Séminaire – Histoire du corps, objets, méthodes

Séminaire – Histoire du corps, objets, méthodes

Rafael Mandressi, chargé de recherche au CNRS
Thierry Pillon, maître de conférences à l’Université d’Évry
Georges Vigarello, directeur d’études à l’EHESS (*)

Jeudi de 19 h à 21 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 4 novembre 2010 au 26 mai 2011

L’originalité du corps est d’être à la croisée de l’enveloppe individuelle et de l’expérience sociale. Comment entendre pourtant, dans son trajet historique cette notion de corps qui relève de sciences et de regards différents ? Le séminaire s’attachera d’abord à affronter ces épistémologies hétérogènes. Quelques grandes représentations unifiantes sont  repérables à chaque époque. Elles concernent le fonctionnement du corps, la vision de ses qualités , celle de ses efficacités. Elles ont une histoire. Ce sont elles qui peuvent « rassembler » des pratiques diverses. Ce sont elles qui justifient une « histoire du corps ». C’est vers cet effort de synthèse que s’orienteront les préoccupations de recherche et d’enseignement, à partir de séries de livres, à partir d’images aussi, et d’exemples les plus concrets.

Jeudi 20 janvier 2011 : Vincent Barras (Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique, Université de Lausanne), Neurologie fin-de-siècle : langage, mouvement et pathologie

Danse et parole entretiennent des rapports singuliers, réactivés dans l’imaginaire collectif de notre temps par les discours scientifiques qui, de manière condensée au tournant du 19e  et du 20e siècle, ont tenté d’inventorier la foule des convulsions, mouvements involontaires, improvisations spasmes et tics corporels, gestes déments, explosions verbales, glossolalies, paroles incontrôlées (dont le syndrome dont Charcot attribue la paternité à son élève Gilles de la Tourette est l’un des moments les plus spectaculaires)  ! Du côté du langage, lapsus et Witz ont excité, comme on sait, la perspicacité des psychanalystes au tournant du siècle : arbres qui cachent la forêt des intérêts de toutes sortes de spécialistes pour les déviations et incohérences langagières, dont une figure majeure est assurément, en ces mêmes décennies, la glossolalie, cette « classe de comportements linguistiques déviants apparentés, caractérisés par un discours fluent, enarthrique, entièrement constitués de néologismes », qui préoccupe théologiens, linguistes, psychologues, médecins et aliénistes aussi bien que poètes et littérateurs. Cet exposé s’attachera  à caractériser quelques regards sur ces pathologies singulières, figures exemplaires des incohérences corporelles et langagières dont le souci, au début du 20e siècle traverse et du coup rapproche un temps des champs du savoir très divers.

Jeudi 27 janvier 2011 : Richard Delerins (EHESS, UCLA), L’invention des boissons : physiologie et économie du corps intérieur

Jeudi 3 février 2011 : François de Singly (Université Paris-V), Le corps dans la société individualiste

Jeudi 10 février 2011 : Rafael Mandressi, Georges Vigarello
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