Relations anthropozoologiques. Nouvelles approches & Jeunes chercheurs

Lundi 17 mai 2010  |  Genève (1211, Suisse)

Relations anthropozoologiques. Nouvelles approches et Jeunes chercheurs (2010)

Un panorama d’une socio-anthropologie des relations humain / animal

RÉSUMÉ

L’association IPRAZ (Imaginaires et pratiques des relations anthropo-zoologiques) organise ses deuxièmes journées d’étude consacrées aux relations anthropozoologiques. Quinze jeunes chercheurs contribueront donc à dessiner les contours d’une socio-anthropologie des relations humain / animal à travers leurs propres recherches. Les journées se dérouleront les 17 et 18 mai 2010 à l’université de Genève.

ANNONCE

Organisation : Emmanuel Gouabault (Docteur en sociologie – Haute École de Travail Social de Genève) et Jérôme Michalon (Doctorant en sociologie – MODYS / Université Jean Monnet – St Etienne)

Le 18 juin 2009 se tenait à St Etienne la journée d’étude « Les relations anthropozoologiques : nouvelles approches et jeunes chercheurs.[1] » A l’origine, cette initiative s’est trouvée au carrefour d’un constat et d’une envie.

Le constat d’abord de voir émerger depuis quelques années un objet nouveau dans le paysage des sciences sociales françaises : les relations anthropozoologiques. Constat étayé par la multiplication de travaux, notamment de jeunes chercheurs, sur la question. Ces travaux, marqués par de nombreux métissages conceptuels et épistémologiques, semblent pourtant pointer dans une même direction : comprendre ce qui relie humains et animaux dans l’ici et le maintenant, ainsi que les différentes modalités d’un « faire société » qui dépasserait les barrières de l’espèce.

Ensuite, il y a l’envie. L’envie de provoquer la rencontre et la discussion de ces jeunes chercheurs (dont nous sommes bien évidemment). L’envie d’explorer ensemble les raisons (intellectuelles mais aussi personnelles) qui les ont poussés à s’intéresser à cette question animale tout en maintenant un ancrage disciplinaire attentif à la notion de « social ». Envie encore d’échanger autour des différentes réalités empiriques et symboliques rencontrées au long court de leurs recherches.

La tenue de cette journée a donc été l’occasion de satisfaire cette envie et de donner corps au constat initial : il y avait donc bien matière à discussions. Celles-ci ont tracé les contours d’un double objet. D’une part, celui qui nous rassemblait : les relations anthropozoologiques prises dans une spatialité plutôt occidentale et une temporalité plutôt récente. La variété des situations par lesquelles on pouvait les décrire a été largement illustrée. Et c’est précisément en contraste avec cette multitude de terrains potentiels que la difficulté à trouver des ressources conceptuelles sur les relations anthropozoologiques, notamment du côté de la sociologie francophone, est apparue de manière aussi flagrante que surprenante.

Ainsi, l’esquisse d’un nouvel objet de recherche qui serait une exploration du parcours de la question animale dans le paysage sociologique hexagonal, a pris timidement forme dans nos esprits. Une nouvelle envie en somme, qui nous pousse à proposer une seconde journée d’étude. Et ce d’autant plus que l’intérêt témoigné par les personnes présentes à la première édition, ainsi que par celles qui ont regretté de ne pouvoir y assister, nous encourage à croire en la nécessité d’une récidive.

Vous trouverez ci-dessous le texte de présentation de la première journée d’étude. Il reste toujours d’actualité, comme rappel du cadre général de la journée et du type d’exercice auquel se livreront les participants.

Les travaux sur les rapports qu’entretiennent les populations occidentales avec les animaux connaissent depuis une vingtaine d’années une croissance inédite. La diffusion d’une certaine sensibilité vis-à-vis des questions environnementales, ajoutée aux récentes crises alimentaires liées au système d’élevage et aux modes de consommation des animaux, contribuent à faire des relations anthropozoologiques un enjeu majeur au niveau sociétal et une question légitime dans le champ intellectuel.

L’anthropologie s’est intéressée très tôt à la place symbolique et pragmatique qu’occupaient les animaux dans certaines communautés humaines. Cependant, elle s’est longuement cantonnée à le faire par défaut, soit dans des contextes non occidentaux et/ou non contemporains.

