Conférence – Hygiène et salubrité au XIXe siècle

Entre histoire des sciences et santé publique

Mardi 14 septembre 2010  |  Nantes (44)

Gérard Jorland interroge l’histoire de nos institutions publiques, et les raisons pour lesquelles la France tarde à appliquer les mesures d’hygiène permises par les découvertes scientifiques (chimie lavoisienne et révolution pasteurienne) contrairement à ce que l’on observe dans de nombreux pays européens. Il s’interroge sur un second paradoxe : comment expliquer que, dans un pays de forte tradition étatique comme la France, le gouvernement central ait joué un rôle aussi limité dans le développement de l’hygiène publique ?

Conférence Germes-SHS/ORS Pays de la Loire

Mardi 14 septembre 2010

18h30-20h30

Gérard Jorland

Directeur de recherche au CNRS, Directeur d’études à l’EHESS

Philosophe et historien des sciences

Faute de pouvoir soigner les maladies, la médecine du XIXe siècle s’est employée à les prévenir. D’où le rôle central qu’y joue l’hygiène publique. Se donnant pour mission de supprimer les foyers d’infection qui minent la société, elle s’étend à tous les domaines : égouts et voiries, orientation et hauteur des bâtiments, alimentation et travail, pollution industrielle et urbaine, prisons, casernes, hôpitaux, mais aussi prostitution, alcoolisme, crimes, suicides, etc.

La France est depuis le XVIIIe siècle à la tête de la pensée hygiéniste moderne, avec notamment la chimie lavoisienne et la théorie des miasmes qui préconise d’aérer les espaces de travail, d’éloigner les habitations des lieux où air et eau sont stagnants… La révolution pasteurienne de la seconde moitié du XIXe siècle vient donner corps à ces connaissances, et Gérard Jorland montre comment, des miasmes aux germes, ces découvertes scientifiques ont à leur tour bousculé les pratiques d’hygiène (stérilisation, vaccination…), tout en rencontrant des résistances plus ou moins fortes selon les pays. Mais il interroge aussi l’histoire de nos institutions publiques, et les raisons pour lesquelles la France tarde à appliquer ces mesures sur une grande échelle, contrairement à ce que l’on observe dans de nombreux pays européens.

Les réponses apportées par l’auteur se trouvent au carrefour de la construction des savoirs scientifiques, du développement des différentes disciplines et institutions d’hygiène publique, et de la construction de l’Etat. Il s’interroge avec d’autres sur un second paradoxe : comment expliquer que, dans un pays de forte tradition étatique comme la France, le gouvernement central ait joué un rôle aussi limité dans le développement de l’hygiène publique ? Une question qui va continuer à courir tout au long du XXème siècle.

La conférence sera suivie d’un débat avec deux discutants:

  • François Tuffreau, directeur adjoint de l’ORS Pays de la Loire
  • Stéphane Tirard, Professeur d’épistémologie et d’histoire des sciences, directeur du Centre
  • François-Viète, Université de Nantes

L’entrée est libre, mais limitée en nombre de places.

Inscription attendue avant le 7 septembre 2010

Contact
  • cédric le bodic
    courriel : cedric.le [tiret] bodic (at) univ-nantes [point] fr

    MSH Ange-Guépin
    5 allée Jacques Berque
    BP 12105
    44021 Nantes Cedex 1

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