Séminaire – Sciences sociales et VIH/sida

Séminaire – Sciences sociales et VIH/sida

La première journée a pour thème : « Etat des lieux, enjeux et limites de l’expertise profane dans la lutte contre le sida ». Elle a lieu le mercredi 2 juin, de 9h à 17h, à la Maison des Sciences de l’Homme – Paris Nord, à Saint Denis.

La seconde journée est consacrée aux « Recherches contemporaines sur la sexualité au temps du VIH/sida ». Elle a lieu le jeudi 3 juin, de 9h à 17h, dans les locaux de AIDES, à Pantin.

_Informations pratiques :_

La participation est libre, mais nous offrons le repas du midi. Merci de vous inscrire au préalable, afin que nous estimions le nombre de repas.
Inscription avant le 26 mai, auprès de Séverine Carillon :
sevcarillon@hotmail.com et Gabriel Girard : ggirard@ehess.fr

_Adresse des sites :_

Le 2 juin : MSH Paris Nord
4, rue de la Croix Faron, Plaine Saint-Denis, 93210 Saint-Denis

Le 3 juin : AIDES
Tour Essor – 14, Rue Scandicci – 93500 Pantin
Etat des lieux, enjeux et limites de l’expertise profane dans la lutte
contre le sida
2 juin 2010
Paris MSH Paris-Nord

Coordination de la séance : Anthony Billaud (EHESS, Ceaf), Melaine Cervera (ERUDITE, Université Paris-Est), Cécile Chartrain (CRAPE, Université Rennes 1)

La notion d’expertise profane a permis de mettre en évidence non seulement la montée en puissance, à la fin des années 1980, d’une nouvelle parole associative fondée sur l’expérience de la maladie mais aussi l’affirmation par les collectifs de malades de leur capacité et de leur légitimité à remettre en cause l’hégémonie des scientifiques, en participant eux-mêmes à l’élaboration des cadres de la recherche ou à la définition des critères de mise à disposition des médicaments. A un niveau plus individuel, il est aujourd’hui admis que ces mouvements ont participé à un rééquilibrage de la relation médecin-patient dont les bénéfices se sont étendus bien au-delà de la lutte contre le sida. L’expertise profane apparaît alors comme l’avatar d’une nouvelle démocratie sanitaire dont le champ de lutte contre le sida serait le principal terrain d’expérimentation. Pourtant, il importe d’aller au-delà des évidences qui entourent aujourd’hui cette notion pour questionner sa valeur heuristique – notamment appliquée à la mobilisation au Sud -, son historicité et ses limites. Ce séminaire nous permettra notamment de discuter des modes de production et de transmission des savoirs profanes appliqués à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Nous insisterons également sur les mobilisations qui ont pu être initiées grâce à la circulation de ces savoirs profanes, sur les nouveaux champs d’intervention qu’elles ont permis d’ouvrir mais aussi sur les tentatives d’encadrement institutionnel qu’elles ont pu générer.

9h : Accueil et introduction de la journée

9h30 – 12h Production, transmission des savoirs profanes et évolution de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PvVIH)
Discutante : Karine Delaunay (IRD, URMIS), sous réserve

Anthony Billaud (CeAF, EHESS) : L’émergence de l’expertise profane à Dakar (Sénégal) : le rôle ambigu des réseaux associatifs Nord/Sud

Fatoumata Hane (IRD, INSERM) : Production des savoirs et construction de l’expertise chez les PvVIH au Sénégal

Florence Thune (Paris 1, Responsable pôle formation de Sidaction) : Patients formateurs au Burkina-Faso. L’intervention des personnes séropositives au sein des formations sur la prise en charge du VIH par les
médecins

13h30 – 16h Expertise profane et luttes politiques : entre contestation et intégration
Discutant : Fabrizio Cantelli (FNRS, Université Libre de Bruxelles)

Yuvany Gnep (GReCSS, Université Aix Marseille) : Circulation des savoirs profanes en relation avec la mobilisation contre le sida sur les sites Internet communautaires chinois

Melaine Cervera (ERUDITE, Université Paris-Est) : Les germes d’un nouveau champ d’intervention de l’expertise profane dans la lutte contre le VIH/sida : du développement à la captation, vers une structuration

