Colloque – La fin d’une pratique : la torture judiciaire dans l’Europe des Lumières

Colloque – La fin d’une pratique : la torture judiciaire dans l’Europe des Lumières


Vendredi 20 mai 2011  |  Dijon (21000)

Moyen à la disposition des juges pour extorquer aux accusés l’aveu probatoire sur des crimes passibles de la peine capitale et pour obtenir le nom des complices, la torture s’inscrit dans le cadre juridique du Moyen Âge et de l’Ancien Régime. Les pénalistes n’assimilent pas la « question » à un genre de sanction anticipée, mais à un instrument légal apte à établir la vérité judiciaire. De fait, la torture judiciaire répond à l’une des difficultés principales qu’un juge de l’époque avait à surmonter : réunir des preuves. Faisant avouer l’accusé par la force, le juge cherche à faire passer un crime incertain au rang de crime certain, rendu tel grâce à la « reine des preuves » que représente la confession dans l’ancien droit. Reconstruisant les débats entre partisans et détracteurs de la torture qui ont secoué l’espace public à la veille de la Révolution et de la Déclaration des droits de l’homme, ce colloque se propose de répondre à la question de savoir pourquoi la torture est devenue anachronique dans l’Europe des Lumière.

Salle  de  l’Académie  –   5  rue  de  l’École  de  Droit

9h 30 – Présentation de Luigi DELIA (Université de Bourgogne)
9 h 45 – Benoît GARNOT (Université de Bourgogne), Ouverture des travaux
10 h 15 – Eric WENZEL (Université d’Avignon) – Le déclin de la torture dans la France du XVIIe et du XVIIIe siècle
10 h 45 – Elisabeth SALVI (Université de Genève) – « Pour l’honneur de la Justice et pour celui de l’Humanité » : Gabriel Seigneux de Correvon et l’abolition de la torture
11 h 15 – Michel PORRET (Université de Genève) – Le statut de la torture dans la pratique pénale et la culture juridique du républicanisme genevois au XVIIIe siècle
14 h 15 – Guillaume COQUI (Université de Bourgogne),  L’utilitarisme classique face à la torture judiciaire
14 h 45 – Luigi DELIA (Université de Bourgogne), « Quelques minutes de tourments dans un scélérat peuvent sauver la vie à cents innocents ». Sur une objection de Diderot à Beccaria
15 h 15 – Dario IPPOLITO (Université de Rome III), Torture judiciaire et procès pénal dans la culture juridique des Lumières napolitaine
15 h 45 – Francine MARKOVITS (Université de Paris Ouest-La Défense) – La torture et la logique de l’aveu

La manifestation se déroulera à la salle de l’Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon, 5, rue de l’Ecole de Droit – 21000 Dijon

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