Conférence – Médecine et colonisation XIXe, début XXe

Conférence – Médecine et colonisation XIXe, début XXe



Conférence en partenariat avec les écoles doctorales sciences humaines, université de Poitiers et 
la Société Française pour l'histoire des sciences de l'homme.

Mardi 7 décembre à 18h30 à l'Espace Mendès France

Médecine et colonisation XIXe, début XXe

Claire Fredj, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’universite de Paris-Ouest Nanterre La Défense.

Depuis les années 1990, la recherche internationale fait de la santé un lieu pour l’histoire du terrain colonial, une entrée réévaluant notamment l’aspect médical de la conquête. Présentée par les États impériaux comme un vecteur de civilisation, la médecine du colonisateur apparaît comme un outil du contrôle social. La problématique sanitaire permet de cerner les conséquences sociales imposées par un modèle qui pénètre dans le champ du religieux et de l’intime, mais aussi les formes que prennent le refus médical et les résistances aux changements, comme le montrent par exemple les difficultés opposées aux campagnes de vaccination. Le contrôle des dominés est aujourd’hui de plus en plus envisagé par les politiques d’administration, d’éducation et de collaboration avec les élites indigènes. Aborder la réception de la médecine par les indigènes ne suffit cependant pas pour autant à écrire cette histoire. La compréhension de l’histoire démographique des colonies repose sur l’inclusion de l’histoire sanitaire de tous les groupes qui y vivent, populations d’origine européenne comprises. Du point de vue européen, la colonisation a été longtemps perçue comme un danger sanitaire dont il convenait de se protéger et c’est notamment dans cette perspective que les médecins se sont spécialisés dans la compréhension des maladies « tropicales », avec les questions anthropologiques qu’elles soulèvent (acclimatement/races). Posant des questions similaires à la plupart des puissances coloniales, la santé pose non seulement la question des circulations trans-impériales à plusieurs niveaux, mais également celle de la coopération médicale : les institutions de formation et de recherche dans le domaine des maladies « exotiques », qui fonctionnent grâce aux circulations entre centres européens et extra-européens, organisent une géographie savante dont le cadre référent du national ou du colonial s’élargit à l’international


                    

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