le déroulement du colloque seront disponibles à l’adresse Internet suivante : http://www.isrich.eu

Frais d’inscription et de participation :

  • Pour les chercheurs et les professionnels : 100 euros (Cent euros) pour toute inscription avant le 20 avril 2011. 120 euros (cents vingt euros) au-delà du 20 avril 2011. Ce tarif inclut l’inscription à l’atelier d’écriture, l’inscription au colloque, les pauses café & les déjeuners durant l’atelier et le colloque.
  • Pour les étudiants & doctorants : 80 euros. Ce tarif inclut l’inscription à la session spéciale et le déjeuner. L’inscription au colloque, le(s) déjeuner(s) et les pauses café.
  • L’inscription à la soirée de gala du 26 avril est effectuée séparément et coûte 40 euros (quarante euros).
  • L’inscription seule à l’atelier d’écriture est possible au tarif de 40 euros (quarante euros). Ceci inclut les frais d’inscription et la pause déjeuner.


  • Bertrand Pauget
    courriel : bertrandpauget (at) ebs-paris [point] com


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Parution – Lettre de l’Observatoire du sida et des sexualités

 

 

 

 

Lettre de l’Observatoire du sida et des sexualités – n° 7, octobre 2011

Accéder à la lettre

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Parution – Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive

 

Bernard Andrieu (dir.), Le corps du chercheur. Une méthodologie immersive, Presses universitaires de Nancy, 2011.


Ce livre établit que le corps du chercheur(euse) est à comprendre à la fois en 1er et en 3e personne sans pour autant prétendre réduire l’écart méthodologique entre les deux et plaide, en épistémologie du corps, pour une anthropologie engagée dans le monde des autres.

La stratégie immersive est ici décrite de manière théorique par le philosophe Bernard Andrieu et sur le terrain des pratiques corporelles par l’anthropologie sociale d’Eric Perera, Sylvain Rouanet et Éric de Léséleuc.

Les stratégies de visibilisation et de stigmatisation des acteurs et actrices, comme les décrivent par les sociologues Natacha Chetcuti et Maxime Cervulle démontrent comment les lesbiennes et les femmes sont également minorées du fait de leur appartenance ethnoraciale.

Le savant lui-même, dès l’interaction objet-sujet comme l’analyse l’historien des sciences Sébastien Poinat, écrit à travers sa corporéité. L’épistémologue des Staps Matthieu Quidu accomplit un pas supplémentaire en envisageant l’expérience corporelle vécue des scientifiques.

 

Première partie : stratégies d’immersion

Bernard ANDRIEU — Introduction

Bernard ANDRIEU — Mon corps, projecteur ou immerseur ?

Eric PERERA, Sylvain ROUANET, Eric DE LÉSÉLEUC — Comprendre par corps le phénomène étudié ? Stratégies d’immersion dans un groupe de body-builders

Deuxième partie : le corps du savant

Sébastien POINAT — Le corps du physicien et le savoir

Matthieu QUIDU — L’aventure du corps dans la philosophie des sciences au XXesiècle : trois thèses sur la valeur épistémologique de la corporéité du savant

Troisième partie : modes de subjectivation

Natacha CHETCUTI — La sexualité comme mode de subjectivation politisée du genre ?

Maxime CERVULLE — La couleur des épistémologies. Race, politique des savoirs et Critical White Studies


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Parution – Body and Society

 

Body and Society, juin/septembre 2011, n°17 (2-3)

 

Elizabeth F.S. Roberts and Nancy Scheper-Hughes

Introduction: Medical Migrations

 

Lawrence Cohen

Migrant Supplementarity: Remaking Biological Relatedness in Chinese Military and Indian Five-Star Hospital

 

Nancy Scheper-Hughes

Mr Tati’s Holiday and João’s Safari – Seeing the World through Transplant Tourism

 

Stefan Beck

Staging Bone Marrow Donation as a Ballot: Reconfiguring the Social and the Political Using Biomedicine in Cyprus

 

Ara Wilson

Foreign Bodies and National Scales: Medical Tourism in Thailand

 

Miriam Ticktin

How Biology Travels: A Humanitarian Trip

 

Ian Whitmarsh

American Genomics in Barbados: Race, Illness, and Pleasure in the Science of Personalized Medicine

 

Sandra Teresa Hyde

Migrations in Humanistic Therapy: Turning Drug Users into Patients and Patients into Healthy Citizens in Southwest China

 

Charis Thompson

Medical Migrations Afterword: Science as a Vacation?

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Parution – Médecine et Sciences humaines. Nouveau manuel pour les études médicales

 


Médecine et Sciences humaines. Nouveau manuel pour les études médicales, Sous la direction du collège national des enseignants de Sciences humaines et sociales en médecine, Paris, Editions Belles-Lettrs, 2011, 720 p.