Laurent Gaissad (Lasco Sociapol, Université Paris Ouest Nanterre, Université Libre de Bruxelles) et Charlotte Pezeril (Observatoire du Sida et des Sexualités, Facultés Universitaires de Saint Louis) : Du ciblage à
l’expertise des personnes séropositives : Engagement et encadrement des savoirs profanes

16h – 16h30 Synthèse : Janine Pierret (CNRS) Recherches contemporaines sur la sexualité au temps du VIH/sida

3 juin 2010
AIDES – Pantin

Coordination de la séance : Pierre Bonny (Rennes 2), Gabriel Girard (Cermes3 – EHESS), Elise Marsicano (Paris XI, Inserm)

L’irruption du VIH/sida dans les années 1980 a eu un impact très important sur la manière dont nous pensons, discutons et conduisons des recherches sur la sexualité. Face aux défis posés par une épidémie sexuellement transmissible, touchant particulièrement des populations déjà stigmatisées (homosexuels, usagers de drogues, trans, prostitué-e-s…), s’est développé un vaste ensemble d’approches et de méthodologies dans le champ des recherches sur la sexualité qui ont contribué à ouvrir de nouvelles formes de savoirs et de nouveaux champs de débats. Pour une part importante d’entre elles, ces recherches ont été dirigées par des préoccupations épidémiologiques liées à la transmission sexuelle du VIH/sida : les pratiques sexuelles « à risque » telles que la pénétration ont été l’objet d’investigations poussées, laissant dans l’ombre la complexité des vécus corporels, affectifs et sentimentaux qui ne manquent pourtant pas de jouer un rôle important dans l’exposition au risque. Il nous apparaît donc intéressant de mettre en discussion des travaux qui renouvellent les questionnements antérieurs sur la sexualité et le risque, et/ou prennenten compte des réalités peu étudiées jusqu’alors : les réseaux sexuels, les sexualités des personnes trans, la mobilisation d’homosexuels originaires d’Afrique subsaharienne…

9h : Accueil et introduction de la journée

9h30-11h Risque du VIH et construction(s) des catégories (première partie)
Discutant : Laurent Gaissad (Lasco Sociapol, Université Paris Ouest Nanterre, ULB)

Elise Marsicano (Paris XI, Inserm) : Les personnes originaires d’Afrique subsaharienne face au VIH/sida en France. De la construction d’un groupe à risque à la logique des (non)-échanges sexuels

Léo Périer ( Etudes culturelles – Paris 1) : De la catégorie Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes (HSH) : rejet, appropriation et approches communautaires auprès des personnes trans FtM

11h30-13h Risque du VIH et construction(s) des catégories (deuxième partie)
Discutante : Catherine Deschamps (Lasco Sociapol, Université Paris Ouest Nanterre)

Florian Voros (IRIS – EHESS) : Usage de pornographie audiovisuelle et rapport individuel au risque VIH : sortir de la perspective des ‘‘effets des images sur les comportements’’

Patrick Awondo (LAS – EHESS) : Transactions occasionnelles : à propos du « nomadisme sexuel » chez les migrants africains aux pratiques homosexuelles à Paris

14h-15h30 Homosexualités et construction(s) du risque
Discutante : France Lert (INSERM)

Nicolas Lorente (SE4S – Marseille) : Acceptabilité d’un essai PrEP chez les homosexuels masculins en France : entre réduction des risques et médicalisation de la prévention

Pierre Bonny (Rennes 2) : Variations autour de la prise de risque : des homosexuels masculins et le VIH/sida en France

16h-17h30 Séropositivité et sexualité des jeunes
Discutante : Natacha Chetcuti (INSERM)

Alexandre Mergui (Paris VIII, Inserm) : L’expérience de la sexualité chez de jeunes adultes séropositifs : impact du genre et du mode de contamination sur les représentations de la sexualité

Fabienne Héjoaka (CeAF – EHESS – UMR 145, IRD) : « Jeux interdits » : les impensés de la sexualité des adolescents vivant avec le VIH au Burkina Faso

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