Séminaire – Corps et techniques : dépassement, déplacement, distance

CHANGEMENT DE DATE ET DE LIEU

GT 41 de l’Association Française de Sociologie
« Corps, techniques et société »

Séminaire 2009-2010 « Corps et techniques : dépassement, déplacement, distance »

Date : 25 mai 2010
Horaire : 16h00-18h30
Lieu :  Ecole Supérieure de Création Industrielle (ENSCI Les Ateliers)
48, rue Saint Sabin 75011 Paris

Expérimenter la post-humanité : du concept à la performance.

Jean-Michel Besnier (Université Paris IV et CREA-CNRS)

Clones, robots, cyborgs, organes artificiels… : la science fiction d’hier devient notre réalité et l’on se demande déjà comment préserver une définition de l’humain. Comment vivrons-nous dans ce monde-là ? Quelle éthique nous mettra en harmonie avec une humanité élargie, capable d’inclure autant les animaux que les robots ou les cyborgs ? Quels droits, par exemple, devrons-nous accorder à ces robots chargés, là où les hommes sont défaillants, de rendre nos fins de vie plus humaines ? Les utopies posthumaines nous obligent à affronter ces questions, à évaluer nos dispositions à engager le dialogue avec cet autre, hier animal ou barbare, aujourd’hui machine ou cyborg. N’est-ce pas là justement, aujourd’hui comme hier, que se joue la grandeur de l’humain ?

Le séminaire sera suivi d’une performance de Maël Le Mee (Artiste Performer, Institut Benway).

L’Institut Benway est une « entreprise de fiction biotechnologique ». Datant des années cinquante, elle est supposée commercialiser des Organes de Confort. Son existence virtuelle se décline à partir d’images d’archives, en expositions promotionnelles, conférences historiques, ventes d’organes et ateliers pédagogiques. L’Institut Benway questionne sur un mode ironique la rhétorique du progrès, la marchandisation des biotechnologies et de l’anthropotechnie, ainsi que l’intrication croissante des liens entre sciences, états, entreprises, et corps des citoyens. C’est une proposition d’histoire populaire et fantasmatique des sciences, mettant en perspective les utopies actuelles avec les rêves des années 1950, où l’ADN a été « inventé », en même temps que s’est imposée la société de consommation. C’est une recherche d’écriture hybride, visuelle, sonore, performative et littéraire. Une expérience poétique à partir du jargon et des icônes de la biomédecine, sur le fil de ce qui fait communiquer l’intérieur et l’extérieur des corps : le scalpel et l’imagination.

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