Cet ouvrage pluridisciplinaire est destiné à accompagner l’enseignement de sciences humaines et sociales au sein de la formation médicale. Il s’adresse aux étudiants de médecine et à tous ceux qui s’engagent dans les métiers du soin ou qui s’intéressent aux questions épistémologiques, éthiques et sociales posées par la médecine contemporaine.
Les nouvelles relations entre soignants et patients, l’interrogation sur l’identité scientifique de la médecine, le développement spectaculaire des techniques médicales, l’exigence d’une sensibilisation aux enjeux éthiques et bioéthiques du soin face à l’évolution des demandes, individuelles et sociales, et aux perspectives ouvertes par les sciences du vivant appellent une réflexion spécifique.
Fournir des repères historiques et conceptuels à cette réflexion, interroger les présupposés de la pensée médicale, évaluer les multiples responsabilités liées au soin, promouvoir l’indépendance du jugement, le sens des problèmes et la clairvoyance critique sont les objectifs de l’introduction des sciences humaines dans le monde médical. L’ambition de ce recueil est d’y contribuer. Sans prétention encyclopédique, il invite le lecteur à s’approprier les questions à partir de regards croisés et à prendre ainsi la mesure de la diversité et de la complexité des problèmes humains de la médecine.
Le livre se compose d’une centaine d’études présentées par thématiques, de plusieurs annexes « ressources » (chronologies, références littéraires et cinématographiques, textes de référence en éthique et bioéthique) et d’un index analytique.
Les auteurs, médecins et non médecins, sont des spécialistes des thèmes abordés travaillant aussi bien en sciences humaines (comme anthropologues, économistes de la santé, historiens, juristes, philosophes, psychanalystes, psychologues, sociologues) que dans le monde de la santé (en biologie, cancérologie, génétique, gériatrie, médecine générale, médecine interne, neurologie, neurochirurgie, psychiatrie, rééducation fonctionnelle, et dans les soins infirmiers). Le projet résulte notamment de la collaboration de responsables et enseignants en sciences humaines et sociales des facultés de médecine françaises.

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Call for Proposals for the International Conference – Bodies in Crisis

The Nordic Network Gender, Body, Health in collaboration with RIKK – Center for Women’s and Gender Research and EDDA – Center of Excellence at the University of Iceland

2-4 November, 2011
University of Iceland, Reykjavik

The Nordic Network Gender, Body, Health is based at the Centre for Gender Research at Uppsala University, Sweden and had its first network meeting in January 2008. With the aim of achieving productive interdisciplinary work on issues concerning gender, body, and health, the network gathers researchers and practitioners from a number of diverse fields such as medicine, comparative literature, philosophy, sociology, anthropology, cultural geography, sports- and health sciences, psychiatry, social psychology, and history of science.

We now invite submissions for the fifth meeting with the network Gender, Body, Health, an international conference under the theme “Bodies in Crisis”. The conference will take place on November 2-4, 2011 at the University of Iceland, Reykjavik, Iceland in conjunction with the 20th Anniversary Conference of RIKK – The Center for Women’s and Gender Research at the University of Iceland.

We welcome submissions for papers, panels, and mini-workshops approaching issues within the overarching theme from a broad range of disciplines and fields of research.

Topics can include, but are not limited to:

• Representations and Discourses of Bodies in Crisis
• Vulnerability and Suffering
• Bodies in Economic Crisis and Poverty
• Trauma and PTSD
• Sexuality and Reproduction in Times of Crisis
• Global Bodies and Bodies in Transition
• Bodily Boundaries and Integrity
• Responsible Bodies and Crises of Responsibility
• Healing and Cathartic Forces of Crisis

One page abstracts are due August 1, 2011. Please submit your abstracts to body@gender.uu.se.

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Appel à contribution – Fifth Annual Interdisciplinary Workshop : Economies of Disease & Disability from Antiquity to the Middle Ages

University of Nottingham, United Kingdom 3rd & 4th December 2011

The ‘Disease, Disability and Medicine’ workshops have been a leading UK interdisciplinary forum for scholars working in a variety of disciplines and regions of Medieval Europe . For this year’s workshop we are inviting both scholars in Medieval Studies and Antiquity.
The topic for the 5th workshop is: ‘Economies of Disease & Disability from Antiquity to the Middle Ages’ .

The current economic climate is seeing a renegotiation of the parametersof disability; similar renegotiations must have happened in previous centuries. This workshop will address the following: how did wealth and economy impact on the lives of the impaired their carers and their dependants in Antiquity and Medieval Europe? We are inviting contributions from any discipline related to medical humanities.

Proposals are invited for any aspect of health and wealth, which may include the following topics:
– poverty and disability (is disability wealth-related?)
– definitions of disability
– benefits/ charity and charitable institutions for the impaired
– health economies
– the economic impact of epidemics
– the language of disability
– burial and wealth of the impaired
– work and status
We also welcome proposals applying contemporary models to medieval and antique evidence and vice versa.

Please send abstracts (no more than 500 words) to Dr Christina Lee:
christina.lee@nottingham.ac.uk by 30th September 2011

http://disease.nottingham.ac.uk/doku.php

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