Néanmoins la somme de ces travaux nous rappelle que l’animal est un élément non négligeable (voire incontournable) dans de nombreuses cultures. Un constat qui nous invite à considérer sérieusement les pratiques, les imaginaires et les débats qui engagent actuellement l’animal dans les sociétés européennes et nord-américaines. Les indices de l’existence d’une « question animale » sont sous nos yeux : le nombre de chiens et de chats qui vivent dans les foyers occidentaux, le poids économique du marché de l’animal de compagnie, la virulence des débats autour de la chasse, de la corrida, de l’expérimentation animale, le poids des associations de protection et de défense des animaux domestiques, la prise en compte du « bien être animal » dans les pratiques d’élevage, etc. Pourtant, les approches sociologiques des rapports anthropozoologiques ont encore du mal à émerger et à prendre ces derniers comme un objet légitime et central.

Le but de cette journée sera de présenter des travaux de jeunes chercheurs (ou apprentis chercheurs) prenant pour objet les relations humains/animaux dans des contextes contemporains et occidentaux. Il sera question de montrer en quoi cet objet émergeant impose des bricolages méthodologiques, des transgressions disciplinaires et invite à la créativité. Sans se livrer à un exercice de socio-analyse, les participants auront à cœur de présenter, à partir de travaux récents, comment l’idée d’investiguer cette thématique marginale leur est venue et comment ils ont construit leur propre approche en conjuguant avec les contraintes académiques et disciplinaires.

L’accent sera mis non sur l’unicité, mais au contraire sur la multiplicité des approches socio-anthropologiques des relations humains/animaux. Multiplicité qui témoigne de la complexité de ces relations et de la nécessité de proposer des conceptions innovantes pour la saisir et en rendre compte.

PROGRAMME     Lundi 17/05/2010

10h-10h15 Introduction

10h15-10h30

Emmanuel Gouabault et Jérôme Michalon, Animaux et sciences sociales en Suisse

10h30-11h10

Annik Dubied Les ressources de l’action entre un « non-voyant/parlant » et un « voyant/non-parlant » : Le partage des compétences entre personne déficiente visuelle et chien guide d’aveugle

11h10-11h50

Chloé Mondémé (discutante: Marion Vicart) Etudier les jeunes SDF accompagnés de chiens. Comment faire de l’animal un médiateur entre le chercheur et son objet de recherche

12h00-14h Pause repas

14h-14h40

Christophe Blanchard (discutante: Marion Vicart) Étude des relations entre hommes et goélands dans l’espace marseillais

14h40-15h20

Nathalie Savalois (discutante: Marion Vicart) « Le bonheur est dans le ciel » : Etre passionné par les oiseaux, pratiques entre l’intime et le collectif

15h20-15h40 Pause café

15h40-16h20

Sarah Gamaire (discutant: Jean Estébanez) L’animal en géographie : le loup et le sanglier

16h20-17h

Coralie Mounet (discutant: Jean Estébanez) Vers une approche des conflits homme-prédateur centrée sur les savoirs locaux

Mardi 18/05/2010

9h00-9h40

Nicolas Lescureux (discutant: Jean Estébanez) L’Homme et la vie sauvage. Des rencontres à la transformation de soi

9h40-10h20

Stéphanie Chanvallon (discutant: Antoine Doré) Les sexualités animales : l’altérité en question

10h20-10h40 Pause café

10h40-11h20

Isabelle Autran (discutant: Antoine Doré) Objets légitimes et illégitimes en sciences humaines : le cas des relations homme-animal

11h20-12h30

Catherine Rémy (discutant: Antoine Doré) Discussion finale avec Jean-François Staszak

Ces journées d’étude sont à destination d’un public universitaire (étudiants et enseignants-chercheurs), mais ouvertes à tou-tes.

L’entrée est gratuite.

Uni Mail, 40 bd du Pont-d’Arve, 1211 Genève

LUNDI 17.05.2010

de 08.15 à 12.00 : salle M3220

de 14.15 à 18.00 : salle MS030

MARDI 18.05.2010

de 08.15 à 12.00 : salle M 4220

Contact

  • Emmanuel Gouabault
    courriel : gouabault (at) bluewin [point] ch
« Relations anthropozoologiques. Nouvelles approches & Jeunes chercheurs (2010) », Journée d’étude, Calenda, publié le mardi 06 avril 2010, http://calenda.revues.org/nouvelle16253.html Publié le mardi 06 avril 2010 par Karim Hammou

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